Dialogue idéal

Publié dans Saison 2018-2019

Avant-propos

On ne pouvait rêver mieux, pour ce dernier concert de saison, que la présence de Renaud Capuçon, fidèle ami de cette maison qu’il fréquente presque depuis ses débuts. Et c’est une joie supplémentaire de le retrouver en compagnie de Guillaume Bellom qui incarne le renouvellement de nos activités musicales ces dernières années. En outre n’est pas si fréquent, aujourd’hui, de pouvoir entendre un récital pour violon et piano. Il existe des modes au concert comme ailleurs et, si le quatuor à cordes ou le trio avec piano sont assez bien illustrés dans les programmes de musique de chambre, les concerts sonates pour violon et piano se sont faits plus rares. D’où mon plaisir à vous présenter ce programme Mozart/Richard Strauss où figurent une sonate de jeunesse de Mozart, terminée à Paris en 1778, une autre de maturité qui est un des chefs d’œuvre du genre, et enfin la sonate de Richard Strauss, composition d’un tout jeune artiste où perce déjà le génie du compositeur.

Je voudrais encore ajouter, en préambule, que la relation Mozart-Strauss est des plus naturelles, sachant que Richard Strauss considérait Mozart comme son maître et comme le premier des compositeurs. Il suivait sur ce point l’exemple de son père Franz Strauss qui allait s’opposer à son fils, à propos notamment de Wagner qu’il détestait, mais qui lui avait transmis dès son plus jeune âge cette passion mozartienne. Quand bien même Haydn et de Beethoven faisait partie de la même trilogie sacrée, Mozart l’emportait toujours sur les autres, comme Richard l’écrivait à 14 ans à la sortie d’un concert : « Pour moi, Beethoven n’est jamais plus grand que Mozart, les deux sont exactement au même niveau chacun à sa manière, mais Mozart présent encore plus de facettes que Beethoven ». Mieux encore, même s’il était farouchement agnostique, l’inspiration de Mozart n’était pour lui rien d’autre que divine, et, jusqu’à sa mort, il a dirigé régulièrement sa musique à côté de ses propres œuvres. Mozart fut ainsi le guide, voire l’inspirateur de certains de ses opéras, ou encore des concertos lumineux composés à la toute fin de sa vie dans les années 1940. De fait il y a chez Richard Strauss une dimension solaire, un sens du bonheur et de la lumière qu’on retrouve également chez Mozart et qui faisait aussi de ce dernier le musicien d’élection de Nietzsche, par opposition aux ténèbres romantiques. On comprend donc que le nietzschéen Strauss soit aussi le plus mozartien des compositeurs modernes.

Mais j’en viens sans plus attendre aux deux sonates pour violon et piano de Mozart que nous allons entendre, en rappelant d’abord que Mozart a joué un rôle essentiel dans l’évolution de ce genre. En effet, curieusement, si le violon fut l’instrument roi des débuts de la musique baroque avec ses concertos, puis ses grandes sonates et partitas pour violon seul, le duo violon/clavier ne s’imposera que dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, alors même que le répertoire classique comporte déjà beaucoup de grandes sonates pour piano solo.

Il est également intéressant d’observer que, dans les premières sonates du genre, c’est le violon qui accompagne le piano et non le contraire. On voit ainsi le tout jeune Mozart écrire avec la facilité qui le caractérise plusieurs petites sonates pour violon et piano dans lesquelles la partie de violon est facultative, et se contente de doubler la main droite du piano. Il est notable aussi que dans beaucoup de ces partitions le violon peut être remplacé par une flûte, et que dans tous les cas le piano demeure l’instrument central. A noter aussi que ces sonates comportent généralement deux mouvements, selon un modèle répandu par Jean-Chrétien Bach pour lequel Mozart avait beaucoup d’admiration.

C’est lui, toutefois, qui va faire évoluer ce modèle vers 1778, alors qu’il entreprend, âgé de vingt ans, son fameux grand voyage vers Paris, avec une longue étape à Mannheim. Au cours de ce voyage il compose une nouvelle série de sonates pour violon  et piano qui seront éditées à Paris sous les numéros d’opus à 1 à 6, et qu’on connaît désormais comme Koechel 301 à 306. Or dans ces sonates, le violon s’émancipe du piano comme il ne l’avait jamais fait. Mozart, avec son génie de la conversation en musique, développe entre les deux instruments un échange inspiré, comme on va pouvoir en juger dans une des plus belles sonates de la série, koechel 304 en mi mineur. Cette œuvre, pour la dernière fois, conserve de Jean-Chrétien Bach l’architecture en deux mouvements : le premier en forme sonate, le second aux allures de simple menuet. Elle est brève par ses dimensions Elle n’en revêt pas moins un caractère très expressif avec sa tonalité mineure qui nous saisit dès le premier mouvement et nous convie dans un monde préromantique. La même tension expressive se retrouve également dans le second mouvement, même si la partie centrale est plus lumineuse. C’est en tout cas, malgré ses dimensions brèves, la plus singulière sonate de ce recueil.

Mais nous allons également mesurer le chemin parcouru au cours des années suivantes avec la grande sonate en si bémol majeur K 454, composée à Vienne en 1786 (l’année des Noces de Figaro), et qui nous fait entrer dans l’ère des compositions magistrales pour violon et piano, ouvrant la voie à Beethoven, Schumann, Franck ou Brahms. Ce qui était simplement esquissé dans les sonates parisiennes prend les dimensions d’une composition plus vaste en trois mouvements, où les deux instruments dialoguent à égalité et tirent profit de leur différence de jeu et de timbre pour composer un véritable duo. On le saisit dès les premiers accords de violon, qui semblent préfigurer ceux de la sonate « à Kreutzer » de Beethoven ; après quoi s’élève un merveilleux chant de violon dialoguant avec le piano. Ce premier mouvement est un chef d’équilibre classique, mais on est saisi d’avantage encore par l’extraordinaire mouvement lent et ses trois thèmes enchaînés, d’une expression puissante, et même bouleversante. Le troisième volet se chargera de remettre au premier plan cette lumière et cette sensation fugace du bonheur, sans laquelle Mozart ne serait pas toute à fait Mozart. Je précise que cette sonate fut écrite pour une violoniste de passage à Vienne, Regina Strinasacchi – et que Mozart l’a composée si rapidement que le manuscrit original ne comporte que la partie de violon, Mozart ayant probablement joué de mémoire celle de piano lors de la création, avant de l’ajouter sous la partie de violon comme cela se voit nettement sur la partition.

 

Un siècle plus tard exactement, Richard Strauss, âgé de vingt-trois ans, compose sa propre sonate pour violon et piano. Entre temps le genre s’est affirmé, tout au long du XIXe siècle et la plupart des compositeurs s’y sont essayés. C’est donc tout naturellement que ce jeune compositeur pétri de classicisme et de romantisme, entreprend à l’aube de sa carrière l’écriture plusieurs sonates : l’une pour piano solo, l’autre pour violoncelle et piano et la troisième enfin pour violon et piano. Richard Strauss, à ses débuts, se tourne ainsi vers ce qu’on appelle la « musique pure », et rien ne laisse présager qu’il deviendra bientôt l’un des plus grands maîtres de l’opéra et de la musique symphonique, tandis que la musique de chambre disparaîtra complètement de son activité. La plupart de ces compositions de jeunesse tomberont alors dans l’oubli et il faut bien admettre qu’elles sont encore assez peu personnelles – à l’exception notable de cette Sonate pour violon et piano en mi bémol op.18.

L’œuvre a été composée en 1887, parallèlement aux premiers poèmes symphoniques, Aus Italien et Macbeth, et juste avant Don Juan qui sera le véritable point de départ de son œuvre. Au cours des années précédentes, Strauss est devenu un fervent wagnérien, abandonnant les préceptes purement classiques de son père pour mettre au point un style plus personnel, plein d’élan, d’héroïsme, de couleurs. Et, de fait, il est facile d’identifier, dès le début de cette sonate, certains traits typiquement straussiens, comme ces phrases mélodiques, ascendantes, avec leurs larges  intervalles, et cette atmosphère jubilatoire qui traverse tout le premier mouvement. Selon un plan narratif déjà très straussien, le second mouvement marque une sorte de pause méditative avant la reprise de l’élan initial dans un finale victorieux, presque frénétique. Le Strauss nietzschéen de Don Juan, Zarathoustra et Une vie de héros s’annonce– même si c’est dans l’écriture orchestrale qu’il trouvera vraiment la matière qui lui convient. En tout cas on goûte avec beaucoup de plaisir l’affirmation encore juvénile de celui que Glenn Gould désignera comme la « plus grande figure musicale du XXe siècle » - un avis que je partage, même si je veux bien que Strauss partage ce titre avec Stravinski et quelques autres.

 

                                                                              Benoît Duteurtre

Programme

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

  • Sonate pour violon et piano KV.304 en mi mineur
    • Allegro
    • Tempo di menuetto
  • Sonate pour violon et piano KV.454 en sib majeur
    • Largo — Allegro
    • Andante
    • Allegretto

Richard Strauss (1864-1949)

  • Sonate pour violon et piano opus 18
    • Allegro, ma non troppo
    • Improvisation: Andante cantabile
    • Finale: Andante – Allegro
Interprètes
  • Renaud Capuçon violon
  • Guillaume Bellom piano

Biographies

© Darmigny

Renaud Capuçon violon

Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon étudie au conservatoire national supérieur de musique de Paris avec Gérard Poulet et Veda Reynolds, puis avec Thomas Brandis à Berlin et Isaac Stern.

En 1998 Claudio Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboim et Franz Welser-Moest. En 2000 il est nommé « Rising Star » et « Nouveau talent de l’année » aux Victoires de la musique puis « Soliste instrumental de l’année » en 2005. En 2006, il reçoit le prix Georges Enesco décerné par la Sacem.

Renaud Capuçon collabore avec les plus grands chefs et les orchestres les plus prestigieux : Philharmonique de Berlin avec Bernard Haitink, David Robertson, Matthias Pintscher, DSO Berlin avec Robin Ticciati, Leipzig Gewandhaus Orchester avec Kurt Masur, Staatskapelle de Dresde avec Daniel Harding, Bamberg Symphony avec Jonathan Nott, Berlin Staatskapelle avec Antonio Papano, Wiener Symphoniker avec Philippe Jordan, orchestre de Paris avec Wolfgang Sawallish, Christoph Eschenbach, Paavo Jarvi et Daniel Harding, orchestre national de France avec Daniele Gatti et Valéry Gergiev, orchestre philharmonique de Radio France avec Myung-Whun Chung, Chamber Orchestra of Europe avec Semyon Bychkov et Yannick Nezet-Séguin, Philharmonia Orchestra avec Juraj Valculha, Royal Philharmonic Orchestra avec Charles Dutoit, orchestre Mariinsky de Saint-Petersbourg avec Valery Gergiev, orchestre symphonique académique de Moscou avec Vladimir Yurowsky, Rotterdam Philharmonic avec Yannick Nézet-Séguin, Tonhalle Zurich Orchestra avec Lionel Bringuier, orchestre de la Suisse Romande, Symphonique de Lucerne avec James Gaffigan, Oslo Philharmonic avec Jukka Pekka Saraste, Santa Cecilia Orchestra Rome avec Semyon Bychkov, New York Philharmonic et Philadelphia Orchestra avec Charles Dutoit et Tugan Sokhiev, Chicago Symphony Orchestra avec Bernard Haitink, Boston Symphony avec Christoph von Dohnanyi, Andris Nelsons et Alain Altinoglu, Los Angeles Philharmonic avec Gustavo Dudamel, Andris Nelsons, Daniel Harding et Lionel Bringuier, NHK Symphony avec Stéphane Denève, Singapour Symphony avec Gustavo Dudamel, Hong-Kong Philharmonic avec Jaap Van Zweden.

En 2017-2018, Renaud était en tournée européenne avec la Camerata Salzburg avec l’intégrale des cinq concertos pour violon de Mozart, le Berlin Staatsoper et le London Symphony Orchestra avec François-Xavier Roth, le Vienna Philharmonic avec Robin Ticciati, le Vienna Symphony et le Stockholm Philharmonic avec Alain Altinoglu, le Los Angeles Philharmonic avec Matthias Pintscher, le Seoul Philharmonic avec Thierry Fischer, l’orchestre national de France et le Scottish Chamber Orchestra avec Emmanuel Krivine, l’orchestre philharmonique de Radio France et le Royal Flemish Philharmonic avec Lahav Shani. Passionné de musique de chambre, il collabore avec Martha Argerich, Nicholas Angelich, Kit Armstrong, Khatia Buniatishvili, Frank Braley, Guillaume Bellom, Yefim Bronfman, Hélène Grimaud, Khatia et Marielle Labèque, Maria João Pires, Jean-Yves Thibaudet, Gérard Caussé, Yuri Bashmet, Myung-Whun Chung, Yo Yo Ma, Mischa Maisky, Truls Mørk, Michael Pletnev, et son frère Gautier dans les plus grands festivals : Aix en Provence, Saint-Denis, La Roque d’Anthéron, Menton, Colmar, Hollywood Bowl, Tanglewood, Gstaad, Lucerne, Lugano, Verbier, Salzburg, Rheingau, Bucarest Festival Enescu, Amsterdam, Granada.

Discographie chez Erato : avec Martha Argerich Trios Haydn/Mendelssohn et Triple de Beethoven, Berlioz/Saint-Saëns/Milhaud/Ravel avec la Deutsche Kammerphilharmonie et Daniel Harding, L’Arbre des songes de Dutilleux avec le philharmonique de Radio France et M.-W. Chung, Mendelssohn/Schumann avec le Mahler Chamber Orchestra et Daniel Harding, Mozart avec le Scottish Chamber Orchestra, Louis Langrée et Antoine Tamestit, la musique de chambre de Schubert, Ravel, Saint-Saëns, ainsi que Brahms sonates, trios et quatuor de Brahms avec Nicholas Angelich, son frère Gautier et Gérard Caussé, les concertos de Beethoven/Korngold avec le Rotterdam Philharmonic et Yannick Nézet-Seguin, l’intégrale des sonates de Beethoven avec Frank Braley et l’intégrale Fauré avec Nicholas Angelich, Gautier Capuçon, Michel Dalberto et Gérard Caussé et le quatuor Ébène.

Après les concertos de Brahms et Berg avec le philharmonique de Vienne et Daniel Harding, Saint-Saëns avec le Philharmonique de Radio France et Lionel Bringuier, ainsi que L’Histoire de Babar – Poulenc/Debussy/Ridout avec Laurence Ferrari et Jérôme Ducros, son premier best of Le Violon roi, un coffret de 3 CD retraçant son parcours et un récital avec Khatia Buniatishvili (Frank/Grieg/Dvorak). Dernières parutions : un disque réunissant la Symphonie espagnole de Lalo, le premier concerto de Bruch et les airs bohémiens de Sarasate et un disque avec des concertos contemporains  Rihm/Dusapin/Montovani nommé dans la catégorie « meilleur enregistrement » aux Victoires de le musique et Echo Prize 2017, et un disque de sonates et trios de Debussy sorti en octobre 2017 avec Bertrand Chamayou, Gérard Caussé, Emmanuel Pahud, Marie-Pierre Langlamet et Edgar Moreau.

En 1997, Renaud Capuçon, Jérôme Ducros, Nicholas Angelich et Jérôme Pernoo créèrent le festival de Pâques de Deauville à l’intention des nouvelles générations de musiciens de chambre. Il est également le fondateur et directeur artistique du festival de Pâques d’Aix-en-Provence et du festival Les Sommets Musicaux de Gstaad, ainsi que professeur de violon à la Haute École de musique de Lausanne. En février 2018 il fonde un nouvel ensemble à cordes, le Lausanne Soloists.

Il joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern.

Renaud Capuçon est artiste associé, en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2011.

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Guillaume Bellom piano

Guillaume Bellom a un parcours atypique, menant des études de violon parallèlement au piano, depuis le conservatoire de Besançon jusqu’au conservatoire national supérieur de musique de Paris. C’est au contact de personnalités musicales marquantes, telles que Nicholas Angelich et Hortense Cartier-Bresson, qu’il développe pleinement son activité de pianiste. Finaliste et prix Modern Times de la meilleure interprétation de la pièce contemporaine lors du concours Clara Haskil en 2015, il se révèle lors de cet événement dédié à la pianiste roumaine, elle-même violoniste à ses heures.

La même année, il remporte le premier prix du concours international d’Épinal et devient lauréat de la fondation L’Or du Rhin, avant de remporter le prix Thierry Scherz des Sommets Musicaux de Gstaad l’année suivante. Le grand public le découvre lors des Victoires de la musique 2017, où il est nommé dans la catégorie “révélation soliste instrumental”.

Il s’est produit en soliste avec l’orchestre de chambre de Lausanne, la Camerata du Léman, l’orchestre national de Lorraine, sous la direction de Jacques Mercier et Christian Zacharias. Par ailleurs, son grand intérêt pour la musique de chambre et sa maîtrise d’un vaste répertoire font de lui un partenaire musical convoité. Il joue régulièrement dans le cadre du festival de Pâques d’Aix-en-Provence, du festival international de piano de la Roque d’Anthéron, de Piano aux Jacobins, des festivals de Pâques et de l’Août musical de Deauville, du festival des Arcs, du Bel-Air Claviers festival, du Palazzetto Bru Zane à Venise, ou encore du Centre de musique de chambre de Paris à la salle Cortot, avec des artistes tels que Renaud Capuçon, Amaury Coeytaux, Nicolas Dautricourt, Philippe Cassard, Paul Meyer, Yan Levionnois, Victor Julien-Laferrière ou encore Antoine Tamestit.

Sa discographie comporte trois albums dédiés enregistrés avec Ismaël Margain : le premier, dédié aux œuvres pour quatre mains de Schubert (ffff Télérama), le deuxième consacré à Mozart, tous deux pour le label Aparté, ainsi que Deux pianos pour le label B Records en 2018. En 2017 sont parus un disque en sonate avec le violoncelliste Yan Levionnois (Fondamenta) et un disque en solo (Claves) consacré à Schubert, Haydn et Debussy. Aux côtés du quatuor Girard, Guillaume a enregistré un disque Saint-Saëns, paru au printemps 2019 pour le label B Records dans la collection Fondation Singer-Polignac live.

Guillaume Bellom est artiste associé en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2012.

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