Le sens de la vie
Avant-propos
Le sens de la vie nous renvoie à une question qui interpelle l’homme sur son origine et la finalité de sa vie. Quand le sens de la vie échappe à l’individu, il est confronté à ses incertitudes et craintes et peut succomber dans le chaos, allant du repliement sur soi jusqu’à sa destruction. Quand la vie n’a pas de sens, elle n’a plus aucun prix et ne suscite aucun espoir.
La vie se présente sous des formes et des échelles tellement différentes et variées que la réponse à son sens ne peut pas être unique et moins encore universelle. Suivre la matérialité du vivant et particulièrement de l’homme ne ferait que dévier la réponse si l’on ne tenait pas compte que cette matérialité est le produit d’une longue évolution. Elle a donné à chaque espèce une dynamique qui fait que le sens de la vie est en constant changement et que probablement sa seule finalité est la vie elle-même et la conservation de l’espèce. Ce colloque essaiera de prendre comme point de départ la nature.
Edgardo D. Carosella
François Gros, Edgardo D. Carosella et Pierre Encrenaz © FSP FV
Programme
Mardi 28 février 2017
Session I – ORIGINES DE LA VIE
Président de séance : Edgardo D. CAROSELLA
- Considérations scientifiques sur les origines de la vie par François GROS de l’Académie des sciences
- Molécules organiques dans le système solaire : de Tchury à Titan par Pierre ENCRENAZ de l’Académie des sciences
- Quelques signes dans la mémoire du monde par Laurent PETITGIRARD de l’Académie des Beaux-Arts
Session II – LE TEMPS DE LA VIE
Président de séance : Marianne BASTID-BRUGUIERE
- Adaptation, évolution, immortalité : la vie tumorale par Edgardo D. CAROSELLA de l’Académie des sciences
- Sur la maintenance et l'évolution de la vie par Miroslav RADMAN de l’Académie des sciences
- La vie, de l'échange au don par Jean-Luc MARION de l’Académie française
Session III – LA VIE ET SON SENS
Président de séance : Pierre DELVOLVÉ
- La vie humaine, réalité invraisemblable par Federico MAYOR ancien directeur général de l'UNESCO
- Le sens de l’embryon et le sens de l’embryologiste par Denis DUBOULE de l’Académie des sciences
- Les embarras du droit face à la vie par François TERRÉ de l’Académie des sciences morales et politiques
- Le sens de la vie chez les bactéries par Pascale COSSART, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences
- Le sens du sens par Pierre DELVOLVÉ, de l'Académie des sciences morales et politiques
Mercredi 1er mars 2017
Session IV – LA VALEUR DE LA VIE
Président de séance : Pierre CORVOL de l’Académie des sciences
- Peut-on évaluer la vie ? par Jean-François MATTEI de l'Académie des sciences morales et politiques
- La vie comme action et comme passion. Remarques à partir d'Aristote par Pierre MANENT professeur de philosophie politique, directeur d'études à l'EHESS
- Le sens de la vie ? La vision personnelle d’un banquier central par Jean-Claude TRICHET de l’Académie des sciences morales et politiques
Débat général coordonné par Pierre CORVOL de l’Académie des sciences
Session V – LA DIMENSION DE LA VIE
Président de séance : Xavier DARCOS de l'Académie française
- Origine de la vie : un hasard (géo) chimique inéluctable ? par Christian AMATORE de l’Académie des sciences
- La vie n’est pas une flèche par Haïm KORSIA de l’Académie des sciences morales et politiques
- Le but de la création dans la spiritualité musulmane par Mohammad Ali AMIR-MOEZZI Professeur en islamologie à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
- Vieillesse et sagesse par Bertrand SAINT-SERNIN de l’Académie des sciences morales et politiques
Résumés de communication
Considérations scientifiques sur les origines de la vie par François Gros
On fera référence, dans un premier temps, aux problèmes et hypothèses soulevés par la composition des atmosphères gazeuses, sans doute réductrices, qui ont entouré la croûte terrestre, il y a plus de 3 milliards d’années quand sont apparus, pense-t-on, les premiers microorganismes anaérobies avant l’enrichissement en CO2 et H2O précédant la photosynthèse bactérienne puis, beaucoup plus tard, les premiers organismes eukaryotiques.
Si les expériences de Stanley Miller ont conforté l’idée d’une origine purement physico-chimique des sous-unités constitutives des biopolymères (protéines, acides nucléiques, polysaccharides), la biologie moléculaire nous éclaire quant à elle sur les étapes majeures de leur biosynthèse et sur leur reproduction.
Nous verrons enfin comment l’analyse comparée des séquences chimiques des gènes (génomique) a permis de reconstituer certains des grands embranchements phylétiques (archées), à proposer de nouvelles hypothèses sur les mécanismes de l’évolution et sur l’ordre d’apparition des principaux constituants cellulaires (monde de l’ARN).
Molécules organiques dans le système solaire : de Tchury à Titan par Pierre Encrenaz
Nous avons aujourd'hui observé plus de 200 molécules interstellaires dans notre Galaxie, et plus de 150 dans les différentes comètes observées depuis 50 ans. Certaines sont très complexes Une révolution s’est produite depuis 20 ans par l’envoi de sondes spatiales dans notre système solaire et la découverte d’exoplanètes gravitant autour d’étoiles de notre Galaxie.
Des molécules phosphorées, des acides amines et des nitriles ont été découvertes dans des comètes, du méthane intermittent sur Mars. Les collisions de comètes avec la Terre peuvent avoir été la source des premières molécules prébiotiques. Des lacs et mers de méthane/éthane liquide ont été observées sur Titan (c’est la seule planète du système solaire autre que la Terre qui a les 3 phases solides liquides vapeur présente à sa surface. Des cryovolcans sur Titan, Encelade, des océans souterrains d’eau sur Titan, Europe, Encelade et peut-être Pluton ont été détectés. Y a-t-il eu une évolution prébiotique sur ces objets du système solaire ?
Plus de 3500 exoplanètes sont maintenant confirmées, et l’analyse de leur atmosphère en cours. Le programme SETI essaie de détecter des signaux provenant de ces exoplanètes dont certaines sont dans la zone d’habitabilité.
Des programmes sont mis en place pour suivre la trajectoire des objets géocroiseurs qui pourraient heurter la terre et amener l’extinction de notre civilisation comme ce fut le cas pour les dinosaures. Plusieurs programmes se proposent de modifier leur trajectoire pour éviter une collision avec la Terre.
Quelques signes dans la mémoire du monde par Laurent Petitgirard
La création artistique dépasse de très loin le désir d’illustrer, d’émouvoir ou de plaire. Son essence réside dans l’impérieuse nécessité que ressentent les créateurs de laisser une trace, de défier le temps en construisant une œuvre issue du plus profond de leur être. Il y a dans cette quête une pulsion créative qui semble remonter au commencement de la civilisation.
Adaptation, évolution, immortalité : la vie tumorale par Edgardo D. Carosella
Le concept de sens de la vie est indissociable de son origine et de sa finalité et ne peut pas être compris en dehors de l’adaptation et de l’évolution. L’adaptation est un processus constant et constructif d’interdépendance entre les organismes vivants et leur environnement afin qu’il pourvoie à leurs besoins pour assurer leur existence, donnant lieu à un système cohérent. L’acquisition d’un caractère nouveau déclenche chez les organismes environnementaux des modifications afin de poursuivre le processus d’échanges et ne pas compromettre la subsistance de l’un d’entre eux. Cette plasticité rend possible l’évolution individuelle propre à la dynamique de chaque organisme ; le sens de la vie est donc en constant changement. Cette adaptation continuelle constitue la base de l’évolution et s’inscrit dans la durée voire même dans l’immortalité. C’est dans les gênes de tous ces organismes que l’histoire de leur adaptation est emmagasinée. L’évolution tumorale n’échappe pas à ce postulat et on peut le considérer comme l’exemple même d’un sens de la vie.
Sur la maintenance et l'évolution de la vie par Miroslav Radman
La vie, de l'échange au don par Jean-Luc Marion
La vie ne peut guère ou pas se définir positivement, même si les conditions matérielles le peuvent. En effet, sa caractéristique fondamentale tient à ce que le vivant ne possède pas la vie mais, d'une manière ou d'une autre, la reçoit. Il s'en suit que la vie ne peut se déployer qu'en se recevant, donc aussi en se donnant. Ce qui permet de dégager un sens immanent, mais paradoxal, de la vie : sans raison, elle n'a donc aucune raison de ne pas encore advenir.
Le sens de la vie chez les bactéries par Pascale Cossart
Les bactéries sont les plus petits organismes vivants sur terre. Ce sont des êtres unicellulaires qui se multiplient en général par division binaire en donnant naissance à une descendance strictement identique à la précédente. Contrairement à ce que l’on pense parfois, la plupart de bactéries ne sont pas pathogènes. Les bactéries au contraire sont en général bénéfiques : elles participent à l’équilibre de l’environnement et de tous les êtres vivants (hommes, animaux et plantes).
Les bactéries résistent aux différents stress qu’elles rencontrent en mettant en action des gènes qui lui permettent de résister à ces conditions anormales. Il peut s’agir de gènes qui changent la composition de leur paroi, par exemple. En cas de stress nutritionnel très important et prolongé, certaines bactéries forment des spores. Cette forme de « dormance » peut poser des problèmes lorsqu’il s’agit de bactéries pathogènes telles que Clostridium difficile qui est responsable d’infections nosocomiales ou Bacillus anthracis, un agent de bioterrorisme. Les bactéries ont un instinct grégaire. Elles vivent très souvent en groupes, en assemblées qu’on appelle biofilms. Ces biofilms se forment grâce à la production de composés bactériens qui s’associent pour former une sorte de matrice dans lesquelles les bactéries se trouvent protégées des agents antibactériens tels que les antibiotiques. Ces biofilms sont responsables de persistance.
Les bactéries sont parfois la proie d’envahisseurs : des virus (qu’on appelle aussi bactériophages) ou plasmides (petits chromosomes qui peuvent passer d’une bactérie à l’autre). Les systèmes CRISPRs découverts récemment permettent à certaines bactéries de garder mémoire de ce passage d’envahisseurs et de résister à une attaque ultérieure. Il est de notoriété publique que ces systèmes sophistiqués sont maintenant utilisés pour modifier de façon ciblée les génomes de tous les organismes, de l’homme aux plantes en passant par divers animaux.
Les bactéries sont parfois les attaquants. En plus de secréter des myriades de composés qui les aident par exemple à infecter un hôte et à contrecarrer les défenses immunitaires, les bactéries produisent des agents antibactériens qu’on appelle des bactériocines qui éliminent leurs compétiteurs et les aident à s’établir là où elles le souhaitent.
En résumé, les bactéries sont comme tous les êtres vivants ; elles sont armées pour s’adapter à des conditions difficiles et pour vivre le plus longtemps possible.
Le sens de l’embryon et le sens de l’embryologiste par Denis Duboule
En Français, le mot ‘sens’ revêt plusieurs significations. L’embryon se développe selon un sens mécanique, une directionalité spatio-temporelle invariante qui, curieusement, reflète la directionalité (le sens) physique de notre ADN, faisant ainsi écho aux théories préformationistes. L’embryologiste lui s’efforce de comprendre le sens (meaning) de cet homonculus génétique, son origine et son importance dans le processus encore mystérieux de notre ontogenèse. Finalement, la nature de ce mécanisme génétique et la contrainte qu’il représente dans le développement de l’embryon humain nous rappellent l’importance d’une transmission verticale de notre ADN (héritabilité du sens) en regard de sa mise en œuvre horizontale (réalisation du sens), renforcant ainsi l’idée que l’information génétique transmise contient effectivement un ‘sens’ ontologique superposé au sens classique que nous lui assignons, celui d’un programme codé auto-réalisable.
Les embarras du droit face à la vie par François Terré
La vie humaine, réalité invraisemblable par Federico Mayor
- L’être humain, seule nature consciente, « les yeux de l’univers »
- Penser, imaginer, s’anticiper, créer !, qualités distinctives de l’espèce humaine
- Etabli dans les structures biologiques temporelles et périssables, chaque être humain est capable de s’envoler dans l’espace infini de l’esprit.
- La liberté, le don suprême. Eloge du doute, refus de tout déterminisme.
- Apprendre à être pleinement. Ethique du temps.
- « Ubuntu » : « je suis parce que tu es »
- Approche scientifique : mesure et démesure.
Le sens du sens par Pierre Delvolvé
Peut-on évaluer la vie ? par Jean-François Mattei
La vie comme action et comme passion. Remarques à partir d'Aristote par Pierre Manent
Le sens de la vie ? La vision personnelle d’un banquier central par Jean-Claude Trichet
Le mot « vie » demande à être précisé. Je retiendrai le sens étroit de vie humaine. On pourrait naturellement accepter le sens plus large de vie biologique en général. Le mot « sens » lui-même a de nombreuses acceptions – en particulier direction, signification, faculté de juger.
Si j’étais philosophe – ce que je souhaiterais ardemment ! – il me faudrait répondre aux questions : « Qui sommes-nous ? » - « D’où venons-nous ? » - « Où allons-nous ? » - « Que peut-on espérer ? » - « Que vaut la vie ? »
N’étant pas philosophe mais économiste, je me contenterai de réfléchir librement devant vous sur une question annexe à la dernière des questions précédentes : « La vie peut-elle être évaluée en termes économique ? »
Nietzche a déjà répondu à la question : « La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant car il est partie et même objet du litige ; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison ». Nous sommes d’accord avec Nietzche. La vie humaine est manifestement inestimable. Elle est à proprement parler sans prix comme le requiert la suppression de l’esclavage. Pour des raisons morales évidentes, une vie humaine ne devrait pas pouvoir se voir assignée une valeur et faire l’objet d’un calcul économique.
Pourtant – et c’est un grand paradoxe – de nombreuses décisions collectives doivent incorporer, d’une manière ou d’une autre, un « prix de la vie humaine » pour être meilleures, pour optimiser l’usage des fonds publics et, tout simplement, pour être aussi justes et morales que possible.
C’est à l’analyse de ce paradoxe dans les domaines de la santé, de la prévention des accidents de la route, de la protection de l’environnement et des grandes décisions économiques que je voudrais réfléchir avec vous.
Origine de la vie : un hasard (géo) chimique inéluctable ? par Christian Amatore
Plusieurs théories s’affrontent pour expliquer l’origine des protocellules vivantes autour de la notion de « premier réplicateur », à savoir du matériel chimique permettant un codage d’information auto-répliquant tout en étant susceptible de variations infimes autorisant une évolution de ces protocellules ainsi soumises à une « sélection naturelle ». Parmi ces théories le débat se cristallise autour de deux « champions », les ARN et les protéines, tous deux issus du concept de « soupe primitive ».
Selon ce concept les briques de base (acides aminés, mini-peptides, sucres) se forment spontanément dans l’océan primitif à partir des composants de l’atmosphère primitive de la terre ou de son ensemencement par des météorites, ce qui est certainement vrai compte tenu de la très forte stabilité chimique de ces molécules en milieu aqueux. Or cette stabilité est précisément là où le bât blesse. En effet, les ARN ou les protéines sont instables chimiquement vis-à-vis de leurs briques de base sauf à très basse température car les enthalpies de polymérisation ne suffisent pas à compenser les facteurs entropiques dès que leur taille croît. Pour permettre des assemblages codants de taille suffisante il est donc nécessaire de déplacer ces équilibres selon le principe de Le Chatelier, c’est-à-dire que les briques de base doivent être en forte concentration et partant soient confinées dans un volume de petite taille contenant une source d’énergie créant en permanence des conditions « hors d’équilibre » permettant de favoriser la cinétique de polymérisation tout en ralentissant la dépolymérisation du matériel codant, comme cela est réalisé dans les cellules vivantes actuelles.
Autrement dit, les hypothèses supposant la formation initiale et spontanée puis l’accumulation évolutive d’ARN ou de protéines au sein de la « soupe originelle » sont nécessairement caduques chimiquement sans considérer l’existence préalable de petites cavités isolées susceptibles de contenir non seulement les briques de base mais aussi des catalyseurs permettant leur assemblage hors d’équilibre, et partant une source d’énergie interne. De notre point de vue, cette dimension hétérogène et non-isotrope impose de facto la présence de tels milieux confinés et réactifs, c’est-à-dire de surfaces les limitant. Nous voulons donc en premier lieu examiner si les conditions géochimiques prévalant à l’époque ne permettent pas de remplir ce cahier des charges à la foi simple et contraignant. Autrement dit, nous voulons présenter et explorer dans cette introduction le potentiel de théories alternatives fondées sur une origine géochimique de la vie et, en particulier, examiner si elles offrent une certaine inéluctabilité et sont donc susceptibles de favoriser l’émergence de la vie sur d’autres mondes remplissant les conditions géochimiques de la terre primitive.
La vie n’est pas une flèche par Haïm Korsia
Le but de la création dans la spiritualité musulmane par Mohammad Ali Amir-Moezzi
La question du but de la création est devenue très tôt une des préoccupations centrales des penseurs de l’islam pour qui ce but détermine le sens de la vie. Parmi ceux-ci, ce sont notamment les représentants de la spiritualité musulmane qui ont médité et théorisé cette problématique. Il est possible d’établir une typologie selon leurs différentes approches : la spiritualité ascétique, centrée sur la notion de « crainte révérencielle » (hayba) et l’obéissance scrupuleuse à l’égard de la Parole divine ; la spiritualité mystique dont le centre de gravité est le concept d’amour (mahabba) et qui établit une relation de réciprocité entre Dieu et l’homme ; enfin, la spiritualité ésotérique, fondée sur la notion de connaissance (ma ‘rifa), vise l’unification du sujet connaissant et de l’objet connu. Chaque cheminement présente son propre objectif ultime de l’être ; ce qui montre, une fois de plus, la grande diversité de la pensée islamique.
Vieillesse et sagesse par Bertrand Saint-Sernin
Il est rare que la vieillesse conduise à la sagesse, car ce n’est pas la même chose de se savoir mortel quand on est jeune et quand on est vieux. Dans le premier cas, la mort paraît extérieure, dans le second, elle chemine en nous. D’où la question : comment faire pour ne pas traiter la mort en ennemie, mais en amie ? Ce n’est pas facile et exige une “ conversion ”. Nous devons distinguer l’agnostique et l’athée. Le premier pense que la raison ne nous permet pas de connaître notre sort ultime ; le second affirme pouvoir prouver que la mort biologique fait disparaître entièrement l’être humain.
L’athéisme est une croyance, et seul l’agnostique prend la juste mesure des limites de la raison. C’est donc au vieil agnostique que nous nous intéressons. Deux cas peuvent se présenter :
- 1° ou bien il se sent (comme Simone Weil) entre les mains de Dieu, mais ne sait pas si Dieu le destine à l’immortalité ou à la disparition : il pense que c’est l’affaire de Dieu, non la sienne.
- 2° Ou bien, il n’a aucune expérience religieuse et se demande seulement : comment puis-je éviter d’angoisser mes proches ?
- 1° S’il est en bonne santé et autonome, il doit savoir qu’il est mortel et que, pour le reste, il n’est ni maître de son sort ultime ni en mesure de le changer. En revanche, il doit s’efforcer de conserver son autonomie. Comme le dit Rousseau, qu’aimait citer Dina Dreyfus : « N’oubliez pas que l’apparence fait partie de vos devoirs ». Il verra, quand il mourra, si une autre vie l’attend ou non.
- 2° Si le vieil agnostique sent que son corps commence à le lâcher et que la déchéance le menace, là encore, son devoir est de faire en sorte que l’entourage ne souffre pas trop de l’amenuisement de ses capacités. Ce n’est pas facile non plus.
Biographies
Edgardo D. Carosella
Edgardo D. Carosella, docteur en médecine, commence sa carrière scientifique à l’Institut de Recherche Hématologique de l’Académie Nationale de Médecine à Buenos-Aires (1972) où sa recherche porte sur l’étude de la régulation des fonctions lymphocytaires chez les malades atteints de lymphome.
En 1976, invité par le Pr. Jean Bernard, il rejoint l’équipe du Pr. Jean Dausset à l’Institut Universitaire d’Hématologie à l’hôpital Saint-Louis et s’y applique à l’étude des antigènes HLA, leur rôle dans l’immunité cellulaire et la transplantation allogénique.
Par ses travaux sur la molécule HLA-G, E.D. Carosella a été le premier à démontrer son rôle essentiel dans la tolérance fœto-maternelle, la greffe d’organes et la dissémination tumorale.
Il travaille également en philosophie des sciences et c’est dans ce cadre qu’il a eu la responsabilité de 3 grands colloques organisés sur le thème de l’identité de l’individu ; auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet.
Edgardo D. Carosella est chef de service, Service de Recherche en Hémato-Immunologie, à l’hôpital Saint-Louis, directeur de recherches du CEA ; Membre de la European Academy of Sciences, de la New York Academy of Science, de la Real Academia de Medicina y Cirugia et appartient à l’Académie des sciences de l’Institut de France.
Il est professeur honoraire de médecine et Doctor Honoris Causa de l’Université del Salvador de Buenos Aires.
François Gros
Né en 1925 (Paris), François Gros a été chercheur au CNRS (1947-1966), Professeur de Biologie moléculaire à la Faculté des Sciences de Paris (1967-1972) puis au Collège de France (1973-1996). L’essentiel de sa carrière scientifique s’est déroulé à l’Institut Pasteur, notamment dans le service de Jacques Monod. Elu Directeur général de cet Institut (1976-1981), il devient Conseiller auprès du Premier ministre (1981-1985) et, enfin, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences (1991), poste qu’il occupe depuis 2000 en qualité d’Honoraire.
Ses travaux (environ 400 publications) ont concerné le mode de fonctionnement des gènes (mise en évidence, chez Watson, de l’ARN messager chez E. Coli, en 1961 ; découverte des facteurs « d’initiation » de la synthèse protéique avec M. Revel). Il a collaboré avec J. Monod et F. Jacob sur la régulation des gènes chez E. Coli et le bactériophage lambda, avant de s’attaquer avec ses collaborateurs à l’étude des gènes régulateurs intervenant dans la différenciation du tissu musculaire et des systèmes nerveux périphériques. Il est membre de nombreuses Académies étrangères.
Pierre Encrenaz
Après des études au lycée Berthollet (Annecy) et au Lycée du Parc (Lyon), Pierre Encrenaz est admis à l’ENS Ulm en physique, et s ‘oriente en radioastronomie : c’est un séjour à Princeton en 1968-1969 qui va le conduire à travailler sur les molécules interstellaires avec Arno Penzias et Robert Wilson. De retour en France, il participe aux développements de l’astronomie millimétrique au sol (POM 1et 2), IRAM puis dans l’espace (avion KAO de la NASA, ballons stratosphériques PRONAOS et PIROG), satellites franco–canado-suédois Odin, satellites HERSCHEL(dont il est Mission Scientist), Cassini (équipe radar) et Rosetta (équipe MIRO). Il a de nombreux thésitifs et postdocs en tant qu'astronome à l’Observatoire de Paris, puis professeur de Physique à Paris VI. Elu en 1980 correspondant de l’Académie des sciences, puis membre en 2000, il est actuellement astronome émérite à l’Observatoire de Paris, et Distinguished Visiting Scientist au Jet Propulsion Laboratory.
Laurent Petitgirard
Né en 1950, Laurent Petitgirard a étudié le piano avec Serge Petitgirard et la composition avec Alain Kremski.
Musicien éclectique, sa carrière de compositeur de musique symphonique (plus d'une vingtaine d'œuvres dont deux opéras) et de musiques de films (160 partitions) se double d'une activité de chef d'orchestre invité dans le monde entier : Orchestre de l'Opéra de Paris, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Orchestre National de France, Orchestre National de Lyon, de Bordeaux, de Strasbourg, de Lille, Bamberger Sinfoniker, Berliner Symphoniker, Orchestres de la TonHalle, de la Fenice, de la BBC, Seoul Philharmonic, KBS and Korean Symphony Orchestras, Orchestre de la Suisse Romande, Orchestre National d'Espagne, Moscow State Orchestra, Orchestre National de Chine...
Directeur musical de l'Orchestre Symphonique Français de 1989 à 1996, il a été élu en 2005 Directeur Musical par les musiciens de l’Orchestre Colonne.
Laurent Petitgirard a enregistré une quarantaine de disques, dont Jeanne d'Arc au Bûcher d’Honegger, Gaspard de la Nuit (Ravel-Constant) dont il a dirigé la création ou encore Daphnis et Chloé de Maurice Ravel.
Son premier opéra, Joseph Merrick dit Elephant Man, a été créé en février 2002 à l'opéra d'état de Prague dans une mise en scène de Daniel Mesguich puis en 2006 à Minneapolis dans une mise en scène de Doug Varone.
Son deuxième opéra Guru, enregistré en octobre 2010 à Budapest, sera créé sous sa direction en octobre 2017 à l’opéra de Szczecin dans une mise en scène de Daniel Mesguich.
Les principales œuvres de Laurent Petitgirard, (deux opéras, un ballet, trois poèmes symphoniques et trois concertos), ont été enregistrées pour le label Naxos.
Parmi ses dernières œuvres Etats d'âme pour saxophone alto et orchestre, Solitaire (poème symphonique), Bribes, (Trio pour saxophone alto ou clarinette, violoncelle et piano et Dilemme, (concerto pour flûte, harpe et orchestre à cordes).
Pour le cinéma, Laurent Petitgirard a collaboré notamment avec Otto Preminger, Jacques Demy, Francis Girod, Peter Kassovitz, Pierre Schœndœrffer, il a également composé pour la télévision la musique de la série Maigret.
Laurent Petitgirard a présidé à de nombreuses reprises le conseil d'administration de Sacem. Il est membre de l'Académie des Beaux-Arts où il siège depuis 2000.
Marianne Bastid-Bruguière
Marianne BASTID-BRUGUIÈRE est membre de l’Académie des sciences morales et politiques, directeur de recherche émérite au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire politique, sociale et culturelle de la Chine du début du XIXe siècle à nos jours.
Miroslav Radman
Professeur Emérite de biologie cellulaire des Facultés de médecine Paris Descartes – Président de l'Institut méditerranéen de Life Sciences (www.medils.hr) à Split, Croatie. Conseiller scientifique du Premier ministre Croate. Membre de l’ « Académie des Sciences" de France et de Croatie, de l’Academia Europaea, de l’Académie Mondiale des Sciences et des Arts, et de EMBO (European Molecular Biology Organization). Récipiendaire d'une douzaine de Prix scientifiques majeurs, nationaux et internationaux. Orateur principal de la séance plénière d’une trentaine de congrès internationaux et orateur invité de plus de 200 colloques scientifiques internationaux, 500 cours magistraux et séminaires internationaux. 194 publications et relectures d’articles sur la réparation, réplication, mutation, recombinaison génétique de l’ADN, l’évolution microbiologique et le cancer, cités plus de 10 000 fois. Impact facteur moyen de ses articles ces 5 dernières années égal à 11.4. Trois découvertes inscrites dans les livres de la base de la biologie moléculaire : système SOS, l’assemblage des brins d’ADN et des bases moléculaires des barrières génétiques liées à l’espèce.
Jean-Luc Marion
Jean-Luc Marion, de l’Académie française, de l’Accademia Nazionale dei Lincei, est professeur à l’Université de Chicago et à l’Institut catholique de Paris, et professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne.
Pierre Delvolvé
Membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques) (élu le 14 décembre 2009)
Professeur émérite de l’Université Panthéon Assas-Paris II depuis le 1er septembre 2010
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (1962), Docteur en droit (1966), Agrégé des Facultés de droit (1966)
Professeur à l’Université de Beyrouth (1967-1971), à l’Université de Toulouse I (1971-1981), à l’Université Panthéon-Assas Paris II (1981- 2010).
Membre du Tribunal Suprême de Monaco de 1983 à 2007
Membre du Comité consultatif auprès de la Commission européenne pour l'ouverture des marchés publics de 1997 à 2012
Membre de la Commission consultative nationale des droits de l'homme (1er octobre 2002 – 30 septembre 2005)
Cofondateur et codirecteur de la Revue française de droit administratif
Consultant et arbitre en matière administrative et constitutionnelle
Officier de la Légion d’honneur
Bertrand Saint-Sernin
Bertrand Saint-Sernin est agrégé de philosophie et docteur ès Lettres. Après avoir été professeur de lycée, il a enseigné dans la vieille Sorbonne, à Paris I, Lille III, Nanterre et Paris IV. Il a été recteur des Académies de Dijon, Nancy-Metz et Créteil. Il a dirigé le cabinet de René Monory. Il a écrit 14 livres et plus d’une centaine d’articles, notamment sur Simone Weil, Maurice Blondel, Conrad, Cournot, Husserl et Whitehead. Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
Pascale Cossart
Après avoir poursuivi des études de chimie à Lille, Pascale Cossart obtient un Master of Science à l’Université de Georgetown à Washington (1971). Puis de retour en France, elle obtient sa thèse à Paris à l’Institut Pasteur (1977). Elle y a réalisé toute sa carrière. Elle est devenue chef de l’unité des Interactions Bactéries-Cellules qui est aussi une unité Inserm et une unité INRA (1991). Après avoir étudié les interactions ADN-protéines, chez la bactérie E. Coli, elle commence en 1986 à étudier les bases moléculaires et cellulaires des infections bactériennes en prenant comme modèle la bactérie pathogène Listeria monocytogenes. Pascale Cossart est une pionnière dans le domaine de la microbiologie cellulaire. Ses recherches ont mené à une série de nouveaux concepts en biologie des infections, ainsi qu’en microbiologie fondamentale (en particulier en biologie des ARN), en biologie cellulaire et aussi en épigénétique. Ses contributions ont été reconnues par de nombreux prix internationaux, dont le Prix Lounsbery (1998), le prix l’Oreal-UNESCO (1998), le Prix Robert Koch (2007), le Prix Louis Jeantet (2008), le Prix Balzan (2013). Elle est membre de l’Académie des Sciences depuis 2002, et aussi membre associé étranger de la National Academy of Science (2009), de l’Académie allemande Leopoldina (2001), de la Royal Society (2010) et de la National Academy of Medecine (2014). Depuis janvier 2016, elle est Secrétaire Perpétuel à l’Académie des Sciences.
Denis Duboule
Denis Duboule, docteur ès sciences, après avoir dirigé un groupe de recherche au Laboratoire de génétique moléculaire des eucaryotes (1986-1988), puis à l'EMBO (1988-1993), est Professeur de biologie à l'université de Genève et y dirige le Département de Génétique et Évolution. Il est également Professeur de Biologie à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et Directeur du Centre national suisse de recherche "Aux frontières de la génétique".
Les recherches de Denis Duboule se situent dans le domaine de la génétique et de la génomique du développement en interface avec la génétique humaine et les sciences de l'évolution.
François Terré
Agrégé de droit privé, docteur en droit et licencié ès lettres, M. François Terré a d'abord été avocat à la cour d'appel de Paris (1954-1957).
Mais c'est vers l'enseignement que le pousse sa vocation. Après avoir été chargé de cours à la faculté de droit de Strasbourg (1955-1957) et avoir obtenu l'agrégation, il est détaché à la faculté de droit du Cambodge de 1957 à 1959. Il enseigne ensuite comme professeur à la faculté de droit de Strasbourg (1959-1963), de Lille (1963-1968), de Nanterre (1968-1969), puis de Paris II Panthéon-Assas depuis (1969-1999) dont il est désormais professeur émérite depuis 1999.
François Terré a également exercé la fonction de conseiller technique au cabinet de Jean Foyer, ministre de la Coopération puis garde des Sceaux (1960-1962 et 1962-1967). Il a été membre de la commission de réforme du code de procédure civile (1965-1975).
Il préside l'Association française de philosophie du droit depuis 1983 et dirige les Archives de philosophie du droit depuis cette même date.
Frederico Mayor
Prof. Federico Mayor was born in Barcelona (Spain). Ph.D. in Pharmacy. Professor of Biochemistry and Molecular Biology. Rector of the University of Granada (1968 – 1972). Co-founder of the Center of Molecular Biology “Severo Ochoa” in Autonomous University in Madrid. Promoter of the Spanish Program for the prevention of newborn disabilities. Minister of Education and Science (1981-1982). Deputy in the European Parliament (1978). Director General of UNESCO (1987-1999). In 2000, Prof. Mayor created the Foundation for a Culture of Peace to implement the Declaration and Programme of Action for a Culture of Peace (U.N. General Assembly, September 1999). In 2002, Chair the European Research Council Expert Group (ERCEG). In 2005, Co-President of the High Level Group for the Alliance of Civilizations (2005-2007), designated UN Secretary General Kofi Annan.
In 2007, President of the “Initiative for Science in Europe” (ISE). In 2010, he was appointed president of the International Commission against the Death Penalty.
Jean-François Mattei
Professeur émérite d’éthique médicale, Membre de l’Académie nationale de médecine (1997), Ancien Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées (2002-2004), ancien Président de la Croix-Rouge française (2004-2013). Membre du Comité Consultatif National d’Ethique (1993-1997), rapporteur des lois de bioéthique de 1994, membre de l’Assemblée parlementaire et du Comité de bioéthique du Conseil de l’Europe (1997-2002).
Pierre Corvol
Né le 18 août 1941 à Boulogne (Hauts-de-Seine). Interne des hôpitaux de Paris (1964), Post-Doctorant international, Chercheur au National Institute of Health à Bethesda (Etats-Unis) (1969), Chef de clinique, Assistant des hôpitaux (1971), Professeur agrégé à la faculté de médecine Broussais-Hôtel-Dieu (1976), Médecin à l´hôpital Broussais (1976), à l'hôpital Georges Pompidou (depuis 2000), Directeur scientifique de l´unité de pathologie vasculaire et d´endocrinologie rénale U36 à l´Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) (depuis 1983), Professeur (chaire de médecine expérimentale) (depuis 1989), Administrateur (depuis 2006) au Collège de France, Membre de l´American Endocrine Society, de l´International Society of Hypertension, du Council for High Blood Pressure Research, Correspondant puis Membre (1996) de l´Institut (Académie des sciences), Président de la Société française d´hypertension (1990-92), du Conseil scientifique de l'Inserm (1999-2003), de l'Ecole normale supérieure (2001-03). Travaux : recherche clinique en hypertension artérielle et endocrinologie rénale; biochimie et biologie moléculaire et génétique des maladies cardio-vasculaires.
Pierre Manent
N.C
Jean-Claude Trichet
Jean-Claude Trichet est président honoraire du Groupe des 30 (Washington) et président du Conseil d’administration de l’Institut Bruegel (Bruxelles). Il est membre de l’Institut (Académie des Sciences Morales et Politiques). Il préside la Commission Trilatérale pour l'Europe et est administrateur d’Airbus Group.
Jean-Claude Trichet a été président de la Banque Centrale Européenne de 2003 à 2011. Il a été gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003 et directeur du Trésor de 1987 à 1993. Il a exercé les responsabilités de président du Club de Paris (rééchelonnement des dettes souveraines) (1985-1993), de président du Comité monétaire européen (1992-1993), de président du Groupe des dix gouverneurs de banques centrales et de président de la Réunion de l’économie mondiale à Bâle (2002-2011). Il est nommé « Personnalité de l’année » du Financial Times (2007) et l’une des « Personnalités les plus importantes du monde » de Time Magazine (2011).
Né à Lyon en 1942, Jean-Claude Trichet est inspecteur général des Finances honoraire et ingénieur civil des mines. Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’Université de Paris (économie) et de l’École nationale d’administration. Il est Docteur honoris causa de plusieurs universités.
Xavier Darcos
de l’Académie française
Ancien ministre, ambassadeur
Xavier Darcos est Président de la Fondation Sanofi Espoir depuis décembre 2015. Élu en 2006 membre de l’Institut, à l’Académie des sciences morales et politiques, il est élu à l’Académie française en juin 2013.
Xavier Darcos est titulaire de maîtrises de lettres et de philosophie, d’une agrégation de lettres, d’un doctorat de 3e cycle en études latines et d’un doctorat d’État ès lettres et sciences humaines.
Il a enseigné comme professeur de chaire supérieure à la khâgne du lycée Montaigne de Bordeaux puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1992, il devient inspecteur général de l’Education nationale. En 1993, il commence sa carrière politique en devenant conseiller de François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale, puis son directeur de cabinet. De 1996 à 1999, parallèlement à son rôle de conseiller pour l’éducation et la culture du Premier ministre Alain Juppé, Xavier Darcos retrouve l’enseignement en occupant un poste de professeur associé de littérature comparée à l’université Paris IV.
En 1997, il est élu maire de Périgueux, en 1998, sénateur de la Dordogne. De 2002 à 2004, il est ministre délégué à l’enseignement scolaire. Il est ensuite nommé ministre délégué au développement, à la coopération et à la francophonie, de 2004 à 2005.
En 2005, Xavier Darcos est nommé ambassadeur de la France auprès de l’OCDE, puis, en 2007, il est rappelé au gouvernement comme ministre de l’Education nationale. En 2009, il change de ministère pour devenir ministre du Travail, des Relations sociales, de la Solidarité, de la Famille et de la Ville. En juin 2010, il prend la tête de l’établissement public "Institut français" qui remplace notamment Culturesfrance.
Xavier Darcos est l’auteur de nombreuses publications pédagogiques et d’ouvrages universitaires, en particulier sur l’histoire littéraire (son Histoire de la littérature française, chez Hachette, est un classique sans cesse réédité), sur la laïcité et sur l’École. Il a rédigé une biographie de Mérimée et publié des études sur l’antiquité latine, notamment sur Tacite ou Ovide. Ses derniers livres sont Une anthologie historique de la poésie française (2011, PUF), Dictionnaire amoureux de la Rome antique (2011, Plon), Oscar a toujours raison (2013, Plon) et Dictionnaire amoureux de l’école (2016, Plon).
Il est Commandeur de la Légion d’honneur, Commandeur dans l’ordre des Arts et Lettres, Officier dans l’Ordre national du Mérite, & Commandeur des Palmes académiques.
Christian Amatore
Christian Amatore est membre de l'Académie des sciences de Chine, de l'Académie européenne et de l'Académie des sciences du tiers monde, membre honoraire de la Royal Society of Chemistry, membre honoraire de la Chinese Chemical Society, Membre de la Société internationale d'électrochimie (ISE), Membre honoraire de la Société chimique israélienne et Président de l'ISE. Ses intérêts de recherche sont extrêmement vastes et tous basés sur des méthodes électroanalytiques et physico-chimiques. Avec Mark Wightman (UNC), il a été l'un des deux pionniers des micro- et ultramicroélectrodes en électrochimie.
Haïm Korsia
Grand rabbin de France, Membre de l’Institut de France.
Mohammad Ali Amir-Moezzi
Né en 1956 à Téhéran, a effectué ses études universitaires à Paris, Oxford et Tübingen. Docteur ès-Lettres, agrégé d’arabe, professeur des universités, officier des Palmes académiques, il est, depuis 1994, Directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sorbonne) où il détient la chaire de la pensée islamique classique jadis occupée par Louis Massignon, Henry Corbin et Daniel Gimaret. Membre de nombreuses sociétés savantes françaises et internationales ainsi que de comités scientifiques de revues académiques et de collections universitaires, il est plus particulièrement spécialiste de la théologie shi’ite et de l’histoire du Coran et des débuts de l’islam. Il est l’auteur de près de 200 publications dont plusieurs traduites en plusieurs langues ; entre autres : Le Guide divin dans le shi’isme originel (Verdier,1992, 2005), La religion discrète. Croyances et pratiques spirituelles dans l’islam shi’ite (Vrin, 2006, 2015), Le Coran silencieux et le Coran parlant. Sources scripturaires de l’islam entre histoire et ferveur (CNRS Editions, 2012) ; L’ésotérisme shi’ite, ses racines et ses prolongements (Brepols, 2016). Il a également été le directeur et l’éditeur scientifique du Dictionnaire du Coran (Robert Laffont, « Bouquins », 4 rééditions depuis 2007).