Le clavier orchestral

Publié dans Saison 2016-2017

Prologue

J’aimerais évoquer, pour commencer, le souvenir d'une amie aujourd'hui disparue que j'allais voir en Normandie, dans sa grande maison au dessus de la mer, et avec laquelle nous passions nos après-midi à jouer du piano à quatre mains. Parmi les pièces qu'on déchiffrait et qu’on travaillait ensemble figurait un petit rondo de Schubert, intitulé « Notre amitié est invariable »… Et il y avait effectivement dans cette façon de joue à deux, sur le même clavier, une façon extraordinaire de dialoguer en musique, d'apprendre à écouter l'autre, de s'adapter à son rythme, à son expression…

C'est ainsi que le piano à quatre mains a toujours été la façon la plus simple de pratiquer la musique de chambre, à la maison. C'est pourquoi les compositeurs ont conçu tout un répertoire approprié, qui va des pièces enfantines, aux grandes œuvres comme la Fantaisie de Schubert. Mais ils ont aussi développé ce répertoire en lui donnant une ampleur nouvelle dans la musique pour deux pianos, qui ne se contente plus de juxtaposer les deux interprètes (l'un dans le grave, l'autre dans l'aigu), mais qui permet de les superposer, de les croiser, avec une ampleur sonore beaucoup plus grande, dans un répertoire extrêmement brillant dont on entendra quelques aspects, ce soir, comme les Variations sur un thème de Haydn de Brahms ou les Visions de l'Amen de Messiaen.

La musique pour piano à quatre mains et pour deux pianos revêt toutefois une autre fonction, puisqu'elle a longtemps représenté le principal moyen, pour les musiciens amateurs ou professionnels, de découvrir le répertoire orchestral, à l'époque où la musique ne se transmettait ni par le disque ni par la radio. C'est ainsi que se sont multipliées, dès le XIXe siècle, les transpositions des symphonies de Haydn, de Beethoven, ou des ouvertures de Mozart, permettant à deux pianistes d’explorer toute la richesse de la musique, tout le jeu des voix et des lignes musicales - quand les transcriptions pour piano solo offrent beaucoup moins de possibilités et obligent à résumer une œuvre orchestrale de façon plus sommaire.

Notre concert, ce soir, s'ouvrira par une de ces transcriptions de l'ouverture de La Flûte enchantée, dans une formation pour deux pianos et quatre mains sur chaque piano… donc huit mains en tout, qui permettent de restituer toutes les parties de l'orchestre . Ces œuvres pour quatre pianistes restent toutefois beaucoup plus rares que les œuvres pour deux pianistes, car à trop multiplier les parties, avec la sonorité homogène et la résonance du piano, on risque de noyer la musique dans une certaine confusion… C'est pourquoi les transcriptions pour deux pianistes sont plus courantes, et souvent plus musicales.

Tout dépend aussi du métier de celui qui a réalisé la transcription, un exercice auquel se sont livrés des musiciens de grand métier, tel Ernest Guiraud, qu'on entendra dans la dernière œuvre du programme. Cet ami proche de Bizet et de Saint-Saëns est parti de la fameuse Danse macabre pour orchestre, pour en donner une version à deux pianos et à huit mains, dans laquelle il s'inspire de l'écriture orchestrale pour développer une virtuosité proprement pianistique.

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A côté de ces transcriptions d’œuvres orchestrales allait toutefois se développer, je l'ai dit, un répertoire spécifiquement conçu pour deux claviers ; ceci dès l'époque baroque, où l'on joue à deux clavecins des transcriptions des opéras de Rameau, mais aussi des pièces originales, comme l'Apothéose de Lully, de François Couperin. A l'époque classique également, Mozart se laisse séduire par les richesses de l'écriture pour deux pianistes en écrivant des sonates pour piano à quatre mains, des sonates à deux pianos et même un fameux Concerto pour deux pianos. Et Schubert à l’aube du romantisme donne les plus grands chefs d’œuvres de la musique pour piano à quatre mains.

Le romantisme, au contraire, privilégiera nettement le piano solo, où s’exprime l’âme du virtuose dans la musique de Chopin ou de Schumann. On peut citer toutefois le cas de Johannes Brahms qi compose en 1873 ses admirables Variations pour deux pianos, sur le thème d'un choral de Saint Antoine, attribué à Haydn. Brahms en a tiré, après l'exposition du thème, huit variations et un finale. Cette version originale pour deux pianos reste toutefois moins connue que la version pour orchestre réalisée immédiatement après par le compositeur.

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Il faut attendre en fait la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle pour voir la musique à deux pianos se développer de façon très importante, tant sous forme de transcription que d’œuvres originales. Les compositeurs modernes, prenant leur distance avec la figure héroïque du virtuose, mettent à l'honneur cette formation, au moment où ce qui les intéresse est de développer la complexité de la musique, la polyrythmie, les riches combinaisons harmoniques ; tout ce que le mélange des deux claviers et des quatre mains permet de faire, bien plus que le piano solo.

Cela se ressent jusque dans la façon même de composer. Bien souvent, à l’époque classique et romantique, les musiciens écrivaient l’équivalent d'une partie de piano, avant de l'orchestrer. A l'aube du XXe siècle, un compositeur comme Debussy prend l’habitude de composer sa musique sur quatre portées. C'est ainsi que beaucoup de pages de Debussy et de ses contemporains, ont quasiment été pensées comme des œuvres à quatre mains – avant d'être créées à l'orchestre, puis de se voir tout republiées dans des transcriptions pour deux pianos ou piano à quatre mains, signées par Debussy lui même, par ses proches comme André Caplet – ou ici par Maurice Ravel qui a transcrit Fêtes, le deuxième Nocturne pour orchestre – ce chef d’œuvre du jeune Debussy – qui s'intercale, je le rappelle, entre Nuages et Sirènes… Rappelons également que le dernier chef d’ œuvre pianistique de Debussy sera une œuvre pour deux pianos, la suite En blanc et noir.

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Stravinski, lui aussi, trouve dans la combinaison des deux pianos un véhicule idéal pour sa musique avec son côté percussif, ses jeux complexes de lignes et de rythmes – dont il nous offre la substantifique moelle dans une œuvre comme le Concerto pour deux pianos solos – composé à Paris peu avant la seconde guerre mondiale.

On lui doit aussi cette transcription du Dumbarton Oaks concerto, une œuvre caractéristique de ce courant de l'entre deux guerres qu'on appelle le « retour à Bach », et dans laquelle il s'est inspiré des Concertos Brandebourgeois. Commandée par deux riches américains, M et Mme Bliss qui vivaient à Dumbarton Oaks, l’œuvre est créée en 1938 sous la direction de Nadia Boulanger et prêtera à de nombreuses polémiques, entre ceux qui voient là un symptôme de la « régression » esthétique de Stravinski, et ceux qui y discernent une nouvelle marque de son originalité. Le compositeur a lui même réalisé cette version pour qui souligne un certain côté mécanique de Bach revu par Stravinski, et qui transforme les deux pianos en une immense boîte à musique.

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Les Visions de l'Amen sont, chronologiquement, la dernière œuvre de ce programme, et elles marquent l’aboutissement de toute cette première modernité incarnée par Debussy ou Stravinski, et caractérisée par la passion des recherches rythmiques, des accords complexes, des nouvelles échelles harmoniques. Olivier Messiaen est, en ce sens, le dernier grand maître de la modernité radieuse, car sa musique, comme celle de Debussy et Ravel paraît fondée sur la contemplation du monde, loin des tourments de l'expression subjective. C'est une musique hédoniste, voluptueuse, qui aime les rythmes envoûtants, les accords voluptueux mais qui conserve, dans sa complexité, une forme de géniale simplicité, si bien qu’il est facile de reconnaître son art en quelques notes. Pour toutes ces raisons, Messiaen est probablement le plus grand compositeur français du milieu du XXe siècle, et le plus célébré dans le monde.

Composées en 1943, les Visions de l'Amen font suite aux grands cycles d'orgue d'avant guerre, également d'inspiration biblique, comme La Nativité ou Les Corps glorieux. On y reconnaît une suite d'images religieuses qui inspirent le compositeur : comme cet Amen de la création, le premier des sept morceaux de l’œuvre, inspiré par la Genèse, et cet Amen des étoiles qui est une vaste danse mystique. Mais cette œuvre est aussi liée à la rencontre de Messiaen avec Yvonne Loriod, qui allait devenir sa compagne, et qui était une grande pianiste. Ils ont créé l’œuvre ensemble au cours des Concerts de la Pléiade, organisés à la fin de la guerre par la grande mécène Denise Tual, à qui la partition est dédiée.

Ces Visions de l'Amen soulignent la richesse et le renouvellement du répertoire pour deux pianos dans la musique moderne, qui se poursuivra d'ailleurs après guerre avec des œuvres comme les Structures de Boulez, Linea de Berio, les Trois pièces pour deux pianos de Ligeti et beaucoup d'autres encore que vous aurez envie, j'espère, de découvrir après ce concert.

Benoît Duteurtre

Programme

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Ouverture de La flûte enchantée pour deux pianos à huit mains

Igor Stravinski (1882-1971)

Concerto en mi bémol Dumbarton Oaks pour deux pianos

  • Tempo giusto
  • Allegretto
  • Con moto

Olivier Messiaen (1908-1992)

Visions de l’Amen pour deux pianos (1943)

  • Amen de la création
  • Amen des étoiles, de la planète à l'anneau

Claude Debussy (1862-1918)

Fêtes (extrait des Nocturnes) transcription de Maurice Ravel pour deux pianos

Johannes Brahms (1833-1897)

Variations sur un thème de Haydn pour deux pianos opus 56b

  • Andante
  • Poco più animato
  • Più vivace
  • Con moto
  • Andante con moto
  • Vivace
  • Vivace
  • Grazioso
  • Presto non troppo
  • Andante

Camille Saint-Saëns (1835-1921)

Danse macabre transcription d'Ernest Guiraud pour deux pianos et huit mains

Interprètes
  • Guillaume Bellom, Philippe Hattat, Théo Fouchenneret, Ismaël Margain piano

Philippe Hattat, Théo Fouchenneret, Guillaume Bellom, Ismaël Margain

Philippe Hattat, Théo Fouchenneret, Guillaume Bellom et Ismaël Margain © FSP JFT

Biographies

GBellom2017 PatriceChreyerGuillaume Bellom

Né en 1992, Guillaume Bellom, débute simultanément, à l’âge de six ans, l’étude du piano et celle du violon au Conservatoire à rayonnement régional de Besançon. Il y obtient en 2008 ses prix de piano, de violon et de musique de chambre.

En 2009, il est admis à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de piano de Nicholas Angelich et Romano Pallottini et suit également les enseignements de Frank Braley, Marie-Françoise Bucquet, Dominique Merlet, Leon Fleisher ou encore Jean-Claude Pennetier. Reçu en 2011 à l’unanimité au concours d’entrée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de violon de Roland Daugareil, il obtiendra sa licence de violon en 2014. Son doctorat de piano, obtenu en 2016 dans la classe d’Hortense Cartier-Bresson oriente définitivement sa carrière musicale vers le piano.

Guillaume s’est produit en récital ou en soliste au Festival de Pâques ainsi qu’à l’Août Musical de Deauville, ainsi qu'aux festivals des Arcs, S ommets musicaux de Gstaad, claviers de Bel-Air à Chambéry, au Palazzetto Bru Zane, à Pianos aux Jacobins, au théâtre des Champs-Elysées dans le Carnaval des Animaux, aux journées Ravel de Montfort l’Amaury, au festival Orgue en ville de Besançon, au Printemps Musical de Saint-Côme, au Printemps musical des Alizés à Essaouira et aux Vacances de Monsieur Haydn à la Roche-Posay.

Guillaume Bellom est lauréat de la fondation L’Or du Rhin, il remporte en 2015 le 1er prix du concours international de piano D’Épinal, en interprétant en finale le concerto de Schumann avec l’orchestre national de Lorraine sous la direction de Jacques Mercier. La même année, il est finaliste du concours Clara Haskil et se distingue en obtenant le prix « Modern Times » qui récompense la meilleure interprétation de l’œuvre contemporaine. En 2016, il remporte le Prix Thierry Scherz des Sommets musicaux de Gstaad.

Guillaume va prochainement interpréter le 1er Concerto de Tchaïkovski avec l’orchestre national de Lorraine, le double concerto de Poulenc avec Ismaël Margain et l’orchestre national d’Ile-de France et sera aussi l’invité du Festival de Pâques de Deauville, du Centre de musique de chambre de Paris salle Cortot, de la New York University d’Abu Dhabi, du Festival d'Eygalières, du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, du Printemps des Arts de Monte-Carlo...

Guillaume Bellom a enregistré deux disques à quatre mains avec le pianiste Ismaël Margain sous le label Aparté, l'un consacré aux œuvres de Schubert (ffff), l’autre à Mozart. Un album avec le violoncelliste Yan Levionnois paraîtra en 2017. Son premier album solo Schubert / Debussy est à paraître au printemps sous le label Claves Records.

Guillaume Bellom est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2012.


PH 241115RPhilippe Hattat

Né en 1993, Philippe Hattat entame ses études musicales à l’âge de huit ans au Conservatoire de Levallois-Perret. Il entre dès 2003, au Conservatoire à rayonnement régional de Paris en classe de piano, puis en 2006 en classe d’accompagnement (avec Ariane Jacob, Jean-Marie Cottet et Philippe Biros) et passe parallèlement un baccalauréat littéraire. Il est parallèlement l'un des « disciples » de Jean-Marc Luisada qui lui ouvre de nombreuses voies d’interprétation. En 2011, il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de piano de Jean-François Heisser et dans celle d’accompagnement de Jean-Frédéric Neuburger. En 2013, il suit le cursus supérieur d’écriture et obtient le prix d’harmonie avec Jean-François Zygel, le prix de contrepoint avec Pierre Pincemaille et le prix d’écriture XXe-XXIe avec Alain Mabit. En 2014 il entre en Master de musique de chambre dans la classe d’Itamar Golan, en trio avec François Pineau-Benois (violon) et Nil Kocamangil (violoncelle).

Philippe Hattat s’est produit dans de nombreux festivals en tant que soliste : Les Nuits musicales de Pise ; Musique au moulin (Moulin d’Andé) ; Musique et Terroir à Caunes-Minervois ; Le Brulhois musical ; l’Heure musicale au Marais (Paris) ; Festival Chopin (Paris) ; l’Orangerie de Sceaux ; Festival du Palazzetto Bru Zane (Paris) ; Musica da Casa Menotti (Spoleto, Italie) et La Roque d’Anthéron. En tant que chambriste, il participe aux Journées Ravel de Monfort-l’Amaury ; Musiques sur Ciel de Cordes-sur-Ciel ; Moments musicaux de Chalosse ; Printemps de l’Académie Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz ; Gümüşlük Klasik Müzik Festivali en Turquie. Avec l'orchestre de chambre tchèque Camerata bohemia (direction Rémi Gousseau) et l’orchestre Bel’Arte (direction Richard Boudarham), il participe en tant que soliste aux Estivales en Puisaye-Forterre. En tant que clavier d’orchestre, il participe aux Folles Journées de Nantes 2013 avec l’orchestre Poitou-Charentes (direction : Jean-François Heisser) ainsi qu'au 32ème festival Aspect des Musiques d’Aujourd’hui (Caen) avec l’ensemble Multilatérale (direction Kanako Abe). Philippe Hattat est souvent sollicité pour l’accompagnement vocal avec chœur (accompagnement occasionnel des chœurs Francis Bardot) ou avec chanteurs solistes. Il a également été chef de chant pour l’opéra Les Contes de la lune vague après la pluie de Xavier Dayer (coopération entre la Fondation Royaumont, l’ensemble Linea, l’opéra de Rouen et l’Opéra Comique).

Compositeur, Philippe Hattat a suivi l’enseignement de Michel Merlet à Levallois-Perret (2005- 2011) en composition et orchestration. Il pratique le clavecin et l’orgue depuis 2008 avec Benjamin Steens. Il joue également du violoncelle. En octobre 2014 il entre dans la classe d’improvisation à l’orgue de Pierre Pincemaille au Conservatoire à rayonnement régional de Saint-Maur-des-Fossés et obtient son prix dans cette même discipline en juin 2016. Très impliqué dans la création contemporaine, il a dernièrement participé à deux premières mondiales : le cycle de mélodies Imago Mundi d’Olivier Greif avec le baryton L’Oiseleur des Longchamps en mai 2016 puis la création mondiale partielle des Études pour piano de Philippe Manoury, avec Jean-Frédéric Neuburger au Festival Berlioz (2016). Attaché tant au répertoire qu’à la création contemporaine où à la redécouverte de compositeurs moins connus (Séverac, Durosoir, etc), son horizon musical s’est élargi à l’étude et la pratique de la musique médiévale (chant grégorien, polyphonies vocales improvisées) et des musiques traditionnelles extra-européennes (pratique du gamelan de Java central, étude des polyphonies vocales géorgiennes avec l’ethnomusicologue Simha Arom, etc).

Philippe Hattat est lauréat du concours international de piano Claude Bonneton de Sète (2010 ; 1er prix et prix du public), du concours international de piano d’Orléans (2016 ; Prix Mention Spéciale Ricardo Viñes, Prix Mention Spéciale Alberto Ginastera, et Prix de composition André Chevillon – Yvonne Bonnaud), et du Concours international Giorgio Cambissa (2016). Outre ses activités musicales et pour satisfaire son ouverture d’esprit et son insatiable curiosité, il s’intéresse à de nombreux autres domaines du savoir (sciences physiques, géologie, philosophie, archéologie, anthropologie, etc.), avec une prédilection certaine pour la linguistique comparative.


Margain ClaudeDoarex600Ismaël Margain

Ismaël Margain est né en 1992 à Sarlat où il entame sa formation musicale (piano, flûte, saxophone, jazz et écriture) jusqu'à son admission à l'unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il y travaille avec Jacques Rouvier, Nicholas Angelich, puis Roger Muraro.

Lauréat du concours international "Génération SPEDIDAM 2011" sa version du concerto n° 4 de Beethoven, primée par Aldo Ciccolini, l'amène à se produire au Touquet International Music Masters 2012 dans le concerto en sol de Maurice Ravel. Mais c'est au concours international Long-Thibaud 2012 que le grand public découvre Ismaël : accompagné par l'orchestre philharmonique de Radio France avec lequel il joue le concerto n° 23 de Wolfgang Amadeus Mozart et obtient le prix du public et le 3e grand prix Marguerite Long.

Il est invité aux festivals de Pâques et Août à Deauville, Chopin à Paris, au Bel-Air Claviers Festival, Pablo Casals de Prades, aux Vacances de Monsieur Haydn, à Piano aux Jacobins à Toulouse. En 2014 il joue les deux concertos de Ravel avec l'orchestre philharmonique de Nice.

Il remporte le 1er prix au concours de la Société des Arts à Genève en 2012, puis il se produit en Allemagne au Klavier Festival Ruhr, en Suisse et en Bulgarie dans le 2e concerto de Chopin, et part en tournée en Amérique Latine et aux Etats-Unis pour une série de récitals, concertos et masterclasses.

Ismaël Margain est artiste résident de la Fondation Singer-Polignac et lauréat du prix de la Yamaha Music Foundation of Europe. Il forme un duo de piano à quatre mains avec Guillaume Bellom avec lequel il a enregistré deux disques, consacrés à Schubert et Mozart, pour le label Aparté.

Un disque consacré à Mendelssohn enregistré en 2014 à Deauville a paru chez B Records.

Son premier disque solo consacré à Schubert est à paraître en mars 2017.