Lettre de Robert de Montesquiou à la Princesse de Polignac n°108
Madame,
Dans le cas où notre causerie de l’autre jour vous reviendrait en mémoire et vous tiendrait quelque peu à coeur, j’aimerais en effet, ainsi que vous en aviez exprimé le désir, vous en voir entretenir Madame la Ctesse G. dont l’intelligent intérêt vous est connu. A partager moi-même avec ce confident lucide et discret la délicate responsabilité de ces idées émises, je désire, pour mon compte cette fois, vous entretenir de certain précieux projet en d’autres matières, et qui si vous y trouviez de la gloire pourrait bien requérir de vous, pour une fois, une aide brillante et rapide. Je vous salue, Madame, avec l’assurance de toute ma haute sympathie pour les rares et nobles qualités et vélléïtés généreuses simplement révélées au cours de notre entretien. Puisse l’avenir vous donner de les réaliser en des entreprises sérieuses et sereines dont l’accomplissement serait un juste prix de vos hautes aspirations.
Comte Robert de Montesquiou
5 juin 92
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