- Introduction et rappel des trois causeries musicales (Debussy, Mallarmé, Degas - Paul Valéry et la musique - Bonnard, Jarry, Terrasse, Histoire d'une amitié).
- Marguerite de Saint-Marceaux : un mécène à la croisée des arts, par Myriam Chimènes
- Les goûts littéraires de Camille Saint-Saëns, par Yves Gérard
- 1850-1950 : la musique au coeur du mouvement artistique, par Benoit Duteurtre
- Les dadas d'Erik Satie, par Ornella Volta
- La musique à la rencontre du cinéma , par François Porcile
Programme
Présentation : (texte & vidéo)
MARGUERITE DE SAINT-MARCEAUX : MECENE A LA CROISEE DES ARTS
par Myriam CHIMENES
Mariée successivement à un peintre puis à un sculpteur, Marguerite de Saint-Marceaux (1850-1930) anima pendant près de cinquante ans un salon dont le fonctionnement en fit un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle recevait des musiciens, compositeurs et interprètes, qu’elle détectait avec un flair étonnant – elle contribua ainsi à consacrer des réputations –, ainsi que des peintres, des sculpteurs et des écrivains. La future princesse Edmond de Polignac s’enorgueillissait d’avoir été tôt admise dans le cercle privilégié des personnalités du monde des arts et de la littérature accueillies le vendredi soir par « Meg », parmi lesquelles Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Giovanni Boldini, Jacques-Émile Blanche, Isadora Duncan…
LES GOÛTS LITTERAIRES DE CAMILLE SAINT-SAËNS
par Yves GERARD
Les goûts littéraires de Saint-Saëns (1835-1921) sont étonnamment variés. Le goût des grands auteurs français"classiques »(Corneille, Molière, et, surtout, La Fontaine et Racine), que lui inculque sa famille,ne le quittera jamais -en 1903 il écrira une importante musique de scène pour Andromaque. De la découverte personnelle, très tôt, des oeuvres de Victor Hugo naîtra une admiration indéfectible qui lui fera mettre en musique nombre de textes de cet écrivain (dont il juge les qualités et les défauts avec discernement) depuis les années 1850 (Saint-Saëns a quinze ans) jusqu'aux années 1885. Il ne négligera pas pour autant les contemporains de Hugo, en particulier Vigny dont les "Servitudes et Grandeurs militaires » l'impressionneront beaucoup, ainsi que divers textes de Musset ( au soir de sa vie, en 1917, il écrira une musique de scène pour "On ne badine pas avec l'amour »). Lamartine, Sand et Flaubert l'intéressent ainsi que Tourgueniev, qu'il connaît.Au fil de ses voyages, il lira ou écoutera les oeuvres les plus diverses, portant parfois un jugement acide sur leurs auteurs, entre autres sur les symbolistes, Maeterlinck ou d'Annunzio. Curieusement il ne partagera pas toujours une admiration pour les Parnassiens, alors qu'on cherche souvent à rattacher le compositeur à cette école. Il reviendra aux poètes de la Pléiade juste avant sa disparition en 1921.
Il faudrait aussi s'arrêter à sa propre production littéraire, écrivant de nombreux poèmes, en particulier des sonnets, et de petites pièces de théâtre, par delà quelques livrets pour ses oeuvres lyriques.
LA MUSIQUE A LA RENCONTRE DU CINEMA
par François PORCILE
Le cinéma n'a jamais été muet", écrivait déjà Arthur Honegger en 1930, à l'apparition du cinéma sonore. Non parlant, il fut musical, dès les premières projections de décembre 1895. Mais avec quelles musiques ? Le cliché de la vieille demoiselle déroulant sur son clavier, au gré des images qui tressautent sur l'écran, des rengaines de music-hall, demande à être corrigé. On entendit dans les salles "muettes", avec plus ou moins de bonheur, les grandes œuvres du répertoire classique, et même des pièces contemporaines, tandis que de temps à autre certains compositeurs renommés étaient sollicités pour écrire l'accompagnement original de tel ou tel film : commentaires généralement lyriques, descriptifs ou décoratifs, jusqu'au jour de 1924 où Erik Satie, pour ENTRACTE de René Clair, découvrit la spécificité de la musique cinématographique : l'expression du temps.