Le Guitarrero - Hors les murs

Publié dans Ateliers 2014-2015

Théâtre de la Porte Saint-Martin

18 Boulevard Saint-Martin, 75010 Paris

 

Programme

Le Guitarrero

opéra-comique en trois actes de Jacques Fromental Halévy (1799-1862) sur un livret d'Eugène Scribe (1791-1861)

créé en 1841, à l'Opéra-Comique

Alexandra Cravero direction musicale

Vincent Tavernier mise en scène

Pierre Girod direction du chant


Argument

1660 Santarém, sur la rive du Tage. La belle Zarah, fleuron de la noblesse portugaise, est courtisée par tous les Grands d'Espagne qui tiennent le pays sous le joug des Habsbourgs. Pour se venger de ses dédains réitérés, Don Alvar de Zuniga imagine de piéger la jeune fille en lui faisant épouser un chanteur des rues, Riccardo. Celui-ci est déjà fou d'amour et suit sa Dulcinée depuis plusieurs semaines afin de donner de la voix chaque soir sous sa fenêtre - comme il l'a rencontrée à Lisbonne, cela représente au moins 80 km à pied. Déguisé en Don Juan de Guimarens, le pauvre guitariste conquiert aisément le coeur de Zarah en fredonnant la douce sérénade qui l'avait déjà séduite. Le mariage a lieu, sur fond de quiproquo car Riccardo croyait avoir mis Zarah au courant de son état réel - on se rend bien compte qu'il a raté les représentations de La Favorite de Donizetti, opéra pourtant créé le mois précédant à deux rues de là.

Enfin, c'est le scandale attendu, ô douleur, ô destin cruel, ô regrets éternels... Heureusement l'intrigue politique vient renverser la situation et, en risquant la vie à laquelle il ne tient plus, Riccardo aboutit à se faire anoblir par le nouveau Roi du Portugal, qu'il acclame derechef au cri de "Vive Bragance !".


Interprètes
  • Les Frivolités parisiennes
    • Marc Larcher
    • Julie Robard-Gendre
    • Jacques Calatayud
    • Eva Gruber
    • Laurent Herbaut
    • Antoine Chenuet
    • Olivier Hernandez
    • Julien Clément
  • Orchestre
    • Simon Milone, Thibaut Maudry, Vincent Brun, Clara Jaszczyszyn, David Bahon, Camille Verhoeven, Marie Salvat violon
    • Hélène Barre, Marine Gandon, Marie Kunchinski alto
    • Florent Chevalier, Pablo Tognan, Célia Boudot violoncelle
    • Sylvain Courteix contrebasse
    • Anna Besson flûte
    • Mathilde Lebert hautbois
    • Mathieu Franot clarinette
    • Benjamin El Arbi basson
    • Nicolas Josa, Francois Lhughe cor
    • Jérémy Lecomte trompette
    • Marc Abry trombone
    • Vincent Radix trombone basse
    • Pierre Michel, Lucas Coudert timbales et percussions

Historique de l'oeuvre

Tout oser, comme s'il ne devait pas y avoir de lendemain. C'est là le programme de cette intrigue de cape et d'épée, située au pays imaginaire (autant qu'exotique) de Don Juan et de Zorro. Avec la maestria d'Agatha Christie, Scribe déroule une suite incroyable de rebondissements plausibles qui font le destin peu commun d'un nouveau Ruy Blas. Mêlé à divers complots et sans cesse déguisé, le chanteur des rues poursuivi par Cupidon n'a plus que sa voix à quoi se raccrocher pour se souvenir qui il est vraiment et le faire savoir à sa belle ! Une soixantaine de représentations dans la foulée de la création, c'est un véritable succès que cette partition. Chassée par ses successeures, elle nous offre aujourd'hui un instantané de deux stars à l'heure de leur révélation.

Le Guitarrero poursuit ses fructueuses représentations. Chaque jour l'affluence augmente. Roger déploie dans cet ouvrage un talent des plus remarquables comme acteur et comme chanteur. Quant à Mme Capdeville, [élève de Ponchard au Conservatoire] son succès donne naissance aux bruits les plus déraisonnables. (Le Ménestrel du 7 février 1841, p. 3)

Comment Halévy, célébré à l'Opéra depuis le succès immense de La Juive (créé le 23 février 1835), s'empare-t-il de la troupe de l'Opéra-Comique pour Le Guitarrero (créé le 21 janvier 1841) ? Laissant le ténor Chollet à Adam, il s'intéresse à la jeune génération en la personne d'un élève du baryton Martin. Roger ira bientôt rejoindre l'Opéra et sa vaillance vocale est inédite sur la seconde scène de Paris. Halévy avait déjà apprécié sa création du Shérif (2 septembre 1839) et ferait ensuite pour lui Les Mousquetaires de la Reine avec de Saint-Georges (créé le 3 février 1846). De même, c'est à un Flacon (aujourd'hui on dirait soprano dramatique) tout juste sorti du Conservatoire qu'il s'adresse pour le premier plan féminin.

C’est le talent le plus complet que j’aie jamais vu à l’Opéra-Comique. Ponchard chantait plus finement, mais [...] Roger, fort joli garçon, est excellent comédien et peut passer à juste titre pour le meilleur ténor français qui existe à présent. (Adolphe Adam à propos de la création de Gibby la Cornemuse de Louis Clapisson, lettre datée du 6 décembre 1846, reproduite dans « Lettres sur la musique française (1836-1850) », La Revue de Paris, 1903, citée d’après la réimpression, Genève, Minkoff, 1996, p. 182.)

Avec les mêmes collaborateurs, il terminait alors son troisième grand opéra pour Duprez, en collaboration avec Saint-Georges, La Reine de Chypre, créé le 22 décembre 1841 (les deux premiers étant avec Scribe : Guido et Ginevra, créé le 5 mars 1838, et Le Drapier, créé le 6 janvier 1840), un quatrième étant déjà en projet avec Scribe de nouveau (Charles VI, créé le 15 mars 1843).


Biographies

Franot el arbiLes Frivolités parisiennes

C’est au cœur de l’opéra-comique, de l’opéra-bouffe et de l’opérette que voyage la compagnie des Frivolités Parisiennes. Portée par le désir de remettre ces icônes du paysage artistique du XIXeme siecle au goût du jour, elle a pour but de leur rendre leurs lettres de noblesse ainsi qu’une place prépondérante dans la programmation culturelle grâce a un travail de représentation fidèle et abouti. Un Paris bouillonnant, remuant, capitale culturelle pleine de couleurs et d’épices. C'est un lieu de vie, pétillant, innovant, qui se fâche, gronde mais donne le ton, que porte en lui le théâtre d’Herve, d'Auber, d'Adam ou d’Offenbach.

La compagnie a la volonté de faire redécouvrir à un large public ce répertoire, subtil mélange de musique et de théâtre, véritable pièce du patrimoine culturel parisien et trait d’union entre la culture populaire et la musique savante. La troupe souhaite ainsi se produire dans des lieux culturels divers, des théâtres qui ont vu naitre ces œuvres aux lieux d’habitude consacrés à la création contemporaine. Désireuse de partager ce patrimoine avec les plus jeunes, elle mène des actions pédagogiques auprès des enfants du quartier Amiraux-Simplon (Paris XVIIIe).

La Compagnie des Frivolités Parisiennes est née de la passion de deux jeunes musiciens professionnels, Benjamin El Arbi et Mathieu Franot, pour le répertoire lyrique français romantique. Collègues d'orchestre depuis une dizaine d'années, chacun à l’ origine de nombreux projets musicaux, ils décident en 2012 de fonder ensemble la compagnie des Frivolités Parisiennes.