Le rôle des parlements pendant la Grande Guerre, 1914-1919

Publié dans Saison 2014-2015

Introduction

Pour la première fois dans une grande guerre européenne, tous les pays belligérants, ainsi que les neutres, sont dotés d'un parlement, même la Russie. Même si tous les régimes ne sont pas encore à proprement parler parlementaires (le Reich, l'Autriche-Hongrie, dans une certaine mesure la Russie sont des monarchies constitutionnelles) le principe d'une représentation nationale est acquis partout.

D'autre part le conflit est l'occasion de transformations et d'évolutions fondamentales. Dans un premier temps, sauf à Londres, le conflit met les Parlements en quelque sorte en vacances. L' « Union sacrée » à Paris, le « Burgfrieden » à Berlin mettent pratiquement un terme, au nom de l'union nationale, au travail effectif des Assemblées.

Mais la prolongation et le durcissement du conflit remettent dans un deuxième temps les Assemblées au premier plan. Le Parlement français retrouve son rôle, des gouvernements sont renversés, les parlementaires aux Armées établissent une forme nouvelle de contrôle. En Allemagne le Reichstag voit son rôle augmenter en 1917, avec les difficultés croissantes, et les dernières semaines de la guerre conduisent à la parlementarisation du régime, juste avant sa chute. Mais la parlementarisation restera acquise, et la République de Weimar sera parlementaire, malgré la tentation d'une « république des conseils » de type soviétique.

En Russie en revanche la transformation parlementaire, qui avait paru être sur le point d'aboutir en février 1917, pour finir échouera, avec les dramatiques conséquences que l'on sait.

De même que la Grande Guerre a marqué une étape importante dans la diffusion du modèle de l’Etat-Nation, de même elle paraît avoir puissamment contribué à répandre le modèle de la démocratie parlementaire, qui a bien mieux réussi à gérer le conflit qu’on ne le prévoyait avant la guerre, alors que les monarchies constitutionnelles d’Europe centrale et orientale, pourtant données a priori gagnantes, s’effondraient pour finir. Mais ce fut une victoire fragile, comme les années 30 devaient le montrer.

Comité scientifique
  • Philippe Levillain, professeur émérite à l'Université de Paris X-Nanterre, membre de l'Institut
  • Horst Möller, professeur émérite à l'Université Ludwig-Maximilian, Munich
  • John Rogister, professeur émérite à l'Université de Durham
  • Georges-Henri Soutou, professeur émérite à l'Université de Paris-Sorbonne, membre de l'Institut

Programme

 Ouverture du colloque par Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut de France et président de la Société d'histoire générale et d'histoire diplomatique.

Session 1

Les Alliés de la première heure

Présidence : Horst Möller

 Discussion

 

Session 2

Les puissances centrales

Présidence : Philippe Levillain, Membre de l'Institut, Professeur émérite à l'Université de Paris X-Nanterre

Discussion

Session 3

Les neutres, permanents ou provisoires

Présidence : John Rogister

Discussion

 

Conclusions par Jacques-Alain de Sédouy, Ancien ambassadeur

 

Présentations

Ouverture du colloque par Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut de France et président de la Société d'histoire générale et d'histoire diplomatique.

 

Le projet intellectuel du colloque, entre catégories constitutionnelles et impact de la guerre sur les institutions par Georges-Henri Soutou

Pour la première fois dans une grande guerre européenne, tous les pays belligérants, ainsi que les neutres, sont dotés d'un parlement, même la Russie. Le principe d'une représentation nationale est acquis partout. Cependant certains pays (le Royaume-Uni, la France, la Confédération helvétique – sous réserve du système des votations populaires – connaissent des régimes réellement parlementaires, où le pouvoir appartient au Parlement. D'autres connaissent des régimes parlementaires, mais qui font encore beaucoup de place au souverain (la Belgique, l'Italie). D'autres sont constitutionnels (le Reich, l'Autriche-Hongrie) ou sont des ébauches de régime constitutionnel (la Russie). Quant aux États-Unis, ils connaissent un régime présidentiel, mais où le Congrès équilibre réellement le président.

Mais le conflit fut l'occasion de transformations et d'évolutions fondamentales. En France et en Grande-Bretagne l'exécutif se renforça, mais le parlementarisme ne fut pas abandonné. En Allemagne le Reichstag vit son rôle augmenter en 1917, avec les difficultés croissantes, et les dernières semaines de la guerre conduisirent à la parlementarisation du régime. En Russie en revanche la transformation parlementaire, qui avait paru être sur le point d'aboutir en février 1917, pour finir échouera. Quant aux États-Unis, le rôle de la présidence s'accrut pendant le conflit, mais retomba avec l'échec du traité de Versailles devant le Sénat.

La Grande Guerre a marqué une étape importante dans la diffusion du modèle de la démocratie parlementaire. Mais ce fut une victoire fragile, comme les années 30 devaient le montrer. D'autre part la tendance au renforcement de l'exécutif, tendance séculaire en rupture avec le grand libéralisme du XIXe siècle, et qui ne s'est pas démentie depuis, est apparue à ce moment-là.

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La Grande guerre le parlement britannique 1914-1918 par John Rogister 

A part certaines hésitations concernant la portée de l’Entente cordiale et les conséquences d’une violation de la neutralité belge, assez rapidement résolues par une approche bi-partisane à la crise d’aout 1914, le Parlement entraina d’emblée le pays dans le conflit et s’adapta immédiatement aux exigences d’une guerre moderne. L’adoption par les Chambres , des le 8 aout, du Defence of the Realm Act (connu sous le sigle de DORA), dont le texte ne contenait qu’un paragraphe, permettait de suspendre les effets de l'Habeas Corpus et des libertés traditionnelles garanties par la loi. DORA permettait l’introduction de la censure, l’emprisonnement arbitraire d’espions supposés et d’éléments subversifs, et le passage de ces derniers devant des tribunaux militaires crées pour les juger. Par la suite, un amendement a DORA autorisa la mainmise de l’État sur des entreprises industrielles afin de les faire travailler directement et plus efficacement à l’effort de guerre. En même temps la loi rendait obligatoire la concertation avec les syndicats dans le même but. L’emprise de DORA était telle qu’à la fin de la guerre l'alcool était prohibé, et il était interdit de siffler en public. On ne peut pas surestimer les effets de DORA, non seulement pendant la guerre, mais aussi sur l’évolution de la société britannique de l’entre-deux guerres.

Le Parlement se contenta de laisser la conduite de la guerre au Gouvernement, sauf lors des crises, comme celles qui suivirent le désastre de l’expédition des Dardanelles en 1915, ou bien les pertes lors des combats de la Somme l’année suivante.

L’introduction de la conscription en 1916 provoqua aussi des remous. Ces crises eurent comme conséquences d’importants changements de gouvernement et remaniements ministériels. En 1917 les nouvelles pertes subies par les alliés, l’effondrement du front italien, et les effets de la Révolution russe, suscitèrent des inquiétudes et des débats, alimentés par les efforts de certains parlementaires des deux chambres pour obtenir une rédefinition des buts de guerre en vue de susciter une paix négociée. Enfin, en 1918, l’affaire Maurice faillit compromettre le Premier Ministre, Lloyd George, accusé d’avoir menti a la Chambre des Communes au sujet du nombre d’effectifs disponibles à la veille des nouvelles offensives allemandes.

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Le Parlement et la censure en France en 1914-1918 par Olivier Forcade

La censure a été une question politique constamment débattue par le Parlement français entre 1915 et 1918. Au sein des commissions parlementaires de l'Armée et de législation civile et criminelle, puis lors des comités secrets, l'enjeu fut à la fois juridique, politique et militaire. La République parlementaire pouvait-elle se résigner à une censure politique qui touchait fût-ce en temps de guerre, à l'édifice des libertés publiques élevées avant 1914 ?

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Du constitutionalisme au parlementarisme. Le rôle du Reichstag pendant la Première guerre mondiale par Horst Möller

À l’origine de l’évolution du constitutionalisme allemand après 1914 se trouve la victoire du parti social-démocrate lors des élections au Reichstag en 1912. Quoique la Social-démocratie fût devenu le parti le plus fort, il ne pouvait pas former le gouvernement. À cause du système électoraI il avait gagné environs 35% des votes, mais seulement 27% des mandats. Dans le système constitutionnel allemand c’ était l’empereur qui avait le droit de nommer le chancelier, mais le parlement avait votait le budget et les lois. En août 1914 le gouvernement allemand avait besoin, comme les années suivantes, d’une majorité parlementaire pour obtenir les crédits nécessaires pour le budget militaire. Malgré tout, dans les conditions de la guerre pendant les premières années, le Reichstag a perdu de l’influence, on parle de la « dictature de l’état major ». Mais au cours de la guerre les partis politiques exigèrent de plus en plus une réforme de la constitution et du système électoral. À partir de l’année 1917 la majorité du Reichstag a exigé un traité de paix sans annexions et a formé une coalition informelle. On a même forcé le chancelier à démissionner. Avant la fin de la guerre, en été 1918, le Reichstag a décidé une réforme électoral, tandis qu’un nouveau gouvernement était formé avec la participation du SPD. Au début de la révolution en novembre 1918 il existe déjà un gouvernement quasi-parlementaire et depuis le 28 octobre 1918 un système parlementaire – mais c’était trop tard.

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The Unqualified Majority: Constitutional Reform and Parliamentarism in Austria 1917-18 par Lothar Höbelt 

The Unqualified Majority

When Emperor Charles I decided to turn away from the idea of an octroi in the spring of 1917 and recalled parliament, he effectively bade goodbye to constitutional reform as it proved impossible to form a multinational ‘union sacree' or piece together a two thirds majority that could agree on any given project. Even Germans and Poles who might agree on a variant of the Austro-Polish solution, formed only a slightly more than 50 % of the Lower House; any project favouring Czechs or South Slavs could rely on little more than a third of MPs. However, in 1917-18 the Reichsrat experienced a session remarkably free from any attempts at parliamentary obstruction or rule by emergency decree. Instead, governments worked hard to find majorities to pass their budgets (or rather: continuing resolutions renewed every few months).

La majorité non qualifiée.

Quand l'empereur Charles, au printemps 1917, abandonna l'idée d'octroyer une nouvelle constitution et décida de rappeler le Parlement, il abandonna en fait le projet d'une réforme constitutionnelle, car il était impossible d'établir une Union sacrée multinationale ou de réunir une majorité des deux tiers pour un projet quelconque.

Meme les Allemands et les Polonais, qui auraient pu s'entendre sur une variante de la solution austro-polonaise, ne représentaient qu'un peu plus de 50 % de la Chambre basse. Tout projet favorisant les Tchèques ou les Slaves du Sud ne pouvait réunir qu'un tiers des voix.

Cependant la session du Reichsrat de 1917-1918 fut se passa bien, sans obstruction parlentaire ou décrets d'urgence. Les gouvernements s'efforcèrent en effet d'obtenir des majorités pour leur budget.

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La démocratie suisse et son fonctionnement du début de la guerre de 1914 à 1921 par Antoine Fleury 

Demeurée neutre pendant toute la durée du premier conflit mondial, la Suisse n’en a pas moins dû adapter le fonctionnement de son système politique à la situation de guerre qui affectait tous ses voisins.

Dès le début du conflit, le gouvernement suisse obtient, le 2 août, des Chambres fédérales des pleins pouvoirs illimités ; le 3 août 1914, il décrète la mobilisation générale de l’armée (210 000 hommes) et propose à l’Assemblée fédérale de désigner le Général en tant que commandant en chef de l’Armée suisse, responsable des opérations militaires et de l’ordre intérieur. Le même jour, l’Assemblée fédérale approuve une déclaration de neutralité transmise à tous les gouvernements.

Au moment de ces décisions, personne ne pouvait imaginer que les mesures prises allaient devoir être spécifiées et élargies du fait de la durée inattendue du conflit entre puissances.

Ainsi, les interactions entre le gouvernement, le commandant en chef de l’Armée, l’Assemblée fédérale et le Peuple souverain allaient donner lieu à des développements originaux, mais aussi à des tensions nouvelles entre les diverses autorités.

Dans notre exposé, nous allons examiner les rapports spécifiques qui se mettent en place entre le Conseil fédéral et l’Assemblée fédérale au cours de la guerre jusqu’à l’abrogation des pleins pouvoirs du Conseil fédéral par le Parlement en 1921, tant en ce qui concerne certains éléments de politique intérieure que quelques cas de politique étrangère.

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Les relations du Parlement italien avec la diplomatie (autour du Libro verde de mai 1915) par Gilles Pécout 

En partant de la distinction entre « gouvernement parlementaire » et « gouvernement de la rue » exacerbée dans les reconstitutions des débats entre neutralistes et interventionnistes italiens, on examinera le rôle du parlement dans le processus qui conduit à l’entrée en guerre de l’Italie en mai 1915. On s’interrogera notamment sur les réalités de la manipulation de la chambre par l’exécutif et par les milieux diplomatiques (présentation du Livre vert) et sur le fondement de la thèse qui fait de l’entrée en guerre de mai 1915 le premier grand « coup d’Etat » antiparlementaire de l’Italie du XXe siècle.

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De la neutralité à la guerre et à la paix : le rôle du Congrès des Etats-Unis dans la conduite de la politique étrangère américaine, 1914-1919 par William Keylor 

Selon la Constitution des États-Unis, le Congrès a deux fonctions concernant la conduite de la politique étrangère : les deux chambres du pouvoir législatif bicaméral ont seules la prérogative de déclarer la guerre. Tous les traités négociés par le président avec les puissances étrangères exigent le consentement des deux tiers de la Chambre haute, le Sénat.

L'annonce du président Woodrow Wilson de la neutralité de son pays au début de la Grande Guerre a reçu le soutien presque unanime des deux chambres du Congrès.

Alors que la guerre en Europe a abouti à une impasse , une minorité de législateurs a préconisé une intervention aux côtés de l'Entente. Après la réélection de Wilson en novembre 1916 sur le slogan «Il nous a gardés hors de la guerre », le rétablissement de la guerre sous-marine totale par le Reich fit pencher la balance en faveur des interventionnistes à Capitol Hill . La demande du président Wilson pour une déclaration de la guerre par le Congrès en avril 1917 a été approuvée par 82 voix contre 6 au Sénat et par 373 contre 50 à la Chambre des représentants.

Pendant la période de belligérance américaine, le soutien du Congrès pour l'effort de guerre fut presque total. Mais aux élections législatives du 5 novembre 1918, quelques jours avant l'armistice, le Parti démocrate du président Wilson perdit le contrôle des deux chambres du Congrès. En conséquence, les traités qu'il signa lors de la Conférence de paix de Paris ont tous échoué à recevoir le consentement du Sénat. Cette communication retracera l'évolution des relations entre les autorités exécutives et législatives relatives à la politique étrangère au cours de cette période tumultueuse dans l'histoire du pays.

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Conclusions du colloque par Jacques-Alain de Sédouy

 

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Biographies

Portrait Gabriel de Broglie

Gabriel de Broglie 

Chancelier de l'institut de France, président de la Société d'Histoire générale et d'Histoire diplomatique.

Conseiller d'Etat, ancien membre de plusieurs cabinets ministériels, il a consacré une grande part de sa carrière à l'audiovisuel. Il est aujourd'hui Chancelier de l'Institut de France.

Comme historien, il a publié plusieurs biographies (Ségur, le général de Valence, Mme de Genlis, Guiozt, Mac Mahon, Prévost-Paradol) et des études sur l'orléanisme et le XXe siècle.

Il participe, depuis 1981, aux plus importantes instances consacrées à la langue française.

Il est depuis 1997, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, et depuis 2001, siège à l'Académie française.

        • Une image vaut dix mille mots. - Essai sur la télévision
        • Le français pour qu’il vive
        • XIXe siècle, l’éclat et le déclin de la France

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Portrait Georges Henri Soutou

Georges-Henri Soutou 

Membre de l'Institut, Professeur émérite à l'Université de Paris IV- Sorbonne

Georges-Henri Soutou est membre de l'Académie des Sciences morales et politiques et Professeur émérite à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Il est directeur de la Fondation Thiers et conseiller pédagogique et scientifique de l'Ecole de Guerre. Il travaille sur les Relations internationales au XXème siècle.

Il a publié notamment L'Or et le Sang. Les buts de guerre économiques de la Première guerre mondiale, Fayard, 1989, et La Grande Illusion. Quand la France perdait la paix (1914-1920), Tallandier, avril 2015.

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Portrait Lothar Höbelt

Lothar Höbelt 

Born in Vienna in 1956, studied with Heinrich Lutz and Adam Wandruszka, Doctorate sub auspiciis praesidentis 1982, ‚Habilitation' 1991, Visiting Professor University of Chicago 1992, Associate Professor of Modern History at University of Vienna since 1997, Lecturer at the Military Academy in Wiener Neustadt since 2001, Secretary General of the International Commission for the History of Representative and Parliamentary Institutions since 2011. Relevant publications: Kornblume und Kaiseradler (1993), Franz Joseph I (2009), Stehen oder fallen? Österreichische Politik im Ersten Weltkrieg (forthcoming).

Né à Vienne en 1956, il a été l'élève de Heinrich Lutz et d'Adam Wandruszka. Il a obtenu le doctorat en 1982 et l'habilitation en 1991. Il a été Visiting Professor à l'université de Chicago en 1992, Professeur associé à l'université de Vienne en 1997. Il est depuis 2001 professeur à l'Académie militaire de Vienne- Neustadt

Il a publié entre autres Kornblume und Kaiseradler (1993), Franz Joseph I (2009), Stehen oder fallen? Oesterreichische Politik im Ersten Weltkrieg (à paraître ).

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Portrait John Rogister

John Rogister 

John Rogister est un historien britannique ne a Solihull (Warwickshire). Il fit ses etudes a Birmingham et a Oxford, ou il obtint son doctorat en 1972.ll avaiit precedemment obtenu un bourse de l'Etat lui permettant de s'etablir a Paris de 1965 a 1967 pour y travailler dans les archives. Il est l'auteur de Louis XV and the Parlement of Paris, 1737-1755 (Cambridge University Press, 1995), ouvrage qui a completement renouvelle le sujet grace a sa methodologie et son recours a une multitude de sources inedites. Il enseigna a l'Universite de Durham de 1967 a 2000, mais il fut aussi professeur invite ou associe au College de France (a trois reprises), aux Universites de Paris-X Nanterre, de Montpellier-III, de Lyon-2, ainsi qu'a l'Ecole Normale Superieure de Pise et a l'Universite La Sapienza de Rome. Il reste Directeur d'etudes associe a l'Ecole pratique des hautes-etudes en Sorbonne, ou il avait enseigne de 1988 a 1989. En 1981 il a fonde la revue Parlements, Etats & Representation (et en fut le premier redacteur) pour la Commission internationale pour l'Histoire des Assemblees d'etats/ International Commission for the History of Representative and Parliamentary Institutions, dont il fut le President de 1990 a 2000. En 2003 il fut elu Membre correspondant de l'Academie des sciences morales et politiques.Il publie regulierement des articles sur l'histoire de France dans le Times Literary Supplement. En 2003 il fut elu Membre correspondant de l'Academie des sciences morales et politiques

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 Portrait Olivier Forcade

Olivier Forcade

Olivier Forcade est professeur d'histoire contemporaine des relations internationales à l'Université Paris-Sorbonne. Il a récemment publié, en collaboration, Les évacuations dans l'Europe des guerres mondiales, Berlin, Metropol Verlag, 2014 issu du programme franco-allemand ANR-DFG qu'il dirige avec Rainer Hudemann, Fabian Lemmes et Johannes Grossman.

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 Horst Mollerx150Horst Möller

 

Né en 1943 à Breslau, est l’ancien Directeur de l‘Institut für Zeitgeschichte München - Berlin (1992-2011) ainsi que professeur émérite d’histoire moderne à l’Université de Munich. Il soutint sa thèse de doctorat en 1972 à l’Université Libre de Berlin, puis, en 1978, sa thèse d’État en histoire moderne. De 1972 à 1977, il fut maître de conférences à l’Université Libre de Berlin, en 1978 collaborateur du Président de la République fédérale Walter Scheel à Bonn, de 1979 à 1982 directeur-adjoint de l’Institut für Zeitgeschichte à Munich. De 1982 à 1989, il fut professeur titulaire d’histoire moderne à l’Université d’Erlangen et devint en 1989 (jusqu’en 1992) directeur de l’Institut historique allemand de Paris. En 1986, il fut professeur invité au St. Antony’s College à Oxford, en 1988 professeur associé à la Sorbonne (Paris IV), en 2002 - 2003 à l’Institut d’Études politiques de Paris (Chaire Alfred Grosser), en 2007 à la Sorbonne (Chaire Dupront). – Après avoir été décoré plusieurs fois en France et en Allemagne, l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3 lui conféra le titre de Docteur honoris causa en 1998, l’Institut d’Études Politiques de Paris en 2006 et l’Université d’Orléans également en 2006. La même année, il reçut le Prix Gay-Lussac/Humboldt, en 2012 il fut Commandeur dans l’ordre des Palmes académiques. 2013/14 il a dirigé à titre provisoire l’Institut historique allemand à Varsovie/Pologne.

 

Horst Möller a publié de nombreuses études sur l’histoire du XVIIe au XXe siècle. Parmi celles-ci, on peut citer les ouvrages suivants: Weimar. Die unvollendete Demokratie, 1985, 10iéme.éd. 2012 (traduit en polonais, espagnol, russe et français (2005)). – Parlamentarismus in Preußen 1919-1932, 1985 ; (en codir. avec Jacques Morizet) Allemagne - France. Lieux et mémoire d’une histoire commune, 1995 ; Saint-Gobain in Deutschland. Von 1853 bis zur Gegenwart. Geschichte eines europäischen Unternehmens, 2001. (en codir. avec Volker Dahm et Hartmut Mehringer) Die tödliche Utopie. Bilder, Texte, Dokumente, Daten zum Dritten Reich, 6iéme éd. 2011. – (en codir. avec Manfred Kittel) Demokratie in Deutschland und Frankreich 1918 -1933/40. Beiträge zu einem historischen Vergleich, 2001; (en codir. avec Maurice Vaïsse) Willy Brandt und Frankreich, 2005; (en codir. avec Jean Mondot et Nicole Pelletier), Krisen und Krisenbewusstsein in Deutschland und Frankreich in den 1960er Jahren (2012); Franz Josef Strauß. Herrscher und Rebell (2015).

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Portrait Antoine Fleury

Antoine Fleury 

Professeur titulaire à l’Université de Genève où il a enseigné l’histoire des relations internationales et l’histoire de l’intégration européenne de 1974 à 2008. Ses recherches et publications portent sur l'histoire des relations internationales au XXe siècle, notamment sous l’angle des négociations économiques. Il s’est spécialisé sur les relations internationales de la Suisse dans ses principales dimensions en relation avec la publication de la série des documents diplomatiques suisses dont il a assumé la direction jusqu’en 2008, cf. www.dodis.ch

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Portrait Gilles Pécout

Gilles Pécout 

Actuellement recteur de l’académie de Nancy et chancelier des universités de Lorraine, Gilles Pécout est professeur des universités à l’Ecole normale supérieure (rue d’Ulm) et titulaire de la chaire d’histoire de l’Italie et de la Méditerranée au XIXe siècle à l’Ecole pratique des hautes Etudes. Spécialiste du Risorgimento et de l’Italie de l’époque libérale jusqu’à la Première Guerre mondiale, Gilles Pécout est notamment l’auteur de Naissance de l’Italie contemporaine , Le livre Cœur d’Edmondo De Amicis, Penser les frontières d’Europe, Atlas historique de la France contemporaine.

Membre des comités éditoriaux des revues Memoria e ricerca, Società e storia, Le Mouvement Social, Journal of Modern Italian Studies, il est aussi depuis 2014 membre correspondant de l’académie toscane, Società di storia patria de Florence et depuis 2015 membre du Conseil scientifique de l’Enciclopedia Treccani de Rome.

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Portrait William Keylor

William Keylor 

William R. Keylor est professeur d’histoire et de relations internationales au Pardee School of Global Studies à Boston University, où il fut chef de son département d’histoire de 1988 à 2000, et où il dirige l’Institut d’Histoire Internationale (International History Institute). Il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire moderne, dont

        • Academy and Community : The Foundation of the French Historical Profession (Harvard University Press, 1975);
        • Jacques Bainville and the Renaissance of Royalist History in Twentieth-Century France (Louisiana State University Press, 1979);
        • The Twentieth Century World and Beyond : An International History since 1900 (6e edition, Oxford University Press, 2011);
        • The Legacy of the Great War: Peacemaking, 1919 (Houghton Mifflin Publishers, 1997) A World of Nations: The International Order Since 1945 (2e edition, Oxford University Press, 2008).

Il a été nommé Fulbright Advanced Teaching Fellow, Fubright Research Fellow, Woodrow Wilson Fellow, Guggenheim Fellow, et Chevalier de l'Ordre National du Mérite. Il est ancient president de la Society for French Historical Studies.

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 Portrait Jacques Alain de SédouyJacques-Alain de Sédouy

Jacques-Alain de Sédouy est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (1956), licencié en Droit (1957), et ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration (Promotion Albert Camus, 1962). Il a été à la direction d’Europe, au Quai d’Orsay, de 1962 à 1966, puis à Moscou comme Premier Secrétaire. A la Direction des affaires économiques du Ministère des Affaires Etrangères de 1968 à 1971, puis à l’Entreprise Minière et Chimique, il est en 1973 chef de cabinet de Claude Cheysson à la Commission des Communautés Européennes. Premier conseiller à Téhéran, en 1976, il sert ensuite à nouveau à la Direction des affaires économiques. En 1981, il est nommé ambassadeur en Jordanie, en 1986 ambassadeur au Mexique, en 1991 ambassadeur auprès de l’OCDE à Paris. En 1994-1995, il est co-président adjoint de la Conférence sur l’ancienne Yougoslavie et membre du groupe de contact sur la Bosnie. En 1995, il est nommé ambassadeur à Copenhague. Il est nommé en 1998 conseiller d’Etat en service extraordinaire.

Il est l’auteur entre autres de : Chateaubriand, un diplomate insolite ( Perrin 1992), Le comte Molé ou la séduction du pouvoir ( Perrin 1994, Prix du Nouveau Cercle de l’Union.), Madame de Chateaubriand (Perrin 1996 ), Reines du Nord ( Perrin 1999), Le congrès de Vienne, l’Europe contre la France (Perrin 2003), Le concert européen, aux origines de l’Europe (1814-1914) (Fayard 2009). Ces deux derniers ouvrages ont été couronnés par l’Institut.

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