Archives des gens simples

Publié dans Saison 2017-2018

Gustave Janet (1829-1898)
Distributions aux Fourneaux du Prince Impérial, Faubourg Saint-Antoine
dessin paru dans Le Journal Illustré n° 234 du 20 au 27 décembre 1868

Avant-propos

La Société des Amis des Archives de France organise périodiquement des rencontres savantes sur un thème qui marque la contribution majeure des archives à l’écriture de l’histoire. Elle souhaite mettre en œuvre une rencontre analogue, consacrée aux « Archives des gens simples. ».

Un individu obscur qui aujourd’hui meurt solitaire laisse derrière lui un porte-monnaie et puis des pièces d’identité, et aussi des papiers personnels, soit des lettres chiffonnées et des photos effacées, peut être encore quelques objets tels que montre, médaille et bijou ou même, comme autrefois, des fleurs séchées et des mèches de cheveux. Ce sont là les limites habituelles des archives des gens simples ; elles sont brèves et pauvres, banales et énigmatiques à la fois car une part de leur signification s’est évanouie avec leur détenteur.

Deux sortes de traces s’y distinguent, celles du souvenir et celles de la nécessité sociale. Le pouvoir politique, le milieu d’existence imposent des titres de reconnaissance, des papiers officiels qui reflètent et autorisent l’identité, le statut, les moyens de chaque personne. L’affectivité peut avoir eu sa part dans le choix des actes publics que la personne a voulu conserver si longtemps ; ils lui parlaient de moments inoubliables : cachet de communion, missel, diplômes d’études, livret de mariage, récompenses militaires, certificats professionnels, etc.

Les archives de la vie privée, celles du pur souvenir sont plus incertaines, moins prévisibles car intimes et arbitraires. Ce sont d’abord des images qui représentent des parents, époux et enfants, et rappellent la place qu’ils ont tenu dans la vie. Ce sont aussi des textes – même chez des gens très peu accoutumés à la lecture - des lettres précieuses, d’amours ou même de malheurs. Quant à des restes matériels, comme mouchoir brodé, carte postale ou babiole porte bonheur ils appartiennent, bien sûr, à ce même patrimoine affectif ; ils témoignent d’émotions passées, de rares et riches moments de mémoire. Ce modeste héritage résume ce qui tenait le plus à cœur au défunt puisque dans la surprise d’une mort soudaine et dans un certain dénuement, ou encore dans l’isolement d’un âge avancé et dans le désintérêt d’une dernière phase de vie, il l’a gardé par-devers lui dans une poche intérieure, dans un balluchon, sur un appui de cheminée, dans un tiroir de table de nuit ou dans un casier d’hospice.

Ces documents de la vie des humbles tirent un intérêt archivistique de leur rareté même car leur banalité et leur discrédit ont le plus souvent entraîné leur destruction et empêché de prêter attention à la cohérence, à la valeur intrinsèque de chacun de ces recueils posthumes. De telles sortes d’archives représentent pourtant les titres les plus élémentaires de l’individu dans une époque donnée, les droits et obligations auxquels il a été soumis durant son existence fugitive. Bien plus, elles recèlent, pour qui sait les lire, des morceaux éclatés de récits de vie, tracés de trajectoires sociales, reliques de personnalités. Ces bribes de biographies innombrables seraient négligeables dans une stricte perspective statistique, elles deviennent précieuses si l’on postule que toute aventure humaine, toute expérience, pensée ou émotion individuelle détient son originalité, sa spécificité, non pas son unicité idéale mais certainement sa propre valeur historique si infime soit elle.

Les intervenants présenteront des cas exemplaires (quels que soient les temps et lieux) qui puissent illustrer le sujet. Quelles peuvent être les archives personnelles laissées par des gens obscurs, de tout niveau de fortune ou de misère ? Quelles sont les traces qui restent d’une existence médiocre, ou d’une éventuelle marginalité ? Au pire, que subsiste-t-il des situations de solitude comme rupture des liens familiaux, absence de rapports sociaux, mendicité, nomadisme ? Quelles normes de documents officiels, quels types de papiers privés recèlent les histoires de vie de telles gens ? Quelles institutions peuvent les conserver (caisses de retraite / monts de piété et prêts sur gages / œuvres caritatives / sources médicales, militaires ou judiciaires / hospices, hôpitaux, prisons, etc.) ?

Comité scientifique
  • Yves-Marie BERCE, membre de l’Institut, spécialiste d’histoire de la société et des institutions des temps modernes
  • Claude GAUVARD professeur émérite d’histoire médiévale à l’université Panthéon-Sorbonne, historienne de la justice au Moyen Âge
  • Philippe HENWOOD, conservateur général du patrimoine honoraire, historien
  • Paule RENE-BAZIN, conservateur général du patrimoine honoraire, spécialiste de la société au XXe siècle
Partenaire

Programme

mardi 26 septembre 2017

10h -Ouverture du colloque

Séance 1

Traces et premiers écrits (du Moyen Âge à l’Âge classique)

Président : Jean-Pierre Bardet

Séance 2

Comptes de petites gens (XVIIIe siècle)

Président :


mercredi 27 septembre 2017

Séance 3

Archives de pauvres gens (XIXe siècle)

Président : Ghislain Brunel Michelle Bubenicek

Présidente : Michelle Bubenicek

Séance 4

Identités, papiers et témoignages (XXe siècle)

Président : Alain Moreau

Résumés de présentations et vidéos

Ouverture du colloque

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La destruction de papiers dans les révoltes populaires par Yves-Marie Bercé

L’ancienne économie agraire avait été autarcique et orale. Au xvi° siècle, elle accédait à l’écriture grâce aux services des notaires et sous l’emprise de la fiscalité royale qui se fondait sur les registres paroissiaux et sur la transcription des actes notariés en justice. Les papiers devenaient aux yeux des pauvres gens source et signe d’impôt qu’on jetait dans des feux de joie les jours d’émeute. Des épisodes plus célèbres comme les Tard Avisés (Quercy, 1707), la Grande Peur (juillet 1789) et les Bourla papey (canton de Vaud, 1802) ont traduit la détestation populaire à l’encontre du papier comme assise de fiscalité : Papier timbré, Contrôle des actes , titres seigneuriaux, bureaux de conscription , etc.

Au xix° siècle, l’inflation des formalités enserra plus encore les individus même les plus humbles dans des réseaux de preuves écrites comme passeports exigés des mendiants, procès verbal d’enfant trouvé, livret militaire ou billets de dépôts au Mont de piété.

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Entre rejet et appropriation : les gens simples et la preuve écrite au XVIIe siècle par Anne Beroujon

Au XVIIe siècle, les populations citadines ont assimilé l’importance de l’écrit dans la hiérarchie des preuves exigées lors des règlements commerciaux ou dans le cadre des procès. Plusieurs attitudes, parfois contradictoires, en découlent. Il s’agira dans cette communication d’étudier le rapport des gens simples à la preuve écrite en interrogeant l’évidence du lien entre domination sociale et domination culturelle.

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Paroles de vignerons, Nicolas Guiard et Pantaléon Gougis (Chartres, milieu du XVIIIe siècle) par Benoît Garnot

Les archives départementales d’Eure-et-Loir et la bibliothèque municipale de Chartres conservent deux documents exceptionnels qui font bien partie des « archives des gens simples » : le journal personnel du vigneron Nicolas Guiard et la correspondance d’un autre vigneron, Pantaléon Gougis, datés tous les deux du milieu du XVIIIe siècle. Si ces deux documents ne sont plus aujourd’hui totalement inconnus, puisque je les ai publiés il y a une vingtaine d’années, ils seront ici revisités dans une optique comparative et sous des perspectives nouvelles.

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Les archives des gens simples au filtre de la justice médiévale : esquisse d’un bilan par Claude Gauvard

L’exercice de la justice est l’un des moyens de faire sortir de l’ombre les gens simples qui, après les études les plus récentes sur la criminalité médiévale, ne peuvent plus être confondus avec les « marginaux » ou les criminels professionnels. Dans le royaume de France, laboureurs, laboureurs de bras, artisans constituent la part la plus importante de ceux qui reçoivent du roi une lettre de rémission conservée à la Chancellerie. Nombre d’entre eux ont aussi obtenu une lettre de répit pour alléger leurs dettes. Enfin, quelques-uns n’hésitent pas à rédiger un testament pour répartir leurs biens. On peut donc dire que la justice oblige les gens simples à pratiquer l’écrit et à conserver l’archive comme preuve. Comment procèdent-ils ? Quels sont les moyens de conservation de ces documents et quelle attention portent-ils à l’écrit ? Cette communication essaiera de mesurer les formes d’attachement à l’archive dans cette catégorie sociale si souvent cantonnée aux gestes et aux paroles, en même temps qu’elle en montrera les limites que révèlent aussi les sources judiciaires.

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Archives des vignerons du sud de l’Île-de-France au temps de la révolution (1780-1810) par Serge Bianchi

Le bicentenaire de la Révolution française a favorisé la publication de monographies sur des communes où les vignerons sont majoritaires dans le sud de l'ïle-de-France : Draveil, Montgeron, Crosne, Epinay-sur-Orge en particulier... Les archives publiques relatives au cadre de vie, aux comportements et aux mentalités des vignerons sont abondantes : procès-verbaux d'assemblées villageoises, de confréries, de charités, registres de délibérations, archives judiciaires (justices de paix, interrogatoires de détenus, registres d'écrou), registres de catholicité et d'état-civil (natalité, mariages, décès, divorces, prénomination républicaine), procès-verbaux de partage de terres, de biens communaux, certificats de civisme, relations de fêtes (baccharat) et de cultes révolutionnaires, déclarations fiscales (rôles de taille et impôts fonciers), pétitions, baux, délits ruraux, procès-verbaux d'élections locales et cantonales, doléances, mercuriales, registres de la garde nationales, serments, signatures... Ces archives permettent de reconstituer le cadre de vie, les engagements individuels et collectifs des vignerons de ces paroisses et communes pendant la Révolution. Plus rares sont les archives privées donnant des aperçus de la vie quotidienne pendant la décennie révolutionnaire : lettres de conscrits, inventaires après décès (décrivant le matériel et les techniques), objets ou symboles (cocardes, calendriers, images pieuses), les travaux et les jours. Les croisements de ces archives publiques et des bribes d'archives privées éclairent des trajectoires individuelles et collectives (communautaires, politiques, sociales). Elles peuvent déboucher sur un essai de caractérisation locale de ces milieux spécifiques face à la conjoncture et à l'évolution de la Révolution.

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Les gens simples face à l’hiver (XVIe-XVIIIe siècles) par Olivier Jandot

Le quotidien des gens simples, dans ses aspects les plus triviaux, a laissé peu de trace dans les archives. Pourtant, il surgit çà et là au fil de témoignages exceptionnels (livres de raisons, autobiographies de gens issus du peuple) ou dans le regard de certains observateurs attentifs (voyageurs, médecins, curés, enquêteurs, etc.). Ces bribes d’existences ordinaires ainsi saisies permettent, dans une démarche ethnographique rétrospective, de reconstituer la manière dont les gens simples ont, pendant des siècles, affronté tant bien que mal l’épreuve de l’hiver. Le tableau qui en résulte permet de mettre en valeur l’évolution historique des seuils de tolérance à l’inconfort et à la douleur.

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Archives de langues. Traces du plurilinguisme ordinaire dans le Paris du XVIIIe siècle par Ulrike Krampl

Le processus de constitution d’archives publiques, d’abord dispersées, puis réunies en institution nationale, répond au choix monolingue qui fonde, en France, la construction de l’Etat : elles s’écrivent en français, exclusivement. Or, comme toutes archives « nationales » renferment aussi des strates « non nationales », les archives tenues en langue française se composent de nombreuses traces de la présence d’autres langues et variétés. Produits d’une confrontation à une instance scripturaire, ces écrits évoquent ou bien émanent d’hommes et de femmes de toutes conditions et formulent des échos d’un plurilinguisme ordinaire du XVIIIe siècle. Plus généralement, on pourra s’interroger sur l’effet performatif qu’exerce l’archivage sur la traduction d’un passé plurilingue en des histoires monolingues.

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Les marchands à Versailles au XVIIIe siècle : inventaires après décès par Catherine Lecomte

« Les inventaires après décès des marchands de Versailles au XVIIIe siècle ne laissent pas de traces d’une vie romantique mais d’une vie de travail : travail pour survivre, travail pour bâtir un empire commercial. Ils donnent une image remarquable des strates de ce milieu, des décors des habitudes commerciales, de la vie « côté rue » ou de l ‘intimité d’une famille. On y lit, on y devine des conflits, des drames, des remariages, des partages. Le quotidien rude, éprouvant, le quotidien cossu, cultivé. Les marchands venus de villages du Grand parc, de provinces plus éloignées vivent une course aux profits, aux honneurs, conquièrent des positions de notables.

Ces gens simples ont leurs rites et le dépouillement de leurs inventaires les fait sortir de l’ombre presque à entendre leurs cris sur le carreau du marché en leurs conversations dans la « salle de compagnie ».

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La prose des écrivains publics, Paris XVIIIe siècle par Christine Metayer

N.C

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Écrits d’un charpentier, fin XIXe siècle par Jacques-Olivier Boudon

J'ai découvert en 2009 l'existence exceptionnelle de 72 planches récemment démontées de plusieurs pièces du château de Picomtal dans les Hautes-Alpes, longtemps propriété de la famille Roman d'Amat. Au revers de ces planches de mélèze,le menuisier qui avait posé le parquet en 1880-1881, Joachim Martin, a laissé ses pensées, racontant son quotidien et livrant les secrets du village des Crottes (infanticide, relations extraconjugales, comportement du maire ou du curé), sachant qu'il ne serait pas lu avant 80 à 100 ans. Ces écrits forment un journal incomplet et inachevé, mais qui, croisé avec d'autres sources retrouvées aux archives nationales et départementales, permet de comprendre la vie et la psychologie d'un artisan qui nous dit son rapport au temps, à la politique, à la religion, en même temps qu'il exprime son mal être.

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Les archives succinctes du gibier pénal, 1830-1930 par Frédéric Chauvaud

Les prévenus, suspects, accusés et condamnés laissent, à l’exception de rares personnalités comme Lacenaire, Pierre Rivière et quelques autres, peu de traces. Les archives sont souvent dérisoires ou inexistantes. De menus objets sont saisis, parfois transformés en pièces à conviction, puis détruits. Au XIXe siècle la moitié des affaires jugées par les cours d’assises concerne les vols mais les crimes contre les personnes occupent une place non négligeable. Malgré tout, il est possible de saisir des fragments d'archives dans les revues spécialisées, les documents judicaires et les comptes-rendus des tribunaliers. Arabesques corporelles, mots extirpés et paroles résiduelles constituent les archives succinctes du gibier pénal.

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Les Français à l’étranger au XIXe siècle. Illusions et réalité par Pascal Even

Chassés par la misère, poussés par l’espoir d’une vie meilleure, de terres à cultiver, l’espérance de faire fortune dans des pays neufs, des milliers de Français ont, au cours des deux derniers siècles, choisi de s’expatrier et de s’établir à l’étranger. Pour quelques succès parfois spectaculaires, la plupart d’entre eux ont connu des existences difficiles, hasardeuses et parfois misérables. Les dizaines de milliers de dossiers nominatifs de la série Chancelleries des Archives diplomatiques, en cours d’ouverture au public pour la période 1830-1925, livrent ainsi l’histoire de nos compatriotes partis chercher fortune à l’étranger pour lesquels le ministère des Affaires étrangères a été sollicité. Ces dossiers de successions, de créances, de renseignements commerciaux constituent ainsi, une mine d’informations impressionnante qui dépasse largement l’aspect généalogique et ouvrent des pistes de recherche dans de multiples domaines.

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Papiers, « excuses » et « marques » : les archives des enfants abandonnés à Paris (XVIIe-XIXe siècles) par Isabelle Robin

L'institution d'accueil des enfants abandonnés entre le XVIIe et la fin du XIXe siècle a changé plusieurs fois de nom et d'affiliation administrative, toutefois les archives des institutions successives constituent un seul et unique fond, exceptionnel par son ampleur, aux archives départementales de Paris. La série des procès-verbaux d'abandons est particulièrement riche puisqu'elle recèle ce qui constitue les archives des enfants : les papiers et objets glissés dans les langes, les bonnets ou les poches de certains d’entre eux et s'ils n'ont pas été gardés au moins leur description. Que nous disent ses objets et petits papiers, à la fois très banals et singuliers, fragiles et souvent de peu de valeur matérielle, des histoires personnelles, de la société dans laquelle vivent ces petits et de l'institution qui les accueille ? On s'interrogera sur la fabrication, les usages immédiats et à plus long terme la conservation de ces documents si particuliers qui accompagnent des enfants confiés aux bons soins d’un hôpital parisien.

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Quand les archives de la psychiatrie ordinaire croisent l'histoire mondiale. A propos des archives de l'hôpital psychiatrique de Picauville (Manche) par Philippe Artières

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Les impressions et publications populaires par Philippe Nieto

Comment définir la catégorie des « impressions populaires » ? Par leur type d’éditeur ? Par leur mode de diffusion ? Par leur contenu ? Ces questions de définition sont importantes pour analyser l’usage que l’on peut faire, aujourd’hui, de ces « publications populaires ». Méprisées, notamment par les bibliothèques — il n’y a que trois collections notables en France : celle de la BnF, celle de la Bibliothèque de l’agglomération troyenne et celle du MuCEM — ces publications, rares vestiges de forts tirages, sont une source encore assez peu exploitée par l’historien s’intéressant aux gens simples. Encore faut-il répondre, in fine, à une quatrième question : … de quel « peuple » parle-t-on ? Le qualificatif de « populaire » a, en effet, deux sens en français, disjonctif, quand on oppose le peuple aux élites, inclusif, quand « populaire » devient le synonyme de « partagé par tous ».

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ATD Quart Monde : un mouvement chroniqueur de la vie des exclus par Paule René-Bazin

Joseph Wresinski, fondateur du mouvement international ATD Quart Monde, a eu la conviction que le combat contre la misère et l'exclusion imposait une connaissance profonde de l'histoire des familles les plus démunies. Pour lui en outre, cette histoire ne pouvait être faite que par les familles elles-mêmes ou en coopération avec elles. Cette conviction irrigue encore l'action de ce Mouvement. Elle est à l'origine d'un fonds d'archives exceptionnel.

Depuis plus de 50 ans, les membres du mouvement, qui se définissent comme des "bâtisseurs de mémoire", ont produit des sources très abondantes, aujourd'hui conservées au Centre international Joseph Wresinski à Baillet-en-France dont les missions sont triples : recueillir l'histoire des très pauvres ; comprendre les causes de la misère ; approfondir l'engagement de ceux qui la combattent.

Ces écrits quotidiens des volontaires permanents, ces paroles de militants du Quart monde, ces reportages photographiques, films ou même oeuvres d'art, qui s'apparentent d'avantage au genre de la chronique qu'à des travaux historiques, sont la source d'études sur la vie de familles du quart monde, dites souvent "monographies", rédigées dans une perspective militante pour soutenir l'action du Mouvement.

Pourtant, de même que les "chroniques médiévales" ont été largement utilisées par les historiens, l'ensemble ainsi rassemblé pourrait dans certaines conditions permettre le développement de travaux historiques sur la vie des exclus à l'époque contemporaine.

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Maux de femmes précaires : aperçu des courriers reçus par les ministres des Droits des femmes (fin années 1970-début années 1980) par Vanessa Szollosi

Dans les archives des cabinets ministériels se trouve une source aussi passionnante que délicate : le courrier reçu par la ou le ministre. Demandes d’aide, plaintes, encouragements ou accusations, la lecture de ces lettres apporte un éclairage unique sur les conditions de vie et les besoins de celles et ceux qui prennent leur plume pour écrire au sommet de l’Etat.

Avec la création du premier secrétariat d'État à la condition féminine en 1974, devenu délégation puis ministère des Droits des femmes, les femmes précaires ont une nouvelle interlocutrice et les courriers abondent : qu’elles soient seules, divorcées ou veuves avec charge d’enfants, femmes au foyer ou encore travaillant pour leur conjoint mais sans statut, elles font écho aux préoccupations de leur époque et incarnent les combats menés par ce ministère.

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Biographies

Jean-Pierre Bardet

professeur émérite d’histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne, spécialiste d’histoire de la population

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Yves-Marie Berce

membre de l’institut, spécialiste d’histoire de la société et des institutions des temps modernes

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Anne Béroujon photo

Anne Béroujon

maître de conférence à l’université de Grenoble, spécialiste d’histoire de la société et de la population des temps modernes

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Benoit Garnot photo

Benoît Garnot

professeur émérite d’histoire moderne à l’université de Bourgogne, spécialiste de l’histoire de la justice

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Claude Gauvard photo

Claude Gauvard

professeur émérite d’histoire médiévale à l’université Panthéon-Sorbonne, historienne de la justice au Moyen Âge

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Jean-Christian Petitfils

Jean-Christian Petitfils

historien

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Serge Bianchi

  • Professeur émérite de l'Université Rennes 2
  • Docteur d'État de l'Université Paris I-Sorbonne
  • Professeur agrégé
  • Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud
  • Président du Cercle Littéraire et Historique de Draveil
  • Vice-président du Comité de recherches historiques sur les révolutions en Essonne
  • Vice-président de la Société historique et archéologique d'Essonne et du Hurepoix
  • Administrateur de la mason de Banlieue et d'Architecture d'Athis-Mons

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Olivier Jandot photo

Olivier Jandot

Agrégé et docteur en histoire, professeur au Lycée Gambetta-Carnot d’Arras, chargé de cours et chercheur associé à l’Université d’Artois (EA 4027 CREHS).

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Ulrike Krampl

professeur d’histoire moderne à l’université de Tours, historienne de la société au XVIIIe siècle

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Catherine Lecomte

professeur émérite d’histoire du droit, spécialiste des institutions et des faits sociaux au XVIIIe siècle

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Christine Metayer

professeur d’histoire moderne à l’université Sherbrooke (Canada), historienne de Paris au XVIIIe siècle

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Michelle Perrot

professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Diderot-Paris 7, historienne de la société

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Jacques-Olivier Boudon

professeur à l'université Paris Sorbonne, où il dirige le Centre d'histoire du XIXe siècle et l'Ecole doctorale moderne et contemporaine, est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages dont "Les Naufragés de la Méduse" (Belin, 2016) et "L'Empire des polices" (Vuibert, 2017).

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Frédéric Chauvaud

professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Poitiers (Criham et MSHS), directeur de la série « Justice et déviance » (PUR) est coresponsable du programme de recherche sur « Le corps à l’épreuve ». Il a codirigé en 2016 Le sarcasme du mal. Une histoire de la cruauté et Le corps en lambeaux.

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Pascal Even

conservateur général du patrimoine, ministère des Affaires étrangères

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Isabelle Robin

maître de conférence d’histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne, spécialiste de démographie historique

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Annette Wieviorka

directrice émérite de recherche au CNRS, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale

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Philippe Artières

historien, Directeur de recherches au CNRS (IIAC - EHESS), a consacré une partie de ses recherches aux écritures ordinaires (XIXe-XXe siècle).

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Philippe Nieto

conservateur du patrimoine à la bibliothèque des Archives Nationales, spécialiste de la culture populaire

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Paule René-Bazin photo

Paule René-Bazin

conservateur général du patrimoine honoraire, spécialiste de la société au XXe siècle

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Vanessa Szollosi photo

Vanessa Szollosi

conservateur du patrimoine aux Archives nationales, responsable du pôle des affaires sociales

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