Le tourbillon des sentiments au XVIIème siècle
Prologue
Comme l'an dernier, notre saison de concerts se termine par un programme très largement tourné vers la musique baroque vénitienne. Choix légitime, d'ailleurs, puisque Venise fut, après Paris, le second haut-lieu du mécénat musical de la princesse de Polignac. Elle a notamment reçu de nombreux compositeurs dans son palais de la Renaissance, sur le Grand Canal, où Gabriel Fauré et Reynaldo Hahn ont composé quelques unes de leurs plus belles mélodies.
Cette Venise de la fin du XIXe siècle, chère à Winaretta, est une ville sublime et mélancolique, où tout semble renvoyer à une grandeur perdue... Au contraire, le programme de cette soirée va faire resurgir l'époque la plus brillante de l'histoire musicale vénitienne : ce véritable âge d'or du XVIIe siècle, extraordinaire jaillissement d'invention et de talents, alors même que, le déclin de la Sérénissime est déjà largement amorcé. Car, on le sait, les grandes époques artistiques ne coïncident pas toujours avec l'essor économique et politique.
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C'est à Venise, en effet, que naît, sinon le genre de l'opéra - dont l'origine se situe plutôt à Florence dans les années 1600 – du moins la représentation d'opéra telle que nous la concevons aujourd'hui, tournée vers un public payant et passionné, à la différence du public des cours princières. On voit ainsi ouvrir, à la fin des années 1630, plusieurs théâtres qui suscitent l'engouement des familles patriciennes. Celles-ci rivalisent pour se faire voir au théâtre – si l'on peut dire, car le public est masqué - en payant très cher leurs loges et en participant au financement des spectacles. On voit aussi naître le métier d'imprésario qui rassemble un librettiste, un compositeur et des chanteurs pour gagner de l'argent... et parfois pour en perdre puisque, avec la naissance de l'opéra, commencent aussi les difficultés financières.
C'est l'un des compositeurs de ce programme, Benedetto Ferrari – à la fois poète et compositeur – qui donne la première représentation publique d'opéra, Andromeda, lors du carnaval de 1637, et qui va lancer la mode.
L'opéra vénitien paraît toutefois dominé à ses débuts par deux immenses figures. D'abord celle de Claudio Monteverdi, âgé de soixante-dix ans, et qui a incarné, par son génie, le passage de la renaissance au monde baroque. Monteverdi a été l'un des précurseurs de l'opéra avec son Orfeo, créé à Mantoue en 1607. Mais il est désormais fixé à Venise où il va donner deux ultimes chefs d’œuvres dont nous allons retrouver ce soir quelques fragments : Le Retour d'Ulysse en 1641 et Le Couronnement de Poppée en 1643.
Si Monteverdi reste le prophète de l'opéra en général, et de l'opéra vénitien en particulier, le compositeur le plus actif et le plus réputé de cette période est toutefois Francesco Cavalli, qui occupe la place d'honneur dans notre concert. Maître de chapelle à Saint-Marc, il signe une trentaine d'ouvrages, parmi lesquels La Calisto, L'Egisto, La Didone.
Je cite René Jacobs, qui fut l'un des premiers à redécouvrir son œuvre : « Ce qui fait le génie propre des premières œuvres de Cavalli, et peut-être explique sa nette prédominance dans ce genre, c'est qu'il ne se laisse jamais aller. Il ne cède pas aux pressions ni aux caprices des chanteurs. Le chant pour le chant, l'air gratuit, ne sont pas son affaire. Il reste très proche du théâtre et réagit à toutes les sollicitations psychologiques, affectives, expressives, du livret ». Les pages que nous allons entendre, extraites de ses opéras, soulignent cette grande diversité de registres.
Outre ces deux figures, nous entendrons plusieurs maîtres de l'opéra vénitien comme Antonio Sartorio qui reprend le thème d'Orphée – si cher aux compositeurs depuis Monteverdi ; ou encore Giovanni Legrenzi, lui aussi maître de chapelle à Saint-Marc. Car les compositeurs religieux profitent de la vogue de l'opéra naissant pour - dirait-on aujourd'hui - arrondir leurs fins de mois. Quant à Giovanni Felice Sances qui refermera cette soirée, il souligne l'aspect international de l'opéra baroque, puisqu'il est né à Rome, qu'il a composé ses premiers opéras à Venise, avant de poursuivre sa carrière à la cour de Vienne.
J'attire également votre attention sur les compositions de Francesca Caccini et Barbara Strozzi qui démentent, au moins partiellement, l'idée qu'il aurait été impossible d'être une femme artiste et reconnue comme telle. Originaire de Florence, Francesca Caccini a pu assister à la naissance de l'opéra, avant de devenir elle même la première femme compositeur du genre. Quand à la vénitienne Barbara Strozzi, c'est une véritable vedette de l'époque, encouragée par son père, écrivain, avant de devenir tout à la fois poétesse, compositrice et chanteuse à succès.
Enfin, et puisqu'il ne faut jamais céder à la tentation de la pureté, ce programme très profane et vénitien sera visité par un maître romain : Giacomo Carissimi, souvent considéré comme le plus grand maître de la musique religieuse de son temps, mais qui a composé aussi quelques pages plus théâtrales et plus sentimentales, comme ces deux duos de chambre inscrits à notre programme.
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Avant de conclure, et pour éclairer davantage l'esprit de ces ouvrages, je rappellerai que l'opéra de cette époque apparaît souvent comme l’œuvre d'un poète, autant que celle d'un musicien. En 1642, très probablement, on ne disait pas : « Je vais au Couronnement de Poppée de Monteverdi », mais plutôt « Je vais au Couronnement de Poppée de Busnello » - en référence à ce jeune et brillant avocat et poète, également librettiste de La Didone de Cavalli. Il peut arriver aussi, comme c'est le cas de Ferrari ou de Barabra Strozzi, que le compositeur soit son propre poète.
D'autre part, tous ces ouvrages d’inspiration mythologique font prédominer le rêve, la fantaisie, l'imaginaire. La fascination exercée par les premiers opéras reposait, pour une bonne part sur leurs décors, leurs créatures fantastiques, leurs grottes et leurs dragons, leurs nymphes et leurs faunes. On y trouve un mélange shakespearien de tragique et de comique, particulièrement à l'honneur dans ce programme intitulé « le tourbillon des sentiments » et qui semble passer en revue les innombrables affetti de l'âme humaine. Le registre bouleversant est à l'honneur dans le lamento de Pénélope, extrait du Retour d'Ulysse, ou dans le Lamento d'Ecuba extrait de La Didone de Cavalli. Mais ce même Cavalli se transforme en compositeur comique dans le dialogue coquin de Linfea et de Sattirino, extrait de La Calisto ; et Monteverdi se livre au badinage léger dans le duo de Valetto et Damigella du Couronnement de Poppée. C'est seulement plus tard, au XVIIIe siècle que la séparation s'affirmera entre d'un côté l'opéra seria et de l'autre côté l'opéra buffa.
Ce foisonnement, cette diversité de registres ont séduit Marie Nicole Lemieux et Philippe Jarrousski, deux artistes habitués à se rencontrer au fil des concerts et qui nous proposent leur propre parcours poétique dans le monde de l'opéra du XVIIe siècle. J'ajoute que les voix elles mêmes - féminines, masculines, ou encore bien sûr celles des castrats - constituent toute une palette de couleurs qui comptent davantage que le caractère sexué des personnages. L'opéra vénitien ressemble à une peinture baroque, avec tous ses contrastes et ses nuances. Les chanteurs y demeurent au service de l'expression. C'est seulement plus tard, au XVIIIe siècle, sous l'influence de l'école napolitaine, que le chanteur deviendra le maître absolu de la musique, et même du compositeur.
Le star système n'en est pas moins en germe dans l'opéra vénitien, où l'on se précipite pour applaudir les vedettes à la mode, en suivant leurs caprices, si l'on en croit ce témoignage d'un ambassadeur français de passage à Venise : « Les artistes les plus connus ne veulent point chanter à moins de deux et trois cent pistoles pour un carnaval, outre la dépense de toute la cohue de leurs valets et familles, qu'ils font monter à des sommes exorbitantes, n'ayant point honte de demander effrontément tout ce qui leur vient en fantaisie, et ce qu'il faut leur accorder, afin qu'ils ne laissent pas l'opéra commencé. La fameuse Marguerite (Margherita Durastanti) ne chantait point les dernières années avant qu'elle allât en Saxe, à moins de mille ducatons sans tout le reste, et les présents qu'il fallait lui faire de tous côtés, faute de quoi elle était chagrine, et se négligeait sur le théâtre ».
Philippe Jaroussky et Marie-Nicole Lemieux, heureusement, ont bien voulu nous épargner les valets et les sommes exorbitantes. Ce qui nous permettra de redécouvrir tout le foisonnement d'un art naissant, au fil des pages vocales, mais aussi instrumentales qui ponctuent ce programme : en ouverture la Sinfonia de Cavalli, puis la Sonate pour violon de Pandolfi, ou encore une véritable Bataille musicale de Marco Ucellini. Avec l'effectif, le raffinement de couleurs et les instruments d'époque, voilà qui nous permettra de retrouver au plus près l'esprit du premier opéra vénitien.
J'ajoute que nous disposons des dimensions idéales pour cette musique, dans l'esprit des premiers petits théâtres vénitiens. Et ce répertoire trouve d'autant plus ici sa place que la princesse de Polignac compta, vous le savez, avec Vincent d'Indy, Nadia Boulanger et quelques autres, parmi les précurseurs de la redécouverte de la musique ancienne et baroque. Il est merveilleux que, tant d'années après, grâce au président Pouliquen, au conseil d'administration de la Fondation, et à l'enthousiasme de tous ses amis, nous puissions poursuivre cette aventure avec la même ambition.
Benoit Duteurtre
Philippe Jaroussky, Marie Nicole Lemieux et Ensemble Artaserse © FSP JFT
Philippe Jaroussky, Marie Nicole Lemieux © FSP JFT
Programme
Biographies
Philippe Jaroussky contre-ténor
Âgé d’un peu plus de 30 ans, le contre-ténor Philippe Jaroussky a déjà conquis une place prééminente dans le paysage musical international, comme l’ont confirmé les Victoires de la Musique (Révélation Artiste lyrique en 2004 puis Artiste Lyrique de l’Année en 2007 et 2010) et, récemment, les prestigieux Echo Klassik Awards en Allemagne, lors de la cérémonie 2008 à Munich (Chanteur de l’Année) puis celle 2009 à Dresde (avec L’Arpeggiata).
Avec une maîtrise technique qui lui permet les nuances les plus audacieuses et les pyrotechnies les plus périlleuses, Philippe Jaroussky a investi un répertoire extrêmement large dans le domaine baroque, des raffinements du Seicento italien avec des compositeurs tels que Monteverdi, Sances ou Rossi jusqu’à la virtuosité étourdissante des Händel ou autres Vivaldi, ce dernier étant sans doute le compositeur qu’il a le plus fréquemment servi ces dernières années. Il a très récemment abordé la période préclassique, avec l’œuvre de Johann Christian Bach en compagnie du Cercle de l’Harmonie. Philippe Jaroussky a aussi exploré les mélodies françaises accompagné du pianiste Jérôme Ducros et dans les plus grandes salles d’Europe et lors d’une vaste tournée au Japon. Le domaine contemporain prend une place croissante, avec la création d’un cycle de mélodies composées par Marc André Dalbavie sur des sonnets de Louise Labbé, avec l’Orchestre National de Lyon dirigé par Thierry Fischer (reprise en 2010 avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Christoph Eschenbach). En 2012, il créera le rôle-titre de Caravaggio, opéra de Suzanne Giraud sur un livret de Dominique Fernandez, dans plusieurs prestigieuses maisons européennes.
Philippe Jaroussky a été sollicité par les meilleures formations baroques actuelles telles que le Concerto Köln, l’Ensemble Matheus, Les Arts Florissants, Les Musiciens du Louvre-Grenoble, Le Concert d’Astrée, L’Arpeggiata, Le Cercle de l’Harmonie, Europa Galante, Australian Brandenburg Orchestra ou I Barrochisti, sous la direction de Jean-Christophe Spinosi, William Christie, Marc Minkowski, René Jacobs, Christina Pluhar, Jérémie Rhorer, Emmanuelle Haïm, Jean-Claude Malgoire, Fabio Biondi, Andrea Marcon, Diego Fasolis, Paul Dyer etc. De nouvelles collaborations sont à venir très prochainement, avec le Freiburger Barockorchester, Appolo’s Fire, Anima Eterna ou encore le Venice Baroque Orchestra.
Il a été acclamé dans les festivals et salles les plus prestigieuses aussi bien en France (Théâtres des Champs-Elysées et du Châtelet, Salle Pleyel, Salle Gaveau à Paris ; Opéras de Lyon, Montpellier et Nancy, Arsenal de Metz, Théâtre de Caen…) qu’à l’étranger (Barbican Center et South Bank Center à Londres ; Palais des Beaux-Arts et Théâtre de La Monnaie à Bruxelles ; Concertgebouw d’Amsterdam ; Grand Théâtre du Luxembourg ; Opéra de Lausanne, Festival de Zermatt et Festival de Verbier en Suisse ; Musikverein et Konzerthaus de Vienne et Festival de Salzbourg en Autriche ; Staatsoper et Philharmonie de Berlin ; Philharmomie de Cologne ; Palais de l’Estoril, Teatro Real de Madrid ou Festival de Santiago de Compostella en Espagne ; Carnegie Jall et Lincoln Center de New York etc…).
En 2002, il a fondé l’Ensemble Artaserse, qui se produit partout en Europe.
Détenteur d’une discographie déjà impressionnante, Philippe Jaroussky a aussi pris une part importante dans l’Edition Vivaldi de Naïve aux côtés de Jean-Christophe Spinosi et l’Ensemble Matheus.
Depuis plusieurs années, Philippe Jaroussky entretient, pour ses disques-récitals, des relations très étroites avec Virgin Classics, son label exclusif, pour lequel il a signé des disques qui ont tous reçu de nombreuses distinctions.
Signalons l’album Heroes (airs d’opéras de Vivaldi) avec l’Ensemble Matheus – Disque d’Or en 2007, récompensé par un Diapason d’Or, un 10 de Classica-Répertoire, Choc du Monde de la Musique, Gramophone Award, Timbre de Platine d’Opéra International etc.
Le CD Hommage à Carestini a été élu Disque de l’Année aux Victoires de la Musique 2008 et au Midem Classical Awards en 2009 et a reçu le 10 de Classica-Répertoire ainsi que le Timbre de Diamant d’Opéra Magazine.
Il a effectué une participation très remarquée au disque Lamenti avec Le Concert d’Astrée, toujours pour Virgin Classics, récompensé par ces mêmes Victoires de la Musique en 2009. Début 2009, le disque Teatro d’Amor consacré à Monteverdi et avec L’Arpeggiata s’est immédiatement placé en tête des ventes classiques et s’est vu couronné par les Echo Kassik 2009 au à Dresde.
Le disque Opium, consacré à la mélodie française et avec le pianiste Jérôme Ducros, a rencontré le même succès.
Dans ces deux derniers disques, Philippe Jaroussky a fait redécouvrir des compositeurs peu enregistrés, Johann Christian Bach avec Le Cercle de l’Harmonie dirigé par Jérémy Rhorer, sorti début novembre 2009, et Antonio Caldara avec le Concerto Köln dirigé par Emmanuelle Haïm, sorti en novembre 2010.
En juin 2011, Philippe Jaroussky a fait ses débuts scéniques aux Etats Unis. Il a tenu le rôle titre de l’opéra Niobe d’Agostino Steffani à Boston et Great Barrington. Il est retourné ensuite aux Etats Unis pour une tournée de concerts dans des festivals et séries prestigieuses (Los Angeles, Berkeley, Duke University, Boston, Ann Arbor…) En 2012, Philippe Jaroussky sera aux côtés de Cecilia Bartoli au Festival de Salzburg pour la production du Giulio Cesare en mai et août.
En janvier 2013, Philippe Jaroussky sera en repos sabbatique pendant 9 mois. Il sera de retour sur la scène internationale en septembre aux côtés du Venice Baroque Orchestra et Andrea Marcon.
Philippe Jaroussky est le parrain de l’Association IRIS qui représente les patients atteints de déficits immunitaires primitifs.
Philippe Jaroussky © Simon Fowler licensed to Virgin Classics
Marie-Nicole Lemieux contralto
Originaire du Québec, Marie-Nicole Lemieux a fait ses études à Chicoutimi puis au Conservatoire de musique de Montréal où elle se perfectionne auprès de Marie Daveluy.
En 2000 elle remporte le Prix de la Reine Fabiola et le Prix du Lied au Concours Reine-Elisabeth de Belgique. Ce prix prestigieux lui permet de se faire connaître et de commencer une carrière internationale des deux côtés de l’Atlantique tant au concert que sur Elle chante ainsi les Wesendonck Lieder avec le Deutsche Kammerorchester Berlin, Le Messie de Haendel et la neuvième symphonie de Beethoven avec le Toronto Symphony Orchestra et aussi avec l’Orchestre Symphonique de Montréal qu’elle accompagne aussi dans les Sea pictures d’Elgar ou la deuxième symphonie de Mahler.
En France, elle chante la troisième symphonie de Mahler et Les Nuits d’Eté avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse sous la direction de Michel Plasson, œuvre qu’elle interprète également avec l'Orchestre national de chambre de Toulouse au Théâtre du Châtelet. Avec l’Orchestre National de France on a pu l’entendre dans la Pauken-Messe de Haydn sous la direction de Charles Dutoit au Théâtre des Champs-Elysées, Jeanne au Bûcher et la neuvième symphonie de Beethoven sous la direction de Kurt Masur, la deuxième symphonie de Mahler sous la baguette de Paavo Järvi et Le Livre de la Jungle de Koechlin.
Elle a également interprété La Cantate pour la Mort de l’Empereur Joseph II de Beethoven, la Messe Lord Nelson de Haydn avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par John Nelson ainsi que les Passions de Bach qu’elle a notamment chantées sous la direction de John Nelson à Notre-Dame de Paris et au Concertgebouw d’Amsterdam.
Sur scène, Marie-Nicole Lemieux a chanté Cornelia dans Giulio Cesare à l’Opéra de Toronto (rôle qu’elle a également interprété en version de concert avec les Musiciens du Louvre sous la direction de Marc Minkowski), Die Zauberflöte (Troisième Dame) et Alcina (Bradamante) à l’Opéra de Montréal ainsi que Le Crépuscule des Dieux au Théâtre du Capitole de Toulouse (Flosshilde).
Avec l’ensemble Matheus sous la direction de J-C Spinosi, elle remporte un grand succès dans le rôle titre d’Orlando Furioso au Théâtre des Champs-Elysées puis à Ambronay, Bruxelles, Rotterdam ou encore Berlin.
Elle aborde les rôles de Miss Quickly de Falstaff à l’Opéra de Francfort, et Ursule dans Béatrice et Bénédict au Théâtre du Châtelet. Plus récemment, elle a chanté Le Retour d'Ulysse à Berlin, Tancredi à Toronto, la neuvième symphonie de Beethoven, Lucia di Lammermoor et Faust aux Chorégies d’Orange sous la direction de Kurt Masur et à Paris sous la direction de Myung Whun Chung, Rodelinda à Toronto, Jeanne au bûcher à Strasbourg et à Montpellier, Le Couronnement de Poppée à Berlin et Bruxelles sous la direction de René Jacobs, Orphée et Eurydice de Gluck au Théâtre des Champs-Elysées, Falstaff (Miss Quickly) au Théâtre des Champs-Elysées, à Munich et au Festival de Glyndebourne, Giulio Cesare (rôle titre) à Nancy, Les Troyens (Anna) à Strasbourg, Œdipe d’Enesco (La Sphinge) à Toulouse, Gianni Schicchi (Zita) à l’Opéra de Montréal, La Passion selon Saint-Mathieu et Ariane et Barbe-Bleue au Concertgebouw d’Amsterdam, Pelléas et Mélisande (Geneviève) au Théâtre des Champs-Elysées sous la direction de Bernard Haitink, à Berlin sous la baguette de Simon Rattle, à la Monnaie de Bruxelles et au Theater an der Wien dans une nouvelle production signée Laurent Pelly.
Parmi ses prochains engagements citons Miss Quickly (Falstaff) à Covent Garden, à Vienne et à Montréal, Orlando Furioso au Théâtre des Champs-Elysées, au Barbican, à Nice et à Nancy, Madama Butterfly (Susuki) au Liceu de Barcelone, Guillaume Tell à Santa Cecilia à Rome, Ariodante dirigé par Alan Curtis en tournée en Europe, L’Italiana in Algeri à Nancy, Un ballo in maschera à Toronto, Tancredi (rôle-titre) au Théâtre des Champs-Elysées, le Requiem de Verdi à Vienne et à Zürich sous la direction de Daniele Gatti…
Outre l’Orlando Furioso de Vivaldi —disque récompensé par une Victoire de la musique en janvier 2005— la Griselda de Vivaldi, le Stabat mater et le Nisi dominus avec l’ensemble Matheus dirigé par JC Spinosi, Marie-Nicole Lemieux a enregistré en soliste Les Nuits d’Eté de Berlioz, les Wesendoncklieder de Wagner, un programme Vivaldi-Scarlatti avec l’ensemble Tafelmusik, les Rückertlieder de Mahler, des cantates de Haendel et des lieder de Brahms et un récital de mélodies françaises, L’Heure Exquise, unanimement salué par la critique, un enregistrement et un disque de lieder de Schumann.
Marie Nicole Lemieux © Denis Rouvre
Ensemble Artaserse
Au fil des rencontres et des concerts communs au sein des plus prestigieux ensembles de musique ancienne, Christine Plubeau (viole de gambe), Claire Antonini (théorbe), Yoko Nakamura (clavecin et orgue) et enfin Philippe Jaroussky (contre-ténor) tissent peu à peu des liens de complicité autour de conceptions musicales communes, particulièrement pour la musique italienne du début du XVII ème siècle. Ainsi naît l’ensemble Artarserse. Son premier concert au Théâtre du Palais-Royal en octobre 2002 – autour de l’œuvre de Benedetto Ferrari – obtient immédiatement un très vif succès.
Fort d’une géométrie variable, l’Ensemble Artaserse s’est peu à peu imposé sur le devant de la scène musicale, se produisant dans les festivals et les salles les plus prestigieuses d’Europe : Festivals d’Ambronay, Sablé, Pontoise, Saint-Michel-en-Thiérache, Festival de Musique Ancienne de Lyon, Salle Gaveau à Paris, Théâtre de l’Escorial à Madrid, Festival de Musique ancienne de Prague, etc.
Parmi ses apparitions récentes, signalons les récents concerts en duo avec Andreas Scholl et Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs Elysées, au Barbican de Londres et au Palais des Beaux Arts de Bruxelles.
En juillet 2011, l’ensemble s’est produit en France et en Allemagne dans un programme consacré à Vivaldi avec le Nisi Diminus et des airs d’opéras. Ils ont ensuite donné quatre concerts au Japon à Tokyo, Osaka et Nagoya.
En juin 2012, l’ensemble Artaserse accompagnera la somptueuse contralto Marie Nicole Lemieux en duo avec Philippe Jaroussky dans un programme dédié à la musique du XVII ème siècle.
La discographie d’Artaserse comporte déjà plusieurs références largement saluées par la presse et le public : outre le disque Benedetto Ferrari chez Ambroisie (recommandé de Répertoire, Diapason Découverte, Timbre de Platine d’Opéra International etc), l’ensemble a gravé pour Virgin Classics des Cantates virtuoses de Vivaldi et un programme Beata Vergine consacré à la musique mariale du XVII ème siècle (Timbre de Platine d’Opéra International, etc).