Epicéa et pernambouc
Dans le cadre de la biennale de l'atelier européen des luthiers et archetiers
Prologue
Brahms et Kodaly furent l'un et l'autre étroitement liés à l'empire austro-hongrois à deux moments très différents. Brahms, Autrichien d'adoption, marque l'aboutissement de l'héritage classique et romantique viennois qui s'est imposé comme modèle musical dans toute l'Europe du XIXe siècle. Au contraire, Kodaly, compositeur du XXe siècle, incarne l'affirmation des nations au sein de l'empire. Son œuvre tend à se dégager du modèle viennois en puisant dans les sources populaires hongroises, comme l'a fait son contemporain et ami Béla Bartók Son nom n'a pas laissé une marque aussi puissante, mais sa vie et son œuvre ont quelques bonnes raisons de nous intéresser.
Les références populaires étaient, certes, déjà présentes dans la musique romantique, hongroise chez Liszt, polonaise chez Chopin ; mais il s'agissait plutôt d'une couleur locale, sans grande incidence sur le langage musical du temps. Au contraire, les compositeurs modernes vont profondément renouveler la technique musicale en puisant dans les chants et danses traditionnels des harmonies, des rythmes, des couleurs inusitées. Kodály participe avec Bartók à cette quête de musiques oubliées qui les conduit dans les villages perdus des Carpathes, de Transylvanie, et d’autres régions où ils notent méthodiquement les mélodies conservées par de vieux paysans, parfois mêlées d'influences turques et orientales.
Il est intéressant de noter aussi que Kodály, comme Bartók, dans cette volonté de créer une musique moderne hongroise originale, va subir de plein fouet l'influence de l'école française. Il séjourne à Paris en 1906, prend des leçons avec Widor, mais découvre surtout Debussy qui lui apporte un modèle de liberté artistique ; modèle qui va permettre à ces artistes de magnifier leur propre héritage culturel en s'affranchissant pleinement des codes romantiques. Comme l'écrit Bartók à propos de son ami Kodály : « Son art, comme le mien, possède des racines doubles : il a jailli du sol paysan hongrois et de la musique française moderne. »
Leur évolution sera néanmoins très différente. Bartók, génie en évolution perpétuelle, connaîtra l'exil et mourra aux USA, tandis que Kodály restera dans son pays jusqu'à sa mort tardive, s’accommodant tant bien que mal des régimes politiques successifs et poursuivant une œuvre imprégnée par les chants et danses populaires hongrois. Parmi ses chefs d'œuvre figurent l'opéra Harry Janosz, le Psaume Hongrois ou les Danses de Galanta. Tenant de ce qu'on pourrait appeler une modernité tempérée, il résume son esthétique avec une certaine modestie : « Moi, je ne voulais jamais faire autre chose que du bon pain, qui est le symbole de toute nourriture saine ; et je crois que c'est le premier but de la musique, de livrer cette nourriture saine pour les hommes qui en ont besoin ».
Enfin, il faut rappeler que Kodály est l'inventeur d'une célèbre méthode d'enseignement musical, fondée sur l'apprentissage du chant, des rythmes et des musiques populaires.
Mais puisque nous sommes dans la soirée des luthiers, j'ajoute que Kodály a aimé et célébré le son des cordes seules. On lui doit une superbe sonate pour violoncelle, puis ce duo pour violon et violoncelle, deux instruments qu'il a pratiqués et qui nous valent une partition marquante de de 1914. Le jeune Kodály s'y empare très librement des formes classiques, en y mêlant certains éléments rythmiques ou mélodiques issus de la musique populaire. Le premier mouvement est une sorte d'invention à deux voix, où certains effets de cordes et des rythmes rappellent l'esprit des danses paysannes. Le second mouvement, plus tendu dans son contrepoint rugueux, semble parfois inspiré de Bach. Le troisième commence par une introduction quelques peu solennelle, avant un presto où se retrouve l'écho des danses populaires et des rythmes hongrois
*
Un demi-siècle plus tôt, le premier Sextuor de Brahms, composition pleine de fraîcheur, a beaucoup fait pour la gloire du jeune compositeur, à sa création en 1860. Elle semble marquer les noces de Brahms et de l'esprit viennois, peu avant son installation dans la capitale autrichienne. On y retrouve l'influence de Beethoven et de Haydn, mais aussi un élan schubertien qui lui vaut le surnom de « sextuor du printemps ». Dans ces quatre vastes mouvements, Brahms a adopté volontairement une écriture accessible pour les interprètes comme pour le public. Dans sa structure même, le sextuor se montre plus simple que le quatuor à cordes à l'écriture strictement contrapuntique. Les instruments s'y expriment et s'y répondent souvent par groupes de deux ou de trois.
J'ajoute que Brahms a composé le premier Sextuor au moment précis où, après avoir été sensible aux sirènes de la « musique de l'avenir » incarnée par Liszt et Wagner, il s'éloigne radicalement de cette tendance appelée « nouvelle Allemagne », et signe avec son ami Joseph Joachim un manifeste qui va faire d'eux les chefs de file d'un certain conservatisme musical... Au moment de la création du Sextuor, sous la houlette de Joachim, la polémique bat son plein. Le célèbre critique Edouard Hanslick, proche de Brahms, après avoir entendu Tristan et Isolde, écoute le soir-même ce Sextuor op.18 et déclare : « Cela sonna comme une délivrance. »
Benoît Duteurtre
Programme
Zoltán Kodály (1882-1967)
Duo pour violon et violoncelle opus 7 (1914)
- Allegro serioso, ma non troppo
- Adagio
- Maestoso e largamente, ma non troppo lento
Johannes Brahms (1833-1897)
Sextuor à cordes n° 1 en si bémol majeur opus 18
- Allegro ma non troppo
- Andante ma moderato
- Scherzo
- Pocco allegretto e grazioso
Biographies
Pierre Fouchenneret violon
Pierre Fouchenneret étudie le violon dès son plus jeune âge avec Alain Babouchian, au Conservatoire de Nice. À douze ans, il est admis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient en 2002 un 1er prix mention très bien à l'unanimité dans la classe d'Olivier Charlier. Durant sa formation il bénéficie des conseils éclairés de musiciens de renom tels que Devy Erlih ou Janos Starker.
En 2006, il est lauréat de la fondation Groupe Banque Populaire, puis remporte en 2012 le 2e prix du Concours international de musique de chambre de Bordeaux avec le quatuor Raphaël et en 2013 la bourse « Jeune talent » du festival Musique et Vin du Clos-Vougeot.
Il est l'invité régulier des studios de France Musique, et se produit en France comme à l'étranger, en soliste avec des formations telles l'orchestre de l'opéra de Nice, l'orchestre de chambre de Saint-Pétersbourg, l'orchestre de chambre de la Côte d'azur, l'orchestre Dijon-Bourgogne, l'orchestre de Bordeaux-Aquitaine ou encore l'orchestre de Brno. Invité par de nombreux festivals, il collabore avec un large panel de musiciens : Hortense Cartier-Bresson, Marielle Nordmann, Roland Pidoux, Denis Pascal, Henri Demarquette, Maurice Bourgues, Marc Coppey, le quatuor Ébène, François Salque, Eric Le Sage, Xavier Phillips, Romain Descharmes, Sarah Nemtanu. Il est membre depuis 2012 du trio à cordes Opus 71 avec Éric Picard et Nicolas Bône, et fonde en 2013 le quatuor Strada avec François Salque, Sarah Nemtanu et Lise Berthaud.
Pierre Fouchenneret est actuellement artiste associé de la fondation Singer-Polignac à Paris. Il est également professeur intervenant au Pôle supérieur de musique de Bordeaux.
David Petrlik violon
Né à Clermont-Ferrand en 1995, David débute le violon à l’âge de six ans avec Andrej Porcelan de Saint-Pétersbourg et continue sa formation au Conservatoire à rayonnement régional de Clermont-Ferrand dans la classe de Hélène Friberg-Chenot. Il est admis à quatorze ans à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Boris Garlitsky et d’Igor Volochine, il poursuit également une formation de musique de chambre dans la classe de Itamar Golan et François Salque ainsi que dans celle de Marc Coppey. Parallèlement à ses études, David Petrlik remporte plusieurs prix dans des concours internationaux, un 2e prix au concours Jasha Heifetz, ainsi qu’au concours Ginette Neveu, avec, à deux reprises, le prix du public. Il vient d’obtenir le 3e prix au concours Rodolfo Lipizer, ainsi que le prix spécial pour la pièce virtuose. David est aussi le lauréat de la bourse Huguet-Bourgeois de la fondation de France.
Ces différentes distinctions lui permettent de se produire lors de différents récitals dans plusieurs pays européens et en soliste avec le Kremerata Baltica, l’orchestre d’Auvergne, l’orchestre philharmonique de Pardubice, l’orchestre philharmonique d’Olomouc et l’orchestre lyrique du théâtre d’Avignon.
Il suit également les conseils avisés de Vadim Repin, David Grimal et Pinchas Zukerman à l’occasion de différentes masterclasses.
Il joue actuellement sur un violon de Giovanni Baptista Guadagnini de 1750 prêté par le Conservatoire national supérieur de musique et de Paris.
C’est en 2014 qu’il fonde avec Raphaël Sévère, Volodia van Keulen et Théo Fouchenneret l’ensemble Messiaen en résidence à la Fondation Singer-Polignac.
Lise Berthaud alto
Très active sur les scènes de prestigieux festivals et salles de concerts (théâtre des Champs-Elysées, salle Pleyel, théâtre du Châtelet, festivals de Menton, Pâques et Août musical de Deauville, Côte Saint-André, Roque d’Anthéron, Folle Journée, Montpellier-Radio France, auditorium du musée d’Orsay, Salon-de-Provence, festival de l’Epau, festival de Davos, Louisiana au Danemark, festival de Moritzburg), Lise Berthaud partage régulièrement l’affiche avec des artistes tels que Renaud Capuçon, Eric Le Sage, Augustin Dumay, Pierre-Laurent Aimard, Louis Lortie, David Grimal, Emmanuel Pahud, Gordan Nikollich, Martin Helmchen, Marie-Elisabeth Ecker, Daishin Kashimoto, les quatuors Ebène et Modigliani.
En septembre 2013, Lise est sélectionnée dans le prestigieux programme BBC New Generation Artist pour les saisons 2013-2015. Elle est invitée à jouer le concerto pour alto der Schwanendreher de Paul Hindemith avec le BBC Symphony (dirigé par Sakari Oramo). Elle est également l’invitée du BBC Philharmonic, du BBC National Orchestra of Wales, et donnera prochainement des récitals au Wigmore Hall, au festival des Proms, au festival d’Auvers-sur-Oise, au festival de Pâques à Aix en Provence.
En octobre 2013, Lise est choisie par Leonard Slatkin pour interpréter et enregistrer Harold en Italie pour Naxos avec l’orchestre national de Lyon. Lors des précédentes saisons, elle était notamment l’invitée du Iceland Symphony Orchestra (Paul McCreesh), du Hong-Kong Sinfonietta, du festival de Moritzburg, du Sunmore festival en Norvège.
La saison précédente, elle fait l’ouverture du festival Berlioz de la Côte Saint-André, et se produit par ailleurs au festival Messiaen de la Meije, aux rencontres artistiques de Bel-Air. Elle se produit également à la salle Pleyel, aux Moments Musicaux de La Baule, à l’Abbaye de l’Epau, à la salle Molière de Lyon, à la MC2 de Grenoble, en tournée en Corée avec le festival de Moritzburg, en soliste au théâtre des Champs-Elysées avec l’ensemble orchestral de Paris, en récital au Palazzetto Bru Zane de Venise ou encore à King’s Place à Londres. Elle prend part à cette même période aux enregistrements Schumann et Fauré d’Eric Le Sage chez Alpha.
En 2009, Lise était nommée aux Victoires de la musique classique comme “Révélation instrumentale de l’année”.
Lise Berthaud a par ailleurs collaboré avec de nombreux compositeurs dont Philippe Hersant, Thierry Escaich, Henri Dutilleux, Gyorgy Kurtag, Jérémie Rhorer et Guillaume Connesson dont elle crée l’œuvre pour alto et piano en septembre 2007.
Son premier disque en récital vient de paraître avec Adam Laloum, salué par des critiques unanimes : Diapason d’or, clé Resmusica, sélection Radio Classique et sélection France Inter. Lise Berthaud est membre du quatuor Strada qu’elle a fondé avec Pierre Fouchenneret et François Salque.
Sarah Chenaf alto
Sarah Chenaf commence l’étude de l’alto au conservatoire de Bordeaux puis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où elle obtient son master. Elle poursuit ensuite sa formation à Vienne et Hanovre auprès de Johannes Meissl (quatuor Artis) et Hatto Beyerle (Quatuor Alban Berg).
En 2009 elle co-fonde le quatuor Zaïde composé de Charlotte Juillard, Leslie Boulin-Raulet et Juliette Salmona. Le quatuor Zaïde est lauréat de nombreux concours (Bordeaux, Pékin, Banff, Heerlen), se produit dans de grandes salles telles le théâtre des Champs-Elysées, le Wigmore hall de Londres, le Musikverein de Vienne, la Cité de la musique et avec des musiciens comme Jérôme Pernoo, Alexandre Tharaud, Bertrand Chamayou, Edgar Moreau, Jonas Vitaud.
Le quatuor Zaïde est en résidence à la Fondation Singer-Polignac.
François Salque violoncelle
Diplômé de l’université de Yale et du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, François Salque s’est produit dans plus de quarante pays. En soliste, il a eu l’occasion de se produire avec des formations telles que l’orchestre de la radio de Munich, l’orchestre de la Suisse Romande, l’orchestre de Monte-Carlo, l’orchestre de chambre de Moscou, la Camerata de Saint-Pétersbourg, l’ensemble orchestral de Paris, le Baltic Chamber Orchestra.
Très jeune, François Salque est primé dans les plus grands concours internationaux tels que Genève, Tchaikovsky, ARD-Munich, Rostropovitch, Rose. "La sensibilité et la noblesse de son jeu" alliées à "un charisme et une virtuosité exceptionnelle", selon Pierre Boulez, lui permettent de remporter pas moins de dix premiers prix et autant de prix spéciaux, obtenant les plus hautes distinctions jamais attribuées à un violoncelliste français. Il compte parmi ses maîtres Janos Starker, Paul Tortelier, Philippe Muller et Michel Strauss.
François Salque se produit dans des lieux tels que la Salle Pleyel, la MC2 de Grenoble, les Moments Musicaux de La Baule ainsi qu’au Japon, où il partira en tournée à l’automne, aux Pays-Bas et en Belgique. Il participe à l’intégrale Schumann et Fauré d’Eric Le Sage (Alpha), récompensée par de nombreux prix discographiques. Il a par ailleurs enregistré pour Zig Zag Territoires un disque aux côtés de son fidèle partenaire, l’accordéoniste Vincent Peirani.
Ses disques en soliste et en musique de chambre en compagnie de Paul Meyer, Emmanuel Pahud, Eric Le Sage ou Alexandre Tharaud, ont été largement acclamés par la presse (Diapasons d’or de l’année, Chocs du Monde de la Musique, 10 de Répertoire, Prix de l’ Académie Charles Cros, Victoires de la musique, Palme d’Or de la BBC). François Salque a également enregistré sept disques très remarqués avec le quatuor Ysaÿe dont il a été pendant cinq ans le violoncelliste.
Son engagement pour la musique de notre temps lui a valu de nombreuses dédicaces, notamment de Thierry Escaich, Nicolas Bacri, Krystof Maratka ou Karol Beffa. Il est également à l’origine de plusieurs créations, mêlant inspirations contemporaines et musiques traditionnelles.
François Salque enseigne la musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Il participe aujourd’hui au quatuor Strada, avec trois collègues et amis, éminents solistes comme lui : Pierre Fouchenneret, Sarah Nemtanu et Lise Berthaud.
Bruno Philippe violoncelle
Bruno Philippe est né en 1993 à Perpignan. Il y débute le violoncelle à l’âge de cinq ans avec Marie-Madeleine Mille et suit régulièrement les masterclasses d'Yvan Chiffoleau. En 2008, il poursuit ses études au Conservatoire à rayonnement régional de Paris dans la classe de Raphaël Pidoux. En 2009, il est reçu à l'unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Jérôme Pernoo et intègre la classe de musique de chambre de Claire Désert. Par la suite, il participe aux masterclasses de David Geringas, Steven Isserliss, Gary Hoffman, Pieter Wispelwey et Clemens Hagen au Mozarteum de Salzburg.
Depuis octobre 2014, il étudie en tant que jeune soliste à la Kronberg Academy avec Frans Helmerson.
En novembre 2011, il remporte le 3e grand prix ainsi que le prix du meilleur récital au concours international André Navarra. En septembre 2014, il remporte le 3e prix et le prix du public au concours international de l'ARD de Munich.
Bruno Philippe est invité à se produire à la Kammersaal de la philharmonie de Berlin, à la Cité de la musique et la salle Pleyel à Paris, à la Halle aux Grains à Toulouse et à jouer avec le Bayerische Rundfunk, le Münchener Kammerorchestrer, l’orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction de chefs tels que Bruno Mantovani ou Michel Tabachnik. Bruno Philippe se produit dans des festivals tels que Pablo Casals à Prades, la Folle Journée de Nantes, Les Vacances de Monsieur Haydn à La Roche-Posay, les festivals de Pâques et Août à Deauville, le festival Radio France à Montpellier, La Roque d’Anthéron, la Cello Biennale d'Amsterdam.
Il a l'occasion de jouer avec des musiciens de renom tels Gary Hoffman, Renaud Capuçon, Jérôme Ducros, Antoine Tamestit, Sarah Nemtanu, Lise Berthaud, Christophe Coin, Jérôme Pernoo, Raphaël Pidoux, Emmanuelle Bertrand, ainsi que les ensembles les Violoncelles Français ou les Dissonances de David Grimal.
Parmi ses projets de 2015, il est notamment invité au Verbier Festival Academy en Suisse et au festival de Pâques d’Aix-en-Provence.
Bruno Philippe est lauréat d'une bourse de la fondation Safran pour la musique, de la fondation Raynaud-Zurfluh, de la fondation L'Or du Rhin, de la fondation Banque Populaire – Natixis et remporte en août 2014 le prix Nicolas Firmenich au festival de Verbier.
Depuis mars 2012, il joue un violoncelle de Fanck Ravatin prêté par le mécénat musical Société Générale.