Du Stabat au Miserere

Publié dans Ateliers 2014-2015

Du Stabat au Miserere

Lors de son séjour à la cour de Weimar de 1708 à 1717, Bach compose l’essentiel de son œuvre pour orgue et de sa musique religieuse. C’est aussi à ce moment qu’il découvre la musique italienne et notamment les concerti de Vivaldi. Bach s’y intéresse de très près et réalise de nombreuses transcriptions, comme en témoigne son adaptation du concerto pour quatre violons de Vivaldi RV 580 en concerto pour quatre clavecins BWV 1065 et d’autres concerti pour violon transcrits pour le clavecin ou pour l’orgue. Bach emprunte aussi pour les insérer dans ses propres compositions des thèmes de Legrenzi, Corelli, Albinoni, Bonporti, Frescobaldi…

Il ne cessera jamais de copier ou de faire copier par ses élèves la musique d’autres auteurs, pour des raisons pédagogiques certainement, mais aussi pour des raisons bien pratiques : varier le répertoire de ses églises tout en allégeant, vers la fin de sa vie, sa charge de travail pour les services religieux.

Dans les années 1740, Bach rend hommage à Pergolèse, le jeune musicien napolitain mort quelques années plus tôt, en reprenant la musique de son Stabat Mater. Cette œuvre maintenant célébrissime avait aussi connu un succès fulgurant dans toute l’Europe, dès sa création en 1736. Le Cantor de Leipzig remplace le texte latin du Stabat Mater par le texte luthérien du psaume 51 Tilge, Höchster, meine Sünden. Il modifie également la musique, développant considérablement la partie d’alto. Le contrepoint se densifie et laisse l’emprunte du génie allemand dans ce cadre italien.

Nous avons choisi d’intégrer à ce programme des œuvres d’autres napolitains connus de Bach : Durante, Scarlatti et Porpora. Ils ont tous été élèves ou professeurs au même conservatoire : le Conservatorio dei Poveri di Gesù Cristo.

 

Programme

 

Oeuvres

Francesco Durante (1684-1755)

Concerto pour cordes n°1 en fa mineur

  • Poco andante - Allegro
  • Andante

Johann Sebastian BACH (1685-1750)

Psaume 51 : Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083

d'après le Stabat mater de Pergolèse

  • Versus 1: Tilge, Höchster, meine Sünden
  • Versus 2: Ist mein Herz in Missetaten
  • Versus 3: Missetaten, die mich drücken
  • Versus 4: Dich erzürnt mein Tun und Lassen
  • Versus 5: Wer wird seine Schuld verneinen
  • Versus 6: Sieh, ich bin in Sünd empfangen
  • Versus 7: Sieh, Du willst die Wahrheit haben
  • Versus 8: Wasche mich doch rein
  • Versus 9: Lass mich Freud und Wonne spüren

Nicola Porpora (1686-1768)

Sinfonia da camera op. 2 n°5 en Mi mineur

  • Affettuoso
  • Allegro

Johann Sebastian BACH (1685-1750)

Psaume 51 : Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083

  • Versus 10: Schaue nicht auf meine Sünden
  • Versus 11: Öffne Lippen, Mund und Seele

Alessandro Scarlatti (1660-1725)

Sinfonia a quattro senza cembalo en do mineur

  • Andante:fuga
  • Largo: Grave-allegro
  • Minuet

Johann Sebastian BACH (1685-1750)

Psaume 51 : Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083

  • Versus 12: Denn Du willst kein Opfer haben
  • Versus 13: Lass Dein Zion blüben dauren
  • Versus 14: Amen

Interprètes

L'Escadron volant de la Reine

  • Eugénie Lefebvre soprano
  • Mélodie Ruvio contralto
  • Josèphe Cottet, Fiona-Emilie Poupard violon
  • Benjamin Lescoat alto
  • Antoine Touche violoncelle
  • Sanne Deprettere contrebasse
  • Clément Geoffroy clavecin et orgue

Vidéos


Biographies


L'Escadron volant de la Reine

Créé en janvier 2012 sous l'impulsion d'Antoine Touche, L'Escadron volant de la Reine est un ensemble réunissant des jeunes musiciens venant du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, du Conservatoire royal de Bruxelles et des Conservatoires à rayonnement régional d'Aubervilliers et de Versailles.

Au fil de leurs études et lors d’académies comme l’orchestre français des jeunes baroque (OFJB), l’académie européenne de musique ancienne de Vannes, la formation de l'Abbaye-aux-Dames de Saintes ou encore la prestigieuse académie européenne d’Ambronay, ils ont réalisé leur désir commun de fonder leur propre ensemble.

Cet ensemble a cela de particulier qu’il réunit des jeunes de personnalités très différentes et complémentaires, qui sont non seulement liés par des affinités musicales rares mais également par des affinités amicales et qui ont su trouver, de fait, une dynamique de groupe et de travail extrêmement prometteuse. Ils l'articulent autour de leurs ambitions partagées : défendre une place importante du répertoire ancien sur la jeune scène musicale française, et aborder les œuvres autant dans un profond respect de leur contexte historique, qu'en tentant d'y insuffler l'énergie de leur jeunesse.

Ils ont également eu la chance de bénéficier des conseils précieux de Blandine Rannou et de Benjamin Perrot qui leur ont fait part de leur vif enthousiasme quant à l’avenir de l'ensemble.

Leur vision du répertoire ancien, bien au-delà de ce que le terme baroque implique stricto sensu, pourra les amener à l’interprétation d’œuvres allant de la Renaissance jusqu’à l’époque romantique.

C’est ainsi une envie commune de proposer leurs propres interprétations des chefs d’oeuvre reconnus mais aussi et surtout d'œuvres majeures oubliées, qui caractérise l'esprit de L’Escadron volant de la Reine.


Eugénie Lefebvre soprano

Lauréate du concours international de musique baroque de Froville en 2013, Eugénie obtient son diplôme au Centre de Musique Baroque de Versailles en 2009, et se perfectionne par la suite à la Guildhall School of Music and Drama de Londres auprès de Susan Waters.

Elle a chanté sous la direction d'Emmanuelle Haïm, René Jacobs, Leonardo Garcìa Alarcòn, Vincent Dumestre, Jean-Claude Malgoire, Olivier Schneebeli, Pierre Cao et Peter Shreier.

Sa passion pour la musique baroque lui fait aborder des oeuvres comme Actéon de Charpentier (Hyale), Rinaldo de Haendel (Armida), L'Incoronazione di Poppea de Monteverdi (Néron, Valetto), Teseo de Haendel (Medea), Les Plaisirs de Versailles de Charpentier (la Conversation), Cadmus et Hermione de Lully (Hymen), Les Amants Magnifiques de Lully (Caliste), le Pouvoir de l'Amour de Pancrace Royer (L'Imagination, Hersilie), Hippolyte et Aricie de Rameau, Giulio Cesare de Haendel, Médée de Charpentier, Orfeo ed Euridice de Gluck, Castor et Pollux de Rameau.

On l'entend également dans de la musique sacrée comme la Passion selon Saint-Jean de Bach, les Grands Motets de Pierre Robert, Jephté de Carissimi, le Reniement de Saint-Pierre, la Messe de minuit et le Transfige dulcissime de Charpentier, le Maddalena a piedi di Cristo de Bononcini et celle de Caldara.

Son plaisir de la scène l'amène à participer à la production et tournée française du Bourgeois Gentilhomme avec l'ensemble La Rêveuse dirigé par Benjamin Perrot.

Elle apparaît en concert avec le Concert d'Astrée, l'ensemble Sagittarius, l'ensemble La Rêveuse, Les Symphonistes, le Poème Harmonique et l'Académie für Alte music de Berlin, et collabore régulièrement avec L'Escadron Volant de la Reine, Le Vertigo, Stravaganza et Les Surprises.

En 2014 Eugénie enregistre son premier disque en tant que soliste avec l'ensemble Le Vertigo, et participera à l'automne 2015 au nouvel enregistrement de l'ensemble Les Surprises sous le label d'Ambronay.


Mélodie Ruvio contralto

Mélodie Ruvio débute la flûte à bec à l'âge de 6 ans et intègre le chœur d’enfants Sotto Voce sous la direction de Scott Prouty avec lequel elle participe aux productions jeune public de l’Opéra Bastille. Après l’obtention d’une licence d'espagnol, elle rentre au Conservatoire national de région de Paris dans la formation du Jeune Choeur de Paris créée par Laurence Equilbey.

Rapidement, elle se fait remarquer dans le rôle-titre de la Folie dans Le Carnaval et la Folie de Destouches sous la direction d’Hervé Niquet à l’Opéra Comique de Paris, au Capitole de Toulouse et à l’Opéra de Bucarest. Elle chante ensuite les rôles de la Paix, de Junon et de Bellone dans Le Ballet des Arts de Lully avec La Simphonie du Marais sous la baguette d’Hugo Reyne au Festival de Sablé et à Versailles. Puis elle est troisième soprano solo dans King Arthur de Purcell avec Le Concert Spirituel, sous la direction d’Hervé Niquet à l’Opéra de Montpellier, de Metz, à l’Opéra Royal de Versailles, au Théâtre des Champs-Elysées, au Barbican de Londres et à la Philharmonie de Luxembourg. En 2012-2013, elle interprète les rôles de Fedra et Venere dans Egisto de Cavalli sous la direction de Vincent Dumestre à l’Opéra Comique de Paris, à l’Opéra de Rouen et au Grand Théâtre du Luxembourg.

Très récemment, on a pu l’entendre dans le rôle de Cornelia dans Giulio Cesare de Haendel, sous la direction de Facundo Agudin au Stand de Moutiers en Suisse, et dans le rôle de la Troisième Fille du Rhin dans la création Siegfried, nocturne de Michael Jarrell avec l’Ensemble Multilatérale au Festival Wagner de Genève.

Parmi ses prochains engagements, on peut citer le programme Sémélé : Tra le fiamme, divins feux avec Les Ombres à l’Opéra de Saint-Etienne et à l’Opéra de Montpellier. Elle jouera également le rôle de la Troisième Dame dans Die Zauberflôte de Mozart à l’Opéra de Vichy.