La Russie, champ d’expérimentation ?

Posted in Saison 2015-2016

La Russie, champ d’expérimentation ? Les investissements scientifiques, technologiques ou financiers en Russie et les interactions des puissances européennes pendant les décennies précédant la Grande Guerre

Avant-propos

Les décennies pendant lesquelles se formèrent les grandes alliances précédant la Première Guerre mondiale (Triplice, alliance franco-russe, Triple Entente) étaient marquées par d’intenses échanges scientifiques et économiques entre la Russie et les puissances occidentales. Ces nations investissaient massivement dans l’empire des tsars, y transféraient leur savoir-faire ou des capitaux et saisirent l’occasion pour améliorer leurs connaissances ou augmenter leur influence sur cet immense pays. La Russie quant à elle profitait de ces interventions “idéelles” et économiques, notamment pour améliorer ses infrastructures ou professionnaliser la science. Ces transferts n’étaient guère unilatéraux (allant exclusivement d’ouest en est). Un des objectifs majeurs de l’engagement des puissances occidentales était de “tester” de nouvelles stratégies ou de nouvelles pratiques dans l’empire russe pour éventuellement les appliquer plus tard dans leur propre pays. La Russie devint en quelque sorte un vaste champ d’expérimentation. Sa richesse en matières premières et sa (proto-) industrialisation tardive, en comparaison avec les autres nations européennes, suscitèrent les plus grands espoirs des investisseurs. Elle avait un autre atout, elle était plus facilement joignable que, par exemple, les États-Unis, ce qui réduisait les nombreux frais, dont le voyage ou le transport des hommes comme du matériel. Malgré un certain nombre de recherches ponctuelles, il n’existe à l’heure actuelle pas d’analyse complète des investissements scientifiques, technologiques ou économiques combinée avec les interactions des puissances européennes dans l’empire des tsars. Ce colloque a pour objectif de montrer toute l’envergure de la Russie comme laboratoire et tente de mettre à jour les premiers procédés stratégiques et politiques mis en œuvre en ce pays. La notion de transfert, avec ses réseaux et acteurs, s’avère primordiale pour décrire les processus de modernisation, d’aliénation et d’adaptation de la Russie comme du pays investisseur, l’acquisition des savoir locaux représentant un argument important pour partir vers l’ouest, même si le séjour nécessitait une certaine acculturation et, selon sa durée, une assimilation du moins partielle, de la part de l’investisseur. Les provinces de l’immense empire, avec leurs élites et leurs rapports spécifiques avec les étrangers sont au centre de ce colloque international.

Colloque organisé par
  • Kerstin Susanne Jobst (Institut d'Histoire de l'Europe de l'Est, Université de Vienne)
  • Francine-Dominique Liechtenhan (Centre Roland Mousnier, CNRS, Université Paris-Sorbonne)
Chargés de la coordination scientifique
  • Thierry Claeys (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne)
  • Xavier Labat Saint Vincent (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne)
Avec le soutien des institutions suivantes
  • Centre Roland Mousnier, UMR 8596, CNRS, Université Paris-Sorbonne
  • Institut d'Histoire de l'Europe de l'Est, Université de Vienne
  • Programme ACCES du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
  • Ecole doctorale de l'Université Paris-Sorbonne
  • Fonds d'intervention pour la recherche de l'Université Paris-Sorbonne
  • Centre d'Etudes franco-russe, Moscou (USR 3060)
  • Institut en Sciences humaines et Arts de l'Université fédérale de l'Oural, Ekaterinburg
  • Institut d'Histoire et d'Archéologie, Direction générale de l'Oural de l'Académie des Sciences de Russie
  • Laboratoire d'Edition archéographique, IGNI, Université fédérale de l'Oural, Ekaterinburg

Partenaires IOG waagerecht    weiss auf weinrot         UNI Logo RGB 01      * ** logo CEFR 4 16

 

Programme

Jeudi 9 juin 2016

Accueil et inscription des participants

Inauguration du colloque par Dominique Barjot

Introduction par Kerstin Susanne Jobst (Université de Vienne)

A l’approche de la guerre

Président de séance : Dominique Bourel (Centre Roland Mousnier, CNRS, Université Paris-Sorbonne)

Financements et transferts

Président de séance : Armelle Le Goff (Archives nationales)


Vendredi 10 juin 2016

Sciences et droit

Président de séance : Dominique Barjot (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne)

L’intérêt pour les régions

Présidente de séance : Hélène Mélat

Conclusion par Sergueï Mironenko


Résumés de communication

Inauguration du colloque par Dominique Barjot

[haut]


Introduction du colloque par Kerstin Susanne Jobst

[haut]


L’amitié franco-russe en miniatures et caricatures par Francine-Dominique Liechtenhan

L’alliance franco-russe, signée en 1893 par l’empereur Alexandre III et le président Sadi Carnot, stipulait qu’en cas d’agression de la part d’une puissance de la Triplice (Empire Allemand, Empire austro-hongrois, Royaume d’Italie), les deux pays s’engageraient à se soutenir militairement. Alliance défensive avant tout, cette coopération militaire, économique et financière, fut élargie à la Grande-Bretagne et donna lieu à la Triple Entente en 1907. La Marseillaise retentissait dans le port de Cronstadt, alors que l’hymne impérial russe, plus tard associé au God save the King, se chantait dans le port de Toulon. Ces alliances très critiquées, associant la République régicide à deux puissants empires et plus particulièrement à la Russie autocratique, donna néanmoins lieu à des chefs d’œuvre architecturaux comme le pont Alexandre III (1900) ou le pont Troïtski construit par la société Batignolles à Saint-Pétersbourg (1903), voire sur un mode plus modeste à la statue de l’amitié franco-russe en cette même ville. La vie quotidienne des Français, puis des Britanniques, fut envahie par des objets utilitaires ou décoratifs rappelant l’alliance et ses obligations : assiettes, lampes, vases, portemonnaies, poudriers, vaisselles de poupées furent ornés des drapeaux ou de l’effigie des dirigeants de ces grandes puissances. Des galeries de peinture, les pavillons des expositions universelles cherchaient à rapprocher les peuples et, surtout, à faire connaître la grande inconnue qu’était l’immense Russie pluriethnique. La caricature vint renforcer cette vague de curiosité. L’ours, allégorie de la Russie répandue depuis le XVIe siècle, avait jusqu’alors l’allure d’une bête féroce, agressive, dangereuse pour l’Europe. Vers la fin du XIXe siècle, il prend l’allure d’un animal pacifique grâce aux talents de Marianne, la dompteuse. Bibelots, objets à usage courant, expositions ou caricatures, destinés à donner une image positive de la Russie, contribueront à attirer des financiers, ingénieurs ou artistes en ce vaste empire et à inciter la bourgeoisie des deux pays partenaires à investir massivement en ce pays, jusqu’à ce que l’ours, l’URSS, s’éveille.

[haut]


Regards croisés de la presse française et russe sur la coopération économique entre les deux pays par Vladislava Sergienko

Dans les années 1891-1893, la Russie et la France ont signé une série d’accords contribuant à la création de l’alliance franco-russe, qui marque le début d’une coopération politique, militaire, économique, financière et culturelle entre les deux pays. En 1904, la France et l’Angleterre ont réglé leurs différents au sujet des zones d’influence en Afrique avec « l’entente cordiale ». L’Angleterre s’est également rapproché de la Russie avec la convention anglo-russe de 1907. Oubliant leurs désaccords, et par delà les clivages politiques, les trois pays ont établi la Triple-Entente pour faire face à la Triple-Alliance, conclue en 1882 par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.

A cette époque l’empire russe s’impose en tant que puissance européennee, tout au long du XIX-e siècle l’influence de la Russie s’accroît de manière considérable et ses souverains interviennent de plus en plus souvent dans les affaires européennes. Après la colonisation de la Sibérie, du Tourkestan, des concessions obtenues en Mandchourie la Russie parvient à jouer un rôle majeur sur l’arène internationale, en particulier sur les Balkans et en Asie centrale. La signature d’accords russo-japonais et russo-chinois prévoient la construction des chemins de fer d’Orient et s’emploient à renforcer les positions de la Russie en Chine.

La situation démographique favorable, la fondation de nouvelles villes, l’amélioration de l’infrastructure, l’accroissement des échanges intérieurs et intérnationaux, la construction des chemins de fer, l’extraction de ressources naturelles, la production industrielle accrue, le développement de l’industrie lourde font preuve d’un potentiel économique important. A la suite de l’alliance franco-russe la France accorde des emprunts à la Russie qui souhaite bénéficier des capitaux étrangers pour accélerer l’industrialisation de son immense empire. Les investissements français visent à développer le réseau de chemins de fer, le transport, la métallurgie et le secteur bancaire.

Dans la presse russe d’époque apparaît une série d’articles consacrés à la coopération économique et financière entre les deux pays. Les journaux russes, comme, par exemple, Moskovskie Vedomosti et Birgevie Vedomosti, Novoie Vremia, évoquent les entreprises françaises qui sont implantées dans des grandes villes russes, surtout à Saint-Petersbourg et à Moscou. Afin de faire connaître les produits français importés en Russie Birgevie Vedomosti donne des conseils à ses lecteurs sur les accessoires, les chapeaux, les vins, les parfums, les gravures, la porcelaine de Limoges et d’autres marchandises en permettant ainsi de mieux comprendre les échanges commerciaux entre les deux pays.

La presse russe analyse des conventions signées entre les deux pays, les jounaux accordent une attention particulière aux capitaux étrangers et aux domaines d’investissement et entre autres à la coopération dans le domaine métallurgique. Le gouvernement français prend la décision d’investir deux millions de francs dans la société métallurgique à Donetsk, en plus, les entreprises françaises achètent la société métallurgique en Oural. En même temps, cette arrivée en masse des capitaux français suscite des inquiétudes d’un certain nombre de journaux, du point de vue de Moskovskie Vedomosti « pour les milieux d’affaires français la Russie ne représente que l’objet d’une exploitation constante ».

Quelle est l’attitude de la presse russe envers la coopération économique franco-russe et les investissements étrangers ? Dans quelle optique les journaux russes envisagent-ils les stratégies et les politiques étrangères en matière des finances ? Est-ce que les emprunts français sont considérés en tant qu’un important soutien financier ou bien comme un instrument pour mettre l’économie russe dans une situation d’une forte dépendance financière de la France ? Vue de Russie la coopération économique est-elle avantageuse pour les deux pays ? L’attitude de la presse provinciale est-elle la même que celle de la capitale ? Toutes ces questions envisagées à travers les journaux russes d’époque aident à mieux comprendre les rapports économiques et financiers entre la Russie et la France, le rôle des capitaux étrangers dans le processus de modernisation et d’instrualisation de l’empire russe.

[haut]


Intellectual Mobilization in Russia and in Austria-Hungary : Strategies of propaganda und its transfer during the First World War par Elisabeth Haid

La mobilisation de la société par la propagande était une question clé dans tous les Etats belligérants durant la Première Guerre mondiale. En particulier les reportages de la presse écrite représentaient un important moyen de propagande de guerre.

L’objectif de cette communication est de comprendre les différentes stratégies de propagande dans la monarchie habsbourgeoise et en Russie à partir des journaux viennois et pétersbourgeois. Le choix de la Russie et l'Autriche-Hongrie est fondé, parce que ces deux empires multiethniques sont raisonnablement comparables. La propagande de guerre de ces deux pays est par ailleurs moins avancée que celle des autres grandes puissances.

Surtout en Russie, l’influence de l’État sur les reportages et communiqués de presse a été relativement faible au cours des premières années de la Première Guerre mondiale. Par conséquent, les différentes orientations politiques de ces deux pays et les nuances qui émergent dans leurs stratégies d'argumentation doivent être prises en compte. L'analyse se fonde principalement sur trois journaux russes et quatre journaux autrichiens dont les orientations politiques sont très diversifiées.

Notre communication ne se limite pas à une comparaison entre ces journaux, elle soulève également la question sur les transferts des problématiques. En plus de la question du poids des alliés respectifs, il faut considérer les influences mutuelles entre les rapports de la presse autrichienne et russe. Dans quelle mesure les journaux ont-il adopté les stratégies de propagande de l'ennemi ? Dans quelle mesure certains arguments peuvent être considérés comme une réponse à la propagande de l'ennemi ? En particulier, la frontière ou le front commun entre les deux États est un terrain idéal pour étudier ces interactions. À cet égard, les rapports de presse sur la Galicie, zone frontalière entre l'Autriche-Hongrie et la Russie, va jouer un rôle important pour notre analyse. En nous concentrant sur cette région multiethnique, nous abordons la question des « nationalités » qui représentait un point de divergence majeur entre les deux États. Nous allons aussi essayer de savoir dans quelle mesure les organes et les acteurs locaux ont joué un rôle dans le transfert de certaines idées entre les capitales des deux empires.

En outre, l'influence de leurs alliés respectifs doit être prise en compte. L'Allemagne était le point de référence le plus important dans les quotidiens autrichiens. En Russie, les relations avec les alliés étaient plus aléatoires. Dans les journaux libéraux, toujours-est-il, les puissances occidentales, notamment la France, restent importantes. Cela soulève la question dans quelle mesure la propagande autrichienne et russe a adopté les arguments allemands ou français et même leurs objectifs militaires, et comment ils les ont adaptés à leurs propres fins.

[haut]


Money, Power, and Diplomacy in Late Imperial Russia par Jennifer Siegel

L’histoire de prêts privés et gouvernementaux britanniques et français en Russie dans la période impériale tardive est un conte classique sur l’argent et le pouvoir dans l’ère moderne : l’âge de l’inter-connectivité économique et de l’interdépendance entre grandes puissances. La Russie impériale était le pays débiteur le plus important de la période précédant la Première Guerre mondiale en Europe. L’alliance franco-russe une fois forgée, les objectifs de la Russie ont été atteints, d’abord et avant tout, grâce aux alliés de la Russie et aux partenaires diplomatiques œuvrant pour le développement de la Triple Entente. Dans le cas des relations de la Russie avec la France et la Grande-Bretagne, un porte-monnaie grand ouvert a amorcé la pompe, ce qui facilita l’action des bons esprits qui ont favorisé l’accord. Et la Russie a continuellement eu accès à ses prêteurs, ceux-ci s’y prêtant, d’autant qu’ils étaient assurés que l’empire des tsars ne serait pas tenté de s’éloigner de ses partenaires de l’alliance et de l’Entente. Cette contribution examinera les voies par lesquelles la dette russe a façonné l'équilibre des pouvoirs dans la Triple Entente. La toile d'interdépendance financière et politique engendré par l'emprunt impérial russe a affecté à la fois la politique étrangère et les sociétés nationales dans les trois pays de l'Entente. L'État russe était si lourdement endetté envers ses créanciers occidentaux, qu’il rendit ces économies occidentales prisonnières de cette dette, et que le pays débiteur avait à bien des égards acquis la haute main ; parfois, le gouvernement russe était réellement en mesure de dicter sa politique à ses homologues français et britanniques.

Les milieux des investisseurs de ces nations – qui, tout particulièrement en France, s’étendirent non seulement aux classes supérieures, mais également aux classes moyennes constituées de rentiers – avaient consacré une si grande proportion de leurs économies dans des obligations russes que tout défaut aurait été catastrophique pour leurs propres économies.

La situation paradoxale est celle dans laquelle se trouvait la Russie, le membre le plus faible de la Triple Entente, qui exerça sans doute le plus de pouvoirs sur ses partenaires.

(Traduction Thierry Claeys)

[haut]


La diffusion des innovations technologiques occidentales dans l’empire russe de 1900 à 1917 ; étude basée sur le "Mining Journal" par Elena Alekseeva

Le Mining Journal [Journal des Mines] est une des plus anciennes revues spécialisées sur l’activité minière dans le monde et le plus vieux périodique scientifique et technologique russe dans ce domaine. Il existe jusqu’à nos jours. La communication sera basée sur l’analyse des articles et notes décrivant les dernières inventions techniques, rapportant les nouvelles découvertes scientifiques et les technologies appliquées dans les usines, manufactures et mines américaines et européennes. Celles-ci ont été visitées par des ingénieurs et spécialistes en technique russes pendant les premières décennies du XXe siècle. Le Mining Journal, ainsi que d'autres périodiques spécialisés datant de la Russie prérévolutionnaire, représente une source précieuse pour la recherche sur l'expansion du progrès technique au début du XXe siècle avec ses jalons et détails les plus importants. Ces publications témoignent des contacts permanents entre les ingénieurs, scientifiques et professionnels russes et européens. Ces liens ont stimulé l’inventivité scientifique et technique domestiques dans leurs pays respectifs, et ont permis aux spécialistes russes mener leurs recherches à un niveau international avancé et d'introduire de nouvelles solutions technologiques en leur pays.

L'analyse historique des publications dans les revues techniques permet de constater que le «transfert» des innovations était en fait un processus beaucoup plus vaste qui comprenait leur diffusion, l'utilisation, l'adaptation en Russie, puis à l’inverse un nouvel impact sur les pays européens, ce qui signifie une diffusion à la plus grande échelle de toutes ces innovations.

[haut]


La banque Mendelssohn entre Berlin et Saint-Pétersbourg par Dominique Bourel

La banque Mendelssohn fut fondée en 1795 à Berlin par Joseph Mendelssohn, fils du célèbre philosophe juif allemand Moses Mendelssohn (1728-1786). Elle est donc contemporaine des grandes banques de ce type, Rothschild, Oppenheim, Warburg qui rapidement vont devenir des grands établissements européens. L’histoire de la banque Mendelssohn reste encore à écrire. Très vite la banque dirigée par Joseph et son frère Alexander commence à s’intéresser à la Russie dès 1815 d’abord par un accord avec la banque de Ludwig Stieglitz (1779-1843) puis avec une antenne propre. En 1829 ils participent à l’emprunt russo-polonais. Après avoir acquis de l’expérience en matière de chemin de fer en Allemagne même, les premières relations personnelles naissent avec Paul Mendelssohn-Batholdy. Officiellement une filiale de la banque berlinoise est crée à St.Petersburg en 1873. L’industrialisation naissante en Russie autour des années cinquante sera bridée par la guerre de Crimée (1853-1856). Les emprunts russes sont effectués par la banque Mendelssohn. En 1857 est fondée une « Grande société des chemins de fer russes » sous direction française avec une petite participation de la banque Mendelssohn. En 1863 les premières actions russes pour les chemins de fer sont introduites à Berlin par l’entremise des Mendelssohns. Ainsi on suivra les grandes lignes de cette influence dans la mise en place du réseau ferroviaire.

[haut]


La place de l'assurance étrangère en Russie : le cas de l'assurance vie. Un enjeu entre expansion commerciale et repli nationaliste (fin XIXe-1914) par Raymond Dartevelle

Alors que les années 1890-1914 voient la mondialisation de l’industrie des assurances par le biais de la réassurance, les législations nationales sont utilisées par les Etats afin de limiter fréquemment, comme en Russie, la concurrence des sociétés étrangères d’assurances. En matière d’assurance vie, l’Europe de la seconde moitié du XIXe siècle est dominée par quelques grandes compagnies, parmi lesquelles l’Union vie (1829) pour la France. Outre son expansion commerciale, cette société représente une référence, en termes de calcul actuariel (tables de mortalité) et d’établissement des tarifs des primes. Au début du XXe siècle, l’Union vie possède un réseau de directions, agences ou succursales, particulièrement étendu au Levant et en Europe du Sud. Toutefois, son implantation en Europe centrale et orientale est très faible si on la compare à celle d’un groupe comme Assicurazioni Generali de Trieste et Venise. Enfin, son absence de l’Empire Russe, tout comme la plupart des sociétés françaises, à l’exception de l’Urbaine vie (1865) représentée dès 1889, et des compagnies américaines la New York (1845) et l’Equitable (1859) autorisées en 1885 et 1889, interroge légitimement l’historien sur la place de l’assurance dans le rapport étroit entre décollage économique de la Russie des années 1890-1914 et l’obstacle qu’a pu représenter le nationalisme russe.

La présente communication explorera les différentes raisons à l’origine d’une faible présence de l’assurance étrangère sur le territoire russe, alors même que l’expansion rapide des capitaux dans le secteur bancaire entre 1905 et 1914 favorise sa réorganisation (banques commerciales) et que les investissements financiers français et étrangers sont à l’œuvre dans de nombreux secteurs économiques (la métallurgie notamment). Cette étude se fonde sur des sources documentaires publiques (archives économiques et diplomatiques) et privées (assurances). Elles sont complétées par le recours à la presse professionnelle des assurances et à d’autres sources imprimées (chambres de commerce), publications des expositions universelles, congrès internationaux, etc. Ces matériaux documentaires diversifiés permettent ainsi de mieux cerner l’image et la représentation qu’ont les acteurs (assureurs et sociétés) et les institutions (russes) de l’activité de l’assurance étrangère en Russie. Trois grandes thématiques seront privilégiées :

1 – Le développement tardif en Russie des assurances de personnes : vie, accidents et assurances sociales

Alors que la branche des assurances accidents du travail se développe en Europe dès le début des années 1880, sous l’impulsion de la législation allemande, l’exposition universelle de 1900 montre clairement, dans le cas de la Russie, qu’il faut attendre l’application de la législation relative aux fabriques et l’essor des études techniques, juridiques et médicales sur la protection des ouvriers et à la prévention des accidents, pour que soit reconnue la notion de risque professionnel (fabriques, usines, établissements industriels). Le nombre d’ouvriers assurés représentent environ 28 % de l’ensemble des ouvriers employés dans les fabriques, usines et mines. Quant à l’assurance vie, elle est facultative et se limite aux caisses d’épargne, de pensions et de prévoyance. Il n’existe au XIXe siècle aucune législation spécifique réglementant l’activité de l’assurance vie. Parmi les six compagnies russes – sociétés par action au capital assez modeste, en moyenne 5 millions de francs –, fondées pour la plupart durant la seconde moitié du XIXe siècle, à Saint-Pétersbourg, à Moscou et une à Varsovie, une seule société, la plus ancienne fondée en 1835, pratique exclusivement l’assurance sur la vie, les cinq autres assurent aussi contre un ou plusieurs risques différents, incendie, transports et accidents. L’assurance vie s’ouvre donc tardivement avec le développement économique des années 1890-1914 et l’émergence d’un marché potentiel susceptible de toucher une partie des classes moyennes estimées à environ 6 millions de personnes.

2 – Le contrôle de l’Etat en matière d’assurance et l’influence du modèle allemand en Russie

L’étude de la législation comparée permet de mieux comprendre les contraintes juridiques, financières et techniques, associées au contrôle de l’Etat, imposées à toutes les sociétés étrangères d’assurances désirant se développer en Russie sur son marché domestique (cautionnements, réserves et placements). Outre les spécificités qui relèvent du droit privé russe, l’assurance vie réservée a priori aux catégories sociales aisées et l’assurance accidents sont très influencées par le modèle allemand d’assurances sociales soumises aux lois de l’Empire, notamment en matière de service de soins gratuits, d’indemnisations, d’assurances maladie et d’invalidité (cf. législation russe de juin 1903 et juin 1912). Quant aux réserves des compagnies d’assurance vie en Russie, essentielles pour la protection de l’épargne des assurés afin d’éviter les faillites des sociétés, elles sont calculées d’après la table de mortalité publiée en 1883 par les 23 compagnies allemandes d’assurance sur la vie. La forte présence de la colonie allemande en Russie et le repli nationaliste russe au regard des ambitions économiques allemandes, ne font que rendre encore plus visible l’antériorité du modèle allemand, avec ses spécificités : le caractère obligatoire des assurances sociales, l’étendue des risques assurés (accidents, maladie, invalidité, vieillesse…) et l’efficacité de la politique de prévention et de prise en charge des soins médicaux dans les établissements hospitaliers spécialisés. Référence incontournable pour les assureurs en Europe, sujet de débats approfondis dans les congrès internationaux des assurances sociales et des actuaires, il sera intéressant d’examiner les positions des assureurs russes sur ces questions essentielles.

3 – Les voyages d’études des assureurs en Russie avant 1914 : prospection et limites d’un marché potentiel

Dans la perspective d’exploiter un marché assuranciel qui pourrait se développer dans les nouveaux pôles de croissance industrielle de la Russie et s’ouvrir aux nouvelles catégories sociales – les employés et cols blancs sont concentrés dans les centres urbains dont les quartiers se transforment profondément –, certaines sociétés d’assurances envoient durant les années 1890-1910 des inspecteurs, soit pour donner suite à une demande de réassurance des risques industriels (manufactures et usines), soit dans le but de prospecter un marché potentiel. Les rapports qu’ils fournissent en retour constituent de très précieuses sources d’informations économiques, financières, sociales et techniques recueillies auprès des consulats, chambres de commerce, bureaux de statistiques, presse économique et professionnelle…). C’est le cas des rapports écrits par un inspecteur de la compagnie le Phénix vie – fondée en 1844 et présente dès 1895 en Allemagne, Autriche-Hongrie et en Suisse – à la fin du XIXe siècle, tout début du XXe siècle. Même si ces rapports sont rédigés quelques années avant la nette russification des affaires et valeurs industrielles des années 1908-1913, soutenue par les groupements sectoriels et comités boursiers, ils n’en contiennent pas moins des observations montrant les difficultés de pénétrer un marché assuranciel relativement fermé.

Dans le cas de l’assurance vie, la décision du ministère de l’Intérieur d’exclure en 1894 les polices d’accumulation (participation aux bénéfices sous forme tontinière) des produits proposés par les compagnies américaines et de renforcer ainsi le contrôle de l’Etat sur l’assurance vie, porte un premier coup d’arrêt à la concurrence. Une autre difficulté pour les compagnies étrangères vient de leur poids tout relatif dans la consommation d’assurance vie en Russie (environ 12 % des polices émises et moins de 25 % des capitaux assurés, à la fin du XIXe siècle). Dix ans plus tard en 1909, la production des compagnies étrangères (vie entière et mixte, notamment) représente moins du quart de l’assurance vie globale exploitée en Russie (compagnies par action, mutuelle et assurances d’Etat avec les caisses d’épargne et de retraite). Enfin, le champ d’exploitation des compagnies étrangères, outre les régions de Moscou et Saint-Pétersbourg, est principalement concentré dans les territoires où les colonies étrangères sont les plus nombreuses (de la Pologne aux provinces baltiques) : territoires dans lesquels la concurrence des compagnies d’assurances autrichiennes et allemandes est particulièrement vive.


***

De fait, ces contraintes sont à replacer dans une réflexion plus globale sur l’opposition de deux univers mentaux entrés en concurrence à la veille de la Grande Guerre, celui des assureurs et hommes d’affaires français notamment, portés par une conception libérale de l’économie, de lutte contre toute forme de monopole d’Etat, et celui de leurs homologues russes pour lesquels l’expansion doit se faire dans le strict souci de l’indépendance économique afin d’éviter tout risque de vassalisation (emprunts d’Etat et investissements étrangers). A cet égard, la vigueur des campagnes de presse des années 1897-1898 puis 1906-1908, rappelle combien la place de l’assurance étrangère en Russie ne peut se comprendre qu’en regard de cet enjeu politique majeur.

[haut]


Le journal inédit d'un diplômé de HEC, Guy de Courson de La Villeneuve (1908 à 1914) par Jean-Noël Grandhomme

Né en 1883, Guy de Courson de La Villeneuve, fils d'un officier général d'origine bretonne, ne suit pas la tradition familiale. En raison d’une santé délicate, il préfère la carrière commerciale au métier des armes ; entré à HEC, il travaille en Russie de 1908 à 1914 comme secrétaire de la direction du Prodougol (cartel franco-belge des charbonnages russes du Donetz). Dans un texte inédit conservé dans les archives familiales, Regards sur la Russie, il porte un jugement généralement lucide sur la société russe et sur le régime impérial. Sa connaissance de la langue et des mœurs du pays sont mises à profit au cours de la Grande Guerre, puisqu'après deux ans de service sur le front occidental, il rejoint la mission militaire française en Roumanie, où il est chargé, après la révolution de Février 1917 de tournées de propagande auprès des troupes russes stationnées en Moldavie, gagnées par le pacifisme et le bolchevisme. Au tournant des années 1917 et 1918 il effectue une mission chez les Cosaques du Don, avant d'être rapatrié par Mourmansk et l'océan Glacial. Après la guerre il devient secrétaire général de la Société des Tramways et de l’Électricité. Toujours intéressé par les affaires russes, il écrit plusieurs articles sur le sujet, dont J'ai vu mourir l'armée impériale. Entré dans sa centième année, il meurt à Garches (Hauts-de-Seine) en 1983

[haut]


Les Français dans la vie économique russe : le cas des entrepreneurs textiles (fin du XIXème – début du XXème siècle) par Olga Melnichenko

Au XIXème siècle, de nombreux spécialistes des manufactures textiles se rendent en Russie pour répondre à une demande accrue de transfert de connaissances techniques. Pendant les décennies de leur activité, les sociétés françaises ont présenté des chiffres d’affaires très satisfaisants, notamment grâce à l’engagement de leurs directeurs français. La majorité de ceux-ci sont originaire d’Alsace ou de Rhône-Alpes, des régions connues pour leurs traditions de filature et de tissage. En s’installant en Russie, les fabricants français ont cependant conservé leurs relations avec la France, en important des matières premières de et l’équipement.

Cette contribution est basée sur la comparaison des sources des archives et des bibliothèques françaises et russes. Les Archives Nationales de France et les Archives du Ministère des Affaires Étrangères hébergent des sources précieuses comme des rapports des Consuls de France à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Riga. Le deuxième corpus comporte les archives de Moscou avec les fonds des entreprises étudiées. Le troisième corpus est composé de sources imprimées de la Bibliothèque Nationale de France et de celles de la Bibliothèque Historiques de Moscou, notamment des brochures et des périodiques. L’ensemble de ces sources permettent d’illustrer l’exceptionnel essor de l’industrie du textile en Russie grâce à l’apport des spécialistes français.

[haut]


Branobel Petroleum Company’s activities in Russian Empire: Impact on the development of new technologies and industrial management par Leonid Borodkine

La compagnie pétrolière Branobel a été l’un des exemples les plus efficaces d’investissements scientifiques, technologiques, infrastructurelles et financières étrangères dans le développement de l’Empire russe à la fin du XIXe – début du XXe siècle. La Charte de la compagnie pétrolière Nobel frères a été créée en 1879. Avant la Première Guerre mondiale, la société est devenue la plus grande parmi toutes les entreprises industrielles exploitées en Russie (à l’échelle du capital social). Les fondateurs étaient des immigrants suédois : les trois frères Nobel – Ludwig, Robert et Alfred –, et leur ami, le baron Peter Bloc. En 1878, les frères Nobel se firent livrer le premier tanker de pétrole construit dans le monde, en Suède. Au moment de la création de l’entreprise, l’entreprise familiale des frères Nobel avait acquis des gisements terrestres à Bakou, construit une raffinerie, ainsi que le premier pipeline russe reliant le champ pétrolifère à une usine et le port de Bakou, les premiers wagons-citernes en Russie, et l’entrepôt de produits pétroliers à Tsaritsyn. En 1899, la société a produit 17,7% de la production pétrolière de Russie et 8,6% de la production mondiale ; il a toujours été le principal fournisseur de pétrole sur le marché intérieur (jusqu’à 70% de la consommation totale de Russie). Leur usine de production d’huile de lubrification était la plus grande au monde.

Branobel a utilisé un certain nombre d'innovations techniques et organisationnelles pour la première fois en Russie (dans certains cas également dans le monde). Notre communication contient un certain nombre de ces exemples. La société a créé un réseau très étendu de dépôts à travers la Russie. En 1909, il y avait 422 magasins de pétrole. La ligne maritime de Branobel mit en œuvre le premier navire à moteur fluvial au monde, propulsé par moteur à combustion interne. Une usine de la firme Ludwig Nobel implantée à Saint-Pétersbourg construisit des machines à vapeur, des équipements de pétrole et des moteurs à combustion interne. La Société opéra avec succès sur le marché international du pétrole et développa une infrastructure spécifique pour ces activités. En 1883, Branobel fonda une filiale à Berlin, sous le nom de Deutsche-Russische Naphta importation Gesellschaft et, en 1895, un organisme international similaire à Vienne.

Les activités commerciales de Branobel ont un impact important sur le développement économique de la région de Bakou, comprenant la modernisation de l'infrastructure de l'entreprise, la qualité de la force de travail dans l'industrie pétrolière. Un certain nombre d'ingénieurs européens et de travailleurs qualifiés ont partagé leur expérience avec les travailleurs autochtones embauchés par Branobel. Cette société a établi des écoles professionnelles ainsi que des services médicaux ; la construction de logements pour les travailleurs a également été un impératif permanent.

Les activités de Branobel en Russie ne sont pas seulement une "voie à sens unique". Par exemple, Alfred Bernhard Nobel (le fondateur du Prix Nobel) lors de son séjour en Russie, a pris connaissance des publications dans le domaine de la chimie par les scientifiques russes N. Zinin et V. Petrushevsky. En conséquence de cela, il a inventé la dynamite qu’il a breveté en Angleterre.

[haut]


La Société des sels gemmes et soudes naturelles de Russie méridionale, de 1882 à 1913 : un exemple d’une réussite industrielle par Thierry Claeys

Informés de la richesse du sous-sol de la Russie méridionale tant en minéraux qu’en minerais depuis la publication des résultats des expertises effectuées dans le Donetz par le polytechnicien Frédéric Le Play en 1837, sur la commande du prince Anatole Demidov, les investisseurs français commencèrent à s’intéresser à ces gisements lorsque ce territoire fut désenclavé grâce au développement des réseaux ferrés, télégraphiques et fluviaux, dès la fin des années 1860.

Si un véritable engouement pour cette région gagna ce milieu à partir de la fin des années 1880, des pionniers les précédèrent dès les lendemains de la guerre de 1870.

Conseillé par Alfred comte de Montgenet, installé à Simféropol, en Crimée, un groupe rassemblant des financiers et des ingénieurs constitua en 1882 une première société en commandite chargée d’expertiser plusieurs concessions, comprenant deux lacs de sulfate de soude naturel – dit de sel de Glauber –, situés à Kouban, à l’est de la ville de Batalpachinsk (ou Batal-Pachinsk, appelée actuellement Tcherkessk, dans le Nord-Caucase), reliés à la ligne de chemin de fer de Rostov-sur-le-Don à Wladiskawkas, des gisements de sels gemmes situés dans le bassin environnant la ville de Bakhmout, dans le gouvernement d’Iekaterinoslav, ainsi que des mines de houilles anthraciteuses et de lignites fossiles, servant à alimenter les usines établies à proximité des lacs. Ces investisseurs étaient motivés par la demande toujours accrue de sel et de soude par les verreries russes, un secteur économique en pleine expansion.

Après avoir reçu un rapport concluant d’Émile Gauthey, un ingénieur des Arts et Manufactures, ce groupe d’investisseurs – rassemblant notamment Ernest Denormandie, un ancien gouverneur de la Banque de France, élu sénateur, et président du conseil d’administration de la société Le Nickel, exploitant des gisements situés en Nouvelle-Calédonie, son cousin Louis Alexandre Calley Saint-Paul de Sinçay, directeur administrateur général de S.A. des mines et fonderies de zinc de Vieille-Montagne, ayant son siège près Liège, en Belgique, Ludovic de Sinçay, fils de ce dernier, ainsi que Paul Buquet, ingénieur des Arts et Manufactures et directeur général de la Société des Salines de l’est – fonda dès 1883 une société anonyme, sous la dénomination de Société des sels gemmes et soudes naturelles de la Russie Méridionale, avec le concours de la Banque de Paris et des Pays-Bas, la maison de banque Demachy, R. et F. Seillière, et quelques autres souscripteurs.

Après quelques vicissitudes, la société anonyme abandonna en 1888 l’exploitation des lacs salés et des gisements houillers pour concentrer toute son activité industrielle sur le développement du commerce du sel gemme.

La demande de charbon étant en pleine croissance en Russie, la société anonyme se lança dès 1895 dans l’exploitation houillère dans le Donetz et adopta le nom de Société des sels gemmes et houilles de la Russie Méridionale.

Alors que de nombreuses sociétés françaises ou franco-belges faillirent pour avoir réalisé des investissements malheureux en Russie méridionale, la Société des sels gemmes et houilles de la Russie Méridionale, dirigée par un conseil d’administration avisé et par des ingénieurs français et russes de premier plan travaillant en bonne intelligence, prospéra jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale.

[haut]


Emergence of Theoretical and Applied Immunology at the Turn of the 19th/20th Centuries as an International Collaborative Project par Oxana Kosenko

L’histoire de l’immunologie a surtout été étudiée dans le contexte global de l’histoire des découvertes scientifiques ou par le biais des biographies des chercheurs. Depuis quelques années, les intérêts des historiens se sont tournés vers des perspectives nouvelles, telles que les conditions du savoir, la production, l’établissement de réseaux scientifiques, l’interaction entre la science et la pratique, etc. Il est en général admis que la coopération entre les immunologistes russes et étrangers était couronnée de succès, mais de nombreuses questions se posent encore : quelle était en réalité la place de la Russie dans le développement de cette nouvelle discipline au tournant du siècle ? Jusqu’à quel degré le savoir puisé à l’étranger ou les transferts technologiques ont-ils contribué au développement de la recherche russe en immunologie et à celui d’études appliquées (vaccins) ? Qui étaient les acteurs majeurs dans ce processus. Il faut constater que pas seulement la communauté scientifique, mais aussi le gouvernement ou des institutions locales et publiques ont joué un rôle important dans le développement de la recherche scientifique. Notre contribution essaie d’analyser les intérêts scientifiques et commerciaux des investisseurs étrangers en Russie (Pasteur, Ehrlich), puis d’évaluer ceux des chercheurs russes dans les découvertes faites en Allemagne ou en France. Il faut aussi tenir compte de la pratique des échanges et de leurs retombées.

Elizabeth A. Hachten: Science in the Service of Society: Bacteriology, Medicine, and the Hygiene in Russia, 1855-1907. Diss. Madison 1991.

Maurice Cassier: “Producing, Controlling, and Stabilizing Pasteur’s Anthrax Vaccine: Creating a New Industry and a Health Market”. In: Science in Context 21 (2008) 2, 253-278.

Arthur M. Silverstein:A History of Immunology. 2nd ed. Elsevier 2009.

J.-G. Barbara, J.-C. Dupont, E. I. Kolchinsky, M. V. Loskutova (Ed.): Russian-French Links in Biology and Medicine, St. Petersburg 2012.

[haut]


Female Physician-Writers in Late Imperial Russia: Humanist techniques in medical description par Maria Avxentevskaya

La médecine russe de la fin du XIXe siècle a produit de nombreux talents qui occupaient des places de prédilection à la fois en médecine et en littérature, à commencer par des hommes de lettres aussi célèbres qu’Anton Tchekhov et Mikhaïl Boulgakov. Les nombreuses sources montrent un nombre notable de médecins féminins russes qui ont aussi réussi en littérature. Nommons par exemple Nadezhda Souslova (1843-1918) et Adelaïda Loukanina (1843-1908) qui ont obtenu leurs diplômes de médecine à l’Université de Zurich et qui ont signé des articles scientifiques à caractère journalistique. Loukanina, qui a continué ses études en médecine à Philadelphie a produit des textes littéraires qui étaient très estimés par la communauté intellectuelle. Ajoutons-y Valentina Dmitrieva (1859-1948), VarvaraKachevarova-Rudneva (1842-1899) et Alexandra Toliverova-Pechkova (1842-1918). Elles ont toutes faite des études en Europe occidentale, sont retournées dans les provinces russes pour leur apporter l’expérience scientifique de leurs recherches et qui plus est les compétences dues au transfert médical sous forme de fiction autobiographique et récits documentaires décrivant les pratiques médicales dans le monde.

Cette communication utilisera cet héritage des médecins-écrivains féminins de la Russie impériale afin d’analyser le rôle heuristique des techniques littéraires dans l’établissement des modèles professionnels de la description médicale, où la performance littéraire aide à transmettre une expérience authentique et un savoir pratique. Il sera aussi question de montrer comment ce type de savoir se combine avec d’autres méthodes des sciences médicales ou de l’industrie pharmaceutique, quels en sont les réseaux et comment les autorités médicales réagissaient aux efforts de ces femmes médecins dans ce que l’on peut appeler une première médecine humanitaire.

[haut]


Interactions of Russia and the Western Powers in the Field of International Law par Wolfgang Mueller

En observant les interactions intellectuelles entre l'Empire russe et les pays Occidentaux dans les décennies précédant 1914, les experts du développement du droit international ne manquent pas de faire des constats étonnants au sujet de l’implication du gouvernement tsariste. Le rôle de la Russie lors de la convocation de la conférence de la Haye de 1899 semblait bien connu, tout comme les objectifs qu’elle a voulu y atteindre (Krasnyi Arkhiv 1932; Dülffer 1981). Récemment, le rôle des délégués russes et de leurs experts en droit international a fait l’objet de recherches plus soigneuses, en particulier sur le rôle de l'éminent avocat Friedrich (Fyodor) Fromhold Martens qui, depuis la conférence de Bruxelles de 1874, avait inspiré et présidé de nombreuses sessions et comités et qui a joué un rôle central lors des deux conférences de la Haye (Pustogarov 2000). Dans les années entre le 1899 et les conférences 1907, les experts venus de Russie ont visité de nombreuses capitales européennes non seulement pour consulter leur collègues occidentaux, mais aussi pour faire pression sur les chefs d'État, les ministres et les diplomates. Certains d'entre eux ont été reçus par des rois et des empereurs.

"La Clause de Martens", déclarant " que les usages établis entre les nations civilisées, les lois humanitaires et les exigences de la conscience publique" sont la base pour le code de loi de guerre, n'est qu'un exemple de l'héritage riche de cet expert dans ce domaine ou terrain qui a été de manière décisive formé par les échanges intellectuels entre des avocats au service du tsar et les délégués des puissances occidentales.

Cette contribution, basé sur des documents russes et occidentaux aussi bien que sur des archives, analysera comment l'école "russe" de droit international s'est positionnée par rapport aux traditions intellectuelles et juridiques occidentales et comment les interactions entre l'Empire russe et les puissances européennes ont contribué au développement du droit international à la veille de la Première Guerre mondiale.

[haut]


Foreign investments in a colonial periphery : German trade and German enterprises in Russian Turkestan, 1890-1914 par Rudolf A. Mark

L’annexion russe de l’Asie centrale a attiré des artisans, les commerçants, les inventeurs et les industriels allemands. Cependant, dans la province nouvellement constituée, ils ont dû surmonter de nombreux obstacles :

1. En termes de compétition entre grandes puissances puissance, l’empire tsariste constituait un rival politique de première importance pour l’Allemagne, mais les relations commerciales entre les deux puissances s’étaient développées avec succès, à l’exception de la colonie « Turkestan russe », la province étant considérée comme instable. Les capitaux allemands avaient trouvé suffisamment d’opportunités d’investissements dans les limites de la partie européenne de la Russie.

2. Le gouvernement allemand ne voulait pas éveiller les soupçons de la Russie quant à de quelconques velléités de conquête de marchés économiques en Asie centrale. Par conséquent, en ce qui concerne les investissements économiques, le Turkestan ne fit pas partie des priorités de Berlin.

3. Les produits allemands furent mis en concurrence avec les produits américains et ultérieurement avec ceux provenant des productions industrielles russes qui se sont très rapidement développées dans les années précédant la Première Guerre mondiale.

4. Le Turkestan russe était organisé sous la forme d’un Gouvernement général, dirigé par le ministère de la guerre et placé sous l’autorité de son administration à Tachkent. Les questions militaires, les considérations stratégiques et géopolitiques étaient prioritaires. Même les sujets du tsar ont été limités dans leurs activités économiques dans le Turkestan russe.

5. Les juifs et les Allemands constituaient des minorités frappées des mêmes interdictions. Au début du 20e siècle, ces deux minorités ont été considérées comme des étrangers indésirables, accusées d’« inonder la Sibérie et du Turkestan ».

6. Le système judiciaire introduit était incompatible avec les mœurs locales. La législation russe se superposait aux institutions traditionnelles comme celle de la charia. Et très souvent, les questions juridiques ont été administrées par les autorités militaires.

7. Les négociants et industriels allemands et juifs implantés dans le Turkestan ont dû surmonter d’énormes obstacles. Il fallait travailler sous des conditions climatiques dangereuses, compter sur des différences culturelles, des restrictions politiques et affronter une corruption généralisée. En outre, les investisseurs manquaient d’infrastructures modernes et n’avait aucun soutien des consulats. Nonobstant ces lacunes, un petit nombre d’investisseurs allemands put faire face à la situation. Pour ces acteurs étrangers, la périphérie de l’Asie centrale de l’Empire russe a dû apparaître comme une sorte de laboratoire sans pareil.

[haut]


European technical specialists in the Urals in the second half of the 19th century: experiment, cooperation or private interests? par Olga Ermakova

L’Oural, en tant que grand centre industriel de l’Empire russe, était traditionnellement une zone de coopération et de transfert de connaissances, d’expériences et d’innovations technologique russo-européen. Les fondements de cette interaction ont été créés au XVIIe siècle, dès les débuts de l’exploitation des gisements miniers de l’Oural. Depuis l’ère des réformes pétriniens, le développement de la région a été inextricablement lié à la composante européenne de sa population ; elle exerçait un attrait important sur des spécialistes étrangers. Ceux-ci ont participé à la création d’usines, à y organiser les processus de production et y occuper des postes administratifs-clés. De même, ils exercèrent une influence sur le l’organisation socioculturelle et architecturale des villes de l’Oural, qui devinrent davantage européennes que les autres centres provinciaux.

La communication consistera à présenter la structure sociale des Européens de l’Ouest, installés dans l’Oural au cours de la seconde moitié du XIXe siècle : son organisation hiérarchique, ses caractéristiques professionnelles, ses objectifs et ses résultats d’activités. La communauté des étrangers comptait plusieurs catégories. Dans un premier temps, les spécialistes techniques sont venus à l’Oural pour y travailler contractuellement. Dans un second temps, les Européens s’y sont plutôt illustrés en tant qu’entrepreneurs ; parmi ces derniers se trouvaient à la fois des étrangers nouvellement arrivés, et ceux qui étaient restés dans la région après avoir achevé leurs contrats. Une autre catégorie était composée de spécialistes européens et de leurs enfants, arrivés à l’Oural au cours de la première moitié du XIXe siècle, qui ne voulaient pas retourner dans leur patrie, mais qui tinrent intentionnellement à conserver leur statut d’étrangers. En fait, l’influence européenne de cette dernière catégorie n’a pas été très forte, car ses membres avaient déjà vécu en Russie pendant une longue période et leurs liens avec leur pays d’origine s’étaient rarement maintenus. Ainsi, les trajectoires des Européens, suivant leurs choix de résider temporairement ou définitivement dans l’Oural, pouvaient être différents : gagner de l’argent et retourner ensuite dans leur pays d’origine, utiliser les ressources locales pour y réaliser de projets industriels innovants, voire, s’installer définitivement en Russie pour y bénéficier du prestige social, tant pour eux que pour leurs descendances, en préservant leur statut de sujets étrangers. Établir le contexte social des transferts technologiques dans la province russe permettra de contribuer à l’étude des interactions entre la Russie et les pays d’Europe occidentale pendant plusieurs décennies précédant la Grande Guerre.

[haut]


La compagnie minière et industrielle du Caucase (1870-1918) par Claire Mouradian

N.C

[haut]


L'Empire russe à travers le regard des voyageurs-photographes de la Société de géographie (1890-1917) par Elise Duchemin


 

Conclusion par Sergueï Mironenko

Biographies

Kerstin Susanne Jobstx200Kerstin Susanne Jobst

Kerstin Susanne Jobst est professeur d’histoire d’Europe orientale (cultures et sociétés) à la Faculté de Sciences humaines l’Université de Vienne. Elle a soutenu sa thèse à l’université de Hambourg en 1994 où elle a été assistante scientifique. Habilitée à diriger des recherches en 2004, elle a été professeur invitée à Salzburg, avant d’enseigner pendant trois ans l’histoire de l’Europe de l’Est à l’Université Helmut Schmidt à Hambourg (université de la Bundeswehr). Parmi les points forts de ses recherches il faut compter l’histoire des empires et du colonialisme, l’histoire du Caucase et de la région de la mer Noire, l’histoire des religions et de la hagiographie, cultures des religions et politique de l’histoire, l’histoire du tourisme en Europe de l’Est, l’histoire des désastres.

Publications majeures

  • Geschichte der Ukraine, Stuttgart 2015 (2. aktualisierte Auflage).
  • Die Perle des Imperiums. Der russische Krim-Diskurs im Zarenreich, Konstanz 2007.
  • De ė rosijs´kyj Schid? Oriėnt-diskurs ta imper´ska pravlinnja v cars´kij deržavi, in: Scid/Zachid. Istoriko-kul´turolohičnyj zbirnik. Vypusk 16-17. Special´ne vydannja. Neo-Anti-Kolonialism vs. Neo-Imperializm. Relevantnist´ postkolonial´noho diskursu na postradjans´koho proctori. Za redakciï Helinadi Hričenko ta Tetjani Dzjadevyč, Charkiv 2013, 62-77.
  • „Where the Orient Ends? Orientalism and its Function for Imperial Rule in the Russian Empire”, in: James Hodkinson u.a. (Hg.), Deploying Orientalism in Culture and History. From Germany to Central and Eastern Europe, Rochester, N.Y. 2013, 190-208.
  • Trans-national or Trans-denominational? The Veneration of Jozafat Kuntsevych in 19th and 20th Century, in:, Martin Schulze Wessel/Frank Sysyn (Hg.), Religion, Nation and Secularity in the Ruthenian and Ukrainian Culture in Modern History, Journal of Ukrainian Studies, 2012(37).
  • Die symbolische Bedeutung der Halbinsel Krim für Russland, in: Russland-Analysen. Nr. 291 (2015), http://www.laender-analysen.de/russland/
  • Krym pid rosijs´kim kolonial´nym pravlinnjam – kolonija čy rosijs´ke lieu de mémoire? [Die Krim unter russischer Kolonialverwaltung. Kolonie oder russischer Erinnerungsort?], in: Al´manach Moloda Nacija, Nr. 4 (45), 2008, 36-54.
  • Imperiumsforschung in der Osteuropäischen Geschichte. Die Habsburgermonarchie, das Russländische Reich und die Sowjetunion, in: Peter Haslinger (Hg.), Ostmitteleuropa transnational. Sonderheft der Zeitschrift Comparativ, H. 2, 2008(18); gemeinsam mit Julia Obertreis und Ricarda Vulpius, 27-56.
  • Im Kontext von Hagiographie und nationalen Diskursen: Die Vita der Evfrosinija von Polack, in: Historische Zeitschrift, 2(2007), 311-344.

[haut]


Dominique BourelDominique Bourel

Directeur de recherche au CNRS, Centre Roland Mousnier, ancien directeur du Centre de Recherche Français de Jérusalem et professeur invité à l'université Humboldt de Berlin. Spécialiste des cultures juives allemandes, il a publié, outre une centaine d'articles, éditions et traductions, deux biographies, sur Moses Mendelssohn (Gallimard 2004) et Martin Buber (Albin michel 2015).

[haut]


Francine-Dominique LiechtenhanFrancine-Dominique Liechtenhan

Francine-Dominique Liechtenhan est directrice de recherche au CNRS (Centre Roland Mousnier, CNRS, Université Paris-Sorbonne). Habilitée à diriger des recherches, elle enseigne l’histoire russe à l’université Paris-Sorbonne et l’histoire de l’Europe des XIXe et XXe siècles à l’Institut catholique de Paris. Parmi ses nombreuses publications, dont les titres peuvent être consultés sur le site du Centre Roland Mousnier, citons La Russie entre en Europe ; Elisabeth Ire et la guerre de Succession d'Autriche, CNRS Editions, 1997 (prix Eugène Colas de l’Académie française, ouvrage traduit en russe, Moscou, OGI, 2000) Le Grand pillage ; du butin des nazis aux trophées des Soviétiques, Ed. Ouest- France, Mémorial, 1998 ; Les Trois christianismes et la Russie ; Les voyageurs occidentaux face à l’Eglise russe (XVe-XVIIIe siècle), CNRS-Editions, 2002 ; Le Laboratoire du GOULAG, DDB, 2004 (ouvrage traduit en italien, Turin, Lindau, 2009 et en russe, ROSSPEN, 2015), Elisabeth de Russie (1709-1762), l’autre impératrice, Fayard, 2007 (prix Auguste Gérard de l’Académie des Sciences morales et politiques. Ouvrage traduit en russe, Moscou, Astrel’, 2012) ; Pierre le Grand, Kronos, éd. SPM, 2011 ; Le Crépuscule des Empereurs, la fin des grandes dynasties européennes, Ouest-France, 2012. Avec E. Le Roy Ladurie, Le Siècle des Platter, t. II, et t. III, Voyages de Thomas Platter II, Fayard, 2000 et 2005 (ouvrages traduits en portugais et néerlandais), Une Vie avec l’Histoire (Tallandier, 2014). Son dernier ouvrage Pierre le Grand, le premier empereur de toutes les Russies a été publié chez Tallandier en 2015. Elle a eu le prix Dmitri Likhatchev (Saint-Pétersbourg) en 2009 pour l’ensemble de ses travaux et a été élue membre correspondant de l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Caen. F.-D. Liechtenhan est vice-présidente de l’Université fédérale de l’Oural depuis novembre 2015.

[haut]


Vladislava SergienkoVladislava Sergienko

Etant enseignante et ensuite maître de conférences à l’Université d’Etat de Moscou Lomonossov, à la faculté des langues étrangères et études régionales, au département des relations internationales, après avoir soutenu ma thèse en 2005, j’ai donné des conférences sur l’histoire et la civilisation française, sur l’histoire moderne et contemporaine des pays d’Europe, sur les relations franco-russes au XVIII-XXI-e siècles. J’ai dirigé de même les travaux de la fin d’année et les thèses des étudiants et des thésards, dont la spécialisation était l’histoire de France, des séminaires sur les regards croisés dans la presse russe et française tout au long de la période du XIX-XXe siècles, l’analyse de l’image de la Russie et de la France après la création de l’alliance franco-russe qui fournit des clés pour évoluer les rapports franco-russes et la perception mutuelle des deux pays, la coopération entre la Russie et l’Union Européenne dans la presse russe et française de nos jours.

A partir de septembre 2014 et jusqu’à présent je travaille en tant que maître de langue étrangère au département de la langue et civilisation russe à la Faculté des lettres, Arts et Sciences Humaines à l’Université Nice Sophia Antipolis. J’enseigne la civilisation russe (IX-XXI-e siècles) et les différents aspects de la langue russe en Licence 1, Licence 2, Licence 3.

[haut]


Elisabeth HaidElisabeth Haid

Elisabeth Haid est née et à fait ses études à Vienne. Après un stage à Saint-Pétersbourg, elle a commencé sa thèse sur « La Galicie du point de vue de deux empires. Une analyse des journaux autrichiens et russes pendant la Première Guerre mondiale ». Elle est actuellement assistante (équivalent d’ATER) au département d’histoire d’Europe de l’Est de l’Université de Vienne.

Publications

« Galizien: ‚Östliche Peripherie‘ oder ‘Bollwerk des Westens‘? Mediale Darstellungen von ‚Rückständigkeit‘ und ‚Modernität‘ im Ersten Weltkrieg », in: ELISABETH HAID, STEPHANIE WEISMANN, BURKHARD WÖLLER (Hrsg.), Galizien. Peripherie der Moderne – Moderne der Peripherie?, Marburg: Herder-Institut 2013, S. 61-75.

« Nationalitätenpolitik und Kriegspropaganda: Die galizischen Ruthenen aus der Perspektive Österreich-Ungarns und Russlands », in: WOLFRAM DORNIK, JULIA WALLECZEK-FRITZ, STEFAN WEDRAC (Hrsg.): Frontwechsel. Österreich-Ungarns „Großer Krieg“ im Vergleich. Unter Mitarbeit von Markus Wurzer, Wien, Böhlau, 2014, S. 259-282.

Co-édité avec Stephanie Weismann et Burkhard Wöller: Galizien. Peripherie der Moderne – Moderne der Peripherie?, Marburg: Herder-Institut 2013.

Résumés

with Lyubomyr Borakovskyy: Tagungsbericht Galizien. Peripherie der Moderne – Moderne der Peripherie. 09.11.2011-11.11.2011, Wien, in: H-Soz-u-Kult, 03.01.2012, http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/tagungsberichte/id=3977

Tagungsbericht Das östliche Europa: (Fremd-?)Bilder im Diskurs des 18. Jahrhunderts. 16.05.2013- 18.05.2013, Wien, in: H-Soz-u-Kult, 04.07.2013, http://hsozkult.geschichte.hu- berlin.de/tagungsberichte/id=4891

[haut]


Armelle Le GoffArmelle Le Goff

Armelle LE GOFF, archiviste paléographe, conservateur général du patrimoine, a publié des articles concernant les relations scientifiques avec la Russie au XIXe siècle et a coordonné la publication de plusieurs ouvrages scientifiques.

[haut]


Siegelx200Jennifer Siegel

Docteur en Histoire en décembre 1998, sur les relations anglo-russes en Asie centrale de 1907 à 1914, sous l’intitulé “Peaceful Penetration Under Arms”: Anglo-Russian Relations in Central Asia, 1907-1914. Parmi les récompenses académiques, prix et distinctions les plus récents, figurent ceux des Mershon Center Faculty Grant, The Ohio State University, en 2004, 2005, 2006, 2012, et 2014, Virginia Hull Research Award, en 2005, Smith Richardson Foundation Junior Faculty Research Grant, en 2006, Ohio State University College of Arts and Humanities Research Enhancement Grant, en 2009.

Maître de conférences des universités de Yale (1998-1999) et de Pennsylvanie (2001-2003), ainsi que professeur adjoint de l’Université de Boston de 2000 à 2001.

Professeur adjoint de 2003 à 2007, Professeur associé de 2007 à 2015, puis professeur de l’Université d’État de l’Ohio.

Enseignement de l’histoire internationale des XIXe–XXe siècles, de la Grande-Bretagne contemporaine, de l’impérialisme, de l'intelligence et de l'histoire militaire, dirigeant des séminaires sur ces thèmes de recherches ainsi que des étudiants diplômés.

Principales publications :

  • For Peace and Money: French and British Finance in the Service of Tsars and Commissars, Oxford, Oxford University Press, September 2014, 328 pages.
  • Endgame: Britain, Russia and the Final Struggle for Central Asia, London & New York, I.B. Tauris & Co., 2002, 273 pages. Lauréate de l’AAASS 2003 Barbara Jelavich Book Prize.
  • En coédition avec Peter Jackson, Intelligence and Statecraft: The Use and Limits of Intelligence in International Society, Westport, Praeger, 2005.
  • The Russian Revolution of 1905 in the Eyes of Russia’s Financiers, Revolutionary Russia, forthcoming Spring 2016.
  • The Cold war in Central Asia/Guerra Fría en Asia Central, Desperta Ferro Historia Moderna, issue #11: The Great Game, July 2014.
  • "The Lessons of Intelligence History", in Building Strategic Concepts for the Intelligence Enterprise, Office of the Director of National Intelligence, 2009.
  • "Training Thieves: The Instruction of ‘Efficient Intelligence Officers’ in Pre-War Britain", in Intelligence and Statecraft, p. 127-138.
  • "British Intelligence on the Russian Revolution and Civil War—A Breach at the Source.” Intelligence and National Security (July 1995).

[haut]


DartevelleRaymond Dartevelle

Né en 1954, Raymond Dartevelle est historien, universitaire et a réalisé un triple cursus en histoire, sciences religieuses et sciences sociales. Il a été formé à la recherche dans le cadre de grandes institutions d’enseignement et de recherche, notamment l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et l’Ecole française de Rome (EFR). Après un doctorat à la Sorbonne, il a été chercheur au CNRS, attaché à la direction du Gréco n° 2 (histoire religieuse moderne et contemporaine), membre de l’équipe Paris-Collège de France. Qualifié aux fonctions de maître de conférences et après avoir enseigné à l’université de Provence – Aix-Marseille 1 (Centre d’histoire méridional), puis à la Sorbonne, il oriente ses travaux de recherche vers l’histoire des organisations et des élites économiques et financières. Dans le cadre de missions d’expertise et de formation (grands groupes bancaires et d’assurances), sur la mémoire et la culture d’entreprise, il a dirigé la Fondation pour l’histoire de la haute banque, sous l’égide de la Fondation de France. Spécialiste reconnu du secteur des assurances et de son histoire (organisations professionnelles, acteurs, construction de l’expertise assurancielle, réseaux transnationaux et transferts de modèles assuranciels), il est rattaché depuis 2005 au laboratoire Institutions et dynamique historique de l’économie et de la société (IDHES-CNRS) de Paris 1 et a été en 2011 lauréat du Fonds Axa pour la Recherche (FAR). Il poursuit actuellement ses travaux et publications scientifiques tout en assurant à Paris 1 à compter de mai 2016 la direction scientifique d’un programme pluriannuel de recherche « Assurance et Société. Historicité des savoirs et pratique de l’interdisciplinarité », réalisé en partenariat avec la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et depuis l’année 2013/2014, d’un séminaire de recherche « Assurance, enseignement et expertise : un enjeu professionnel et épistémologique entre droit, actuariat, médecine et sciences sociales ».

[haut]


Elena AlekseevaElena Alekseeva

Elena Alekseeva est née en Russie. Historienne, elle est directrice de recherche et professeur à l’Institut d’Histoire et d’Archéologie de la filière ouralienne de l’Académie des Sciences de Russie. Les points forts de ses recherches sont la diffusion des innovations, l’héritage industriel, l’occidentalisation et la modernisation dans l’Empire russe. Ces dernières cinq années, elle a participé à neuf programmes de recherche soit russes ou internationaux, entre autres au programme du Présidium de l'Académie des sciences de Russie et au Programme interdisciplinaire de recherche fondamentale de la filière ouralienne de l’Académie des Sciences. Elle a aussi touché des subventions de la Fondation scientifique russe, de celle du Président de la Fédération de Russie et du gouvernement de la Fédération de Russie. Elle a été la responsable scientifique de 2 financements de la Fondation russe pour les Etudes en Sciences humaines. Elle participé à de nombreuses rencontres internationales dont elle a souvent assuré l’organisation.

 

De plus de 140 publication, il faut retenir :

5 monographies (par exemple Alekseeva E.V. Diffusion of European innovations in Russia (XVIII - early XX centuries). Moscow: ROSSPEN, 2007. 368 pp., etc.);

11 chapitres de livre (entre autres. Diffusion of technologies, social institutions and cultural values in the Urals (XVIII - early XX century). Ed. by E.V. Alekseeva. Ekaterinburg, 2011. 405 pp.; The role of endogenous and exogenous factors in the development of Russian civilization (XVIII - early XX century). Ed. by E.V. Alekseeva. Ekaterinburg, 2014. 248 pp., etc.):

Articles (dont. Alekseeva E. ”La fonte d’art ouralienne: diffusion de technologies et de styles européens et développement de traditions locales” // Les arts du feu en Champagne-Ardenne et ailleurs. Reims, Épernay: CRDP, 2008. Pp. 125-132; Alekseeva E. La métallurgie ouralienne dans l’histoire et le patrimoine mondiale” // Le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne. Diversite et destinees. L’inventaire en perspective. Reims: CRDP, 2012. Pp. 131-139; Alekseeva E. “Heuristic potential of the diffusionism concepts in studying the interaction of European and Russian civilizations” // Uralic Studies and Russian Studies in the Urals and in Budapest. Budapest, 2010. Pp. 162-190; Alekseeva E.V., Nefedov S.A. “Russia and the Urals in the global diffusion waves of the XVII-XIX centuries (military-technological aspect)” // Ural Historical Journal. № 1 (38), 2013. Pp. 28-34; Alekseeva E.V. “French scientific and technological know-how in the XIXth century Russia: diffusion and the appropriation” // Collection of Scientific works UB RAS, Ekaterinburg, 2014. Pp. 110 – 124; Alekseeva E.V. “Reflection of the key technological innovations of the XIX century at the pages of the "Mining Journal"” // Industrial Urals. Ekaterinburg, 2014. Vol.1. Pp. 266-271

Données électronniques

  • Alekseeva E.V. Project Manager. Network Resource "Russia and the West: the relationship and interaction (IX - early XX century)» Http://i.uran.ru/ruswest/node/1
  • Alekseeva E.V. Project Manager. Database. European technological innovations in the publications of the "Mining Journal", XIX - early XX centuries. Ekaterinburg Patent of “Rospatent” № 2015621554.

[haut]


Jean-Noël GrandhommeJean-Noël Grandhomme

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lorraine à Nancy

Conférencier au Collège militaire royal du Canada à Kingston (Ontario).

Membre du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH)

Ancien membre élu du Conseil national des Universités (CNU).

Membre des comités scientifiques du Mémorial de Verdun, du Mémorial de l’Alsace-Moselle, du Musée de Gravelotte et de l’abri-mémoire d’Uffholtz.

Membre du comité du Bas-Rhin de la mission nationale du centenaire de la Grande Guerre.

Principales publications :

  • « La Guerre ne tardera pas ». Les Rapports du colonel Pellé, attaché militaire français à Berlin (1909-1912), en collaboration avec Isabelle Sandiford-Pellé, Armand Colin, Paris, 2014.
  • Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre, en collaboration avec Francis Grandhomme, La Nuée bleue, Strasbourg, 2013.
  • Les Soldats inconnus de la Grande Guerre. La mort, le deuil, la mémoire, (co-dir.), en collaboration avec François Cochet, Soteca-14-18 éditions, Saint-Cloud, 2011.
  • Henri-Mathias Berthelot (1861-1931). Du culte de l’offensive à la stratégie globale, Ivry, ECPA-D, 2011. 5. Les Malgré-nous de la Kriegsmarine. Destins d’Alsaciens et de Lorrains dans la marine de guerre du IIIe Reich, La Nuée bleue, Strasbourg, 2011.
  • La Roumanie en guerre, 1914-1919 : de la Triplice à l’Entente, Soteca/ 14-18 éditions, Saint-Cloud, 2009. 7. Pierre Waline. Avec les crapouillots. Souvenirs d’un officier d’artillerie de tranchées, Presses universitaires de Strasbourg, 2009.
  • Boches ou tricolores ? Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre, La Nuée bleue, Strasbourg, 2008 (dir.).
  • Ultimes sentinelles. Paroles des derniers survivants de la Grande Guerre, Strasbourg, La Nuée bleue, 2006.

[haut]


Olga MelnichenkoOlga Melnichenko

Olga Melnichenko, née en Mordovie (Russie), est ingénieur spécialisée dans l'équipement de l'industrie textile et diplômée du Collège universitaire français (BAC histoire). Sous la direction de Dominique Barjot, elle a consacré son Master I à « L’activité commerciale des sociétés textiles franco-russes (de la deuxième moitié de XIXème siècle jusqu’en 1917). Géographie de l’implantation des entrepôts, importance des foires régionales, consommateurs, l’impact des crises économiques ». Son Master II lui a permis de développer ce sujet aux « Soyeux lyonnais en Russie : conséquences des crises de l’industrie textile et du commerce extérieur en France (seconde moitié du XIXème– début du XXème siècle) ».

[haut]


Claire Mouradian

Claire Mouradian est directrice de recherche au CNRS, rattachée au Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (UMR 8083) où elle est responsable de l’équipe Caucase-Asie Centre. Elle est spécialiste de l’histoire de l’Arménie et du Caucase (19e-21e s.). Elle a assuré plusieurs enseignements de civilisation arménienne à l’INALCO de 1981 à 2014 et organise deux séminaires à l’EHESS (le Caucase entre les empires, et Peuples et sociétés du Caucase face à la conquête russe). Elle est également collaboratrice scientifique de la Commission de publication des documents diplomatiques français (série Deuxième Guerre). Ses principaux axes de recherche portent sur la question des nationalités en Russie et en URSS, la Question d’Orient et la Question arménienne dans les relations internationales, le génocide des Arméniens et l’histoire comparée des génocides, la diaspora arménienne.

Quelques publications

    • De Staline à Gorbatchev, l'histoire d'une république soviétique : l'Arménie, Paris, Ramsay, 1990
    • L'Arménie, Paris, PUF, coll. "Que-sais-je" n° 851, octobre 1995, 5e édition, 2013
    • Les Arméniens en France. Du chaos à la reconnaissance (en coll. Avec Anouche Kunth), Toulouse, l'Attribut, collection Exils, 2010.

Ailleurs, hier, autrement : Connaissance et reconnaissance du génocide des Arméniens

    , dossier de la Revue d’histoire de la Shoah, n° 177-178, janvier-août 2003 (co-direction avec Georges Bensoussan et Yves Ternon) + articles : La question d’Orient ou la sanglante agonie de « l’homme malade »”, pp. 63-87 ; « Le témoignage des représentants locaux de l’Alliance israélite universelle », pp. 88-111 (en coll. avec Elizabeth Antébi).
  • Arméniens et Grecs en diaspora : Approches comparatives (co-direction avec Michel Bruneau, Iannis Hassiotis, Martine Hovanessian), Athènes, Ecole française d'Athènes, 2007 + chapitre : “ Sur les migrations des Arméniens entre l’Empire ottoman et l’empire russe ”, p. 165-179.
  • Musée de Montmartre, Arménie, une passion française. Les Arménophiles français, 1878-1923, Paris, Magellan, 2007 (direction)
  • Development in Central Asia and The Caucasus. Migration, Democratisation and Inequality in the Post-Soviet Era, London, I.B. Tauris, 2014. Co-direction avec S. Hohmann, S. Serrano et J. Thorez + chap. : « The Origins of a Colonial Vision of Southern Russia From the Tsars to the Soviets: About Some Imperial Practices in the Caucasus », pp. 17-46.
  • Se souvenir des Arméniens. 1915-2015, Centenaire d’un génocide, Revue d’histoire de la Shoah, n° 202, février 2015 - co-coordination avec G. Bensoussan, R. Kévorkian et Y. Ternon du dossier + « La diplomatie des ‘petites nations’, 1913-2013. Une décennie de (vaines) tentatives pour résoudre la Question arménienne » (sélection de textes des archives diplomatiques) + article : « Le télégramme, outil de génocide : le cas arménien » + bibliographie récente sur le génocide des Arméniens.
  • Juifs et Arméniens en France. Destins croisés, Archives juives, n° 48, mars 2015, coord. Du dossier + introduction et article : « Juifs et Arméniens ottomans pendant la guerre : entre régime de faveur et suspicion ».

EDITION CRITIQUE

  • Arnold J. Toynbee, Les massacres arméniens. Le meurtre d’une nation, 1915-16, Paris, Payot, 2004 (édition critique : préface et notes) ; édition de poche réactualisée, 2012.
  • Alphonse Cillière, Mémoires d'un consul de France à Trébizonde. Les massacres des Arméniens, Toulouse, Privat, 2010 (en collaboration avec Gérard Dédeyan et Yves Ternon)
  • Documents diplomatiques français, série Deuxième Guerre (sous la direction d’A. Kaspi, en coll. avec Françoise Berger et Catherine Nicault), Bruxelles, P.I.E. Peter Lang (plusieurs volumes)

FILMOGRAPHIE (CONSEILLER HISTORIQUE)

  • Arménie 88, Kérope Bagla (réalisateur), coproduction A2-AAA-CDCA, 52 minutes – 1989
  • Caucase, Chaos d'empire, Jean-Michel Meurice (réalisateur) et Stéphane Dudoignon (écriture), Méditerranée Film Production – 1993 - 56 minutes
  • Medzamor, Kérope Bagla (réalisateur), 52 minutes, 1995
  • Le génocide arménien, Laurence Jourdan (réalisatrice), Compagnie des Phares et Balises, 2005, 52 minutes
  • Nous avons bu la même eau, Serge Avédikian (réalisateur), Les Films d'Ici, 2008
  • Le procès Tehlirian. La vengeance des Arméniens, Bernard George (réalisateur), Cinétévé, 2015 – 52 minutes

[haut]


BorodkineLeonid Borodkine

Responsable académique du Centre d’histoire économique du Département des sciences de l'information historique de la Faculté d'Histoire de l’Université d’État de Moscou (M.G.U.), depuis 1994.

Professeur au Centre d’Histoire économique du Département des Sciences de l'information historique de la Faculté d'Histoire de l’Université d’État de Moscou (M.G.U.), depuis 1996.

Directeur du Département des sciences de l'information historique de la Faculté d'Histoire de l’Université d’État de Moscou (M.S.U.), depuis 2004.

Professeur à temps partiel à l’École supérieure d’économie de Moscou depuis 2002.

Président du Conseil académique pour l'Histoire économique à l'Académie des Sciences de Russie depuis 2013.

Lauréat de plusieurs Subventions de recherche et de développement, en tant que directeur de programme ou principal chercheur :

  • Dutch Scientific Foundation (NWO) Research Grant / Fondation scientifique néerlandaise (NWO) Subvention de recherche : « Les incitations au travail dans l’industrie russe à partir de la fin du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle » (1999-2001).
  • Russian Endowment for Humanities, Research Grant / Dotation Russe pour les Humanités Subvention de recherche : « Les facteurs dynamiques de la Bourse de Saint-Pétersbourg » (2002-2005).
  • Dutch Scientific Foundation (NWO) and Russian Foundation for Basic Research Grant / Fondation néerlandaise scientifique (NWO) et la Fondation russe pour la recherche fondamentale Subvention de recherche : « L’Agence économique et sociale et l’héritage culturel du passé soviétique » (2006-2009).

Principales publications

Livres

  • Analyse statistique multivariée dans l'histoire de la recherche économique, Moscou, Lomonosov, Presses universitaires de Moscou, 1986, 186 pages (en russe).
  • Coauteur de l’ouvrage intitulé : Facteurs dynamiques de la Bourse des valeurs en Russie, à partir de la fin du 19e siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, Saint-Pétersbourg, Éditions Aleteia, 2010, 319 pages (en russe).
  • Coauteur de l’ouvrage intitulé : Différences salariales au sein de l’industrie textile, en Russie, de 1885 à 1913, Moscou, Éditions ROSSPEN, 2010, 534 pages (en russe).

Éditeur

  • Economic History, Yearbook-2008. Moscou, 2008, (Ed. and intro.), 509 pages (en russe).
  • Economic History, Yearbook-2009. Moscou, 2009, (Ed. and intro.), 456 pages (en russe).

Sélection d’articles (sur un nombre total de 405)

  • “Modeling Wage Inequality in Russian Industries: 1880-1914”, Trends in Income Inequality During Industrialization. Proceedings of the 12th International Economic History Congress, Session B12, Ed. Clara E. Nunez, Madrid, 1998 (with T. Valetov, in English).
  • “The Rural/Urban Wage Gap in the Industrialisation of Russia, 1884-1910”, European Review of Economic History, Volume 12, part 1, April 2008. p. 67-96. (coauteur avec B. Granwill, C.L. Leonard).

Séléction de présentations

  • “Income Differentiation of Soviet Peasantry in 1920s” [Différenciation des revenus de la paysannerie soviétique courant les années 1920], The X International Congress of Economic History.
  • “Labor Turnover And Unemployment: Sticky Wages During the Industrialization of Russia, 1880-1913” (Chiffres des rotations du travail et du chômage : la rigidité des salaires nominaux pendant l’industrialisation de la Russie, 1880-1913), The XI International Economic History Congress (11e Congrès International d’Histoire économique), Milan, Italie, 1994.
  • “Modeling Wage Inequality in Russian Industries: 1880-1914”, 12th International Economic History Congress (12e Congrès International d’Histoire économique), Madrid, 1998.
  • “St. Petersburg Stock Exchange in the Time of Economic Depression, War and Revolution: Does Instability Matter?” (La Bourse de Saint-Pétersbourg dans le temps de la dépression économique, de la guerre et de la révolution: la question de l’instabilité se pose-t-elle ?), XIII World Congress on Economic History (13e Congrès Mondial d’Histoire économique), Helsinki, 2006.
  • “Rediscovering Financial Centre of Russian Empire: St. Petersburg Exchange and Industrial Stock Index, 1897-1914” (Redécouvrir le centre financier de l’Empire Russe: la Bourse des valeurs de Saint-Pétersbourg, 1897-1914) [in co-authorship with Gregory Perelman], XV World Economic History Congress (15e Congrès Mondial d’Histoire économique), Utrecht, 2009.

(Traduction Thierry Claeys)

[haut]


BarjotDominique Barjot

N.C

[haut]


Thierry ClaeysThierry Claeys

Ingénieur d’études en analyse de sources de l’Université Paris-Sorbonne.

Docteur en histoire de l’Université de Paris-Sorbonne depuis 2004.

Auteur d’un Dictionnaire biographique des financiers en France au XVIIIe siècle, paru aux Éditions S.P.M., en 2008 et réédité en 2011 (2 volumes, 2467 pages), puis de l’ouvrage intitulé Les Institutions financières de la France au XVIIIe siècle, paru aux Éditions S.P.M., en 2011 (2 volumes, 1080 et 630 pages).

Cofondateur et codirecteur de la collection « Inédits russes », dont deux ouvrages parus.

Cofondateur et rédacteur adjoint de la Revue Française d’Histoire économique – The French Economic History Revue, dont le premier numéro parut en mai 2014.

Auteur de plusieurs articles concernant la Russie

  • Les investissements industriels des banques et entreprises françaises en Russie de la seconde moitié du XIXe siècle à la veille de la Première guerre mondiale : première approche, in Les Français dans la vie intellectuelle et scientifique en Russie (XVIIIe-XXe siècles), Moscou, Académie des Sciences de Russie, l’Institut d’Histoire universelle, le Centre Roland Mousnier (Paris-Sorbonne CNRS), les Archives de l’Académie des Sciences de Russie, 2010, 383 pages, pp. 212-232.
  • Un diplomate, écrivain et banquier en Russie : le parcours de Maurice-Paul-Alfred Verstraete, in Alexandre Tchoubarian, Francine-Dominique Liechtenhan, Sophie Cœuré, Olga Okouneva, dir., Les Français dans la vie intellectuelle et scientifique en URSS au XXe siècle, Moscou, Institut d’histoire universelle de l’Académie des sciences de Russie, Centre Roland Mousnier (Paris Sorbonne CNRS), Université Paris 7 Denis Diderot, Archives de l’Académie des Sciences de Russie, 2013, 352 pages, pp. 301-328.
  • Les Archives bancaires conservées aux Archives d’État de Saint-Pétersbourg, Revue Française d’Histoire économique – The French Economic History Revue, 2014-I, n° 1, pp. 162-163.
  • Les investissements français en Russie de 1857 à 1914. Conseils, expertises et stratégies, Quaesto Rossica, 2015, n° 4, p. 163-179.

[haut]


KosenkoOxana Kosenko

Née en Ukraine, Oxana Kosenko a été formée en Russie (Ekaterinbourg, Moscou) et a soutenu sa thèse sur « la politique archivistique des Soviétiques dans leur zone d’occupation en Allemagne (1945-1949) à la Freie Universität de Berlin où elle a fait ses études doctorales grâce à une bourse de la Fondation Friedrich Ebert. Elle est actuellement chargée de recherche à l’Académie des Sciences de Saxe (Leipzig) et participe au projet consacré à l’histoire des contacts scientifiques, en particulier en chimie, pharmaceutique et médecine, entre la Russie et l’Allemagne au XIXe siècle.

Publications

Monographies

  • Kampf der Zellen. Die Entstehung der Immunologie im Wissenschaftsdreieck Russland – Deutschland – Frankreich. Aachen 2015
  • Avec Axel Weipert, Dietmar Lange, Friederike Voermanek, Jakob Müller, Johanne Pumb, Johannes Fülberth, Manfred Wichmann, Martin Holler, Tobias Blümel. Historische Interventionen. Festschrift für Wolfgang Wippermann zum 70. Geburtstag. Berlin 2015.

Selection d’articles

  • SMAD-Dokumente: „Probleme der Archivierung und der Verteilung in den Archiven der UdSSR und der Russischen Föderation“, in: Detlev Brunner, Elke Scherstjanoi (Hgg.): Moskaus Spuren in Ostdeutschland 1945 bis 1949. Aktenerschließung und Forschungspläne. München 2015, S. 17-25.
  • "Der Hygieniker Lev Tarasevič (1868-1927) als Aufklärer, Gesundheitspolitiker und Wissenschaftsorganisator", in: Ortrun Riha/ Marta Fischer (Ed.): Hygiene als Leitwissenschaft. Die Neuausrichtung eines Faches im Austausch zwischen Deutschland und Russland im 19. Jahrhundert , Internationale Tagung, Leipzig, 7.-8.10.2013, S. 207-236.
  • "Das Kaiser-Wilhelm-Institut für Arbeitsphysiologie und die sowjetische Arbeitsforschung in der Zwischenkriegszeit“, in: Theo Plesser/ Hans-Ulrich Thamer (Ed.): Arbeit, Leistung und Ernährung. Vom Kaiser-Wilhelm-Institut für Arbeitsphysiologie in Berlin zum Max-Planck-Institut für molekulare Physiologie und Leibniz Institut für Arbeitsforschung in Dortmund, Stuttgart 2012, S. 71-86.

[haut]


AvxentevskayaMaria Avxentevskaya

Maria Axventevskaya est originaire de Russie et travaille à la Freie Universität Berlin où elle a soutenu sa thèse sur « Comment découvrir des objets avec des mots ? John Wilkins d’inventio à l’invention », dans le cadre du programme « Le texte et l’événement en Europe au début de l’époque moderne » (Institut de langue et de littérature anglaise »). En 2015, elle a obtenu le prix de la British Society for Literature and Science Essay pour son article basé sur sa thèse « The spiritual optics of narrative : John Wilkin’s defence of Copernicanism ». Elle a été boursière de la Klassik Stiftung Weimar, de la Fondation Thyssen et d’Erasmus mundus.

Bibliographie sélective

  • “The spiritual optics of narrative: John Wilkins’s defence of Copernicanism”, Journal of Literature and Science (in press, to appear in December 2015).
  • “Plain vividness: Erasmian techniques in communicating scientific experience in the early Royal Society”, to appear in Erasmian Science: the influence on Early-Modern science of Erasmus of Rotterdam and his legacy, ed. Pietro Daniel Omodeo et al., Edition Open Access series Max Planck Research Library for the History and Development of Knowledge, manuscript in submission.
  • “From inventio to invention: John Wilkins’s Mathematical Magick”, in Ex certa scientia: Literature, Science and the Arts, ed. Jorge Bastos da Silva et al. (Manchester: Manchester University Press), in press.

Articles traduits en russe :

  • “The linguistic aspect of the early modern secularization of knowledge”, Annual Publications of St Petersburg Institute of Foreign Economic Relations (St Petersburg, 2011), pp. 23-35.
  • “The Cambridge Platonism at the crossroads of the Renaissance occultism and early modern science”, Vestnik. Annual Publications of Pushkin State University (St Petersburg, 2010), pp. 16-24.
  • “The hermeneutic potential of metaphor”, Annual Publications of St Petersburg Institute of Foreign Economic Relations (St Petersburg, 2009), pp. 223-233.
  • “The descriptive strategies of the Renaissance and early modern period”, Descriptions in Culture (St Petersburg State University, 2008), pp. 56-67.
  • “Merab Mamardashvily on the aesthetics of thinking”, St Petersburg Philosophy Days (St Petersburg State University, 2008), pp. 10-15.
  • “The aesthetic image of St Petersburg in contemporary western reflection”, St Petersburg as an Aesthetic Phenomenon (St Petersburg State University, 2007), pp. 111-125.

[haut]


Wolfgang Muellerx200Wolfgang Mueller

Wolfgang Mueller est historien et vice-directeur de l’Institut d’histoire moderne et contamporaine de l’Académie des Sciences autrichiennes. Il enseigne aussi l’histoire des relations internationales et l’histoire russe  à l’Université de Vienne. Il a été professeur invité aux universités  de Berne (Suisse), Rostock (Etats-Unis), Torun (Pologne), Leiden (Pays Bas). Il a aussi été « visiting fellow » à l’Académie des Sciences russe et à Stanford (Etats-Unis). Il est lauréat des prix « Plaschka » et « Leopold Kunschak ». Parmi ses nombreuses publications, il faut mentionner A Good Example of Peaceful Coexistence? The Soviet Union, Austria, and Neutrality, 1955-1991 (2011); “The USSR and Permanent Neutrality in the Cold War”, Journal of Cold War Studies (2015); “Neutralität in der Politik Russlands”, Politik und Militär in der Neueren Geschichte (t.b.p. 2017). 

[haut]


MélatHélène Mélat

N.C

[haut]


Mark Rudolfx200Rudolf A. Mark

Rudolf A. Mark, né en 1951, est actuellement professeur d’Histoire d’Europe centrale et orientale à l’Université Helmut Schmidt, l’Université de la Bundeswehr, à Hambourg. Il a travaillé sur l’histoire d’Europe de l’Est, sur celle des Slaves et sur l’anthropologie sociale à Germersheim, Mayence, Sarajevo et Simferopol. Après avoir été promu docteur à l’Université de Mayence, et soutenu une thèse sur l’histoire ukrainienne, il a travaillé comme chercheur associé et conférencier dans les instituts de recherche à Mayence, Marburg et Lüneburg. En 2006, il a rejoint l’Université Helmut Schmidt à Hambourg. Il a publié des livres et articles sur l’histoire ukrainienne, biélorusse, russe et soviétique. Ses intérêts de recherche actuels ont pour sujets les relations entretenues par la Russie avec l’Asie du Nord, l’histoire de l’Asie centrale, l’histoire et la théorie des relations internationales, l’expansion et la « science Impériale » dans l’empire.

[haut]


Olga Ermakovax150Olga Ermakova

Docteur en histoire, chercheur de l’Institut d’histoire et d’archéologie de la Direction générale de l’Oural de l’Académie russe des sciences, chercheur du Laboratoire d’étude des sources primaires de l’Institut des sciences humaines et des arts de l’Université fédérale de l’Oural (Iekaterinbourg, Russie).

Diplômée de la Faculté historique de l’Université d’Etat de l’Oural nommé d’après A. M. Gorki. En 2013, soutenu une thèse sur le thème « spécialistes d’Europe occidentale sur les usines d’État de l’Oural dans la 1ère moitié du 19e siècle » à l’Institut d’histoire et d’archéologie de la Direction générale de l’Oural de l’Académie des sciences de Russie. Lauréate du concours de subventions de la Fondation de soutien à la science russe « Les meilleurs étudiants de troisième cycle de l’Académie des Sciences de Russie » et du Fonds Mikhail Prokhorov.

Participant à plusieurs grands projets scientifiques : « la population confrontée aux transformations socio-culturelles de la société russe à la XVIIe–XXe siècles » (Programme fédéral ciblé « Le personnel scientifique et scientifique-pédagogique de la Russie innovante », 2010-2012) ; « "Retour à l’Europe" » : les élites russes et les innovations européennes, les normes et les modèles (du XVIIIe siècle au début du XXe siècle)» (subventionné par le gouvernement de la Fédération Russe, 2013-2015) ; « Les frontières et les marqueurs de la stratification sociale en Russie aux XVIIe–XXe siècles » (Fondation scientifique russe, 2014-2016). Membre de la Société internationale des études du dix-huitième siècle (ASECS).

Intérêts scientifiques : les Européens en Russie au cours des XVIIIe–XIXe siècles : les transferts des innovations, les interactions interculturelles, l’histoire sociale de la Russie.

Principales publications :

  • “Enemies or allies? The Crimean War and British-Russian technical cooperation in the Urals”, Quaestio Rossica, 2015, No.3, p. 66-77.
  • “Channels of Europeanization? The problem of intercultural interaction and social adaptation of Europeans in Russian province, the Urals, 1st half of the 19th century”, Alternatives, Turning Points and Regime Changes in Russian History and Culture. Materials of the First International Conference for Young Scholars of Russian Studies at the Centre for Russian Studies in Budapest, 19-20 May, 2014. Budapest, 2015, p. 179-189.
  • “State policy in the recruitment of foreign specialists in Ural factories (the 1st half of the 19th century)”, Quaestio Rossica, 2014, No.3, p. 242–252.
  • “Western European specialists within the technical elite of the Ural region: social and cultural adaptation (early 19th century)”, Proceedings of the Ural Federal University, Series 2 “Humanities”, 2013. No.3 (117), p. 107-118.

(traduction Thierry Claeys)

[haut]


DucheminElise Duchemin

Elise Duchemin est actuellement chargée de missions et de suivi de projets à l’Agence VU’ (Paris)

Elle a été en charge de la communication de la journée d’études « Quand la photographie fait société(s) » en janvier 2016 organisée à l’Ecole du Louvre, sur le thème de son mémoire Les photographies des voyages de Joseph de Baye en Sibérie (1890-1914)

Stage de deux mois à la Bibliothèque nationale de France, département des Cartes et plans, fonds de la Société de géographie, sous la direction d’Olivier Loiseaux, conservateur du patrimoine - Travail d’inventaire et de recherche sur les fonds de photographies de Russie (2015) et d’Amérique du Nord (2014) sous la direction de François Brunet, enseignant-chercheur à l’université Paris-Diderot.

Stage de deux mois à l’Institut national d’histoire de l’art, sous la direction d’Hélène Bocard, chargée de l’histoire de la photographie et Jérôme Delatour, conservateur du patrimoine - Travail d’inventaire et de recherche sur les albums de voyage de Charles Diehl (2013)

Stage d’un mois au MNATP - Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, sous la direction de Claire Calogirou, chercheur au CNRS - Travail de recherche sur le hip-hop et le graffiti (2010)

[haut]


MironenkoSergueï Mironenko

Sergueï Mironenko est diplômé de l’Université d’Etat de Moscou où il a soutenu sa thèse consacrée à « La question paysanne au Comité secret dans les années 1839-1842 » en 1977. Il commence alors à travailler à l’Institut d’histoire de l’Académie des Sciences et participe au groupe d’études sur les situations révolutionnaires. Ceci l’amènera à travailler sur le mouvement décembriste en se basant sur les archives de la Cour suprême et de la Commission d’enquête chargée de ce dossier. Il a soutenu sa thèse d’Etat en 1992.

Après avoir été directeur du Centre de conservation de documentation contemporaine (aujourd’hui RGANI), il devient, en 1992, directeur des Archives d’Etat de la Fédération de Russie. Depuis mars 2016, il en est le directeur scientifique. S. Mironenko occupe la chaire de l’Histoire russe du XIXe au début du XXe siècle à l’université d’Etat de Moscou.

Parmi ses nombreux ouvrages et articles, il faut citer L’Autocratie et les réformes. Les combats politiques en Russie dans la première moitié du XIXe siècle (1989), Pages de l’histoire secrète de l’Autocratie. L’histoire politique de la Russie dans la première moitié du XIXe siècle (1990), Nicolas et Alexandra. Amour et vie (1998, traduit en plusieurs langues). Il a aussi édité de nombreux documents d’archives, dont les lettres de Fonvizin, des documents juridiques et des mémoires sur le mouvement décembriste, les journaux d’une demoiselle d’honneur à la cour de Nicolas Ier, A. F. Tioutcheva, enfin une édition abrégée de La Russie en 1839 d’Astolphe de Custine. Il a aussi dirigé la publication des six volumes de Guides des Archives d’Etat de la Fédération de Russie (1994-2004), les Journaux des séances de travail du gouvernement provisoire, mars-octobre 1917 (4 . vol. 2001-2005) etc. S. Mironenko est de même responsable de plusieurs émissions de télévision consacrées à l’histoire dont les « Documents d’archives et le destin », « Les secrets des Archives » entre autres.

[haut]