Lettre de Prince Edmond de Polignac à la Princesse de Polignac n°83
Vendredi . (sans date)
Mes excuses au Royaume-Uni pour ce papier beurre-frais, nous ne sommes pas encore en deuil de Loubet de ce côté-ci de l’eau.
Dearest Winn,
j’espère que votre traversée aura été bonne en dépit des pronostics du New-York Herald.
Je ne vous ai pas écrit, étant encore ravagé par mon fléau dentaire ; aujourd’hui, ma vieille mâchoire s’est un peu améliorée. Je n’ai guère d’aliment à donner à ma correspondance en fait de nouvelles. Je ne vois personne et poursuis patiemment mon petit labeur quotidien par habitude et par conscience. J’espère que vous aurez l’occasion de voir le Défilé Funèbre de samedi. Avez-vous eu, en fin de compte, votre flirt épileptiforme pour vous aider à l’installation du bord ; la désarticulation doit être incessante et inquiétante dans les cahots de la traversée.
Bien chère Winn, ma tendresse et mon vieux souvenir vous suivront à Paignton, pensez-y un peu à moi qui vous aime si profondément et chaque jour davantage. Tendresses à Paris, à tous les siens et les vôtres.
Je t’embrasse de tout mon coeur. Edmond.
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