Les Passions de l'âme et leur réception philosophique
Introduction
« Je prévois que ce traité n’aura pas meilleure fortune que mes autres écrits », écrivait Descartes des Passions de l’âme en 1649. Si le succès éditorial immédiat mesure la bonne fortune, Descartes se trompait : dès 1650 son traité est réédité et traduit en latin. Mais si l’on envisage la réception philosophique des Passions de l’âme dans la longue durée, Descartes ne se trompait pas en prévoyant que son traité ne serait pas mieux reçu que ses autres livres. Il le fut même beaucoup moins bien. Entendons : il ne fut pas tant contredit et réfuté — comme ont pu l’être les Méditations ou les Principes, sans cesse travaillés de Spinoza et Malebranche à Husserl et Heidegger —, qu’il n’a très vite été passé sous silence par la tradition philosophique.
Sans doute la nature même du texte cartésien n’y est-elle pas indifférente : traité de physiologie dans sa première partie, de morale dans la deuxième, exhortation à la vertu et éloge de la générosité dans la troisième, le dernier livre publié par Descartes a toujours été considéré avec la condescendance que les commentaires accordent à l’œuvre mineure d’un penseur majeur. Plus encore, n’est-ce pas, dès l’occasionnalisme, l’interprétation dualiste de la métaphysique cartésienne qui a rendu la postérité aveugle à ce traité de l’union de l’âme et du corps et en a fait, jusqu’à la phénoménologie, le parent pauvre des études cartésiennes ? Et pourtant, les décisions philosophiques que Descartes a prises dans les Passions de l’âme sont essentielles, qui le distinguent de tous les moralistes du Grand Siècle : — parler des passions en physicien ; — doter sa physique mécaniste d’une théorie de la passivité ; — faire de l’admiration la première des passions primitives ; — proposer une définition inédite de l’amour ; — substituer le principe de l’estime de soi aux condamnations traditionnelles de l’amour de soi ; — donner à la liberté la figure de la générosité, etc.
C’est sur ce silence apparemment assourdissant que le présent colloque entend revenir. Il le fera en deux temps, s’inscrivant ainsi dans la lignée des grands colloques internationaux qui ont régulièrement associé le Centre d’études cartésiennes et le Centro di studi su Descartes, donnant lieu à autant d’actes dont la publication a profondément renouvelé notre lecture de Descartes : 1987, Descartes : il metodo e i saggi ; Le Discours et sa méthode ; 1992, Objecter et répondre ; 1994, Descartes : Principia Philosophiae (1644-1994) ; 1996, La biografia intellettuale di René Descartes attraverso la Correspondance ; 2004, Descartes dans Kant. La présente session du colloque prend en charge l’étude du détail et du retravail de l’une ou l’autre des passions, jusqu’à la phénoménologie, afin de constituer une sorte de commentaire polyphonique des Passions de l’âme et d’établir ainsi une cartographie des options interprétatives du traité qui livre les derniers fruits de la philosophie cartésienne. Le second temps aura lieu à Lecce en novembre 2014 et sera consacré à la fois aux sources des Passions et à leurs réceptions jusqu’à Vico, envisagées dans la généralité du thème des passions. Ainsi se dessinera le paysage historique et spéculatif d’un ouvrage dont les objets et les problèmes sous-tendent, au même titre que les autres œuvres de Descartes, les interrogations philosophiques les plus contemporaines.
Colloque organisé par le Centre d’Etudes Cartésiennes de l’Université Paris-Sorbonne en collaboration avec le Centro di Studi su Descartes e il Seicento de l’Università del Salento de Lecce
Programme
Mercredi 11 juin
Ouverture du colloque par Jean-Luc Marion, de l’Académie française
Introduction par Vincent Carraud et Giulia Belgioioso
Session I : Des Passions de l’âme en général
Présidence : Giulia Belgioioso
- Parler des passions en physicien par Gilles Olivo
- Signes extérieurs des passions et caractéristique anthropologique : de Descartes et Kant par Francesco Tommasi
- Les Passions de l’âme et la question qui ? Le traité cartésien de l’être-au-monde par Vincent Carraud
- La connaissance à l’estime par Jean-Luc Marion
Jeudi 12 juin
Session II : Les passions primitives
Présidence : Jean-Robert Armogathe
- Le discours indirect libre de Descartes en Deleuze : visage-gros plan, admiration et désir par Xavier Kieft
- La joie et la tristesse : Spinoza et les Passiones animae par Frédéric Manzini
- De affectibus : Leibniz et les Passions de l’âme par Jean-Pascal Anfray
Session III : De quelques passions particulières
Présidence : Marta Fattori
- Malebranche et le concept cartésien d’amour de Dieu par Gábor Boros
- Générosité et modestie de Descartes selon Clauberg par Domenico Collacciani
- Rousseau et la définition cartésienne de l’amour par Laure Verhaeghe
- Générosité philosophique, générosité chrétienne : débat sur la générosité à Port-Royal par Laurent Thirouin
- La générosité chez La Forge, Regius et Geulincx par Giuliano Gasparri
Vendredi 13 juin
Présidence : Denis Kambouchner
- Pascal et la gloire par Alberto Frigo
- La Conférence générale et particulière de Charles Lebrun : la tradition pathognomonique à l’épreuve des Passions de l’âme par Carole Talon-Hugon
- L’expression des passions dans la théorie de l’art au XVIIe siècle par Jacqueline Lichtenstein
Session IV : Les Passions de l’âme et la phénoménologie
Présidence : Jean-Luc Marion
- Passivité et causalité psychophysique chez Husserl par Dominique Pradelle
- Passivité et passion chez Levinas par Dan Arbib
- Michel Henry : la passivité ontologique originaire à l’épreuve des Passions de l’âme par Grégori Jean
- Les Passions de l’âme ou l’ultime avancée phénoménologique cartésienne par Wojciech Starzyński
Conclusions présentées par Denis Kambouchner et Vincent Carraud
Suite du colloque les 10, 11 et 12 novembre 2014 à Lecce (Italie) :
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Présentations / Vidéos
Ouverture du colloque Jean-Luc Marion
Introduction par Vincent Carraud et Giulia Belgioioso
Parler des passions en physicien par Gilles Olivo
Signes extérieurs des passions et caractéristique anthropologique : de Descartes et Kant par Francesco Tommasi
Les Passions de l’âme et la question qui ? Le traité cartésien de l’être-au-monde par Vincent Carraud
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La connaissance à l’estime par Jean-Luc Marion
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Le discours indirect libre de Descartes en Deleuze : visage-gros plan, admiration et désir par Xavier Kieft
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La joie et la tristesse : Spinoza et les Passiones animae par Frédéric Manzini
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De affectibus : Leibniz et les Passions de l’âme par Jean-Pascal Anfray
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Malebranche et le concept cartésien d’amour de Dieu par Gábor Boros
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Générosité et modestie de Descartes selon Clauberg par Domenico Collacciani
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Rousseau et la définition cartésienne de l’amour par Laure Verhaeghe
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Générosité philosophique, générosité chrétienne : débat sur la générosité à Port-Royal par Laurent Thirouin
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La générosité chez La Forge, Regius et Geulincx par Giuliano Gasparri
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Pascal et la gloire par Alberto Frigo
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La Conférence générale et particulière de Charles Lebrun : la tradition pathognomonique à l’épreuve des Passions de l’âme par Carole Talon-Hugon
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Passivité et causalité psychophysique chez Husserl par Dominique Pradelle
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L’expression des passions dans la théorie de l’art au XVIIe siècle par Jacqueline Lichtenstein
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Passivité et passion chez Levinas par Dan Arbib
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Michel Henry : la passivité ontologique originaire à l’épreuve des Passions de l’âme par Grégori Jean
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Les Passions de l’âme ou l’ultime avancée phénoménologique cartésienne par Wojciech Starzynski
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Conclusions par Denis Kambouchner et Vincent Carraud
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Biographies
Jean-Luc Marion
Jean-Luc Marion, de l’Académie française, de l’Accademia Nazionale dei Lincei, est professeur à l’Université de Chicago et à l’Institut catholique de Paris, et professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne.
Principales publications cartésiennes
- Sur l’ontologie grise de Descartes, Paris, Vrin, 1975 (4e éd. 2002)
- Sur la théologie blanche de Descartes, Paris, PUF, 1981 (3e éd. 2009)
- Sur le prisme métaphysique de Descartes, Paris, PUF, 1986 (2e éd. 2004)
- Questions cartésiennes. Méthode et métaphysique, Paris, PUF, 1991
- Questions cartésiennes II. Sur l’ego et sur Dieu, Paris, PUF, 1996 (2e éd. 2002)
- Sur la pensée passive de Descartes, Paris, PUF, 2013
Traduction
- Règles utiles et claires pour la direction de l’esprit en la recherche de la vérité, La Haye, Nijhoff, 1977.
Vincent Carraud
Vincent Carraud, grand prix de philosophie de l’Académie française (2010), est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université Paris-Sorbonne et directeur du Centre d’études cartésiennes.
Principales publications cartésiennes :
- Descartes et les “Principia” II : corps et mouvement, Paris, PUF, 1994 (avec F. de Buzon)
- Causa sive ratio. La raison de la cause, de Suarez à Leibniz, Paris, PUF, 2002.
- Bibliographie cartésienne (1960-1996), Lecce, Conte Editore, 2003 (avec J.-R. Armogathe)
- L’invention du moi, Paris, PUF, 2010
- Descartes, Etude du bons sens, La recherche de la vérité et autres écrits de jeunesse (1616-1631), édition, traduction, présentation et notes, Paris, PUF, 2013 (avec G. Olivo).
Giulia Belgioioso
Giulia Belgioioso est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université du Salento et directrice du Centro Interdipartimentale di Studi su Descartes e il Seicento.
Dernières publications cartésiennes :
- René Descartes, Opere, 1637-1649
- Opere postume, 1650-2009
- Tutte le lettere, 1619-1650, textes originaux et traductions, introductions, notes, Milan, Bompiani, 3 vol., 2009
Gilles Olivo
Gilles Olivo est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université de Caen Basse-Normandie.
Principales publications :
- Descartes et l’essence de la vérité, Paris, PUF, 2005
- Descartes, Etude du bons sens, La recherche de la vérité et autres écrits de jeunesse (1616-1631), édition, traduction, présentation et notes, Paris, PUF, 2013 (avec V. Carraud)
- Une morale de la passivité : physique et morale dans les Passions de l’âme de Descartes, à paraître
Francesco Tommasi
Francesco Valerio Tommasi est maître de conférences à l’Université de Rome La Sapienza, où il dirige aussi un projet de recherche d’excellence du MIUR (Ministère de l’Education national italienne), après avoir été chercheur auprès du Thomas-Institut de l’Université de Cologne et de l’Institut pour les sciences religieuses de Trente. Il est secrétaire de rédaction de la revue Archivio di Filosofia.
Publications principales :
- Philosophia transcendentalis. La questione antepredicativa e l’analogia tra la Scolastica e Kant, Florence, Olschki,2008
- L’analogia della persona in Edith Stein, F. Serra, 2012
Dominique Pradelle
Dominique Pradelle est professeur d’histoire de la philosophie contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne. Ses travaux portent sur la phénoménologie husserlienne et heideggérienne, la philosophie des mathématiques et la phénoménologie de l’expérience musicale.
Publications principales :
- L’archéologie du monde, Dordrecht, Kluwer, 2000
- Par-delà la révolution copernicienne, Paris, PUF, 2012
- Généalogie de la raison, Paris, PUF 2013
Il a aussi dirigé la traduction d’œuvres de Reinach, Phénoménologie réaliste, Paris, Vrin, 2012.
Jean-Robert Armogathe
Jean-Robert Armogathe, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, est directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études (Histoire des idées religieuses et scientifiques dans l’Europe moderne). Cofondateur des Centres de recherches sur Descartes à Paris et à Lecce, il a réimprimé les éditions originales des œuvres de Descartes et de sa correspondance (avec Giulia Belgioioso, Lecce, Conte editore) et collaboré à l’édition Bompiani des Œuvres complètes de Descartes (3 vol., Milan, 2009). Il vient de publier la Correspondance annotée de Descartes (2 vol., collection TEL, Gallimard, 2013).
Xavier Kieft
Xavier Kieft, agrégé de philosophie, enseigne en lycée et à l’Université Paris-Sorbonne. Il a annoté la première partie des Principes de la philosophie (Paris, Vrin, 2009), les trois premières Méditations métaphysiques (Paris, Ellipses, 2011), achève la traduction et l’annotation de L’Entretien de Burman avec Descartes (Gallimard-Tel) et est l’auteur de plusieurs études d’histoire de la philosophie, notamment sur Descartes et le contexte cartésien (Chandoux, Rohault, Clauberg). Il vient d’éditer les Figures du cogito, Cahiers de philosophie de l’Université de Caen, n° 50, 2013.
Frédéric Manzini
Frédéric Manzini, agrégé et docteur en philosophie, est actuellement chargé de cours à l’Institut catholique de Paris après avoir enseigné à l'Université Paris-Sorbonne.
Principales publications :
- Spinoza : une lecture d’Aristote, Paris, PUF, 2009
- Spinoza et ses scolastiques, Paris, PUPS, 2011 (éd.)
Jean-Pascal Anfray
Jean-Pascal Anfray est maître de conférences à l’École normale supérieure (Paris) depuis 2010 après avoir enseigné à l'Université d'Aix-Marseille. Ses travaux portent sur l'histoire de la philosophie du XVIIe siècle et sur la métaphysique et plus particulièrement sur Descartes et Leibniz. Il a récemment dirigé un numéro des Études philosophiques (2014/1) consacré à Descartes et More.
Marta Fattori
Marta Fattori est professeur émérite d’histoire de la philosophie moderne à la faculté des lettres de l’Università La Sapienza à Rome, dont elle a été la doyenne. Elle est éditrice de The Oxford Francis Bacon et dirige avec Tullio Gregory la collection « Le corrispondenze letterarie, scientifiche ed erudite dal Rinascimento all’età moderna » (Florence, Olschki), et les Nouvelles de la République des Lettres. Elle a édité les œuvres de Comenius (Utet, 1974), publié le Lexique du Novum Organum de Francis Bacon (1980), ainsi qu’une Introduction à Francis Bacon (Laterza, 1997, 3e éd. 2003).
Dernier ouvrage en français :
- Études sur Francis Bacon, Paris, PUF, 2012
Gábor Boros
Gábor Boros est professeur d’histoire de la philosophie moderne et directeur de l’École doctorale de « science de la philosophie » à l'Université de Budapest Loránd Eötvös. Centrés autour des concepts-clés de l’affectivité et de la communauté, ses travaux portent sur la philosophie du XVIIe siècle, principalement sur Descartes, Spinoza et Leibniz, sur la philosophie morale, sur la métaphysique et sur la philosophie de l’esprit.
Publications principales :
Livres
- René Descartes, Budapest, Áron, 1998
- A mozgástörvényektől Isten értelmi szeretetéig. A morális univerzum kitágulása a mechanikai filozófiában (Des lois de mouvement à l’amour intellectuel de Dieu. L’extension de l’univers moral dans la philosophie mécanique), Budapest, Áron, 2003
Traductions
- René Descartes, Test és lélek, morál, politika, vallás, Válogatás a kései írásokból (Notae in programma quoddam – avec Dániel Schmal ; Correspondance avec Élisabeth, Chanut, Christina – en collaboration) Budapest, Osiris, 2000
- René Descartes, A lélek szenvedélyei (Les passions de l’âme), Budapest, L’Harmattan, 2012
Laure Verhaeghe
Laure Verhaeghe, agrégée de philosophie, est attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à l’Université de Paris-Sorbonne, où elle prépare une thèse de doctorat sur Rousseau.
Publications :
- « La troisième Lettre Morale, ou Rousseau critique pascalien de Descartes », Les Etudes philosophiques, 2014, 1.
- « Rousseau et Pascal, lecteurs de la Lettre à Elisabeth du 6 octobre 1645 », XVIIe siècle, 2014, à paraître.
Domenico Collacciani
Domenico Collacciani est docteur en philosophie des Universités de Rome La Sapienza et de Caen, avec une thèse sur Il mos geometricus nell’Olanda di Spinoza (2011). Après avoir été boursier de la mairie de Paris dans le cadre du programme Research in Paris, il est actuellement chercheur post-doctorant au sein de l’équipe mathesis du Labex TransferS (Ecole normale supérieure), où il poursuit ses recherches sur le cartésianisme français et néerlandais.
Publication :
- « L’admiratio nella Logica di Clauberg », dans C. Borghero et C. Buccolini ( éd.), Nuovi saggi sul cartesianismo radicale (à paraître)
Laurent Thirouin
Laurent Thirouin est professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’Université Lumière Lyon II.
Publications principales :
- Le Hasard et les règles. Le modèle du jeu dans la pensée de Pascal, Paris, Vrin, 1991, rééd. 2011
- L’Aveuglement salutaire. Le réquisitoire contre le théâtre dans la France classique. Paris, Champion, 1997, rééd. 2007
- Éditions de Pierre Nicole, Traité de la Comédie et autres pièces d’un procès du théâtre, Paris, Champion, 1998 ; Essais de morale, Paris, PUF, 1999
Giuliano Gasparri
Giuliano Gasparri est maître de conférences à l’Université d’Enna Kore. Docteur de l’Université de Rome La Sapienza et de l’École Pratique des Hautes Études, il a soutenu en 2005 une thèse sur la réception de la théorie cartésienne des vérités éternelles, après avoir été boursier du Centro di Studi su Descartes e il Seicento de Lecce en 1999 et de la Fondation Alexander von Humboldt au Thomas-Institut de Cologne en 2010-2011. Ses recherches portent principalement sur l’histoire des idées à l’âge classique, en particulier sur le cartésianisme et sur la lexicographie philosophique du XVIIe siècle.
Publications principales :
- Il cartesianismo di René Fédé dalle « Méditations métaphysiques » (1683) alla « Théologie métaphysique » (1705), Florence, Olschki, 2002
- « Le grand paradoxe de M. Descartes ». La teoria cartesiana delle verità eterne nell’Europa del XVII secolo, Florence, Olschki, 2007.
Denis Kambouchner
Denis Kambouchner est professeur d’histoire de la philosophe moderne à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Il a consacré l’essentiel de ses publications à Descartes (dernier ouvrage paru : Le Style de Descartes, Paris, Manucius, 2013) et en particulier aux Passions de l’âme (L’homme des passions, Paris, Albin Michel, 1995, 2 vol.), et co-dirige la nouvelle édition des Œuvres Complètes du même auteur (Gallimard-Tel, en cours de parution). Il est en outre l’auteur de plusieurs essais sur les problèmes de la culture et de l’éducation, notamment Une école contre l’autre (PUF, 2000) et L’école, question philosophique (Fayard, 2013).
Alberto Frigo
Alberto Frigo, ancien élève de l’École normale supérieure de Pise, est actuellement post-doctorant à l’Université Lumière Lyon II. Après avoir soutenu une thèse de philosophie consacrée à la question de l’unité chez Pascal (Pise-Caen, 2010), il a enseigné à l’Université de Caen Basse-Normandie et à l’Université Paris-Sorbonne. Outre de nombreux articles consacrés à l’histoire de la philosophie moderne et à la spiritualité du XVIIe siècle, il a publié une édition et une traduction des Lettres de Michel de Montaigne (Le Monnier, 2010).
Jacqueline Lichtenstein
Jacqueline Lichtenstein est professeur à l’Université Paris-Sorbonne, où elle dirige le Master « Esthétique et philosophie de l’art ». Elle a enseigné à l’Université de Californie à Berkeley et a été membre du Conseil scientifique du grand établissement du Louvre.
Publications principales :
- La couleur éloquente. Rhétorique et peinture à l’âge classique, Paris, Flammarion, 1989 (3e éd. 2013)
- La tache aveugle. Essai sur les rapports de la peinture et de la sculpture à l’âge moderne, Paris, Gallimard, 2003
- Les raisons de l’art. Essai sur les théories de la peinture, Paris, Gallimard, 2014
- Édition complète, scientifique et critique des Conférences de l’Académie Royale de Peinture et de sculpture, 11 vol., Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2008-2014 (avec Christian Michel)
Carole Talon-Hugon
Carole Talon-Hugon est professeur de philosophie à l’Université de Nice. Ses champs de recherches sont d’une part la question de l’affectivité (Descartes ou les passions rêvées par la raison, Paris, Vrin, 2002 ; Les Passions, Paris, Armand Colin, 2004), et d’autre part l’esthétique (L’Esthétique, Paris, PUF, 4ème éd. 2013 ; Avignon 2005 : le Conflit des héritages, Arles, Actes Sud, 2006 ; Une histoire personnelle et philosophique des arts. L’Antiquité grecque, Paris, PUF, 2014). Ces deux directions de recherches se croisent dans Goût et dégoût. L’art peut-il tout montrer ?, Paris, J. Chambon, 2003. Ses travaux récents portent sur les rapports de l’art et de l’éthique (Morales de l’art, Paris, PUF, 2009), et sur ceux de l’art et de l’esthétique (L’Art victime de l’esthétique, Hermann, mai 2014).
Dan Arbib
Dan Arbib, ancien élève de l’École normale supérieure et ancien pensionnaire de la Fondation Thiers, est agrégé et docteur en philosophie. Après avoir enseigné à l’Université Paris-Sorbonne et à l’Institut Catholique de Paris, il est attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à l’Université Jean-Moulin Lyon III, secrétaire scientifique du Bulletin Cartésien et membre de la commission scientifique de l’édition des œuvres de Levinas (Grasset/Imec).
Publications principales :
- La lucidité de l'éthique. Etudes sur Levinas, Hermann, 2014
- La métaphysique à l’excès. Descartes et l’infini, à paraître aux PUF
Grégori Jean
Grégori Jean, agrégé et docteur en philosophie de l’Université de Nice Sophia-Antipolis, est collaborateur scientifique du FNRS, rattaché au Fonds d’archives Michel Henry et au Centre de recherche « Phénoménologie de la Subjectivité et théories de l'Action » de l’Université Catholique de Louvain, où il poursuit ses recherches sur l’histoire du courant phénoménologique et sur la phénoménologie contemporaine.
Publications principales :
- Quotidienneté et ontologie. Recherches sur la différence phénoménologique, Louvain-Paris, Peeters, 2011
- Le quotidien en situations. Enquête sur les phénomènes-sociaux, Louvain, Presses Universitaires de Louvain, 2012
- Force et temps. Essai sur le « vitalisme phénoménologique » de Michel Henry, Paris, Hermann, « Philosophie », 2014 (sous-presse)
Wojciech Starzyński
Wojciech Starzyński est chercheur à l’Institut de philosophie et de sociologie de l’Académie polonaise des sciences (Varsovie). Il est correspondant du Bulletin cartésien pour les pays slaves et a traduit en polonais Étant donné de Jean-Luc Marion (2007). Son ouvrage Le néocartésianisme de la phénoménologie française : Sartre, Merleau-Ponty, Levinas, Henry, Marion (en polonais) est sous presse. Il prépare également la publication d’un volume de la correspondance de Jan Patočka avec Irena Krońska.