Quelle gouvernance pour l'Union Européenne après Lisbonne ?

Publié dans Saison 2012-2013

Introduction

La mise en place des dispositions du Traité de Lisbonne a coincidé avec la crise financière et économique qui frappe l'Union européenne depuis cinq ans. Si la zone euro a tenu le choc, les péripéties qui accompagnent une crise loin d'être achevée prouvent que le problème de la gouvernance de l'Union européenne reste posé.

D'autre part, les grandes ambitions initiales en matière de politique extérieure et de sécurité communes sont loin d'avoir été réalisées. Et les peuples deviennnent de plus en plus sceptiques, voire hostiles.

Quelles sont les causes profondes de ce blocage de l'Union? Faut-il plus d'Union? Faut-il une Union différente? Faut-il une Union à deux ou plusieurs vitesses? Faut-il un "noyau dur" entouré d'une simple zone de libre échange? Ce n'est pas seulement Londres qui pose ces questions, c'est la réalité.  

Colloque organisé avec le soutien des institutions suivantes
  • Société d'Histoire Générale et d'Histoire Diplomatique
  • Circolo di Studi diplomatici

Programme

 

Ouverture du colloque par Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut de France, président de la Société d'histoire diplomatique et l'Ambassadeur Ferdinando Salleo, président du Circolo di Studi Diplomatici

 

Matinée

Edwige Belliard, Jacques-Alain de Sédouy & Pietro Calamia © FSP JFT

Gabriel de Broglie & Ferdinando Salleo © FSP JFT

 

I - ÉTAT DES LIEUX

Présidence : Ambassadeur Luigi Guidobono Cavalchini


II - LES PROBLEMES ACTUELS

Présidence : Georges-Henri Soutou


Après-midi

Edwige Belliard, Jacques-Alain de Sédouy & Pietro Calamia © FSP JFT

Edwige Belliard, Jacques-Alain de Sédouy & Pietro Calamia © FSP JFT

III - PERSPECTIVES ET DEVELOPPEMENT POSSIBLES

Présidence : Jacques-Alain de Sédouy

Conclusions par


Présentations : (texte & vidéo)

Ouverture du colloque par Gabriel de Broglie et l'Ambassadeur Ferdinando Salleo


Etat des lieux  par l'Ambassadeur Rocco Antonio Cangelosi et Georges-Henri Soutou


Problèmes financiers et monétaires par Michel Pébereau et Riccardo Perissich


Politique de sécurité et de défense par Pascale Andréani et l'Ambassadeur Maurizio Melani


Aspects institutionnels politiques par l' Ambassadeur Pietro Calamia


Aspects institutionnels juridiques par Edwige Belliard


Le problème britannique par l'Ambassadeur Ferdinando Salleo


Conclusion par Pierre de Boissieu


Conclusion par l'Ambassadeur Luigi Guidobono Cavalchini


Résumés de communication

Politique de sécurité et de défense

L’attachement des Européens à l’OTAN a longtemps pesé contre l’Europe de la défense après l’échec de la CED. Si le rapport Tindemans affirmait dès 1975 que « L’Union européenne restera incomplète aussi longtemps qu’elle n’aura pas de politique de défense commune », il fallut attendre la relance de l’UEO au milieu des années 1980 puis le traité de Maastricht pour faire de la PESC une politique commune de l’Union européenne.

Depuis lors, la politique de sécurité et de défense de l’Union européenne a enregistré certains progrès, en particulier depuis l’accord franco-britannique de Saint-Malo. Cependant, son développement s’est fait dans une relation compliquée avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, suscitant un débat que le retour de la France dans les structures militaires intégrées de l’OTAN a permis d’apaiser mais non de clore. Au total, les avancées de l’Europe de la défense sont restées limitées et le bilan est décevant.

 A quelques mois du Conseil européen de décembre 2013 qui sera consacré aux questions de défense et  alors même que le principe d’une coopération européenne en matière de défense n’est plus contesté, on peut s’interroger sur la volonté et la capacité des Européens à agir ensemble de façon significative dans ce domaine.

 


Photo intervenant; Maurizio MelaniMaurizio Melani

De 2001 à 2006 il a été Ambassadeur au Comité Politique et de Sécurité de l'Union Européenne qu'il a présidé en 2003 au moment du lancement des premières missions de la PESD en Afrique et dans les Balcans, après avoir eté Directeur Général pour l'Afrique à la Farnesina (2000-2001) et auparavant Ambassadeur en Éthiopie (1993-1998). Il a été ensuite, de 2006 a 2010, Ambassadeur en Iraq où il a coordonné la présence politique, militaire, économique et humanitaire de l'Italie dans ce pays.
Jusqu'en décembre 2012 il a été Directeur General pour la promotion de l'Italie à l'étranger (économie, culture et sciences).
Au cours de sa Carrière diplomatique, qu'il a commencé en 1972, il a servi en Afrique, au Royaume-Uni et auprès des Communautés Européennes, ainsi que, au Ministère des Affaires Étrangères, dans les Directions Générales des Affaires Économiques, des Affaires Politiques, des Affaires Migratoires et dans le Cabinet du Ministre (Affaires Parlementaires). Il a été Assistant du Sous-Secretaire d'État compétent pour l'Afrique et la Coopération au développement.
Il est Conseiller d'Administration de l'Agence pour la promotion a l'étranger et l'internationalisation des entreprises italiennes.
Il a écrit de nombreux essais, articles et relations à conférences et séminaires sur les situations de crise, la PESC et la PESD, le Moyen Orient, l'économie internationale et la promotion a l'étranger.  

 

Résumé de la communication :

Politique de Sécurité et de Défense

La France et l'Italie, avec un engagement notamment des autres États membres du Groupe Weimar plus, ont manifesté des vues de plus en plus convergentes sur la nécessité de développer une politique européenne de défense, qui pourrait conduire à une défense commune, pour faire face à la demande de responsabilités croissantes de l'Europe en matière de sécurité internationale dans une situation de nouveaux équilibres géopolitiques et de fortes contraintes budgétaires.

La défense, dans le cadre d'une politique étrangère et de sécurité commune, doit en effet devenir un élément majeur d'un processus d'intégration indispensable au rôle de l'Europe et de ses valeurs dans le monde et au maintien de sa prospérité dans un cadre de solidarité transatlantique.

Les progrès qui ont été fait, avec les instruments mis en place et les missions entamées, sont insuffisants, et le Conseil Européen de fin 2013 est appelé à se prononcer à ce sujet.

Mais différemment qu'au début de la  la PESD, dans un contexte international qui a profondément changé, les États-Unis soutiennent ce développement et son approche multidimensionnel civilo-militaire en  synergie avec les Nations Unies et les Organisations régionales pour la gestion des crises. Même la question de la complémentarité, de l’interdépendance et du renforcement mutuel avec l'OTAN, qui a été pendant longtemps un élément difficile dans les rapports euro-américains et à l’intérieur de l'UE, est maintenant moins controversé, malgré les obstacles bien connus au plein fonctionnement du Berlin plus.

Comme dans d'autres domaines il est fortement souhaitable que tous les États membres, et en particulier ceux qui ont le plus à offrir, participent au processus d'intégration et de développement des capacités et de leur base industrielle et technologique. Mais si cela se révélait impossible il faudrait avoir recours aux instruments du Traité de Lisbonne ou d'un nouveau Traité pour permettre à ceux qui le souhaitent d'aller de l'avant.


Photo intervenant: Jacques-Alain de SédouyJacques-Alain de Sédouy

Jacques-Alain de Sédouy est diplômé de l’Institut d’Etudes politiques de Paris, licencié en Droit et ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration. Il a été ambassadeur en Jordanie, au Mexique, auprès de l’O.C.D.E. à Paris et au Danemark. Il a été co-président adjoint de la conférence sur l’ancienne Yougoslavie. Il a terminé sa carrière comme conseiller d’Etat en service extraordinaire.
  Il est l’auteur entre autres de : Chateaubriand, un diplomate insolite (Perrin 1992), Le comte Molé ou la séduction du pouvoir ( Perrin 1994), Reines du Nord (Perrin 1999) et plus récemment Le Congrès de Vienne, l’Europe contre la France ( Perrin 2003) Le Concert européen, aux origines de l’Europe 1814-1914 (Fayard 2009)


Gabriel de BrogliePietro Calamia

Docteur ès Sciences politiques à l’Université “Cesare Alfieri’  de Florence (Mars 1952).
Dans le Service Diplomatique en 1955, il s’est occupé des problèmes européens à partir de la deuxième moitié des années ’60. A la Représentation Permanente d’Italie à Bruxelles (1966-1973), puis à Rome aux Affaires Européennes jusqu’en (coordonnateur des Affaires Communautaires) ensuite à Bruxelles, en tant que Représentant Permanent Adjoint (1978-1980), enfin comme Représentant Permanent d’Italie (1984-1990). Il a présidé le Comité en 1985 et a été signataire des Traités d’adhésion de l’Espagne et du Portugal.
De 1990 à 1993, Directeur Général des Affaires Sociales, s’est occupé, entre autres, des problèmes d’immigration et de l’adhésion de l’Italie aux Accords de Schengen (….novembre 1990).
Il a été aussi Ambassadeur à Belgrade (1980-1984) et à Paris OCDE (1993-1997). Sherpa pour le Sommet G7-G8 de Naples en 1994.
A présent, membre de différentes Associations de politique étrangère.

 

Résumé de la communication :

 

Aspects institutionnels

La crise économique et financière a certainement contribué à renforcer l’intégration de la zone Euro de l’Union Européenne. Surtout sur le plan de la gouvernance économique, de la politique budgétaire, de l’Union bancaire.

En ce qui concerne les problèmes institutionnels de l’Union, toute réflexion doit partir de l‘évolution des dernières décennies qui a été marqué par le renforcement spectaculaire des pouvoirs du Parlement européens. après sa première élection directe en 1979 , la naissance du Conseil européen en 1974 , la modification de la composition de la Commission, pour laquelle la formule originaire du traité de Rome, qui prévoyait la nomination de deux membres pour les pays les plus peuplés et un seul membre pour les autres, a été abandonnée, entre une Convention et une Conférence intergouvernementale.

Toute réflexion sur l’avenir institutionnel de l’Union, y compris l’élection d’un Président permanent du Conseil européen et l’institution du Haut Représentant pour la Politique étrangère, la sécurité et la défense, qui est en même temps, Vice Président de la Commission, doit partir de l’analyse de cette évolution et des ses développements possibles.


Photo intervenant: Edwige BelliardEdwige Belliard

Licence des lettre (espagnol), faculté de lettres de Paris

DES droit public, faculté de droit de Paris

Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, section service public d'administration, promotion « Guernica », 1976

Au Ministère des affaires étrangères 1976-1983 (à la direction d'Europe, puis au service des affaires stratégiques et du désarmement)

Sous-directeur du droit international économique et du droit communautaire à la direction des affaires juridiques du Ministère des affaires étrangères (1990-1995)

Directeur-adjoint des affaires juridiques au Ministère des affaires étrangères (1995-1995)

Directeur des ressources humaines au Ministère des affaires étrangères (1995-1998)

Conseil d'état (tour extérieur – 23 juillet 1998)

Rapporteur général à la section du rapport et des études du Conseil d’État (1er avril 2003)

Directeur des affaires juridiques au Ministère des affaires étrangères et européennes depuis le 3 mars 2005.

 

Résumé de la communication

Il s'agira tout d'abord de rappeler comment est apparue l'idée de différenciation  au sein de l'Union européenne.

Après avoir abordé la naissance de la zone euro et de l'espace Schengen,les différentes notions ayant été débattues (noyau dur, cercles concentriques, Europe à plusieurs vitesses, coopérations renforcées) seront évoquées.

La question de la place de la différenciation dans le fonctionnement actuel de l'Union européenne sera ensuite analysée, s'agissant en particulier des coopérations renforcées et des potentialités et limites de la différenciation dans le cadre de la zone euro.

Enfin, dans une conclusion qui s'efforcera d'être plus prospective, seront envisagées les actions concevables aujourd'hui et les obstacles à surmonter pour développer la différenciation au sein de l'Union européenne.

 


Photo intervenant: Pierre de BoissieuPierre de Boissieu

1968-1971 : Elève de l'ENA.
1971-1973 : secrétaire des affaires étrangères, direction d'Europe
1973-1978 : secrétaire à l'ambassade de France à Bonn
1978-1984 : directeur de cabinet de F.X. Ortoli, Commission des Communautés européennes
1984-1989 : chef du service de coopération économique, Ministère des affaires étrangères
1989-1993 : directeur des affaires économiques, Ministère des affaires étrangères
1993-1999 : représentant permanent auprès de l'Union eurpéenne
1999-2010 : secrétaire-général du Conseil de l'Union européenne


Photo intervenant; Luigi Guidobono CavalchiniLuigi Guidobono Cavalchini

Né à Turin en 1934
Doctorat en Droit à l’Université de Turin, 1958
Carrière diplomatique, 1961-2001
Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères, 1984-1989
Secrétaire Général de la Présidence du Conseil des Ministres, 1989-1992
Ambassadeur à Paris, 1992-1995
Représentant Permanent auprès de l’Union Européenne, 1996-1999
Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères, 1999-2001
Depuis 2005, Président de la Fondation des Nouveaux Mécènes pour la diffusion de l’art contemporain francais en Italie
Depuis 2006, Vice Président de Ipalmo (Institut d’Etudes sur l’Amérique Latine et le Moyen Orient)
Depuis 2007, Membre du Conseil d’Administration de ASTALDI spa, Grands Travaux
Depuis 2010, Membre du Advisory Board d’Unicredit spa
Depuis 2012, Membre du Conseil d’Administration de Reale Mutua Assicurazioni

 


 

Biographies

photo intervenant: Gabriel de BroglieGabriel de Broglie

Né le 21 avril 1931 à Versailles. Études au collège des oratoriens à Pontoise. Institut d'études politiques de Paris et ENA (promotion Tocqueville 1960). Il entre au Conseil d'État en 1960 comme auditeur, puis maître des requêtes et conseiller d'État, et, depuis 1999, conseiller d'État honoraire.

Membre de plusieurs cabinets ministériels : jurisconsulte d'André Malraux (1962-1966), conseiller de Jean-Marcel Jeanneney (1966-1968), de Maurice Schumann (1968), de Maurice Couve de Murville (1968-1969), d'Édouard Michelet (1970), d'André Bettencourt (1971).

Pendant dix-huit ans, Gabriel de Broglie se consacre à l'audiovisuel. Il est successivement directeur-général adjoint de l'ORTF (1971-1974), directeur général de Radio-France (1975-1979), président de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), où il succède à Pierre Emmanuel, membre de la Haute Autorité de l'audiovisuel, nommé par le président du Sénat, Alain Poher (1982-1986), membre de la Commission nationale de la communication et des libertés nommé par le président du Sénat, Alain Poher, élu président de la C.N.C.L. (1986-1989).
Comme historien, il publie biographies et études sur l'orléanisme et le XXe siècle. Comme essayiste, il donne des témoignages sur ses activités, le Conseil d'État, la télévision, la langue française. Il participe, depuis 1981, aux différentes instances de la langue française, Haut Comité (1981-1982), Conseil supérieur (1984, 1986, et depuis 1999) et présidence de la Commission générale de terminologie et de néologie (1996-2006). Passionnément bibliophile, il préside, depuis 1980, la Société des bibliophiles françois et a été élu, en 2003, membre du Roxburghe Club de Londres.
Les ouvrages de Gabriel de Broglie ont été couronnés par l'Académie française, par le prix des Écrivains combattants, par le prix Vauban, par le premier Grand Prix Gobert pour Madame de Genlis, et par le prix des Ambassadeurs pour Guizot.
Il a été élu, en 1997, à l'Académie des sciences morales et politiques, à l'Académie française, le 22 mars 2001, au fauteuil d'Alain Peyrefitte.


photo intervenant: Ferdinando SalleoFerdinando Salleo

Né à Messine en 1936
Doctorat en Droit de l’Université de Rome, 1959
Carriére diplomatique, 1960-2003
Directeur Général Adjoint, puis Directeur Général du Département pour la Coopération au Développement, 1982-1986
Ambassadeur, Représentant Permanent auprès de l’OCDE, 1986-1988
Directeur Général des Affaires Economiques au Ministère des Affaires Etrangères, 1988-1989
Ambassadeur à Moscou, 1989-1993
Directeur Général des Affaires Politiques au Ministère des Affaires Etrangères, 1993-1994
Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères, 1994-1995
Ambassadeur à Washington, 1995-2003
Vice Président du groupe italien dans la Trilateral Commission
Professeur à l’Université de Florence, 1982-1984,
Professeur à l’Université LUISS, Rome, 1984-1986

 

Résumé de la communication :

Le problème britannique

Le Royaume Uni s’éloigne de plus en plus du dessin européen conçu par les fondateurs et bâti cinquante ans durant sur un parcours d’intégration, et revient en arrière sur la plupart de l’acquis.

Tout en se voulant européen, M. Cameron esquisse une Europe limitée au marché intérieur dans le droit fil de l’AELE. Dans un discours qui anticipe une négociation pour « rapatrier [à Whitehall] les fonctions de gouvernance », il se pose en opposition à l’intégration, au rôle du Parlement, à l’Eurozone et à Schengen, aux règles communes financières et techniques, au but même d’une union « toujours plus étroite entre les peuples de l’Europe ». A la fin de la négociation, à peu près dans cinq ans, un referendum – rester dans l’Union ou non - donnerait la parole au peuple britannique sur la base de nouveaux termes qui, acceptés, créeraient une fracture institutionnelle.

Sans méconnaître l’importance de Londres dans la politique étrangère et dans la défense, il est déjà nécessaire d’étudier si une formule institutionnelle est concevable pour un système à géométrie variable ou, au contraire, si le processus d’intégration n’en serait ainsi ébranlé à toujours.


photo intervenant: Rocco Antonio CangelosiRocco Antonio Cangelosi

Né a Corleone, Palerme, en 1943
Doctorat en Droit International, Fac. de Sciences Politiques, Université de Rome,1966
Diplôme de Hautes Etudes Européennes, Collège d’Europe, Bruges, 1967-1968
Carrière diplomatique, 1969
Au Ministère des Affaires Etrangères et à la Mission Permanente de l’Italie auprès de l’Union Européenne, à Mogadiscio, Bale et Berne
Conseiller Diplomatique du Ministre chargé de la coordination des Politiques Communautaires, 1987-1989
Représentant Personnel du Ministre des Affaires Etrangères aux conférences Intergouvernementales pour le Traité de l’Union Européenne, Maastricht
Représentant Permanent Adjoint à la Mission Permanente de l’Italie auprès de l’Union Européenne, 1992-1994
Ambassadeur à Tunis, 1996-2000
Directeur Général pour l’Intégration Européenne au ministère des Affaires Etrangères, 2000-2004
Représentant Permanent de l’Italie auprès de l’Union Européenne, 2004-2008
Conseiller Diplomatique du Président de la République, 2008-2010
Conseiller d’Etat, 2010-
Juge au Tribunal Administratif du Conseil de l’Europe, 2012 

 

Résumé de la communication :

La question sociale est devenue le problème centrale de l’Union européenne.

Les politiques de rigueur et d'austérité,qui ont reçu leur consacration dans le “fiscal compact” ont toutes montré leurs limites, en freinant la croissance et en augmentant le taux de chômage dans un nombre significatif d’Etats membres.

Cela a provoqué un éloignement des citoyens de l’Europe, perçu comme problème et non comme solution. Des problèmes et une attitude fort critique à l’égard de ses institutions, qui agiraient, selon l’opinion publique, sans la legitimité démocratiques requise par les lourdes décisions de politiques économiques adoptées.

A cela s’ajoute l’incompréhension qui s’est crée entre “Pays vertueux” et “Pays débiteurs”, qui rend difficile la recherche de solutions partagées pour la croissance et la “gouvernance” économique de l’Union.

Les décisions récentes sur le cadre financier multi annuel ont montré une attitude restrictive de certains Etats sur le rôle à confier à l’Union pour l’emploi et la croissance.

Des choix courageux et radicales s’imposent pour relancer le modèle européen , en reintroduisant les idées de solidarité et de confiance, qui étaient à la base du projet originaire d’integration politique.

Les prochaines elections du Parlement européen en 2014 pourraient représenter l’occasion pour ouvrir le débat sur les reformes économiques et institutionnelles à poursuivre pour le futur.


Photo intervenant: Georges-Henri SoutouGeorges-Henri Soutou

Georges-Henri Soutou est membre de l'Académie des Sciences morales et politiques et Professeur émérite à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris-IV).

Il a pris en 2012 la succession du Prof. Hervé Coutau-Bégarie comme président de l'ISC-CFHM et comme responsable du Cours de Stratégie de l’École de Guerre.

Il est membre de la Commission des archives diplomatiques auprès du Ministère des Affaires étrangères. Il siège au conseil d’administration de l’IFRI et de la Revue de Défense Nationale, et au conseil de rédaction de diverses revues, dont Relations internationales et la Revue historique des Armées ; il est codirecteur de la Revue d’histoire diplomatique.

Il travaille sur les Relations internationales au XXème siècle, en particulier sur la Première guerre mondiale, les rapports franco-allemands et les relations Est-Ouest après 1945. Il a publié notamment L'Or et le Sang. Les buts de guerre économiques de la Première guerre mondiale, Fayard, 1989; L'Alliance incertaine. Les rapports politico-stratégiques franco-allemands, 1954-1996, Fayard, 1996; La Guerre de Cinquante Ans. Les relations Est-Ouest 1943-1990, Paris, Fayard, 2001 ; L’Europe de 1815 à nos jours, PUF, 2007. Il a publié en 2011 les souvenirs de son père: Jean-Marie Soutou, Un diplomate engagé. Mémoires 1939-1979, Editions de Fallois.

 

Résumé de la communication :

L’état des lieux

On peut considérer que la construction européenne a connu une nouvelle phase d’approfondissement depuis l’Acte unique de 1986, poursuivie par le traité de Maastricht, la mise en place de l’euro et le traité de Lisbonne. Si on est pessimiste, on dira que cette phase a échoué. Si on est optimiste, on dira qu’il s’agit d’une crise, au sens grec du terme, et que dans et par-delà la crise les Européens reprendront l’approfondissement. Mais un état des lieux et un relevé des options actuellement envisagées sont indispensables.

La phase actuelle a été perturbée par deux événements non pris en compte en 1986 : la réunification allemande et la fin du communisme en Europe de l’Est. La réunification allemande n’a pas été la seule cause de Maastricht, mais elle a puissamment joué : tout le monde souhaitait mieux encadrer la RFA réunifiée. Mais les Allemands auraient voulu un saut fédéral, les Français et d’autres n’en voulaient pas. D’où la cote mal taillée de Maastricht et Lisbonne. L’Europe financière, économique et de défense en est largement paralysée aujourd’hui, malgré des succès sous-estimés (comme l’aide aux pays en crise, en Europe, dans les Balkans, en Afrique).

Quant aux élargissements successifs, ils rendent beaucoup plus difficile le fonctionnement des institutions. La conséquence en est une large paralysie institutionnelle et politique. Certains suggèrent de sortir de cette situation en constituant un noyau dur beaucoup plus carrément fédéral, en gros correspondant avec la zone euro. Mais qui pourra et acceptera d’en faire partie ? Et que fera-t-on des autres, à commencer par la Grande-Bretagne ?

La RFA, il y a encore six mois, paraissait pencher pour cette solution. Mais elle ne peut pas le faire seule, elle a besoin d’au moins un partenaire important, qui ne peut guère être que la France. Or Berlin abandonne visiblement l’espoir de  voir la France redresser ses affaires dans un avenir suffisamment proche pour être ce partenaire. En outre les résistances montent un peu partout contre le programme voulu par Berlin et Bruxelles pour redresser la zone euro (malgré sa pertinence).

On remarque que Berlin, au dernier sommet européen, s’est retrouvé plus proche de Londres que de Paris. On remarque que la proposition du président Obama dans son discours sur l’état de l’Union en janvier dernier, visant à constituer une zone de libre échange transatlantique, a été bien accueillie à Berlin (et pas seulement à Berlin).

Donc, à côté d’une zone de coopération renforcée et même fédéralisée (on pense à l’euro, on peut penser aussi à la défense), et en laissant de côté l’hypothèse, malgré tout pas irréaliste, d’une longue poursuite des blocages actuels, cahin-caha de crise en crise, on peut imaginer que l’Union européenne développe à l’avenir son économie et sa sécurité dans un cadre atlantique : la zone de libre échange et l’OTAN (qui au moins existe et fonctionne). Cela faciliterait en particulier le règlement du problème britannique.

 


Photo intervenant; Michel PébereauMichel Pébereau

Elève à l’Ecole nationale d'administration (ENA) (promotion Marcel Proust, 1965-67), Inspecteur des finances (1967-69), Chargé de mission à l’Inspection générale des finances (IGF) (1969-70), Rapporteur de la commission d'étude des crédits à l’exportation (1970), de la commission d'étude du marché des actions
(1971), Chargé de mission puis conseiller technique au cabinet de Valéry Giscard d’Estaing (ministre de l’Economie et des Finances) (1970-74), Rapporteur devant le comité de décentralisation sur la cité financière de Paris (1972), Chargé de mission, Sous-directeur, Directeur adjoint et Chef du service des affaires financières et monétaires à la direction du Trésor au ministère de l’Economie et des Finances (1971-82), Secrétaire général du Comité interministériel pour l’aménagement des structures industrielles (CIASI) (1974-76), Président du Club de Paris (1976-78), Directeur de cabinet (1978-80), Chargé de mission (1980-81) auprès de René Monory (ministre de l’Economie), Commissaire du gouvernement auprès de la Commission des opérations de bourse (COB) et Censeur suppléant au Conseil général de la Banque de France (1980-82), Inspecteur général des finances (1987); au Crédit commercial de France (CCF) : Directeur général (1982-87), Vice-président du conseil d’administration (1986), Président-directeur général (1987-93), Président d'honneur (depuis 1993); à la Banque nationale de Paris (BNP) devenue (2000) BNP Paribas : Président-directeur général (1993-2003), Président du conseil d'administration (2004-11), Président du directoire de Paribas (1999-2000); Membre du conseil de surveillance d'Axa (1997),Membre du conseil de surveillance puis Administrateur de la Banque marocaine pour le commerce et l'industrie, Administrateur (1988-2002) puis Censeur des Galeries Lafayette, Administrateur de Lafarge (1991), de la Compagnie de Saint Gobain (1993), de Total (1994), de Pargesa Holding SA, d'European Aeronautic Defence and Space Company (EADS) (2007) et de BNP Paribas Suisse; Président de l'Association française des banques (AFB), de la Fédération bancaire française (FBF) (2002-03) et de sa commission Banque d'investissement et de marchés (depuis 2002), de l'Association française des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (Afecei) (2002-03), de la Fédération bancaire européenne (FBE) (2004-08), Président du conseil d'orientation (2004) puis du conseil de surveillance (2004-10) puis Président d'honneur (depuis 2010) de l'Institut Aspen France, de l'Institut de l'entreprise (Idep) (2005-11), de l'International Monetary Conference (en 2004), Président d'European Financial Services (EFS); Membre de l'Institut international d'études bancaires (IIEB), de l'European Financial Round Table, de l'International Advisory Panel de l'autorité monétaire de Singapour, de l'International Business Leaders' Advisory Council for the Mayor of Shangaï (Iblac), de l'International Capital Markets Advisory Commitee de la Federal Reserve Bank de New York (FED) (Etats-Unis) (depuis 1998); Président suppléant de la commission de contrôle des films cinématographiques (1981-85), de la commission d'aide sélective à la distribution du film (1987-89); Maître de conférence à l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE (1968-78), Maître de conférence (1967-78), Professeur (1980-2000), Membre (depuis 1984), Président (depuis 1988) du conseil de direction de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Président du conseil scientifique de l'Ecole Vaucanson (CNAM); Membre du Haut conseil de l'éducation (HCE) (depuis 2005), du conseil exécutif du Mouvement des entreprises de France (Medef) (depuis 2006), du conseil d'administration de l'AFEP; Membre titulaire de l'Académie des sciences morales et politiques (depuis 2007).OEuvres : la Politique économique de la France : les instruments, les objectifs, les Relations économiques, financières et monétaires internationales (3 vol.), C'est possible ! voici comment... [lettre ouverte à notre prochain(e) président(e)] (en coll., 2007). Grand officier de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre national du Mérite. Financier de l'année décerné par l'Association nationale des docteurs ès sciences économiques (Andese) (2001), prix du Stratège de l'année décerné par la Tribune (2002).

 

Résumé de la communication

 

LA BONNE GESTION DES FINANCES PUBLIQUES NATIONALES EST UN PILIER ESSENTIEL DE LA ZONE EURO

La zone euro n’est pas une zone monétaire optimale

Sa solidité repose sur des règles de gestion des finances publiques nationales qui excluent toute possibilité de crise de dette souveraine

L’importance de ces règles a malheureusement été sous-estimée par certains Etats membres

 

LA DESTABILISATION DE LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS VIS-A-VIS DES DETTES SOUVERAINES DE LA ZONE EURO

Le cancer de la dette grecque et son extension

Le rôle amplificateur des problèmes institutionnels  européens et des doutes de certains acteurs sur la solidité de la zone

La persistance de facteurs de fragilité

 

DE GRANDES AVANCEES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

La création de mécanismes de stabilité financière et la position déterminée de la Banque Centrale Européenne

Les progrès de l’Union Economique et Monétaire et le pacte budgétaire

Le projet d’Union Bancaire

 

CONCLUSION

La nécessité de clarifications institutionnelles et d’avancées de l’Union Politique


Photo intervenant: Riccardo PerissichRiccardo Perissich

Né à Milan en 1942.

Après une première expérience auprès de l’  « Italconsult S.P.A. », entre 1962 et 1964, il rejoint en 1966 l’  « Institut Affaires Internationales (IAI) » de Rome fondé par Altiero Spinelli, où il est responsable de coordonner les études sur les communautés européennes. En 1968 il en nommé vice directeur.
En 1970 il suit M. Spinelli à Bruxelles, à la Commission Européenne. Entre 1972 et1977 il travaille en tant que Chef du Secrétariat des Commissaires Spinelli et Guazzaroni. Entre 1977 et 1981 il travaille comme directeur en charge des économies d’énergie et des analyses financières auprès de la direction générale pour l’énergie. Entre 1981et 1986 il travaille en tant que Chef du Secrétariat des Commissaires Giolitti et Ripa di Meana. En 1986 il devient directeur général adjoint pour la DG au marché interne et aux affaires industrielles et il est en charge de la coordination du programme pour le marché unique. Entre 1990 et 1994, il travaille comme directeur général auprès de la DG pour l’industrie.
Entre 1994 et 2001 il dirige les affaires publiques et économiques de la « Pirelli S.p.A » à Milan et siège au conseil d’administration.
Entre 2001 et 2006 il coordonne les affaires institutionnelles du Groupe Pirelli.
Du 1er Octobre 2001 au 31 décembre 2006 il dirige les affaires publiques et financières du Groupe « Telecom Italia ».
Du 14 Décembre 2001 au 5 Mai 2003 il siège au Conseil d’administration de « Telecom Italia Mobile S.p.A ».
Entre le 4 Septembre 2002 et les 16 Janvier 2007 il préside « Seat Pagine Gialle S.p.A » (ensuite « Telecom Italia Media »).
A partir de Juin 2007, il préside le comité de surveillance d’« Oni Communications », une Télécom basée à Lisbonne.
En Janvier 2008, il entre à faire partie du comité consultatif d’ « Apco » monde.
A partir de Juillet 2008, il est membre du Conseil de « CoeClerici », une entreprise de transport et commerce à Milan.
A partir de Janvier 2010, il devient vice-directeur exécutif du Comité pour les Etats Unis et l’Italie.
Jusqu’à sa démission de « Telecom Italia », il était également membre des conseils d’administration de « Confindustria » et « Assolombarda », du conseil exécutif d’Assonime. Il était vice-président d’« Unione Industriali » et « Imprese di Roma », d’ « Assoimmobiliare » et de la Fédération Radio et TV, ainsi que membre du conseil de l’encyclopédie Treccani.

Il siège au Conseil d’administration de l’Institut Jacques Delors – Fondation Notre Europe. Il est membre de l’ “International Institute for Strategic Studies » (Londres), de l’ « Istituto Affari Internazionali » (Rome) et de l’ « Institut Aspen Italie » (Rome).

Il a été décoré “Chevalier des Arts et des Lettres”.

Il écrit régulièrement pour des journaux et magazines italiens et internationaux, dans la rubrique affaires européennes et internationales. En avril 2008 il a publié un livre : “L’Unione Europea – una storia non ufficiale” (Longanesi ed., Milan), avec une introduction de Giorgio Napolitano, Président de la République italienne. Le livre a remporté le prix “Capalbio Europa”. En janvier 2012 il a publié son premier roman: “Le regole del gioco” (ed. Longanesi) 

 

Résumé de la communication

Origine de la crise en Europe. La relation perverse entre la dette souvraine et la crise du secteur bancaire. La fragmentation du système financier a annulé vint ans d’intégration. Transmission de la crise financière à l’économie.

La politique de la BCE : a-t-elle dépassé son mandat ?

Rompre le cercle vicieux : l’Union Bancaire.

Quatre piliers : une réglementation uniforme, une surveillance centralisée, un système de résolution, une garantie des dépôts. Où sommes nous ?

Les banquiers, ces personnes encore plus impopulaires que les politiques.

Le quack de Chypre, a-t-il changé la donne ?

La BCE a-t-elle les épaules assez larges ?

Gouverner l’euro zone et préserver le marché de l’UE : deux objectifs compatibles ? Londres sans euro, où euro sans Londres ?

La politique du taux d’échange : un faux problème ?


Photo intervenant: Pascale AndréaniPascale Andréani

Ambassadeur auprès de l’OCDE

Pascale Andreani est diplomate. L’essentiel de sa carrière s’est déroulé dans les affaires européennes et multilatérales. Titulaire d’une maîtrise de droit public, du diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris et d’un DEA de droit communautaire, elle est ancienne élève de l’Ecole Nationale d’Administration.
Pascale Andreani a été affectée en 1982 à la Mission permanente française auprès des Nations Unies à New York, puis au Service des affaires européennes au Ministère des Affaires étrangères. Après avoir été secrétaire générale de la Mission interministérielle pour l’Europe Centrale et Orientale, elle est devenue secrétaire générale adjointe du Comité Interministériel pour les questions européennes (SGCI) en 1990. Directeur de Cabinet du Ministre délégué aux Affaires européennes de 1993 à 1995, puis directeur de Cabinet du Ministre délégué au budget, elle est devenue conseiller pour les Affaires européennes à la Présidence de la République en 1997. Elle a été ensuite Ministre Conseiller à l’Ambassade de France à Londres, puis directeur de la coopération européenne au Ministère des Affaires étrangères avant d’être nommée secrétaire générale des Affaires européennes et conseiller auprès du Premier Ministre pour les Affaires européennes en 2002. En 2007, Pascale Andreani a été porte-parole du Ministère des Affaires étrangères et européennes et directeur de la communication et de l’information, puis ambassadeur, Représentante permanente de la France auprès de l’OTAN en 2008, avant de rejoindre l’OCDE comme ambassadeur, Représentante permanente de la France en 2011.