Technologies numériques, recherche biomédicale et santé publique : origines et développements, 20e-21e siècle
INSCRIPTIONS CLOSES
Diffusé en direct sur singer-polignac.tv
COLLOQUE PORTÉ PAR
LE COMITÉ POUR L'HISTOIRE DE L'INSERM
Avant-propos
Les technologies numériques et la recherche biomédicale sont liées depuis les temps pionniers du traitement des données ou encore de la télémédecine. Le « numérique » a provoqué une transformation radicale du rapport à la distance et au temps qui affecte aujourd’hui l’ensemble de la recherche biomédicale et en santé publique.
L’Organisation mondiale de la santé dénomme désormais cet ensemble sous le vocable de « santé numérique ». Celle-ci est définie comme le domaine des connaissances et des pratiques associées au développement et à l’utilisation des technologies numériques pour améliorer la santé : cybersanté, informatique de pointe, mégadonnées en génomique, intelligence artificielle... (OMS, stratégie mondiale pour la santé numérique 2020–2025). Cet ensemble ouvre des questions d’organisation du système de santé, de surveillance sanitaire, de production et de partage de l’information, de télécommunications appliqués aux systèmes sanitaires. Tous les pans de la santé semblent désormais liés au numérique.
L’approche ne néglige pas les origines profondes de nombre de pratiques contemporaines (premiers réseaux internationaux de collecte, diffusion de l’information sanitaire, tournant assurantiel, statistiques, etc.). Elle prend également en compte l’ancienneté de certaines technologies qui ont impacté, avant la numérisation, les pratiques (télégraphie, téléphone, mécanographie…). Le colloque s’inscrit cependant spécifiquement dans une évolution s’amorçant après la Seconde Guerre mondiale. La numérisation entre visiblement dans le champ de la santé avec le lancement de l’IBM 360 qui marque le développement à partir du milieu des années 1960 de l’informatique dans les administrations – dans les milieux hospitaliers, puis avec l’informatisation des cabinets. L’ordinateur est perçu par certains comme l’outil capable d’aider le médecin à établir son diagnostic. Des projets sont ainsi développés à l’IRIA, dirigé par un médecin Michel Laudet, dès ses premières années d’existence. Les difficultés sont cependant importantes et le dialogue entre médecins et informaticiens est « complexe ».
Ces années 1960 correspondent également au début de numérisation des réseaux de télécommunications. Ils permettent de formuler des projets d’élargissement de la téléconsultation à l’échelle locale et régionale par les réseaux téléphoniques (réseau commuté). L’intervention de praticiens se limitait jusqu’alors à des domaines spécifiques comme la marine militaire ou marchande grâce aux ondes hertziennes. Cette montée en puissance des réseaux, bien qu’encore limitée, permet d’envisager d’intégrer l’image au processus. Dès 1969, Kenneth Bird et son équipe du Massachussetts General Hospital, pionnier dans le domaine, propose de développer la téléconsultation reposant sur des échanges interpersonnels en temps réel via un système de télévision interactive et bidirectionnel. Les déclinaisons pourraient être multiples : enseignement, accès aux télésoins pour les populations isolées, voire diffusion de l’éducation à l’hygiène. Selon le médecin, cela allait de pair avec les transformations majeures engendrées par l’irruption du téléviseur dans les foyers américains, prêts à accueillir ce nouveau type de médecine.
Les nouveaux réseaux des années 1980-1990 changent encore la donne. En France, le Minitel permet d’accéder à des informations et de transmettre des mesures. Il permet par exemple de suivre à distance des patients cardiaques. Les réseaux professionnels comme Transpac, puis les premiers développements d’internet en France facilitent les échanges de données entre acteurs du système de santé. La mise en place de la fibre optique sur les grandes artères accroît de manière gigantesque la capacité des réseaux.
L’informatique évolue aussi considérablement à mesure que la puissance de calcul et les mémoires disponibles augmentent pour des prix qui décroissent. Les Big Data et le retour, après une longue éclipse, du concept d’intelligence artificielle font renaître l’idée de voir la médecine « assistée » par l’ordinateur. Diagnostic, geste thérapeutique et chirurgical, robots, interventions à distance… au croisement de la robotique, de l’informatique et des réseaux, le numérique devient indissociable de l’évolution de la médecine.
Un autre volet s’ouvre à partir du milieu des années 1990 avec le développement du world wide web. L’ordinateur personnel entre dans les foyers. Il devient un outil de diffusion de l’information ouvert à l’ensemble des acteurs du monde de la santé et notamment aux patients qui ne sont plus seulement consommateurs de l’information médicale, mais aussi discutants, voire producteurs, ce qui ne va pas sans nourrir une forte inquiétude chez les professionnels de santé… Une santé 2.0 émerge avec le développement des réseaux sociaux ; les données relatives aux usagers deviennent une ressource essentielle pour les géants du web. La crise liée à la Covid a rendu particulièrement visible non seulement l’importance des solutions numériques avec le développement par exemple des consultations à distance, permettant d’assurer le lien avec le médecin généraliste en temps de confinement, mais aussi l’impossible canalisation de l’information sanitaire par les autorités ainsi que le développement des « fake med ». La surveillance d’Ebola a également montré la pertinence de développement de réseaux low-tech.
Invisibles, les dispositifs numériques se miniaturisent ou bien se déploient au sein de discrets dispositifs industriels. Les analyses médicales sont ainsi réalisées de manière robotisée et les résultats transmis directement par un e-mail. L’imagerie médicale, dont l’histoire a été étudiée lors de l’un de nos derniers colloques, est au cœur de cette numérisation des processus tant pour la production d’images de plus en plus précises que pour leur analyse assistée par l’intelligence artificielle.
Ce texte ne fait qu’effleurer la richesse du sujet. L’histoire de la relation des technologies numériques à la recherche biomédicale et à la santé publique est intrinsèquement liée aux évolutions d’une société transformée par les supports de télécommunications et les médias. Il est nécessaire de diversifier les approches en privilégiant la question de la relation entre Recherche, Soignants et Patients. Autrement dit : un nouveau regard sur le « colloque singulier » entre le médecin et son patient qui a vu la place des professionnels de santé tout comme la figure du patient bouleversées par ce qu’il est convenu d’appeler les « révolutions numériques ».
Dans cette perspective, le colloque aura pour priorité la rencontre interdisciplinaire par les échanges entre historiens, spécialistes en sciences humaines, grands témoins et acteurs des technologies numériques en recherche biomédicale et en santé. À travers les thématiques ciblées, Ie programme développera les liens entre les dynamiques historiennes et les questions du temps présent : les enjeux économiques et sociaux (recherche et développement, politique industrielle, inégalité territoriale et sociale), professionnels (quelles relations entre les corps professionnels, médecins, ingénieurs, informaticiens), éthiques (secret et accès aux données), culturels et scientifiques (place des hautes technologies dans le quotidien, banalisation et résistance).
Programme
Mardi 24 septembre 2024
9h15 Accueil et inscription des participants
9h30 Ouverture du colloque par Pierre Corvol, président de la Fondation Singer-Polignac et Didier Samuel, président directeur-général de l'Inserm
10h Introduction par
- Pascal Griset, Sorbonne Université, Président du Comité pour l’histoire de l’Inserm : « Introduction générale. D’un colloque à l’autre, à travers la présentation de l’ouvrage La santé publique sous Georges Pompidou, C. Manigand, P. Griset, éd, Institut Georges Pompidou, Comité pour l’histoire de l’Inserm et Les Cahiers du Comité, 2024 »
- Pierre Musso, Université Rennes II, Télécom Paris Tech : « Perceptions du numérique dans la société »
11h25 - Pause café
11h45 - Session 1 : Surveillance de la maladie et soins à distance
Présidence : Thomas Lombès, Inserm, Directeur général délégué à la Stratégie
- Alain-Jacques Valleron, Sorbonne Université, Académie des Sciences : « Le réseau sentinelles, 1984 : histoire de sa naissance »
- Alexandre Mathieu-Fritz, Université Gustave Eiffel : « Le lent développement de la télémédecine française. Retour sur quarante ans d’histoire »
- Cristina Lindenmeyer, UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord : « Rôle de l’intelligence artificielle et évolution du monitoring, à partir d’une recherche interdisciplinaire réalisée en 2021 sur l’Apnée du sommeil »
13h - pause méridienne
14h - Session 2 : L’informatique médicale (1) : temps pionniers et premiers développements
Présidence : Antoine Tesnière, Directeur-général PariSanté Campus
- Patrice Degoulet, Université Paris Cité : « François Grémy et la naissance de l’informatique médicale, des années 1960 aux années 1980 »
- Benjamin Thierry, Sorbonne Université, « ‘L’informatique au secours de la médecine’ à l’Iria, de la fin des années 1960 aux années 1970 »
- Marius Fieschi, Aix-Marseille Université : « Témoignage sur l’avènement de l’informatique médicale : la naissance de l’intelligence artificielle en médecine »
- Jacques Demongeot, Université Grenoble-Alpes : « Fondation et développement à Grenoble du premier Système d’Information Hospitalier Intégré français, les années 1980 »
15h30 - Pause café
16h - Session 3 : Robotique et interface homme/machine
Présidence : Francesca Musiani, Chargée de recherche HDR au CNRS, Directrice adjointe du Centre Internet et Société
- Pascal Griset, Sorbonne Université, président du Comité pour l’histoire de l’Inserm : « Spartacus : les premiers pas de la robotique médicale dans la seconde moitié des années 1970 »
- Jocelyne Troccaz, CNRS, Académie nationale de chirurgie, Académie des Sciences : « Carrière et recherche en robotique médicale, des années 1990 à nos jours »
- Guillaume Charvet, CEA, Clinatec : « Interface Cerveau-Machine pour la compensation du handicap moteur : de la conception aux preuves de concept cliniques, des années 2000 à nos jours »
17h30 fin de la première journée
Mercredi 25 septembre 2024
9h15 Accueil et inscription des participants
9h30 - Session 4 : l’informatique médicale (2)
Présidence : Marcel Goldberg, Inserm
- Joël Ménard, Université Paris Cité : « Le dossier médical informatisé, rétrospective des années 1970 aux années 2010 »
- Ségolène Aymé, Inserm, ICM : « Témoignage sur cinquante ans d’usage de l’informatique au service de la recherche pour améliorer les connaissances et les pratiques médicales dans le domaine des maladies rares »
- Marie Zins, Université de Paris Cité, Inserm UMS 11 : « De Gazel à Constances : la révolution numérique et les cohortes en population depuis la fin des années 1980 »
- Brigitte Séroussi, LIMICS, UMR S1142, Sorbonne Université : « Des approches à base de connaissances aux approches à base de données, panorama des intelligences artificielles pour l’aide à la décision en médecine des années 1990 à nos jours »
10h45 - pause café
11h - Session 5 : Transformations des laboratoires
Présidence : Catherine Jessus, CNRS, membre du Comité pour l’histoire du CNRS
- Joseph November, University of South Carolina, USA, “’Problem-solving might be a throwaway:’ Dendral and the Human’s New Role in Biomedical Discovery in the 1960s and 1970s”
- Philippe Dessen, DR CNRS Honoraire, Institut Gustave Roussy, Villejuif : « Les débuts de la bio-informatique génomique dans les années 1980-2000 »
- Jacques Beckmann, Université de Lausanne : « Témoignage : du code génétique à la médecine personnalisée »
- Dominique Collard, CNRS, Université de Tokyo : « De l’initiative d’un laboratoire à Tokyo à l’émergence des BioMEMS et organes sur puce pour la recherche contre le cancer en France, des années 1990 aux années 2000 »
- Xavier Gidrol, CEA, BIOMICS, UA 13 (INSERM/CEA/UGA) IRIG : « Les organoïdes sur puce : une brève histoire du futur des biopuces »
13h pause méridienne
14h - Session 6 : Modélisation et jumeaux numériques
Présidence : Michel Dojat, Inria
- Nicholas Ayache, Inria, 3IA Côte d’Azur : « Des images médicales au jumeau numérique : un témoignage à travers mon parcours Inria de 1981 à 2024 »
- Dominique Chapelle, Inria : « Du couplage modèles-données au jumeau numérique du coeur: 20 ans de modélisation pour la médecine à l’Inria»
- Richard Frackowiak, Professeur émérite, University College London, École Polytechnique Fédérale de Lausanne : « The Human Brain Project, 2013-2023 : une rétrospective»
- Pauline Elie, EHESS (UMR 8131), Hôpital Lariboisière : « Éthique des jumeaux numériques : de la simulation d’artéfacts à celle de personnes humaines »
15h30 - pause café
15h45 - Session 7 : Table ronde
Technologies numériques pour la recherche biomédicale et en santé publique, maintenant et demain
Présidence : Cécile Méadel, Paris-Panthéon-Assas, Carism, membre du Comité pour l’histoire de l’Inserm
- Marie-Christine Jaulent, Inserm
- Sébastien Massart, Dassault Systèmes
- Bernard Nordlinger, Académie nationale de médecine
- Valérie Peugeot, Sciences Po, ancienne commissaire à la CNIL en charge du secteur santé
17h Fin du colloque
Biographies
Pascal Griset
Pascal Griset est professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne Université et président du Comité pour l’histoire de l’Inserm. Ses recherches portent sur l'innovation, les politiques de recherche et les organismes de recherche en France et en Europe. Ancien Fulbright Visiting Fellow et auditeur de l'Institut des Stratégies Industrielles, il est vice-président de l'Association pour l'histoire des télécommunications et de l'informatique (AHTI), et membre du Comité pour l’histoire des administrations de santé (CHAS) du Comité pour l'histoire économique et financière de la France (IGDPE), du Conseil scientifique de la recherche historique de la défense, et du Conseil scientifique du Comité pour l'histoire de La Poste.
D'abord président de la section 42 (Recherches interdisciplinaires sur la communication) du Comité national du CNRS, il a ensuite été directeur de l'Institut des sciences de la communication (ISCC-CNRS) (2013-2018).
Il a récemment été coordinateur et PI du projet européen Horizon 2020 InsSciDE (Inventer une diplomatie scientifique partagée pour l'Europe) (2018-2022), et a présidé l'Alliance pour la diplomatie scientifique de l'Union européenne. Il est actuellement co-titulaire de la chaire de Recherche en diplomatie scientifique avec Patrick Fafard (Université d’Ottawa).
Pierre Musso
Pierre Musso, philosophe, est professeur émérite de sciences de l’information et de la communication à l’Université de Rennes II et à l’École Télécom Paris Tech. Il a été titulaire de la chaire ‘Modélisations des imaginaires, innovation et création’ qu’il avait créée entre ces deux institutions académiques et des partenaires industriels mondiaux, Dassault Systèmes, PSA Peugeot-Citroën, Orange, Alcatel-Lucent et Ubisoft. Il a été fellow associé de l’Institut d’Études Avancées de Nantes de 2014 à 2018. Avant d’entrer à l’Université, il a participé ou dirigé des services d’études, de recherches et de prospective dans le secteur de la communication. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la communication et les médias, les territoires, le saint-simonisme, l’industrie et les réseaux.
Thomas Lombès
Docteur en chimie et biologie, ingénieur en chef du corps des Mines, Thomas Lombès est Directeur Général Délégué à la Stratégie de l'Inserm depuis juillet 2021. Formé par la recherche à l'Ecole Normale Supérieure et l'Université Paris Descartes, il rejoint d'abord le ministère en charge de la recherche où il prend en 2014 la direction du département en charge de l'innovation. Il est ensuite nommé en septembre 2017 conseiller technique en charge de la recherche et de l'innovation au cabinet du Premier ministre, qu'il quitte en février 2020 pour rejoindre l'Inserm en tant que Directeur de la stratégie et de la prospective.
Alain-Jacques Valleron
Alain-Jacques Valleron est Professeur émérite à Sorbonne Université. Il fut chercheur à l’Inserm de 1966 à 1981, Professeur de Biomathématiques à l’Université Denis Diderot de 1981 à 1991, et Professeur des Universités à Sorbonne Université – Praticien Hospitalier à l’Hôpital Saint Antoine ensuite. Il a de forts liens avec l’Inserm (en particulier il dirigea les Unités U263 et U444, ainsi que le Service Commun 4). Ses premiers sujets de recherche concernaient la modélisation du cycle et de la cinétique cellulaires. Puis, à partir du moment où il créa sa première unité de recherches, il se spécialisa sur la modélisation de l’épidémiologie des maladies transmissibles, avec de nombreux résultats en particulier sur la grippe, le SIDA, l’hépatite C, et le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt Jacob. Il est membre de l’Académie des sciences.
Alexandre Mathieu-Fritz
Alexandre Mathieu-Fritz est professeur de sociologie à l’Université Gustave Eiffel et chercheur au Laboratoire Techniques Territoires et Sociétés (LATTS – UMR CNRS 8134), qu’il a codirigé de 2019 à 2022. Après avoir étudié, en sociologue du travail, les professions juridiques et judiciaires françaises (huissiers de justice, juges de proximité) et certains métiers du travail social (éducateurs techniques spécialisés), il se tourne, au cours des années 2000, vers l’analyse des transformations du monde médical en lien avec le numérique. Ses travaux s’inspirent des sociologies de l’activité, des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’innovation. Ils visent à étudier l’introduction des outils numériques dans l’univers du soin (DMP/Mon Espace santé, nouveaux lecteurs de glycémie pour personnes diabétiques, dispositifs d’autosurveillance de patients atteints de mucoviscidose, systèmes à base d’intelligence artificielle (IA) pour l’aide à la détection des cancers cutanés) et à rendre compte de l’émergence des mondes de la télésanté et de la télémédecine (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance médicale). Il a publié, notamment, l’ouvrage intitulé Le praticien, le patient et les artefacts. Genèse des mondes de la télémédecine, Presses des mines, 202.
Cristina Lindenmeyer
Cristina Lindenmeyer est psychanalyste (Association psychanalytique de France). Elle est professeure de psychopathologie, UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord. Elle est aussi responsable du gt. « Santé (somatique et psychique), numérique et IA » au GDR du Centre internet, IA et société (CNRS). Elle a publié avec M.- P. d’Ortho (dir.), la santé connectée, Ed. CNRS,2020.
Antoine Tesnière
Antoine Tesnière est professeur de médecine, enseignant chercheur et entrepreneur français, spécialiste de la gestion des situations de crise et des politiques publiques d’innovation en santé.
Professeur de médecine spécialisé en anesthésie réanimation, à l’Hôpital européen Georges Pompidou, Antoine Tesnière est très investi dans les enjeux de recherche et de formation, sujets sur lesquels il possède une expertise reconnue sur le plan international. Il a été successivement Président du conseil de pédagogie de la faculté de médecine de Paris Descartes et vice-Président de l’université de Paris.
Animé de longue date par un intérêt marqué pour l’innovation, l’entrepreneuriat et le numérique, il a cofondé et dirigé iLumens, premier département innovant de simulation en santé développé en France, au sein de l’université de Paris.
À partir de 2016, en parallèle de ses activités hospitalo universitaires, il s’est engagé dans les politiques publiques. D’abord conseiller santé et scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il a ensuite rejoint dès mars 2020 le cabinet du ministre de la Santé et a également été nommé directeur adjoint du centre interministériel de crise auprès du Premier ministre afin de coordonner la lutte contre le Covid-19. En avril 2021, il a été nommé directeur de PariSanté Campus sur proposition conjointe des ministres de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et des Solidarités et de la Santé.
Patrice Degoulet
Patrice Degoulet est Professeur Emérite de Santé Publique et Informatique Médicale à l’Université Paris Cité. Ancien interne des hôpitaux de Paris (promotion 1971), il est titulaire d’une maîtrise de biologie humaine en informatique médicale (1973), en biostatistique (1974), puis d’un doctorat d’état en biologie humaine, sur l’informatisation des dossiers médicaux (1984). Après avoir développé et exploité des dossiers patients électroniques et des registres dans différentes spécialités, il s’est consacré de 1997 à 2013, comme directeur des systèmes d’information, à la conception et à la mise en place du système d’information de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). Ce système a obtenu le premier European eAward for eHealth en 2003 et l’HEGP a été le premier hôpital universitaire certifié HIMSS niveau 6 en France en 2013. Patrice Degoulet a reçu en 2015 l’IMIA Award of Excellence pour l’ensemble de ses travaux. Ses principaux domaines d’intérêt concernent l’utilisation des dossiers électroniques pour la personnalisation des soins et la recherche clinique et épidémiologique, les travaux ayant été effectués au sein de l’AP-HP, de l’université de Paris et de l’INSERM (U88, U194, puis CRC)
J’ai eu l’occasion rencontrer François Grémy en 1971 à l’occasion de ma nomination comme interne des hôpitaux de Paris. Dès ma première entrevue, je suis impressionné par la globalité de sa vision des sciences de l’information et ai intégré dans son départerment comme étudiant, puis comme assistant hospitalo-universitaire (1977-80) et maître de conférences praticien hospitalier (1981-87).
Benjamin Thierry
Benjamin Thierry est maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université et chercheur au sein de l’UMR Sirice. Il est spécialiste en histoire du numérique et s’intéresse particulièrement aux processus de socialisation de l’informatique depuis sa thèse de doctorat réalisée sous la direction du Pr Pascal Griset sur l’histoire des interfaces homme-machine en France, son étude pionnière sur la télématique française avec Valérie Schafer et ses travaux en cours sur la numérisation du travail depuis les années 1960. Il a en outre été vice-président en charge du numérique de Sorbonne Université de 2016 à 2022.
Marius Fieschi
Marius Fieschi est professeur honoraire de biostatistique et d'informatique médicale à la faculté de médecine de Marseille (Aix-Marseille Université). Docteur en physique (1972), docteur en médecine (1981), docteur en biologie humaine (1983). De 1987 à 2011, il est successivement chef des services de l’information médicale des hôpitaux de la Conception puis de la Timone (Marseille) puis chef du département de santé publique des hôpitaux universitaires de Marseille. Il crée en 1989 le Laboratoire d'Enseignement et de Recherche sur le Traitement de l'Information Médicale (LERTIM) et est vice-président de l'Université de la Méditerranée de 2008 à 2011. Ses travaux de recherche sont centrés sur l’aide à la décision médicale, les systèmes experts médicaux (système SPHINX), les systèmes d'information de santé, les applications médicales de l'IA et la représentation des concepts médicaux, notamment la gestion des connaissances et les référentiels de données sur les patients.Il a participé aux activités de plusieurs sociétés savantes internationales, notamment l’AMIA (FACMI 2016), et à de nombreux comités éditoriaux scientifiques français et internationaux.
Jacques Demongeot
Jacques Demongeot, Docteur en Médecine et ès Sciences Mathématiques, est professeur émérite à la Faculté de médecine de l'Université Grenoble Alpes (UGA) et membre honoraire de l'Institut Universitaire de France (chaire de biomathématiques). Il appartient au laboratoire AGEIS, dédié à la gérontechnologie, à l'e-santé et à l'IA en médecine. Il a fondé le laboratoire CNRS-UGA TIMC, spécialisé en bio-modélisation, informatique médicale et robotique chirurgicale, qu'il a dirigé de 1987 à 2011. Il a aussi créé le pôle de santé publique du CHU de Grenoble et l'école doctorale EDISCE, consacrée à l'ingénierie médicale en santé et en environnement. Il a publié environ 600 articles, principalement axés sur les biomathématiques, la bio-informatique et le génie biomédical.
Francesca Musiani
Francesca Musiani est chargée de recherche au CNRS, docteure en socio-économie de l’innovation (MINES ParisTech, 2012) et habilitée à diriger des recherches en sociologie (Sciences Po Paris, 2022). Elle est directrice adjointe du Centre Internet et Société du CNRS (UPR 2000) et du réseau de recherche Internet, IA et Société (GDR 2091), qu’elle a cofondé avec Mélanie Dulong de Rosnay en 2019 et 2020. Elle est également chercheuse associée au Centre de sociologie de l’innovation (i3/MINES ParisTech) etGlobal Fellow auprès de l’Internet Governance Lab de l’American University à Washington, DC.
Jocelyne Troccaz
Jocelyne Troccaz est Directrice de Recherche Émérite du CNRS et affiliée au laboratoire TIMC, situé sur le site santé de l’université de Grenoble Alpes. Elle est une spécialité de la robotique médicale, elle a élargi son domaine d’activité au traitement d’images médicales et à leurs applications cliniques. Elle a eu de nombreuses collaborations avec des équipes cliniques de différentes spécialités et grâce à des collaborations industrielles, certains de ses travaux sont utilisés en routine clinique dans le monde entier. Elle a bénéficié de 2010 à 2013 d’un Contrat Hospitalier de Recherche Translationnelle au CHU de Grenoble dans le cadre d’un programme mis en place par l’INSERM. Elle a reçu de nombreux prix ou distinctions et est membre de l’Académie Nationale de Chirurgie (depuis 2014) et de l’Académie des Sciences (depuis 2023).
Guillaume Charvet
Guillaume Charvet est actuellement responsable du Service de recherche biomédicale en neurotechnologie au sein du CEA Clinatec à Grenoble dont la mission est de spécifier, développer et évaluer des dispositifs médicaux innovants en réponse à des besoins médicaux. Ses activités de recherches technologiques sont orientées dans le domaine de la neuro-ingénierie pour les neuroprothèses et les dispositifs de neuromodulation. Il a développé en particulier des dispositifs de mesure et stimulation de réseaux de neurones (2003-2007) et un dispositif implantable actif de mesure de l’activité cérébrale WIMAGINE (2008-2015). Il dirige depuis 2016 le programme Interface Cerveau-Machine (BCI) à Clinatec. Son équipe développe un système d'interface cerveau-ordinateur (BCI) pour une application clinique chronique de compensation des mouvements des patients souffrant de handicap moteur, avec la réalisation de preuves de concept cliniques majeures en 2019 (Benabid et al. Lancet Neurol) et en 2023 (Lorach et al., Nature). Il a obtenu avec son équipe plusieurs prix scientifiques : le prix international BCI Award 2020 (2ème place), le prix scientifique Leenaards 2021 pour la recherche biomédicale translationnelle, le prix BCI Award 2022 (1ère place), le prix CES innovation award 2024 et plusieurs financements institutionnels (projet ANR-SNF, projets Horizon Europe EIC, projet MSCA).
Marcel Goldberg
Marcel Goldberg est docteur en médecine, en biologie humaine et en mathématique appliquée. En 1982, il prit, à la suite de François Grémy, la direction de l’unité de recherche 88 de l’Inserm, devenue « Santé publique et épidémiologie sociale et économique ». Désormais, Marcel Goldberg travaille au sein de l’UMS 011 « Cohortes épidémiologiques en population », avec la conception et la gestion de grandes cohortes en population ouvertes à la communauté scientifique, la cohorte Gazel lancée en 1989 et Constances en 2012. Il se consacre aussi aux systèmes d’information en santé publique et aux données de santé. Il coordonne actuellement le réseau ReDSiam (Réseau pour l'utilisation des données du système national des Données de Santé).
Joël Ménard
Né le 4 septembre 1940 à Nantes, Joël Ménard a fait ses études de médecine dans cette ville, puis, à Marseille, avant de devenir interne des hôpitaux de Paris et s’impliquer, sur les conseils du Professeur Paul Milliez, dans les soins des malades hypertendus et la recherche sur l’Hypertension Artérielle. À partir de 1966, il a contribué pendant plus de cinquante ans à la recherche expérimentale et clinique sur le système rénine-angiotensine -aldostérone, avec le Professeur Pierre Corvol et de nombreux jeunes chercheurs français et étrangers venus avec eux, à ‘INSERM U36 ou à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris . Il a travaillé à Montréal (1966-1967), au National Institute of Health(1970), à Bâle chez Ciba-Geigy où il a dirigé pendant 3 ans la recherche clinique internationale (1986), à Berlin dans le cadre du Prix Von Humbolt (1993). Il a été le responsable médical de la Délégation à la Recherche Clinique de l’Ile-de France (2001-2006), puis de la rédaction du Plan Alzheimer demandé par le Président de la République Nicolas Sarkozy en 2007, devenant Président du Conseil Scientifique de la Fondation Alzheimer dirigée par le Professeur Philippe Amouyel. Ses contributions scientifiques concernent les méthodes de dosage du système rénine angiotensine, et la participation aux découvertes expérimentales et cliniques de ses inhibiteurs et de leurs associations : benazepril et ses associations à doses fixes, éplérénone, et osilodrostat.
Dans chacune de ces fonctions, un recueil standardisé et persistant de quelques informations utiles aux décisions de clinique ou de santé publique était indispensable et a été réalisé avec le Pofesseur Degoulet, pour introduire les progrès des logiciels et globalement de l’informatique auprès des dialogues patients et médecins et en faire un outil d’évaluation et d’amélioration des pratiques.
Joël Ménard a livré dans des ouvrages son parcours et son analyse dans Médecin de passage : du roman à la réalité (t.1) ; Médecin de passage :de la recherche aux soins (t. 2). Le troisième tome est en fin d’écriture : De, l’hypertension artérielle à la maladie d’Alzheimer.
Ségolène Aymé
Ségolène Aymé, médecin généticienne et épidémiologiste de formation, est directrice de recherche émérite à l’INSERM à l’Institut du Cerveau, à Paris Elle a utilisé tous les outils informatiques disponibles depuis les années 1970 pour développer des solutions diagnostiques pour les maladies rares et constituer des bases de connaissances pour développer des recherches en santé publique, portant sur l’adoption et l’impact des innovations en génétique. Elle est la créatrice d’ORPHANET (www.orphanet.fr), site de référence mondial dédié aux maladies rares et aux médicaments orphelins. Elle préside actuellement le comité scientifique consultatif de l’entrepôt national des données de santé.
Marie Zins
Marie Zins est Professeur des Universités Praticien Hospitalier APHP - Université de Paris Cité, UFR Paris Descartes. Elle est spécialiste en santé publique, directrice de l’Unité de service Inserm mixte avec Université Paris Saclay, Université Paris Cité, Université Versailles Saint-Quentin « Cohortes épidémiologiques en population » et directrice de l’Infrastructure nationale Constances. Son domaine principal d’intérêt est la conception et la gestion scientifique et technique de cohortes épidémiologiques en population. Elle dirige deux cohortes très largement utilisées par la communauté scientifique française et internationale : Gazel (20 000 volontaires suivis depuis plus de 30 ans) et Constances 220 000 participants âgés de 18 à 70 ans lors de leur entrée dans la cohorte utilisée par plus de 180 équipes nationales et internationales et les Instances nationales en charge des politiques de santé publique. Ses domaines de recherche concernent divers aspects, notamment les déterminants sociaux et professionnels de la santé et les addictions.
Brigitte Séroussi
Brigitte Séroussi est ingénieure de l’École Centrale Paris, professeure d’informatique biomédicale à Sorbonne Université, titulaire d’une Habilitation à Diriger les Recherches, praticien hospitalier en santé publique à l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, et Directrice de Projets à la Délégation au numérique en santé (DNS) du Ministère de la santé. Ses recherches conduites au sein du Laboratoire d’informatique médicale et d’ingénierie des connaissances pour la e-Santé (LIMICS UMR_S 1142) portent sur l’élaboration, la mise en œuvre, et l’évaluation de systèmes d’aide à la décision avec des approches logico-symboliques (à base de connaissances), des approches issues du web sémantique (raisonnement ontologique) et des approches d’intelligence artificielle connexionniste (machine learning, deep learning). Elle est Présidente de l’Association internationale d’informatique médicale (IMIA). Au Ministère de la santé, elle est responsable de la cellule Éthique du numérique en santé.
Catherine Jessus
Directrice de recherche au CNRS, Catherine Jessus est une ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris, agrégée de sciences naturelles et titulaire d’un doctorat en biologie. Après sa thèse, elle poursuit ses travaux de recherche sur la division cellulaire et la formation des gamètes en Belgique et aux États-Unis. De retour en France, elle fonde une équipe de recherche puis devient directrice du Laboratoire de biologie du développement (LBD, CNRS/Sorbonne Université) en 2004. Entre 2012 et 2014, elle pilote la réorganisation de la recherche en biologie de la faculté des sciences de Sorbonne Université en créant l'Institut de biologie Paris-Seine. Catherine Jessus dirige ensuite l’ensemble des sciences biologiques du CNRS (CNRS Biologie, ex-INSB) de 2013 à 2019. Depuis, elle poursuit des recherches sur la division cellulaire, mène des travaux d’histoire des sciences et est chargée de mission auprès du Comité de l’Histoire du CNRS.
Joseph November
Joseph November is Associate Professor of History at the University of South Carolina (USA). Previously, he served as DeWitt Stetten Fellow at the National Institutes of Health (USA). Professor November examines how developments in information technology and the life sciences have shaped one another. His first book, Biomedical Computing: Digitizing Life in the United States (Johns Hopkins University Press, 2012), explores the intellectual and institutional dimensions of the computerization of biology and medicine. The book surveys not only the changes computers brought to the study of life, but also the changes the life sciences brought to the development of computing. It was awarded the 2013 Computer History Museum Prize.November is preparing Computing for Life, a book-length biography of medical computing pioneer Robert S. Ledley. It is under contract with Springer and will be part of that press’s History of Computing series.
Philippe Dessen
Philippe Dessen : De formation biophysicien, j’ai développé des études physico-chimiques des relations structure-fonction d’enzymes (Orsay et Gif sur Yvette) et ensuite sur des aminoacyl-tARN synthétases au laboratoire de Biochimie de l'Ecole Polytechnique. À partir de 1984, j'ai été au niveau national, conseiller scientifique du programme bio-informatique BISANCE, permettant d'accéder aux bases de données de séquences de biomolécules. Dans ce champ thématique, j'ai développé des collaborations scientifiques avec divers groupes français et contribué à des logiciels dans le contexte des bases de données et de l'analyse des séquences. Depuis 1988, j'ai contribué aux activités du réseau européen EMBNet, comme représentant du noeud français. J'ai alors en 1992, sur proposition de P. Lazar et C. Paoletti, développé le service mixte de Bio-informatique CNRS-INSERM à Villejuif, qui a été à la fois le noeud français de EMBNet et un des noeuds européens de la Genome Data Base. Cette activité s'est intégrée pendant 5 ans dans le cadre du GIS INFOBIOGEN. Depuis 2002, la création d'un groupe de bio-informatique à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, a contribué au développement de la plate-forme de génomique fonctionnelle. Mes activités ont été orientées vers la bio-informatique appliquée à la génomique humaine, la transcriptomique, la cytogénomique, les polymorphismes, la fouille de données et le développement de bases de données en oncologie (ainsi que de nombreuses collaborations en analyse de séquences nucléiques avec le développement des technologies de séquençage et la médecine personnalisée
Docteur es Sciences physiques (Orsay, 1974), Directeur de recherche au CNRS (1982), Directeur du Service mixte de Bio-informatique UMS 825-SC13 CNRS-INSERM à Villejuif (1993-1999), codirecteur du GIS INFOBIOGEN (1995-2000), responsable du Groupe de Bio-informatique à l’Institut Gustave Roussy (2002-2011). Auteur de plus de 200 publications.
Jacques S Beckmann
Jacques S Beckmann, Professeur émérite de l’Université de Lausanne, a contribué au développement de la génétique humaine de 1990 à 1995, au CEPHB (Fondation Jean Dausset -Centre d’Études du Polymorphisme Humain), au Généthon de 1991 à 2000, puis au CNG (Centre National de Génotypage qu’il a cocréé avec le Prof. M. Lathrop) de sa création fin 1998 à fin 2000. Après un passage de deux ans à l’Institut Weizmann (Rehovot, Israël), il a dirigé, de 2003 à 2012, le département de Génétique Médicale de l’Université de Lausanne (UNIL) et du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV). De 2013 à 2016, il a créé et dirigé l’unité de bioinformatique clinique du SIB (Swiss Institute of Bioinformatics). Il a publié plus de 400 articles scientifiques et a siégé dans divers comités scientifiques de l’INSERM, ANR et autres institutions internationales.
Dominique Collard
Dominique Collard est directeur de recherche au CNRS affecté au LIMMS (Laboratory for Integrated Micro mechatronics Systems (LIMMS/CNRS-IIS), IRL 2820 entre le CNRS et l’Université de Tokyo. Il a été directeur du LIMMS durant 10 ans à Tokyo. Après 15 années passées au Japon, Dominique Collard rejoint le site lillois du LIMMS en avril 2016, pour diriger le Projet SMMiL-E (CNRS, Université de Tokyo, Université de Lille et Centre Oscar Lambret) qui développe les dispositifs bioMEMS issus de la recherche au sein du LIMMS pour les utiliser dans le cadre de la recherche clinique contre le cancer au coeur du campus Hospito-Universitaire de Lille. Dominique Collard est co-responsable du Contrat de Plan Etat-Région pour la création d’une nouvelle recherche interdisciplinaire contre le cancer ONCOLille regroupant les principales tutelles du site dont l’INSERM, le CNRS, le CHU de Lille, L’Université de Lille et le Centre Oscar Lambret. Ses intérêts scientifiques concernent les micro et nano systèmes visant les applications en biologie et en oncologie. Il a reçu la médaille de bronze CNRS en 1992, il a été fait Chevalier de l'ordre des Palmes Académiques en 2004. D’abord élevé au rang de Professeur de l’Université de Tokyo en 2000, il est depuis 2019 Professeur Emérite de cette même université.
Xavier Gidrol
Xavier Gidrol est actuellement directeur de recherche au CEA, chef du laboratoire BIOMICS, au sein de l’UA 13 (INSERM/CEA/UGA) CEA, IRIG, Grenoble, France. Il a obtenu son doctorat en Biologie Cellulaire et Moléculaire de l’université d’Aix-Marseille II, faculté des sciences de Luminy. Recruté comme chargé de recherche à l’INRA, il a ensuite effectué deux séjours post-doctoraux à l’université d’Harvard aux États-Unis, puis à l’ Institute of Molecular and Cell Biology à Singapour. C’est un spécialiste de la régulation de l’expression des gènes.
Il a ensuite travaillé comme directeur de R&D dans une start-up américaine, Xenometrix Inc., spin-off de l’université d’Harvard, où il s’est intéressé aux approches globales et à la génomique. En 2000, il rejoint le Service de Génomique Fonctionnelle du CEA nouvellement créé au Genopole d’Evry et le dirige jusqu’en 2008. Ce laboratoire est spécialisé sur les approches de génomique fonctionnelle, notamment l’étude du transcriptome, pour caractériser les réseaux génétiques impliqués dans la régulation de l’équilibre prolifération/différenciation en cancérogénèse. En 2009, Xavier Gidrol est nommé chef du laboratoire Biomics, puis de l’unité 1038 INSERM/CEA/UGA « Biologie à Grande Echelle » au CEA de Grenoble, qu’il dirige jusqu’en 2020. Aujourd’hui Xavier Gidrol dirige le laboratoire Biomics qui développe des organoïdes, des organoïdes-sur-puce et des cribles de génomique fonctionnelle à large échelle en oncologie. Il est l’auteur de plus de 140 publications et 6 brevets.
Michel Dojat
Docteur en informatique de l'Université de Technologie de Compiègne et ingénieur en physique de l'INSA de Lyon, Michel Dojat est directeur de recherche Inserm au Grenoble Institut Neurosciences et adjoint au directeur scientifique de Inria pour la santé et la biologie numériques. Son champ d’expertise est la neuro-imagerie, la neuro-informatique et l’intelligence artificielle appliquée à la médecine. Il est cofondateur et conseiller de la start-up Pixyl spécialisée dans l'extraction de biomarqueurs d'iimagerie pour les études cliniques . Il est le responsable scientifique du hub national de gestion des données et d’outils d’imagerie in vivo de France Life Imaging.
Nicholas Ayache
Nicholas Ayache est directeur de recherche à Inria, où il dirige l'équipe de recherche EPIONE, dédiée au patient numérique et à la médecine numérique. Il est également directeur scientifique de l'Institut interdisciplinaire d'Intelligence Artificielle « 3IA Côte d'Azur », dont il est titulaire d'une chaire de recherche. Ses recherches actuelles portent sur l'introduction d'algorithmes d'IA pour guider la prévention, le diagnostic, le pronostic et la thérapie des patients à partir de leurs images médicales et de toutes les données disponibles.
N. Ayache est membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de chirurgie. Il a été chercheur invité au MIT et à Harvard, professeur invité au Collège de France, où il a introduit un nouveau cours sur le « patient numérique personnalisé » et directeur scientifique de l’IHU de Strasbourg. N. Ayache a publié plus de 400 articles scientifiques et une douzaine de brevets industriels, et a cofondé 7 entreprises de haute technologie. Il a reçu des prix prestigieux, et il est membre de plusieurs conseils stratégiques en France et à l'étranger, notamment celui du nouvel IHU RespirERA de Nice.
Pour plus d'informations : http://www-sop.inria.fr/members/Nicholas.Ayache/ayache.html
Publications : https://scholar.google.com/citations?user=29XL16UAAAAJ
Dominique Chapelle
Dominique Chapelle est directeur de recherche Inria, et il a successivement fondé deux équipes dans cet institut, la dernière en date en 2016 (M3DISIM, pour modélisation mathématique et mécanique en interaction avec des données pour la simulation numérique en médecine) étant orientée vers les applications médicales, notamment autour de la modélisation du coeur. Il a depuis été délégué scientifique du centre Inria Saclay (2016-2021), avant de devenir à partir de fin 2020 responsable scientifique du nouveau laboratoire commun APHP-Inria “Daniel Bernoulli”, tout en poursuivant ses activités de recherche dans l’équipe M3DISIM. Il collabore étroitement avec des médecins de diverses spécialités (cardiologues, mais aussi radiologues, pneumologues et anesthésistes, notamment) depuis une vingtaine d’années.
Richard Frackowiak
Richard Frackowiak, fondait le Département de neurosciences cliniques à l'Université de Lausanne au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois. Il fut l’un des promoteurs du programme européen Human Brain Project, porteur du versant médical, et reste professeur titulaire à l'EPFL. Reconnu comme un pionnier de la recherche en imagerie cérébrale humaine, Richard Frackowiak a vu sa production scientifique récompensée par plusieurs prix.
Ancien conseiller scientifique du PDG de l'INSERM, il a occupé de prestigieuses chaires invitées, dont une chaire d'excellence à l'ANR. Il a présidé la commission de l'IHU et fut membre du jury IDEX. Il est membre titulaire de l’Académie nationale de médecine et d’autres académies et sociétés à l’étranger. Alumnus de l'Université de Cambridge, professeur émérite de l'University College London, et ancien directeur du département d'études cognitives à l’ENS-Ulm, il est retraité depuis 2015.
Pauline Elie
Pauline Elie est juriste et conseillère éthique sur les données de santé dans le cadre d’un projet de médecine prédictive à l’hôpital Lariboisière (AP-HP). Régulière contributrice des médias de Philo Éditions, PhiloMag et Philonomist, ses publications académiques s’intéressent en outre à l’éthique de la médecine prédictive, au crédit social et au jumeau numérique d’un humain. Sa thèse en Droit, Études Politiques, Philosophie à l’EHESS (UMR 8131) porte en effet sur l’identité de la personne humaine à l’ère numérique. Ancienne étudiante de l’école 42 de programmation informatique, Pauline Elie est titulaire d’un bachelor en sciences politiques et d’un master en affaires publiques (SciencesPo Paris), d’une licence (Paris X-Nanterre) et d’un master en philosophie (Sorbonne-Paris IV), ainsi que d’un master en droit privé du numérique (Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
Cécile Méadel
Cécile Méadel est professeure à l’Institut français de presse (IFP), vice-présidente Numérique et Commission des droits de l’université Paris-Panthéon-Assas et directrice du Carism (Centre d’analyse et de recherche interdisciplinaires sur les médias). Ses recherches portent sur les technologies de l’information et de la communication du point de la construction des usages, de la genèse des dispositifs et de la mise en forme des usagers, des clients, des amateurs… Elle a travaillé sur le développement d’innovations numériques, sur la constitution de collectifs numériques sur la santé et sur la configuration industrielle et sociale des publics (en particulier par les outils de quantification ou de recommandation).
Marie-Christine Jaulent
Marie-Christine Jaulent est directrice de recherche à l'Institut national de la recherche médicale (Inserm). De formation ingénieur en informatique, spécialisée en intelligence artificielle, elle a dirigé entre 2002 et 2023 une unité de recherche multidisciplinaire en informatique pour la santé, commune à l’Inserm, Sorbonne Université et l’Université Sorbonne Paris-Nord. Ses activités de recherche actuelles portent sur : 1) les terminologies et ontologies dans les soins de santé, 2) les dossiers médicaux électroniques sémantiques, 3) les entrepôts de données cliniques et la qualité de l'information, 4) les systèmes d'aide à la décision pour l'e-santé. Elle a participé à plusieurs projets européens et nationaux sur les questions d'interopérabilité sémantique entre systèmes d'information en santé, en particulier dans les domaines de la prévention du risque cardiovasculaire et la pharmacovigilance. Elle est membre du conseil scientifique de l’ANSM.
Sébastien Massart
Sébastien Massart est directeur de la stratégie de Dassault Systèmes, entreprise scientifique qui se définit par la conviction que les univers virtuels étendent et améliorent le monde réel – dans les industries, dans la santé et dans les territoires.
Sébastien Massart a commencé sa carrière dans les services déconcentrés du Ministère de l’Economie, puis rejoint l’Autorité des Marchés Financiers. Il y pilote la définition d’un nouveau plan stratégique intitulé « Redonner du sens à la finance » et prend part aux négociations européennes sur la régulation des marchés d’instruments dérivés. Il contribue ensuite, au sein de l’Agence des Participations de l’Etat, au rapprochement franco-allemand entre les entreprises KMW et Nexter, avant de servir au sein du cabinet du Ministre de la Défense en tant que conseiller technique « industrie ». Il devient ensuite conseiller industriel auprès du Président de la République.
Polytechnicien, ingénieur des mines, Sébastien Massart est également diplômé en philosophie de l’Ecole Normale Supérieure. Il enseigne à SciencesPo Paris sur « L’Etat actionnaire et les entreprises publiques ». Sébastien Massart est actuellement co-président de la Filière Santé Numérique, une initiative qui vise à réunir les acteurs du soin, des territoires et des technologies pour une meilleure santé dans une perspective populationnelle. Il a également été Vice-Président de l’association Tech’In France et est membre actif de l’Alliance Industrie du Futur. Il publie régulièrement des articles sur l’innovation et les univers virtuels, dont récemment : « Du réseau à la métamorphose » (La Renaissance Industrielle, Manucius, 2022), « Nouveaux possibles, nouvelle économie, nouvelles responsabilités » dans la revue Sociétal (juillet 2021), « Shaping the Unknown with Virtual Universes – the New Fuel for Innovation » (Global Innovation Index Report, 2020).
Bernard Nordlinger
Bernard Nordlinger est chirurgien, professeur des universités. Il a dirigé le service de chirurgie digestive et oncologique de l’hôpital Ambroise Paré (APHP) et la section digestive de l’Organisation Européenne de Recherche et de traitement des Cancers (EORTC). Il préside la commission V « Numérique et imagerie» de l’Académie Nationale de Médecine, et le CESREES (Comité éthique et scientifique pour les recherches, des Ministères de la santé et de la recherche. Il a dirigé avec Cédric Villani les ouvrages « Santé et Intelligence Artificielle » (CNRS 2018), « Healthcare and Artificial Intelligence » (Springer Nature, 2020), « Médecine et intelligence artificielle », (CNRS 2022)
Valérie Peugeot
Après avoir travaillé comme chercheuse en sciences sociales du numérique chez l’opérateur Orange de 2010 à 2023 Valérie Peugeot poursuit ses activités à Sciences po, en tant que professeur affiliée, conseillère scientifique au sein de l’école d’affaires publiques (spécialité digitale) et directrice pédagogique de l’executive master « Digital humanities ».
Elle est également membre du Conseil National du Sida, après avoir été commissaire à la CNIL en charge du secteur de la santé de 2016 à 2024 et vice-présidente du Conseil National du Numérique de 2013 à 2016. Impliquée de longue date dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, elle est membre du Conseil d’administration de la Fondation du Crédit coopératif.