Lettre de Prince Edmond de Polignac à la Princesse de Polignac n°85

Publié dans Lettre

mercredi (1897 ou 98 ? non daté)

Dear Winn

Merci des détails écrits en du gaulois (?) qui m’a donné un aperçu très complet de la Fête. Un des plus jolis numéros pour moi eût été de voir votre tête entre celles de vos deux dîneurs.

J’ai trouvé ici Le Figaro, merci d’avoir pensé à me l’envoyer. Je suis heureux que le dîner à Puteaux fut réussi. J’ai envoyé le prix de ma cotisation que ce carotteur de secrétaire ne manque jamais de m’adresser, moi qui n’y mets jamais les pieds, mais je tiens à en être puisque cela facilite à Madame Bibi quantité de faux en mon nom.

Vous devez être dans le coup de feu du départ. Je crains bien en effet que les détails du confort de la vie ne soient très sommaires à Bayreuth. Ce qui doit être à redouter surtout, cela doit être la mauvaise qualité des lits.

Je ne suis pas bien content de ma cure quant à l’eczéma ; je n’ai pas retrouvé la vertu sédative de l’année dernière, il faut dire que ma maladie à Paris avait totalement supprimé l’eczéma qui naturellement a reparu avec violence dès mon retour à la santé, je suis donc venu ici en moins bon état que l’année dernière, mais je vais très bien quant au reste. L’état général est meilleur, j’ai un très solide appétit.

En réponse à votre question, je ne pourrai pas être à Bayreuth avant le 26, c’est-à-dire pour la deuxième série, vous pourrez donc rendre à M. ? mes quatre premières places, à moins que vousn’en disposiez pour un amateur, ce qui me fera rentrer dans les premiers frais, de quatre vingt francs.

Je suis retardé par une suspension de cure forcée de deux jours. Je prendrai vingt-deux bains. Je resterai un jour à Genève et peut-être, si la Princesse est à Amphion irai-je lui faire une visite de deux jours ; de là je m’élancerai  par Bâle, Wurzbourg,Nuremberg,  vers le Palais de Fantaisie.

Merci bien-aimée chérie Winn, de tes tendresses, vous êtes tout pour moi et je suis bien fier d’être pour un peu dans votre vie. Je t’aime bien tendrement et t’embrasse comme je t’aime. ton Edmond.

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