Pierre le Grand et l'Europe intellectuelle

Publié dans Saison 2012-2013

Introduction

En cette année 2013 la Russie célèbre le 400e anniversaire de la Maison Romanov, la dynastie princière et impériale dont sont issus une quinzaine de souverain(e)s. Pierre le Grand (1672-1725) fut sans doute le plus illustre d’entre eux ; il réorganisa son pays, en l’intégrant dans l’espace européen comme partenaire politique, militaire et intellectuel compétitif et en lui conférant définitivement le statut d’empire. Les instruments majeurs de cette transformation résidaient dans le transfert, l’adaptation et le développement des savoirs puisés en Europe.

Le règne de Pierre le Grand se scande en deux parties. A son avènement, il comprit les difficultés dues à un certain retard technologique de la Russie. Le transfert (par toutes les filières possibles) et l’acculturation des connaissances venues d’Europe devinrent le leitmotiv de sa politique. De son vivant, le tsar fut comparé à Prométhée. Presque tout était à créer. Le corpus des savoirs nécessaires était insuffisant. Les structures étatiques archaïques, que ce soit dans le domaine diplomatique, militaire ou administratif, ne lui permettaient pas d’affronter les problèmes d’actualité. L’état obsolète de la technique – artillerie, armement, fortifications, mines et métallurgie – freinait les ambitions géopolitiques du monarque. D’autres infrastructures, la marine de guerre par exemple, n’existaient pas. Il manquait également un système d’enseignement et des structures de production scientifiques. Deux décennies durant, Pierre Ier s’efforça à esquiver ou à parer les coups en les anticipant dans la mesure du possible. Il travailla ainsi dans l’improvisation, au gré des nécessités militaires, politiques et sociales. Vers la fin des années 1710, la guerre du Nord touchant à sa fin, il prit conscience d’avoir accumulé suffisamment d’expérience en matière d’appropriation des connaissances européennes ; ses réformes devinrent de plus en plus réfléchies et systématiques. Dans ce nouveau paradigme, les savoirs artistiques, scientifiques et administratifs changèrent de signification et rejoignirent, à titre d’égalité, le transfert des connaissances techniques. Le pragmatisme de Pierre Ier répondait au principe de l’utilité, à une forme d’utilitarisme moral et économique destiné à réaliser un projet sociétal. C’est l’axe majeur de cette rencontre internationale. Les études qui se proposent d’examiner globalement le phénomène de transfert et son impact sur la Russie et l’Europe occidentale restent rares. Dans le cadre de ce colloque, nous nous proposons d’affronter un défi, en réunissant autour de ces grands axes de réflexion des chercheurs ayant mené, depuis une vingtaine d’années, des enquêtes originales et souvent inédites sur les divers aspects des relations entre la Russie et l’Occident à l’époque pétrovienne.

Colloque organisé par
  • Dmitri Gouzévitch (Centre d’Études du Monde russe, caucasien et centre-européen, EHESS)
  • Irina Gouzévitch (Centre Maurice Halbwachs, EHESS)
  • Francine-Dominique Liechtenhan (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne, CNRS)
Chargés de la coordination scientifique
  • Julie Kornienko-Dupont (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne, CNRS)
  • Xavier Labat Saint Vincent (Centre Roland Mousnier, IRCOM, Université Paris-Sorbonne)
Avec le soutien des institutions suivantes
  • Agence Nationale de la Recherche
  • Centre Roland Mousnier (Université Paris-Sorbonne, CNRS)
  • Institut Pierre Le Grand (Saint-Pétersbourg)
  • Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg)
  • Centre Maurice Halbwachs (École des Hautes Études en Sciences sociales)
  • Fondation de la Maison des Sciences de l'Homme
  • Centre I.C.T (EA 337), Université Paris-Diderot
Logos des instituts partenaires de la manifestation

 

Programme

Jeudi 28 mars

 

Présentation : (texte & vidéo)

Ouverture du colloque par Hélène Carrère d'Encausse


Introduction d' Alla Manilova, représentée par Georgij Vilinbakhov


introduction et présentation par Alexandre Kobak  et Francine-Dominique Liechtenhan


Les relations de la Russie pétrovienne avec l’Europe des sciences et des arts dans le premier tiers du XVIIIème siècle par Evgueni Anisimov


Les réseaux de Pierre Le Grand aux Pays-Bas  par Emmanuel Waegemans


« Par acclamation et sans scrutin » : Pierre Ier et l’Académie royale des sciences de Paris par Christiane Demeulenaere-Douyere


Les contacts scientifiques de Pierre Ier à Paris par Serguei Mezin 


« Sien parmi les siens / sien parmi les étrangers » : Pierre Ier à Paris en 1717 et la formation de la topographie du pouvoir en Russie par Ekaterina Boltounova


Un cadeau du duc d’Antin à Pierre Le Grand : le relevé des jardins de Versailles par Brigitte de Montclos


L’album de Marly offert à Pierre Le Grand : un souvenir de voyage par Bruno Bentz


Girard Sualem, ingénieur machiniste de Pierre Le Grand: de la machine de Marly aux Grandes Eaux de Petrodvorets par Eric Soullard


Pierre 1er en tant que patron des sciences et des arts : deuxième voyage du tsar à l'étranger et une nouvelle étape dans le développement de l'art russepar Tatjana Lapteva


Les voyages des ambassadeurs russes à la fin du XVIIe siècle: les interactions avec le monde européen par Inna Barykina


Le Journal de voyage de Pierre et La Vie de Pierre Le Grand, selon le manuscrit conservé à la British Library par Ekaterina Rogatchevskaia


Les étudiants d’architecture de l’époque pétrovienne : l’expérience néerlandaise et les travaux en Russie dans les années 1720-1740 par Sergeï Klimenko


«Pour l’utilité et la gloire du peuple russe »: les 25 premières années de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg par Galina Smagina


J.-D. Schumacher ou comment assurer les relations entre l’Académie des sciences et le gouvernement russe par Mikhail Lepekhine


Joseph Nicolas Delisle et le développement de la cartographie russe par Alexei Goloubinski


Un moment de rencontre entre la France et la Russie : le débat historiographique sur l’astronome Joseph Nicolas Delisle par Fabio d'Angelo


Pierre Le Grand et l’art militaire européen par Vladimir Artamonov


L'apport des puissances occidentales dans la formation des marins russes (1698-1721) par Roberto Barazzutti


La victoire de Poltava dans l’espace européen: les festivités dans les résidences des ambassadeurs russes par Natalia Bolotina


L’ingénieur autrichien Borgsdorf – aux sources de la fortification pétrovienne par Iskra Schwarcz


L’européanisation des cérémonials de la Cour sous le règne de Pierre  Le Grand par Olga Ageeva


Pierre Le Grand et l’univers spirituel de l’Europe du Nord par Andrei Prokopiev


«L’État intellectuel» de Pierre Le Grand et la culture de gouvernance par Dmitri Redin


L’influence européenne et la politique de Pierre Ier à l’égard des aborigènes de Sibérie : de la perception du tribut des indigènes vers « l’instruction des sauvages » par Yuri Akimov


Pérennité ou précarité ? Les transferts de l’époque pétrovienne sous l’œil français par Eric Schnakenbourg


Pierre le Grand et le Duché de Courlande par Aleksandr Lavrov


La connaissance du Nouveau Monde sous Pierre Ie ret la communication entre la Russie et l’Europe au début des années 1720par Andréi Zakharov


Conclusion par Dmitri Gouzévitch et Francine-Dominique Liechtenhan

Biographies

Francine-Dominique Liechtenhan

Francine-Dominique Liechtenhan est directrice de recherche au CNRS (Centre Roland Mousnier, CNRS, Université Paris-Sorbonne). Habilitée à diriger des recherches, elle enseigne l’histoire russe à l’université Paris-Sorbonne et l’histoire de l’Europe des XIXe et XXe siècles à l’Institut catholique de Paris. Elle est responsable du programme « Les Français dans la vie scientifique russe » subventionné par l’ANR. Parmi ses nombreuses publications, dont les titres peuvent être consultés sur le site du Centre Roland Mousnier, citons La Russie entre en Europe ; Elisabeth Ireet la guerre de Succession d'Autriche, CNRS Editions, 1997 (prix Eugène Colas de l’Académie française, ouvrage traduit en russe) Le Grand pillage ; du butin des nazis aux trophées des Soviétiques, Ed. Ouest- France, Mémorial, 1998 ;  Les Trois christianismes et la Russie ; les voyageurs occidentaux face à l’Eglise russe (XVe-XVIIIesiècle), CNRS-Editions, 2002 ; Elisabeth de Russie (1709-1762), l’autre impératrice, Fayard, 2007 (prix Auguste Gérard de l’Académie des Sciences morales et politiques, ouvrage traduit en russe), Pierre le Grand, Kronos, éd. SPM, 2011 ; Le Crépuscule des Empereurs,  la fin des grandes dynasties européennes, Ouest-France, 2012 ; avec E. Le Roy Ladurie, Le Siècle des Platter, t. II, et t. III, Voyages de Thomas Platter II, Fayard, 2000 et 2005 (ouvrages traduits en portugais et néerlandais). Elle a eu le prix Dmitri Likhatchev (Saint-Pétersbourg) en 2009 pour l’ensemble de ses travaux et a été élue membre correspondant de l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Caen.

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Alexandre Kobak

Directeur exécutif du fonds Likhatchev, directeur de l’Institut Pierre le Grand (Saint-Pétersbourg). Auteur de nombreux livres et articles sur l’histoire de Saint-Pétersbourg, sur les problèmes de protection du patrimoine et sur les questions actuelles de la culture. Membre du Conseil pour la conservation du patrimoine culturel au sein du gouvernement de Saint-Pétersbourg, membre du conseil d’administration de l’ICOMOS à Saint-Pétersbourg, président de l’Alliance régionale d’ethnographie de Saint-Pétersbourg. Lauréat du prix Antsiferov du meilleur livre sur l’histoire de Saint-Pétersbourg (1996).

L’un des initiateurs de la création de l’Institut Pierre le Grand, organisme de recherches à vocation culturelle, dont le but est d’explorer et de diffuser auprès d’un large public l’héritage du premier empereur russe, vu comme un ensemble d’idées et de traditions. Il confirme le choix européen de la Russie, ainsi que son attachement à la communauté culturelle européenne issue des Lumières, tout en maintenant sa singularité nationale.

Auteur de l’encyclopédie sur l’histoire de l’église : Les reliques de Saint-Pétersbourg (1ère éd. en 1993-1996 en 3 vol., 2 rééditions), auteur et éditeur de la monographie collective Les cimetières historiques de Pétersbourg (1ère éd. en 1993, rééditée en 2011), des recueils d’articles historico-ethnographiques Archives de la Neva (10 livraisons, 1993-2012), du guide Les organismes culturels non gouvernementaux de Saint-Pétersbourg (1997), du recueil Les Suédois sur les bords de la Neva (Stockholm, 1998), de la monographie collective Églises et monastères russes en Europe (2005), du guide monographique Monuments de l’époque pétrovienne en Russie (2010), ainsi que des travaux des Congrès internationaux des villes pétroviennes (2011-2013) et d’autres publications.

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Evgueni Anisimov

Historien, spécialiste de l'histoire du XVIIIesiècle ;

Professeur à l'Université européenne de Saint Pétersbourg et directeur de recherche à l'Institut d'histoire de l'Académie des sciences.

 

Résumé de la communication :

les relations de la Russie pétrovienne avec l'Europe des sciences er des arts dans le premier tiers du XVIIIème siècle

Par la force des circonstances de sa jeunesse mouvementée, Pierre le Grand se trouva exclu du système traditionnel du Kremlin avec ses valeurs et traditions orthodoxes. Le jeune souverain se laissa entraîner par un autre modèle de la perception du monde, celui des protestants. Il se fondait sur le concept du succès personnel et sur les progrès acquis grâce aux études, au travail et à la compétition. Ce modèle a servi de base pour la transformation de la Russie et pour le changement de la mentalité de l’homme russe. Ce fut là l’idée de l’occidentalisation de la Russie selon Pierre. Le tsar admirait sincèrement les progrès des techniques et de la culture en Hollande et Angleterre, les deux pays protestants les plus avancés. Il voulait pour beaucoup reproduire leurs succès, en calquant les institutions, en transférant les savoirs scientifiques, en embauchant les spécialistes étrangers et en éduquant les Russes. Mais en même temps, il refusait net à la possibilité de copier l’ordre social de ces états, qui était le vrai fondement de leurs succès. Pierre était persuadé que ni le parlementarisme, ni la démocratie, ni les libertés ne convenaient à la Russie, et qu’ils ne pouvaient pas stimuler les progrès. Sa propre connaissance du pays l’amenait à penser que seuls la volonté éclairée, l’exemple personnel et la violence « bienfaisante » pouvaient briser son conservatisme et faire de la Russie une puissance européenne.

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Pierre Gonneau

Pierre Gonneau est professeur à l’Université Paris-Sorbonne, directeur d’études à l’EPHE et directeur du Centre d’études slaves. Ses recherches ont pour thèmes privilégiés l’histoire de la Moscovie (XIVe – XVIe s.), l’histoire de l’Église russe et du monde slave orthodoxe (XIe – XVIIIe s.). Il s’intéresse en particulier au patrimoine écrit et iconographique russe, à la constitution de l’historiographie russe, dans ses versions officielles (kiévienne, moscovite, mais aussi tvérienne, novgorodienne…) ou dissidentes (contre-histoire d’Andreï Kourbski, textes émanant des Vieux-Croyants…).

Ses principales publications sont : À l’aube de la Russie moscovite : Serge de Radonège et André Roublev : légendes et images (XIVe-XVIIe siècles), 2008 ; Contribution à l’histoire de la slavistique dans les pays non slaves = Beiträge zur Geschichte der Slawistik in den nichtslawischen Ländern = K istorii slavistiki v neslavjanskix stranax, 2005 (en collaboration avec G. Brogi Bercoff et H. Miklas) ; Histoire des Slaves orientaux des origines à 1689 : bibliographie des sources traduites en langues occidentales, 1998 (sous la direction de V. Vodoff, en collaboration avec A. Berelowitch et M. Cazacu) ; Moines et monastères dans les sociétés de rite grec et latin, 1996 (en collaboration avec J.-L. Lemaitre et M. Dmitriev) ; La Maison de la Sainte Trinité : un grand monastère russe du Moyen-Âge tardif (1345-1533), 1993. Il a également collaboré catalogue Sainte Russie : l’art russe des origines à Pierre Le Grand, sous la direction de J. Durand, D. Giovanonni, I. Rapti, 2010. Deux de ses ouvrages sont à paraître en 2012 : Mérimée, Prosper, Épisode de l’histoire de Russie : les faux Démétrius, (Œuvres complètes de Mérimée. Histoire de Russie I ; en collaboration avec J.-L. Backès) et Des Rhôs à la Russie : histoire de l’Europe Orientale (v.730-1689) (Nouvelle Clio en collaboration avec Aleksandr Lavrov)

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Emmanuel Waegemans

Directeur de l’Institut d’Études Slaves de l’Université Catholique de Leuven (KUL), Belgique. Rédacteur en chef de la maison d’éditions BENERUS, qui publie des livres sur les relations entre la Russie et les Pays-Bas.

Publications :

Pёtr Velikij v Bel’gii, Saint-Pétersbourg, Giperion, 2007.

Histoire de la littérature russe de 1700 à nos jours, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2003.

Strana Sinej pticy. Russkie v Bel’gii, Moscou, Nauka, 1995.

Car’ v Respublike. Vtoroe putešestvie Petra Velikogo v Niderlandy (1716-1717), Saint-Pétersbourg, 2013.

 

Résumé de la communication :

« Les réseaux de Pierre le Grand aux Pays-Bas »

Dans cette communication, je me propose d’accorder une attention particulière au séjour de Pierre aux Pays-Bas, juste avant, et juste après sa visite en France. Durant sa résidence aux Pays-Bas, le tsar pouvait profiter de la collaboration d’un important réseau de contacts au sein de la République. Il avait, à Amsterdam et à LaHaye, quelques agents qui œuvraient pour lui et défendaient ardemment ses intérêts. Il y avait, en premier lieu, son ambassadeur plénipotentiaire Boris Ivanovič Kurakin. Le rôle principal de Kurakin était de convaincre les États Généraux de reconnaître les conquêtes de Pierre en Baltique – en échange d’un accord commercial avantageux. Kurakin bénéficiait du concours du Hollandais Johannes van der Burgh, ‘agent russe’ auprès des États Généraux qui était chargé de diverses missions.

Van der Burgh était assisté de l’agent russe Osip Solov’ev ; outre Van der Burgh, le commerçant Christoffel Brants œuvrait pour le tsar. Il avait amassé une fortune dans le commerce des armes avec la Russie. Durant pratiquement toute la durée de son voyage au travers des Pays-Bas, Pierre était accompagné de Jurij Kologrivov, un ‘pensionnaire’ de Pierre, qui acheta des centaines de livres, des tableaux de maîtres flamands et hollandais qui ornent actuellement le musée de l’Ermitage, des sculptures et des instruments de musique. Tout ceci nous montre qu’en 1716, Pierre le Grand se rendait dans un pays où il disposait d’un réseau très ramifié d’agents, tant russes que néerlandais. Ils menaient une propagande et une politique en faveur de la Russie.

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Christiane Demeulenaere-Douyère

Christiane Demeulenaere-Douyère, conservateur général (h) du patrimoine et maintenant chercheur associé au Centre Alexandre Koyré (Paris), a eu la responsabilité des archives et du patrimoine historique de l’Académie des sciences de Paris de 1989 à 1999. Sur cette institution, elle a notamment publié Histoire et mémoire de l'Académie des sciences. Guide de recherches (Tec et Doc Lavoisier, 1996) ; Règlement, usages et science dans la France de l’absolutisme, actes du colloque organisé à l’occasion du troisième centenaire du règlement du 26 janvier 1699… (Tec & Doc 2002) et L’enquête du Régent, 1715-1718. Sciences, techniques et politique dans la France préindustrielle (Brepols, 2008).

 

Résumé de la communication :

« Par acclamation et sans scrutin » : Pierre Ier et l’Académie royale des sciences de Paris

« Par acclamation et sans scrutin », ainsi a lieu l’élection du tsar Pierre Ier comme membre « hors de tout rang » de l’Académie royale des sciences de Paris, le 22 décembre 1717. La procédure est très exceptionnelle dans la pratique académique et Pierre Ier est le seul de ses membres à en avoir bénéficié. L’événement, par son éclat et son caractère hors normes, doit nous interroger. Quelle interprétation en donner ?

Sans doute, au-delà d’un simple épisode protocolaire dans la difficile mise en place de relations diplomatiques entre la France et la Russie, faut-il y voir aussi l’ambition partagée de poser les fondements d’un partenariat intellectuel et scientifique durable et sincère entre le royaume de France et l’empire russe. Mais sans doute aussi l’événement cache-t-il d’autres revendications : l’institution scientifique française y trouve l’opportunité de revendiquer la reconnaissance pour elle-même d’un rôle plus important dans la gouvernance du royaume. Cette élection ne serait-elle qu’un jalon dans l’affirmation académique de l’« utilité » des sciences ?

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Sergueï Mezin

Sergueï Mezin est docteur en histoire, professeur, directeur de la chaire d’histoire de la Russie à l’Université d’État de Saratov. Cursus : Université d’État de Saratov, faculté d’histoire (1975-1980) ; thèse de doctorat d’État en histoire: « L’image de Pierre le Grand dans l’opinion publique du XVIIIe siècle: la Russie et la France » (1999). Stages à la Maison des Sciences de l’Homme (2003, 2005, 2011).Principaux sujets de cours : Histoire de la Russie jusqu’à la fin de XVIIIe siècle ; Histoire de la culture russe ; La Russie et la France au XVIIIe siècle : dialogue des cultures.

Parmi ses publications :

« Stereotipy Rossii v evropejskoj obŝestvennoj mysli XVIII veka », Voprosy istorii, 2002, № 10. [« Les stéréotypes sur la Russie dans l’opinion publique de l’Europe du XVIIIe siècle »].

Vzglâd iz Evropy: francuzskie avtory XVIII veka o Petre I. Saratov, 2003. [Le regard de l’Europe: Les auteurs français du XVIIIe siècle à propos de Pierre le Grand].

Istoriâ russkoj kul’tury X – XVIII vekov, Moscou, 2003.(Histoire de la culture russe du Xe au XVIIIe siècle).

« L’image du souverain idéal dans la conscience historique des masses du XVIIIe siècle (d’après les anecdotes sur Pierre le Grand) », Revue canado-américaine des études slaves, 2004.

Les Lumières européennes et la civilisation de la Russie, coéditeur avec S. Karp, Moscou, Nauka, 2004.

Nikolai Ivanovic, la vostra lettera… Lettere di Caterina II Romanov a N.I. Saltykov (1773-1793). Catalogo della mostra 3 novembre 2005-18 febbraio 2006, Milano, Archivo di Stato, 2005.

« Russkie kontakty D. Didro: èvolûciâ issledovaniâ problemy », Voprosy istorii,2008, № 12. [« Les contacts russes de D. Diderot: développement des études »].

« Vizit Petra I v Pariž i pervyj soûznyj dogovor Rossii i Francii 1717 goda », dans Rossiâ – Franciâ. 300 let osobyh otnošenij, Мoscou, 2010. [« La visite de Pierre Ier à Paris et le premier accord d’alliance entre la Russie et la France en 1717 », dans Russie – France: trois cents ans de relations privilégiées].

« Petr I, Lejbnic i Speranskij », Rossijskaâ istoriâ, 2011, № 1. [« Pierre Ier, Leibniz et Spéranski »].

« Nikita Petrovič Vil’bua », dans Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža: T. 58: Petrovskoe vremâ v licah, Saint-Pétersbourg, 2011. [« Nikita Petrovitch Villebois », dans Travaux de l’Ermitage d’État : Les portraits de l’époque de Pierre Ier].

 

Résumé de la communication :

« Les contacts scientifiques de Pierre Ier à Paris »

Voici un fait remarquable : quand Pierre Ier séjourna en France, il porta une attention très modeste à l’art militaire qu’il considérait jusqu’alors comme premier devoir du monarque. Avant son arrivée en France, il avait pour projet de voir la marine de guerre française à Brest, mais il n’y est finalement jamais allé. Il a quitté un défilé militaire sur les Champs-Élysées sans avoir vu la fin du spectacle. Il a d’avantage mis en avant ses intérêts culturels et scientifiques pendant son séjour à Paris, en mai-juin 1717. Voici quelques exemples.

Pierre Ier alla 5 fois au jardin botanique royal où il fit la connaissance du botaniste S. Vaillant, du médecin-anatomiste J.-G. Duverney et du chimiste E.-J. Geoffroy. Le médecin-oculiste anglais J.Th. Woolhouse réalisa devant lui une opération de l’œil. Le tsar visita 3 fois l’Observatoire de Paris où J.-P. Maraldi lui expliqua tous les aspects techniques et mathématiques de l’astronomie. Le célèbre géomètre P. Varignon lui fit visiter le Collège des Quatre-nations et sa bibliothèque. Le tsar s’entretint longtemps avec le premier géographe du roi G. Delisle. Le monarque alla à la Sorbonne où les professeurs-théologiens lui proposèrent d’unir les églises catholique et orthodoxe.

Pierre Ier se rendit à la Bibliothèque et l’Imprimerie Royales. Il découvrit à l’Arsenal une nouvelle façon de couler les statues en bronze et étudia à l’Hôtel des Monnaies et Médailles la nouvelle presse pour produire les médailles.

Le tsar porta un intérêt particulier au cabinet de curiosités du comte d’Ons-en-Bray à Bercy. Enfin, il rencontra les grands maîtres des instruments (J. Pijon, Macquart, L. Chapoteau, N. Byon, M. Butterfield etc.) et fit l’acquisition d’instruments astronomiques et mathématiques. Il acheta aussi des livres.

Je peux donner des précisions sur la liste des acquisitions du tsar, à la lumière de nouveaux documents.

À la fin de son séjour à Paris, Pierre Ier alla à l’Académie royale des sciences où les académiciens lui démontrèrent leurs succès. Plus tard, le 22 décembre 1717, le tsar fut élu membre de l’Académie. Ce fait bien connu a été interprété de diverses manières dans la littérature historique.

Certains auteurs russes du XIXe siècle ont avancé l’idée que lors de sa visite à l’Académie, le tsar fut nommé académicien alors qu’il ne fit que présenter une nouvelle carte de la mer Caspienne. E. Kniajetskaia donna de l’ampleur à cette version dans ses articles des années 1960-1980. Elle en arriva à la conclusion que le tsar accepta le 19 juin son titre d’académicien puis, par la suite, le rejeta pour des raisons politiques. D’après mes recherches critiques provenant de diverses sources, je suis certain que cette version n’est qu’un mythe.

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Sophie Coeuré

Sophie Coeuré est professeur en histoire contemporaine à l’Université Paris 7 Denis Diderot, chercheur au Laboratoire ICT, Université Paris 7 Denis Diderot et chercheur associé au Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CNRS- EHESS). Ses recherches sur la France et la Russie se placent au carrefour de l’histoire culturelle et de l’histoire des relations internationales. Elle a consacré ses travaux à la construction d’une mythologie de l’Union soviétique en France, au travers notamment de l’étude des voyages en URSS, de l’engagement des intellectuels communistes et des études slaves en France. Elle a également contribué au renouveau des recherches sur l’histoire et la politique des archives.

Principaux ouvrages

La grande lueur à l’Est. Les Français et l’Union soviétique (1917-1939), Paris, éditions du Seuil, collection « Archives du communisme », 1999, 365 p.

La mémoire spoliée. Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique (de 1940  à nos jours), Paris, Payot, 2007, 270 p. Prix Henri Hertz de la Chancellerie des Universités de Paris, 2007, réédition en poche 2013.

(avec Vincent Duclert), Les archives, Paris, La Découverte, collection « Repères », 2011, 128 p., (1ère édition 2001).

(avec R. Mazuy, G. Kouznetsova, E. Aniskina),‘Cousu de fil rouge’. Voyages des intellectuels français en Union soviétique. 150 documents inédits des archives russes, Paris, CNRS Editions, collection « mondes russes », 2012, 337 p.

 

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Brigitte de Montclos

Conservateur en chef du patrimoine

Ancien responsable du Cabinet des Arts graphiques du musée Carnavalet

Diplômée de l’École des Langues orientales (INALCO) en russe et en grec moderne, diplômée d’Études supérieures d’histoire de l’art, conservateur en chef du patrimoine, étudie l’architecture de Saint-Pétersbourg depuis qu’André Chastel lui a suggéré ce sujet de recherches avant son séjour d’un an en Russie. Auteur de nombreux articles et d’importantes contributions à des ouvrages collectifs, elle a en outre publié au titre de son activité professionnelle Les Russes à Paris (1996), Almanachs parisiens (1997), Civilisation de Saint-Pétersbourg (2001), et a écrit l’histoire architecturale de Saint-Pétersbourg (collection « Bouquins », 2003). Elle est parallèlement commissaire d’expositions accompagnées de catalogues Splendeurs de Russie (1993), Paris Belle Époque (Villa Hügel, Essen 1994), Les Russes à Paris (1996), Paris et les Parisiens au temps du Roi Soleil (1997), Les Stroganoff (2002). Elle a toujours mené de front ses recherches sur la Russie et son activité professionnelle de conservateur du patrimoine. Elle participe largement aux échanges culturels avec Moscou et Saint-Pétersbourg par le biais de colloques (Europe-Saint Pétersbourg, 1992, Musée-Musées, Louvre 1993, Versailles-Saint-Pétersbourg, 2000, Versailles-Peterhof, 2003, Tricentenaire de Saint Pétersbourg, 2003, entre autres) ou d’expositions. Les dernières en date ont été consacrées à Impérial Saint-Pétersbourg (Grimaldi Forum, Monaco, 2004), Du tsar à l’Empereur (Europalia Rossia, Bruxelles, 2005-2006), Moscou, Splendeurs des Romanov (Grimaldi Forum Monaco, 2009). Présidente de la Fondation Sérébriakoff.

 

Résumé de la communication :

« Un cadeau du duc d’Antin à Pierre le Grand : le relevé des jardins de Versailles »

Il s’agit d’un album relié en maroquin rouge au plat frappé aux armes de Louis de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin de 60 cm de haut sur 50 cm de large. La première page donne le titre de l’ouvrage Recueil de Plans généraux des Jardins de Versailles, de Trianon  et de la Ménagerie avec le Plan du Potager et les Plans en Grand de tous les Bosquets où sont décrites les Fontaines, Figures, Thermes et Vases qui se trouvent dans ces Jardins et Bosquets /1711 / par Le Pautre

Les chercheurs russes l’ont répertorié dans la reconstitution de la bibliothèque de Pierre Ier. Notre propos est de savoir comment il est arrivé là.

D’abord qui est le Duc d’Antin : le fils unique de Louis-Henri de Pardaillen de Gondrin marquis de Montespan et d’Antin et de son épouse la fameuse favorite de Louis XIV Mme de Montespan. Il est élevé par son père dans ses terres de Gascogne puis vient à la Cour où il gravite dans l’entourage de ses demi-frères, les enfants de Mme de Montespan et du roi. Sa mère lui achètera le château de Petit-Bourg près de Corbeil-Essonne où il recevra le tsar lors de son séjour en France. Il reçoit la charge de Directeur des Bâtiments du Roi à la mort de Mansart en 1708 et il hérite de son agence. Le marquisat d’Antin est érigé en duché-pairie en 1711. Louis-Antoine est donc le premier duc d’Antin.

En 1714 il achète un hôtel particulier à Paris, rue Neuve-Saint-Augustin, où il recevra à souper Pierre le Grand

Qui est le Lepautre sans prénom de l’album : c’est Pierre, fils de Jean et de Marguerite Gastelier sa femme, engagé avec une rétribution annuelle en 1699 dans l’équipe de Mansart. Dans son Abécedario, Mariette dit « Comme il se trouva assez de génie pour l’architecture….Jules Hardouin-Mansart…fit créer en sa faveur une place de dessinateur et graveur des bâtiments du roy ».

La commande : Mansart meurt en 1708 et le Duc d’Antin lui succède et conserve évidemment son agence au point qu’il utilise architectes et dessinateurs à des fins personnelles. Il lui a commandé ce relevé des jardins de Versailles à ses armes puisqu’il vient de recevoir le titre de duc. C’est un travail admirable d’une grande qualité de dessin et qui montre un Lepautre très bavard car les cartouches explicatifs sont très abondants et n’existeront plus après lui.

Exemples montrés : Plan général du Château et du Petit Parc de Versailles, Plan du  bosquet du Labyrinthe, Plan du Bosquet des Bains d’Apollon,, Plan de la pièce d’eau de Neptune et du Dragon, Plan général du Jardin potager du Roy, Plan général de la Ménagerie, Plan général du Palais général de Trianon et de ses Jardins.

Comment l’album est-il arrivé dans la bibliothèque de Pierre le Grand : le maréchal de Tessé était chargé de l’organisation du séjour du tsar, mais c’est le duc d’Antin qui devait le recevoir dans les maisons royales.

On connaît bien le séjour de Pierre le Grand grâce à tous les Mémoires qui ont été écrits. Il a adoré Versailles et il y est retourné plusieurs fois. Grâce aux Mémoires on peut retrouver toutes ses allées et venues, en particulier le souper auquel il a été invité par le Duc d’Antin dans son hôtel parisien à a fin de son séjour. Dans ses Mémoires le Duc d’Antin raconte que le tsar lui a fait de très beaux cadeaux de pierreries précieuses et il le justifie en écrivant : « il est vrai que je n’avais rien oublié pour lui plaire pendant son séjour à Paris et pour lui faire les honneurs de toutes les choses dont je suis chargé, je lui avais donné tous mes beaux livres de plans ». Voilà donc l’origine de l’album. Mais on est étonné qu’il dise « tous mes beaux livres » alors que deux seuls sont connus : celui-ci et les Plans des Château et Jardins de Marly. Il est possible que l’incendie de la Kunstkamera en 1747 y soit pour quelque chose. Ce seront nos amis russes qui répondront.

En tous cas l’album a été un modèle pour les jardins construits par le tsar : Peterhof, le Jardin d’été et Strelna. Quant au duc d’Antin, il a fait refaire ce relevé des jardins de Versailles par Jean Chaufourier en 1720 mais le nouvel album est loin d’avoir les qualités de celui de Lepautre et surtout il est loin d’être aussi bavard.

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Bruno Bentz

Docteur en archéologie, Bruno Bentz est membre du Centre d’archéologie générale de l’université de Paris IV-Sorbonne. Responsable des fouilles archéologiques de Marly de 1985 à 1992, il a créé en 2007 et dirige la revue Marly, art et patrimoine éditée par l’association des Amis du Musée-Promenade de Marly le Roi – Louveciennes. Ces principales recherches portent sur le château de Marly (les jardins, les décors de faïence, le mobilier, le réseau hydraulique, les globes de Coronelli) et ont fait l’objet de nombreux articles publiés notamment dans Revue d’archéologie moderne et d’archéologie générale (1990 et 1991), Histoire de l’Art, (1990), Gazette des Beaux Arts (1991 et 2002), Polia (2006), Marly art et patrimoine (2008, 2009, 2010, 2012). Il a participé à plusieurs colloques internationaux sur la verrerie (1991), la faïence (1993), la télégraphie (2005), les globes de Coronelli (2007) et le château de Marly (2012). Il a aussi participé à divers enseignements universitaires à l’université de Paris IV (licence d’archéologie en 1989-1991 et 1996), l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles / université de Paris I (master d’histoire de l’architecture en 2006-2008), à l’université de Paris VII (master 2 d’histoire des techniques en 2011 et 2012), à l’université de Paris IV (master d’histoire de l’art en 2012).

 

Résumé de la communication :

« L’album de Marly offert à Pierre Le Grand : un souvenir de voyage »

Lors de son voyage en France, Pierre Ier accorda une place particulière à la visite de Marly. C’est dans cette résidence que Louis XIV avait créé un ensemble architectural original, à l’écart de Versailles, où seuls des courtisans spécialement invités pouvaient l’accompagner. Grâce aux prouesses de la machine de Marly, Jules Hardouin-Mansart avait aménagé des jardins avec de nombreuses fontaines, des cascades et des jeux d’eaux. Connu à l’étranger depuis le début du xviiie siècle par des gravures et des guides, le château de Marly intéressa particulièrement le tsar qui, après une première visite, demanda à y séjourner. C’est ainsi qu’il y fêta son quarante-cinquième anniversaire le 30 mai / 10 juin 1717. Le duc d’Antin, directeur des Bâtiments du roi, recréa pour l’occasion les grandes fêtes de Marly avec le spectacle des grandes eaux, un feu d’artifice, des illuminations et un bal dans le salon.

À la fin de son séjour, le duc d’Antin offrit à Pierre Ier deux somptueux albums in-folio représentant les jardins de Versailles et de Marly qu’il avait fait dessiner et relier à ses armes pour sa propre bibliothèque. L’album de Marly contient vingt planches aquarellées et ornées de légendes. Bien qu’il ne soit pas signé, il est apparenté à celui de Versailles et peut être attribué à un dessinateur des Bâtiments du roi avec, probablement, la participation de Pierre Lepautre pour l’ornementation des plans. Cet album, resté entièrement inédit jusqu’à nos jours, illustre donc l’activité du bureau des dessinateurs des Bâtiments du roi à la fin du règne de Louis XIV.

En effet, l’état des jardins de Marly représenté dans ce recueil doit être daté de l’année 1713 : plusieurs changements réalisés au cours de la fin du règne de Louis XIV dans les bassins de faïence, les bosquets de Diane et de Bacchus ou les pavillons des globes sont mentionnés dans les dessins. Ils représentent donc les jardins dans un état proche de leur état final, à la mort du roi, proche aussi de l’état dans lequel ils ont été montrés au tsar en 1717, bien que quelques démolitions étaient déjà commencées.

Néanmoins, les cascades des jardins de Marly, notamment la Cascade champêtre dans le bosquet du levant et la Rivière placée derrière le château, sont dessinées telles que Pierre Ier les admira au cours de son séjour. Le souvenir des cascades de Marly fut immense. De retour à Saint-Pétersbourg, lorsqu’il voulut réaliser des cascades dans les jardins de Strelna puis de Peterhof, il en ordonna la réalisation à partir des dessins de cet album.

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Dmitri Gouzévitch

Dmitri Gouzévitch, candidat en sciences techniques (Russie), docteur en histoire et civilisation (EHESS, Paris), rattaché au Centre des Mondes russe, caucasien et centre-européen de l’EHESS. Domaines de recherche : histoire de l’époque pétrovienne ; transferts interculturels et circulation des savoirs scientifiques et techniques, la place de la Russie dans ce processus ; le rôle de l’expertise technique dans la construction de l’Empire russe. Plus de 250 publications dont la plupart concernent les problématiques évoquées.

 

Bibliographie sélective sur l’époque pétrovienne :

Livres:

Velikoe posol’stvo/ Avec I. Gouzévitch. SPb : Feniks, 2003. 311 p. (La Grande Ambassade).

Pervoe evropejskoe puteŝestvie саrâ Petra : Analiticeskaâ bibliografiâ za tri stoletiâ : 1697-2006 /Avec I. Gouzévitch. Feniks; Dm. Bulanin (SPb.), 2008. 911 р. (Le premier voyage еиrорéеп du tsar Pierre : Bibliographie analytique de trois siècles: 1697-2006).

Velikoe роsоl’stvo: Rubež èpoh, ili Načalo puti : 1697-1698 = La Grande ambassade : 1697-1698 : La charnière des époques, ои Le début du chemin / Avec I. Gouzévitch . Dm. Bulanin (SPb), 2008. 696 р.

Articles de périodiques ou chapitres dans les ouvrages collectifs:

Les mathématiques à l’européenne comme outil de modernisation : le cas de la Russie pétrovienne / Avec I. Gouzévitch //Quaderns d’Història de l’Enginyeria (Barcelona). Vol. 7. 2006. P.197-229.

Introducing mathematics, building an empire : Russia under Peter I / Avec I. Gouzévitch // The Oxford Handbook of thеHistory of Маthетаtiсs. Oxford University Press, 2008. P.353-373.

Portret Petra I : Vyveska londonskoj taverny / Avec I. Gouzévitch // Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža. T.47. 2009. С.71-86, 256-257 (Le portrait de Pierre Ier : l’enseigne d’une taverne londonienne).

Po sledam detej, ili Otcy v Evrope = Following in the Footsteps of their sons, or Fathers in Europe / Avec I. Gouzévitch // Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža. T.52. 2010. P.118-124, 348-349.

Zahoronenie polkovnika Gordona na Vvedenskom kladbiŝe v Moskve / Avec I. Gouzévitch//Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža. T.55. 2011. P. 92-100.

[20 articles et les informations pour 45 articles] / Avec D. Gouzévitch et VladislavRjéoutski// Les Français en Russie au siècle des Lumières : Dictionnaire des Français, Suisses, Wallons et autres francophones en Russie de Pierre le Grand à Paul Ier / Ed. A. Mezin, V. Rjéoutski. 2 vol. Centre international d’études du XVIIIe siècle (Ferney-Voltaire), 2011.

Zahoroneniâ Leforta i Gordona : Mogily, kladbiŝa, cerkvi : Mify i realii. SPb.: Evropejskij dom,2013. 325 p. (Les sépultures de Fefort et Gordon : Tombes, cimetières, églises : mythes et réalités)

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Inna Barykina

Diplômée de la faculté d’histoire de l’Université pédagogique d’État Herzen (RGPU), candidate (équivalent au titre de docteur en France) en histoire (Institut d’histoire de l’Académie des sciences de Russie, Saint-Pétersbourg). Sujet de thèse : « Le comte D.A. Tolstoï et ses travaux ». Actuellement doctorante à l’Institut d’histoire de l’Académie des Sciences de Russie, Saint-Pétersbourg. Domaines d’intérêt : politique intérieure de l’Empire russe, xviiie – xixe siècles, activités scientifique et politique des Tolstoï (comte P.A. Tolstoï et son descendant le comte D.A. Tolstoï), histoire de l’Académie des Sciences de Russie.

 

Publications liées au sujet du colloque :

« Blagotvoritel’nye premii Imperatorskoj Akademii nauk », Voprosy istorii, 2007, n°7, p. 105-112. [« Les prix de l’Académie des Sciences de Russie portant les noms de ses bienfaiteurs »].

« Akademičeskie blagotvoritel’nye premii i nagrady XVIII – načala XIX veka », dans Blagotvoritel’nost’ v istorii Rossii: novye dokumenty i issledovaniâ, Saint-Pétersbourg, 2008, p. 228-245. [« Les prix et les récompenses de l’Académie des Sciences de Russie portant les noms de ses bienfaiteurs, du xviiie – au début du xixe siècle », dans La bienfaisance en histoire russe : nouvelles sources et recherches].

Petrovskie relikvii v kollekcii D.A. Tolstogo, dans Petrovskie relikvii v sobraniâh Rossii i Evropy. Materialy III Kongressa petrovskih gorodov, Saint-Pétersbourg, 2011, p. 272-280. [« Les reliques de l’époque pétrovienne dans la collection de D.A. Tolstoï », dans Les reliques de l’époque pétrovienne dans les collections russes et européennes. Actes du 3e Congrès international des villes pétroviennes].

Résumé de la communication :

Les voyages des ambassadeurs russes à la fin du XVIIesiècle: les interactions avec le monde européen

L’époque des réformes de Pierre a été cruciale dans la construction du système de gestion étatique. L’autocrate s’est largement inspiré des pratiques européennes, en se fondant non seulement sur ses propres expériences, mais aussi sur les rapports de voyages des ambassadeurs russes. Ces témoignages ont déjà fait l’objet d’études dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais les historiens ont porté leur attention principalement sur l’aspect culturel. Toutefois, ce type de voyageurs avait une mission particulière : prendre connaissance des systèmes gouvernementaux et des systèmes de contrôle. Une telle approche de l’étude des sources permet d’expliciter les grandes lignes de l’interaction entre le gouvernement russe et le monde intellectuel européen. Ce n’est pas par hasard qu’un intérêt pour ce point de vue est apparu à la fin du XIXe siècle : moment où le pouvoir était à la recherche de mécanismes de gouvernance efficaces, en opposant les époques pétrovienne et pré-pétrovienne.

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Aleksandr Lavrov

Aleksandr Lavrov est professeur à l'Université Paris VIII-Saint-Denis. Il est membre de l'équipe de recherche "Centre d'études géopolitiques" de l'Université de Paris VIII et membre associé du Centre d'études des mondes Russe, Caucasien et Centre Européen (CERCEC) de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.

 

Auteur de très nombreux articles et contributions en russe, en allemand et en français sur l’histoire et l’historiographie russe, en particulier au début des Temps modernes, il a publié notamment : Koldovstvo i religija v Rossii 1700-1740 gg, 2000 ; Regentsvo carevny Sof’i Alekseevny : Služebnoe obščestvo i bor’ba za vlast’ v verxax Russkogo gosudarstva v 1682-1689 gg. ; FoydelaNeuville. RelationdelaMoscovie. Introduction, établissementdutexte, traductionetcommentaires, 1996. Son dernier ouvrage, Des Rhôs à la Russie. Histoire de l'Europe Orientale (v.730 – 1689) (en collaborationavec P.Gonneau), est actuellement sous presse.

Ses principaux domaines de recherche sont l'histoire religieuse et militaire de la Russie et de l'Ukraine

 

Résumé de la communication :

 

Pierre le Grand et le duché de Courlande

Les innovations économiques et politiques du duc Jacob de Courlande (1642-1681) dépassaient le cadre du petit duché, perdu dans les forêts baltes,  et ne pourraient rester inaperçues par les contemporains, y compris les contemporains russes. Déjà le voyage du futur duc en Brandebourg, Angleterre, Hollande et France, entrepris incognito en 1634-1637#, pourrait être regardé comme le modèle, auquel se référent la Grande Ambassade de Pierre le Grand et le voyage incognito du futur roi Auguste III. Les projets internationaux de Jacob se heurtèrent à la résistance de la Suède – la résistance, qui suggère plusieurs analogies. En plus, le projet colonial de Courlande, qui était le premier État de l’Europe orientale, qui créa des colonies en Outre-Mer, devait attirer l’attention de Pierre, qui développa son projet colonial à la fin de sa vie, mais qui n’a pas eu de la possibilité de l’achever#.

Malgré cela, il me semble que la simple recherche des « références » courlandaises dans les réformes de Pierre le Grand et de ses héritiers est trop simple et ne peut donner que des résultats prévisibles.  Les ressources d’un duché balte n’étaient pas comparables avec celles de la Moscovie, ce qui était évident pour les contemporains russes, qui, par conséquent, ne se voyaient pas obligés d’appliquer mécaniquement les expériences courlandaises au sol russe. Il semble beaucoup plus intéressant d’étudier le discours qui accompagnait les réformes politiques en Courlande – le discours, avec lequel le duc Jacob et son entourage prouvaient la possibilité du développement économique du duché et la possibilité de le mettre sur un pied d’égalité avec d’autres États européens. C’est cette comparaison asynchrone de deux discours, de deux projets de réformes (dont le premier resta inachevé) qui est le sujet de ma contribution.

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Alexeï Goloubinski

 

Né en 1983 à Moscou. Diplômé de la faculté d’histoire de l’Université d’État de Moscou Lomonossov (2005). Candidat (équivalent au titre de docteur en France) en histoire (2011). Sujet de thèse : « L’alphabétisme des paysans de la Russie centrale d’après les matériaux de l’Arpentage général », sous la direction de L.V. Milov (Académie des Sciences de Russie) et professeur A.A. Gorskij.

Position actuelle : spécialiste (1ère catégorie) aux Archives d’État des actes anciens (RGADA)

 

Publications liées au sujet du colloque :

 

GolubinskijA.A., Hitrov D.A., Černenko D.A, « Itogovye materialy General’nogo meževaniâ: O vozmožnostâh obobŝeniâ i analiza », Vestnik MGU (série 8 : Histoire), 2011, n°3, p. 35-51. [« Les matériaux de l’Arpentage général : sur les moyens de synthèse et d’analyse »].

Golubinskij A.A., Pahunov S.N., Hitrov D.A., Černenko D.A.« Istorik, GIS i russkie karty XVIII veka », Prepodavanie istorii v škole, 2012, n°8. [L’historien, SIG et les cartes russes du xviiie siècle].

Golubinskij A.A., Hitrov D.A., « Russkij Sever po materialam General’nogo meževaniâ: Territorial’noe raspredelenie naseleniâ i prirodnyh resursov », dans Istoričeskaâ geografiâ: prostranstvo čeloveka vs čelovek v prostranstve. Materialy XXIII meždunarodnoj naučnoj konferencii. Moskva, 27-29 ânvarâ 2011 g., Moscou, 2011, p. 214-216. [« Le Nord de la Russie d’après les matériaux de l’Arpentage général : la répartition de la population et des ressources naturelles selon les territoires », dans La géographie historique : l’espace de l’homme vs. l’homme dans l’espace. Actes de la 23e Conférence internationale (Moscou, les 27-29 janvier 2011)].

 

Résumé de la communication :

Le membre de l’Académie des sciences de la Russie J.-N. Delisle et le développement de la cartographie russe

Jusqu’au commencement du XVIIIe siècle en Russie, il n’y avait pas de cartes faites sur les mesures précises de latitude et longitude. Ayant un grand intérêt dans ce domaine, Pierre le Grand a commencé à assimiler l’expérience européenne et, en particulier, a fait connaissance et a invité à l’Académie, créé à Pétersbourg, l’un des géographes et astronomes français les plus connus – J.-N. Delisle. En Russie jusqu’alors, son activité n’était pas l’objet d’une recherche spéciale, tandis qu’en France et en Russie, il existe un grand nombre de sources historiques. Dans l’historiographie il y a beaucoup de controverses dans les hypothèses autour de quelques épisodes de sa vie (ainsi, il existe trois versions de son invitation en Russie, et les causes de son retour en France sont obscures), ainsi que des différences dans les appréciations de sa contribution à la science (d’enthousiastes à défavorables). Il reste aussi des énigmes autour de l’activité de M. Delisle à l’Académie et son rôle dans la création des atlas (1734 et 1745). Les savants n’ont pas produit la même opinion du système des relations dans l’Académie et du rôle de M. Delisle, particulièrement, entre M. Delisle et le secrétaire du Sénat M. Kirilov, dont les atlas des années 1734 et 1745 portent le nom. Dans le rapport sont examinées les questions discutables de l’historiographie et est analysée la contribution de J.-N. Delisle à la cartographie de la Russie sur la base des matériaux de l’Archive Russe d’État des Actes Anciens, de l’Archive de l’Académie des Sciences, et des publications des savants français.

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Eric Schnakenbourg

Eric Schnakenbourg est agrégé d’Histoire, maître de conférences HDR d’Histoire moderne à l’université de Nantes, membre de l’Institut Universitaire de France, promotion 2009. Ses recherches portent sur l’histoire des relations internationales aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il a notamment consacré sa thèse de doctorat à la politique française en Europe du Nord au début du XVIIIe siècle. Ce travail lui a donné l’occasion de s’interroger sur les rapports entre la Russie et l’Europe occidentale en général, la France plus particulièrement, à l’époque du règne de Pierre Ier.

 

Résumé de la communication :

Pérennité ou précarité ? les transferts de l’époque pétrovienne sous l’œil français

 Pour les Occidentaux du XVIIe siècle en général, pour les Français en particulier, la Moscovie qu’ils connaissent fort mal se caractérise par son retard technique. De leur point de vue, cette situation s’explique par plusieurs traits jugés caractéristiques des Moscovites : ils sont des barbares paresseux qui nourrissent de l’aversion pour le travail et pour les études. Ils sont maintenus dans cette situation par l’Église et l’État qui entretiennent l’ignorance des habitants pour pouvoir mieux les soumettre. Dans ces conditions, les relations de la Russie avec les pays européens sont marquées du sceau de la suspicion, voire de l’hostilité, car seuls les étrangers sont supposés pouvoir apporter les savoirs et les techniques qui font défaut à l’empire des tsars. La question des transferts de connaissances permet aussi de poser un regard sur la nature profonde des relations entre la Russie et l’Europe. L’ignorance des Russes est surtout manifeste dans le domaine militaire. Elle explique que les nombreuses troupes du tsar soient vaincues par l’armée suédoise lors des premières campagnes de la Grande Guerre du Nord au début du XVIIIe siècle.

 Mais la victoire russe de Poltava, la conquête des provinces baltespuis le séjour du tsar à Paris en mai et juin 1717, amènent les Français à reconsidérer leur perception de la Russie. Les contemporains sont frappés par la curiosité éclectique de Pierre et par son envie de savoir et son appétit d’apprendre qui viennent contredire frontalement les idées reçues sur l’ignorance des Russes. La remise en cause est d’autant plus importante que le recrutement d’artisans, de techniciens, et généralement de personnes qualifiées, révèle l’organisation de transferts de connaissances susceptibles d’influencer les rapports internationaux. C’est pourquoi le consul de France à Saint-Pétersbourg met en garde régulièrement son gouvernement sur les progrès de la Russie qui sont susceptibles, à terme, de faire du tort à la marine française en embauchant des marins, et aux manufactures textiles du royaume grâce au recrutement de spécialistes français.

 Si les contemporains sont unanimes à reconnaître le rôle éminent de Pierre Ier dans la circulation des savoirs entre l’Europe et la Russie, les interrogations demeurent sur la pérennité des progrès qu’il a initiés. Le doute sur la succession de Pierre, l’opinion générale de ses sujets qui semblent toujours être hostiles à la politique d’ouverture, posent la question de la capacité de la Russie à se « civiliser » interrogeant la nature du règne de Pierre, le tsar-démiurge : un temps d’ouverture sur des progrès durables ou un simple accident de l’histoire ?

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Galina Smagina

 

Docteur en histoire, rattachée à l’Institut d’histoire des sciences naturelles et des techniques S. I. Vavilov (Académie des sciences de Russie). Domaines d’intérêt : histoire des sciences et de l’éducation en Russie au XVIIIe siècle, relations scientifiques et culturelles entre la Russie et l’Allemagne.

 

Publications :

Livres :

Akademiâ nauk i rossijskaâ škola. Vtoraâ polovina XVIII v., Saint-Pétersbourg, Nauka, 1996. [L’Académie des sciences et l’école russe dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle].

Spodvižnica Velikoj Ekateriny: očerki o žizni i deâtel’nosti direktora Peterburgskoj Akademii nauk knâgini Ekateriny Romanovny Daškovoj, Saint-Pétersbourg, Rostok, 2006. [La collabolatrice de Catherine la Grande : essai sur la vie et l’œuvre de la princesse Catherine Dachkov, directrice de l’Académie des sciences de Russie].

 

Articles :

« Pervye ordena peterburgskih akademikov v XVIII v. », Voprosy istorii estestvoznaniâ i tehniki, 2006, № 3, p. 131-138. [« Les premières médailles des académiciens de Saint-Pétersbourg au XVIIIe siècle »].

 « Peterburgskaâ Akademiâ nauk i provincial’nye lûbiteli nauk v XVIII v. », Voprosy istorii estestvoznaniâ i tehniki, 2007, № 2, p. 121–139. [« L’Académie des sciences et les amateurs de sciences provinciaux au XVIIIe siècle »].

 “Gerhard Friedrich Müller als Pädagoge”, Europa in der Frühen Neuzeit, Band 7, Köln, Wiemar, Wien, Böhlau Verlag, 2008, S. 837–846.

Akademik G. F. Miller i ego « Proekt Reglamenta Akademičeskogo universiteta » 1748 g., dans « Byt’ russkim po duhu i evropejcem po obrazovaniû » : Universitety Rossijskoj imperii v obrazovatel’nom prostranstve Central’noj i Vostočnoj Evropy XVIII – načala XX v. Мoscou, 2009, p. 52–70. [« L’académicien G. F. Miller et son projet de “Règlement de l’Université académique” de 1748 », dans « Avoir l’esprit russe et être éduqué à l’européenne » : Les universités de l’Empire russe dans l’espace de l’éducation de l’Europe centrale et orientale, XVIIIe – début du XXe siècle].

 “Of the origins of the internation between science and the state in Russia”, Science and culture. May – june 2009. Vol. 75. № 5-6, India, p. 176 – 181.

« Akademiâ nauk i sozdanie učebnoj literatury v XVIII v. », dans ALFEROV Z. I. (éd.) Akademiâ nauk v istorii kul’tury Rossii XVIII–XX vekov, Saint-Pétersbourg, Nauka, 2010, p. 11–38. [« L’Académie des sciences et l’apparition des manuels scolaires au XVIIIe siècle », dans L’Académie des sciences dans l’histoire de la culture russe du XVIIIe – au XXe siècle »]

 

Participation aux ouvrages collectifs :

Letopis’ Rossijskoj Akademii nauk, t. 1: 1724-1802, Saint-Pétersbourg, Nauka, 2000. [Chroniques de l’Académie des sciences de Russie : 1724-1802].

 

Résumé de la communication :

« Pour l’utilité et la gloire du peuple russe » : les 25 premières années de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg

Les idées et pratiques académiques en Occident (La Société Royale de Londres, l’Académie royale des sciences de Paris, la Société des sciences de Berlin). Hésitations de Pierre entre l’Académie et l’Université. Conseils de G.W. Leibniz pour l’organisation de l’espace savant et culturel. Fondation de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg et ses différences par rapport aux sociétés savantes et académies de l’époque. Le « Projet de l’établissement de l’Académie des arts et des sciences » de Pierre et ses particularités (1724). La composition originale de l’Académie, les scientifiques invités de l’étranger (Allemagne, France, Pays-Bas, Suisse etc.), les premières assemblées scientifiques et publiques, début de l’imprimerie etc. Les travaux récents sur la première période de l’histoire de l’Académie et les directions principales de la recherche à venir.

Ayant reçu un soutien puissant de la part de l’État, l’Académie des sciences russes a pu organiser son travail de telle sorte qu’elle a rapidement accompli les progrès durables et est entrée dans l’espace culturel et scientifique à l’échelle mondiale.

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Irina Gouzévitch

Docteur en histoire des techniques (Université de Paris VIII), rattachée au Centre Maurice Halbwachs, EHESS (Paris). Domaines de recherche : transfert, acculturation et circulation des connaissances scientifiques et techniques aux XVIIIe-XIXe siècles, avec un regard particulier sur le monde des ingénieurs : enseignement technique, réseaux de sociabilité, mobilité des experts, questions identitaires ; échanges interculturelles Russie-Europe occidentale. Plus de 200 publications en 5 langues dont la plupart concernent les sujets cités

Sélection de publications sur les thèmes du colloque :

Livres :

De la Moscovie à l’Empire russe : le transfert des savoirs européens : [Extraits de la thèse soutenue par Mme Irina Gouzévitch pour obtenir le grade de docteur de l’Université]. Palaiseau, 2003. 154 p. (№ spécial de SABIX : Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique. № 33. 2003, mai).

Articles de périodiques ou chapitres dans les ouvrages collectifs :

Mesurer en Russie au temps de Pierre Ier / Avec D. Gouzévitch // Cahiers de métrologie. T.22/23. 2004/05. P.19-41.

Un siècle de politiques technico-scientifiques en Espagne et en Russie : un essai de mise en parallèle // Frontera y communicacion entre España y Rusia : Una perspectiva interdisciplinar / Ed. P. Bádenas, F. del Pino. Vervuert : Iberoamericana, 2006. P. 99-117.

La gravure de l’époque pétrovienne et l’introduction de la perspective en Russie / Avec D. Gouzévitch // L’artiste et l’œuvre à l’épreuve de la perspective / Dir. M. Cojannot-Le Blanc, M. Dalai Emiliani, P. Dubourg Glatigny. Rome : École Française de Rome, 2006. P. 87-111.

The Editorial Policy as a Mirror of Petrine Reforms: Textbooks and Their Translators in the Early 18th Century Russia // Science and Education. Special issue: Scientific and Technological Textbooks in the European Periphery / Eds. J.-R. Bertomeu-Sanchez and A. Garcia-Belmar (Kluwer Academic Publ.). Vol.15. 2006, P. 841-862.

Le transfert technique et ses avatars : le cas de la Russie // Documents pour l’histoire des techniques (Paris). N.S., № 14. 2007. P. 14-23.

Konspiraciâ i špionaž vo vremâ Velikogo posol’stva = Secrecy and Espionage during the Grand Embassy (1697-98) // Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža. T.43. 2008. P. 66-74.

Evropejskij petrovskij mif / Avec D. Gouzévitch // Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža. T.64. 2012. P. 94-101. (Le mythe pétrovien en Europe)

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Natalia Bolotina

Historienne et archiviste, chargée de cours, candidate (équivalent au titre de docteur en France) en histoire. Elle travaille à l’Académie d’économie nationale et d’administration publique auprès du président de la Fédération de Russie et aux Archives d’État des actes anciens. Ses intérêts scientifiques portent sur l’histoire de la Russie au XVIIIe siècle, l’histoire de la diplomatie et de la culture, ainsi que sur la généalogie. Actuellement, ses recherches s’articulent en grande partie autour de l’époque pétrovienne. Elle participe aux différents projets de recherche et aux conférences scientifiques. Par ailleurs, elle est organisatrice de plusieurs expositions de documents d’archives inédits. Auteur de plus de 150 publications.

 

Parmi ses publications :

Gubernii Rossii pri Petre velikom (300-letie pervoj gubernskoj reformy v Rossii), catalogue de l’exposition, Moscou, Drevlehraniliŝe, 2008, p. 4-97. [Les provinces russes sous Pierre le Grand, 300 ans de la première réforme de la division administrative en Russie].

(avec V.R. NOVOSELOV), « “Vzâtoe v batalii svejskoe ruž’e, i znamena, i litavry, i inye vsâkie voennye pripasy prinimat’ v polatu Oružejnuû”. Dokumenty RGADA o trofeâh, vzâtyh u švedov posle Poltavskoj viktorii 27 iûnâ 1709 g. », Istoričeskij arhiv, 2009, n°3, p. 14-36. [« “Que tous les armes, étendards, timbales, ainsi que toutes autres munitions, pris dans la bataille avec les Suédois, soient déposés au Palais des Armures”. Les documents du RGADA sur les trophées pris aux Suédois après la victoire à la bataille de Poltava le 27 juin 1709 »].

« Dokumenty Rossijskogo gosudarstvennogo arhiva drevnih aktov o položenii «malorossijskogo naroda» nakanune i posle Poltavskoj bitvy », Gileâ. Naukovyj visnyk, 2009, n°24, p. 11-19. [« Les documents du RGADA sur la condition du “peuple petit-russien” à la veille et après la bataille de Poltava »].

« I nyne pisal ko mne on, muž moj iz Kopengagena». Knâginâ M.Û. Dolgorukova pri datskom dvore. 1708-1711 gg. », Istoričeskij arhiv, 2010, n°1, p. 178-199. [« “Et à présent il m’écrivait, mon époux de Copenhague.” La princesse M. Iu. Dolgoroukova à la cour danoise »].

« “Polučil â čest’ videt’ v Versalii korolâ francuzskago”. Rossijskij diplomat P.V. Postnikov vo Francii. 1702-1710 gg. », Istoričeskij arhiv, 2010, n°6, p.176-188. [« “J’ay eu l’honneur de voir le Roy des François à Versailles”. Le diplomate russe P.V. Postnikov en France, 1702-1710 »].

« Sud’ba rossijskih i inostrannyh ordenskih znakov peterburgskogo general-gubernatora knâzâ A.D. Menšikova », Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža: T. 58: Petrovskoe vremâ v licah, Saint-Pétersbourg, 2010, p. 105-118. [« Le destin des médailles russes et étrangers du gouverneur-général de Saint-Pétersbourg le prince A.D. Menchikov », dans Travaux de l’Ermitage d’État : Les portraits de l’époque de Pierre Ier].

« Èpistolârnoe nasledie ženŝin carskoj sem’i (pervaâ tret’ XVIII v.) », «Rossijskij arhiv»: Istoriâ Otečestva v svidetel’stvah i dokumentah XVIII-XX vv. (vol. 20), Moscou, Ros. Fond Kul’tury, Studiâ TRITÈ, 2011, p. 11-70. [« L’héritage épistolaire des femmes de la maison Romanov (premier tiers du XVIIIe siècle) »].

 

Résumé de la communication :

La victoire de Poltava dans l’espace européen: les festivités dans les résidences des ambassadeurs russes

La victoire de Poltava qui eut lieu le 27 juin 1709 fut célébrée dans plusieurs résidences des ambassadeurs russes :à Berlin, à Copenhague,età la Haye.Plusieurs pratiques caractérisent la façon d’organiser les festivités dans les débuts de la diplomatie russe. Ces célébrations combinaient notamment de nouveaux éléments européens avec l’esthétique des kermesses traditionnelles. En outre, elles étaient censées renforcer la position de la Russie sur le plan international et lui attirer la sympathie des Européens.

Jusqu’à nos jours, n’ont été mentionnées que l’organisation d’une grande fête et d’un feu d’artifice par A.A. Matveev, ambassadeur russe en Hollande, et l’interdiction des festivités à Vienne. Pourtant, parmi les documents du Bureau des ambassadeurs (possol’ski prikaze) conservés au RGADA, il y a des descriptions des festivités organisées à cette occasion en septembre 1709. Elles témoignent en particulier de leur grande envergure à la russe qui frappait les Européens. Adressée aux diplomates russes, l’oukaze de Pierre Ier prescrivait l’organisation de « banquets solennels » à l’occasion de la victoire sur le roi suédois. Le but était de manifester aux états européens le triomphe d’un empire naissant. Au total, les festivités à l’occasion de la Poltava à l’étranger ont coûté au trésor russe 25 383 thalers ou éfimkov.

Par ailleurs, il y a un autre groupe de matériaux d’archives qui sont aussi d’un intérêt incontestable. Il s’agit des documents de la légation russe à Copenhague, qui traitent en particulier de son organisation et fournissent une description de l’appartement de V.L. Dolgorouki, ambassadeur de 1707 à 1720. C’est notamment grâce à ces documents que l’on apprend que son épouse Maria Iourievna, née Troubetskaya, jusqu’à présent tout à fait méconnue de l’historiographie, participait au travail diplomatique. Enfin, ces sources livrent des informations importantes sur la façon dont les Dolgorouki ont organisé les festivités à l’occasion de la victoire de Poltava.

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Vladimir Artamonov

Né en 1940 à Moscou. Candidat (équivalent au titre de docteur en France) en histoire, chargé de recherche de 1ère classe à l’Institut de l’histoire russe à l’Académie des sciences depuis 1974. Il travaille au Centre de l’histoire militaire (Institut de l’histoire russe) depuis 1992.

 

Les travaux publiés :

Rossiâ i Reč’ Pospolitaâ posle Poltavskoj pobedy (1709 – 1714),  Moscou, 1990. [La Russie et l’Union polono-lituanienne après la victoire de Poltava (1709 – 1714)].

avec A.L. Horoškevič, Gerb i flag Rossii, x – xx vv., Moscou, 1997. [Les armoiries et le drapeau de la Russie du xe au xxe siècle].

« Russkaâ armiâ posle Petra Velikogo », Voenno-istoričeskij žurnal, 1997, n°3. [« L’armée russe après Pierre le Grand »].

« Èffektivnost’ polevyh sraženij  Russkoj armii v Severnoj vojne », dans Ot Narvy k Ništadtu: Petrovskaâ Rossiâ v gody Severnoj vojny 1700 – 1721, Saint-Pétersbourg, 2001. [« Efficacité des batailles de campagne de l’armée russe pendant la guerre du Nord », dans De Narva à Nystad: Russie de Pierre le Grand pendant la grande guerre du Nord de 1700 – 1721].

« Boevoj duh Russkoj armii 15 – 20 vv. », dans Voennaâ antropologiâ. Ežegodnik, Moscou, 2002. [« Le moral de l’armée russe aux XVe – XXe siècles », dans Anthropologie militaire. Annuaire].

« Vojsko Pol’skoe i našestvie Napoleona na Rossiû », dans Borodino i Napoleonovskie vojny, Moscou, 2003. [« L’armée polonaise et l’invasion napoléonienne de la Russie », dans La bataille de Borodino et les guerres napoléoniennes].

« Osada Poltavy (po švedskim istočnikam) », Voprosy istorii, 2004, n°11. [« Le siège de Poltava (d’après les sources suédoises) »].

Kališskaâ bataliâ  18 oktâbrâ 1706 g., Moscou, 2007. [La Bataille de Kalisz de 18 Octobre 1706].

Vtorženie Švedskoj armii na Getmanŝinu v 1708 g. i Mazepa, Moscou, 2008. [L’armée suédoise lors de l’invasion de l’Hetmanat cosaque en 1708 et l’hetman Mazepa].

Poltavskoe sraženie. K 300-letiû Poltavskoj pobedy, Moscou, 2009. [Bataille de Poltava. Pour le 300ème anniversaire de la victoire de Poltava].

 

Résumé de la communication :

Pierre le Grand et l’art militaire européen

La Grande Ambassade de Pierre Ier de 1697-1698 a familiarisée celui-ci avec la production industrielle, les armes et les principes de l’art militaire des armées occidentales. En 1699, Pierre Ier a commencé à créer une armée régulière sur l’exemple européen. Sous Pierre Ier, 244 livres sur des sujets militaires et navals ont été publiés. Le tsar considérait la pratique du combat comme la meilleure école militaire, et les plus grands instructeurs étaient les ennemis suédois. À la place de cuirassiers, il a créé des régiments de dragons. La tactique de Pierre Ier avant 1709 était uniquement défensive, comptant sur le feu d’artillerie et la supériorité numérique. Après la victoire de Poltava, la tactique des Russes est devenue aussi offensive que celle des Suédois. Pourtant, l’expérience autrichienne de la guerre avec les Turcs n’était pas encore assimilée, et la guerre avec les Ottomans de 1710 –1713 a été perdue. Ce n’est qu’en 1717-1718 que l’on a adopté le contrôle centralisé des forces armées à la manière suédoise – l’établissement du Conseil militaire et du Conseil de l’Amirauté. En 1713-1714, les Suédois ont commencé à tirer des enseignements de la flotte russe de galères.  L’école russe de l’art militaire, dont les fondements ont été établis par Pierre le Grand, a atteint son apogée à l’époque de Piotr Roumiantsev et d’Alexandre Souvorov.

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Vladislav Rjéoutski

Promu de l’EHESS (Paris), j’ai soutenu ma thèse à l’Institut d’histoire de l’Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg, en 2003. Je suis actuellement attaché à l’université de Bristol où je travaille sur l’histoire de la langue française en Russie. Voir le site du projet : http://bristol.ac.uk/arts/research/french-in-russia/  J’ai dirigé deux projets de recherches internationaux (Les Français en Russie au XVIIIe siècle (avec Anne Mézin) et Les Périodiques francophones édités en Russie au XVIIIe – début du XIXe siècle) et co-organisé nombre de colloques internationaux. Ouvrages :

Quand le français gouvernait la Russie, textes et études réunis et présentés par Vladislav Rjéoutski, Paris SPM (sous presse). Les Français en Russie au siècle des Lumières, sous la dir. d’Anne Mézin et de Vladislav Rjéoutski, 2 t., Ferney-Voltaire, Centre international d’études du XVIIIe siècle, 2011. Франкоязычные гувернеры в Европе, 17-19 вв.[Les Précepteurs francophones en Europe, XVIIe-XIXe ss.], sous la direction d’Alexandre Tchoudinov et de Vladislav Rjéoutski, Annuaire français 2011, Moscou, Institut d’histoire universelle de l’Académie des sciences de Russie, 2011(en russe).< V. Rjéoutski (en collaboration avec A. Tchoudinov), Русские «актеры» Французской революции[Les « acteurs russes » de la Révolution Française], Annuaire français 2010, Moscou, Institut d’histoire universelle de l’Académie des sciences de Russie, 2010, p. 6-236. (en collaboration avec Christian Faure) L’Alliance Française et l’Institut Français de Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, 2001 (texte en français et russe).

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Ekaterina Rogatchevskaïa

Ekaterina Rogatchevskaïa a été chercheuse à l’Institut de la littérature mondiale (Académie des Sciences de Russie) et chargée de cours de littérature russe à l’Université d’État des sciences humaines et à l’Académie russe des arts du théâtre (Moscou). Elle a également enseigné le russe dans les universités de Glasgow et Édimbourg. Actuellement conservatrice en chef des fonds est-européens dans la Bibliothèque britannique (Londres), elle enseigne la langue russe à la London School of Economics et à l’Imperial College London. Elle a publié plusieurs travaux sur la littérature russe ancienne, la littérature de l’émigration russe, l’histoire de la British Library, ainsi que sur les divers aspects de la bibliothéconomie.

 

Publications récentes :

 

“The collection of Russian Émigré literature (1853-1917) in the British Library”, in Solanus, New Series, vol. 20, 2006, pp. 55-71.

Igor’s Tale (2008) and Avvakum Petrov (2010) for The Literary Encyclopedia (online, ISSN 1747-678X)

« Biblioteka Britanskogo Muzeâ kak centr intellektual’noj i kul’turnoj žizni rossijskoj političeskoj èmigracii 19 veka », dans Makarova H., Morgunova O. (éd.), Russkoe prisutstvie v Britanii, Мoscou, 2009. [« La bibliothèque du British Museum comme centre de la vie intellectuelle et culturelle de l’émigration politique russe du xixe siècle », dans La Présence russe en Grande-Bretagne].

“The Book in the Slavonic and the East European World” for Oxford Companion for the Book, éditeur avec M. Suarez et H. W. Woudhuysen, OUP, 2010.

« Mark Aldanov v žurnale Sovremennye zapiski : finansovye i tvorčeskie aspekty sotrudničestva », dans Korostelev O., Šruba M. (éd.), Vokrug redakcionnogo arhiva Sovremennyh zapisok, Pariž, 1920-1940: sbornik statej i materialov, Moscou, NLO, 2010. [Finances et création : deux aspects de la coopération de Mark Aldanov avec Sovremennye zapiski », dans Autour des archives éditoriales de la revue littéraire Sovremennye zapiski (« Mémoires contemporains »), Paris, 1920-1940. Recueil d’articles et matériaux].

« “Sovremennye zapiski, s kotorymi â tak svâzan…” M.A. Aldanov (kommentarij k perepiske) », dans Korostelev O., Šruba M. (éd.), Sovremennye zapiski. Pariž. 1920-1940. Iz arhiva redakcii, t. 2, Moscou, NLO, 2012, p. 32-132. [« “Sovremennye zapiski, auxquels je suis tellement attaché…” M.A. Aldanov (commentaires sur sa correspondance) », dans Sovremennye zapiski. Paris, 1920-1940 : matériaux des archives éditoriales].

 

”Foreign donations and acquisitions suggestions in the British Library collections: a case of self-promotion or an attempt at cultural and ideological infiltration? (A Russian case study)”, dans Proceedings of the International Conference Migrating heritage: networks and collaborations across European museums, libraries and public cultural institutions (Glasgow, December 2012). À paraître en 2013.

“The most important books which, I would strongly recommend to acquire” <…> : Petr Kropotkin and Vladimir Burtsev in correspondence with the British Museum Library’, dans Electronic British Library Journal. À paraître en 2013

“The Russian collections at the British Museum Library and the British Museum staff: materials of the British Library corporate archives, 1860s-1920s”, dans Solanus, À paraître en 2013.

 

Résumé de la communication :

Le « Journal de voyage de Pierre » et la « Vie de Pierre le Grand », selon le manuscrit conservé à la British Library

Il y a plusieurs années, la British Library a reçu un manuscrit daté de 1765, selon l’introduction du copiste Fedor Anisimov de la ville Koungour (région de Perm). Le travail a été achevé le 27 juin, jour anniversaire de la bataille de Poltava. Ce manuscrit contient une version du « Carnet de route de la Grande Personne, qui a voyagé sous le nom d’un noble russe, membre de la Grande Ambassade en 1697 et 1698 », publié à Saint-Pétersbourg en 1788. Ce « Journal », la description fictive d’un voyage en Europe (y compris les déplacements en Italie, où Pierre n’était pas allé), est une source intéressante pour l’analyse des avis du peuple russe sur l’Occident et la façon dont ces idées se sont répandues.

Le manuscrit comprend aussi un « Journal, ou la description du règne et des victoires glorieuses et triomphantes de Pierre le Grand, Père de la Patrie et le Premier Empereur de Russie », accompagné d’une introduction poétique. Il est présenté sous la forme d’une chronique des cérémonies de la cour. Outre cela, le manuscrit contient la « Vie de Pierre », écrite par Anthony Katifor et traduite de l’italien par Stepan Pisarev. Un portrait du tsar par un artiste amateur est inséré au début du texte.

Le « Journal » et la « Vie » sont les versions originelles manuscrites des textes, diffusées avant leur codification dans les éditions imprimées, ce qui signifie qu’ils ne sont pas censurés. En 1915, V. Bush a commencé à comparer les manuscrits et les imprimés des versions de la « Vie », mais à chaque nouveau manuscrit est introduit un autre tournant sur le sujet. Le manuscrit de la British Library est présenté pour la première fois.

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Sergueï Klimenko

Docteur en architecture (Russie), (INSTITUT D’ARCHITECTURE DE MOSCOU, MARCHI). Architecte, restaurateur, historien, spécialiste de l’histoire du XVIIIe siècle ;(thèse : « L’œuvre de l’architecte Ivan Mitchourine.Les années1720-1750 » (2002).

Professeur à l’Institut d’architecture de Moscou (MARCHI).

Auteur de nombreuses publications, il s’intéresse notamment à l’architecture, l’urbanisme et la législation en Russie et Europe occidentale dans la première moitiédu XVIIIe siècle. Il étudie en particulier les problèmes de la formation du stylearchitectural à l’époque pétrovienne et après pétrovienne.

 

            Publications principales :

Plan Moskvy 1739 goda: ot čerteža dlâ akademičeskogo Atlasa do dokumenta gradostroitel’nogo regulirovaniâ, 2007.[Le plan de Moscou de 1739 : du dessin technique pour l’Atlas académique au document de réglementation urbaine].

Stroitel’stvo Admiraltejskoj parusnoj fabriki v Moskve (arhitekturnye kontakty dvuh stolic v poslepetrovskoe vremâ), 2007. [La construction de la fabrique de voiles de l’Amirauté à Moscou (les contacts architecturaux des deux capitales à l’époque postpétrovienne)].

Policejskoe upravlenie v Rossii pervoj poloviny XVIII veka v ego svâzi s gradostroitel’nym zakonodatel’stvom (k postanovke problemy), 2009. [L’administration de la police en Russie à la première moitié du XVIIIe siècle par rapport à la réglementation urbaine [éléments pour une approche)].

Burhard Kristof fon Minih. Opyt sozdaniâ « arhitekturnoj » biografii, 2011. [Burckhardt Christoph von Münnich. Essai de création d’une biographie « architecturale »].

Ivan Korobov i osobennosti formirovaniâ stilâ barokko v arhitekture anninskogo vremeni, 2012. [Ivan Korobov et les particularités de la genèse du style baroque dans l’architecture de l’époque d’Anna Ioannovna].

Gosudarstvennye arhitekturno-stroitel’nye komissii i ih rol’ v gradostroitel’nom razvitii Sankt-Peterburga i Moskvy v XVIII veke,  2012. (avecс Û.G. Klimenko)[Les commissions d’État d’architecture et de construction, et leur rôle dans le développement urbain de Saint-Pétersbourg et Moscou au XVIIIe siècle].

 

Résumé de la communication :

Les étudiants en architecture de l’époque pétrovienne : l’expérience néerlandaise et les travaux en Russie dans les années 1720 – 1740

L’analyse de la formation des élèves pensionnaires russes en Europe, en tant qu’une des voies principales d’introduction des connaissances européennes sous Pierre le Grand, a une longue tradition. Cela concerne notamment les étudiants en architecture, qui étaient envoyés sur les ordres du tsar à partir du milieu des années 1710 dans les pays occidentaux, aux Pays-Bas et en Italie avant tout. Le chapitre « L’éducation des étudiants russes à l’étranger » dans l’Histoire de l’art russe, publiée par Igor Grabar sous l’ancien régime, aété le point de départ des études sur ce sujet. Au cours du siècle qui a suivi la parutionde ce livre, nos connaissances sur l’éducation de ces étudiants se sont enrichies. Cependant, les nouvelles sources publiées traitaient principalement des questions matérielles et financières de leur formation, et ne donnaient qu’une vision partielle des cours d’architecture eux-mêmes. Ce rapport propose donc d’examiner la perception de l’architecture des Pays-Bas (la Hollande et les provinces du sud (Flandre)) par les étudiants pensionnés par Pierre le Grand. Il analyse l’activité du sculpteur et architecte flamand J.-P. Van Baurscheit, qui accueillait des pensionnaires russes à Anvers, et, par conséquent, les particularités de l’école architecturale de l’Europe du nord dans le premier tiers du XVIIIe siècle. Il étudie également les travaux d’étudiant d’I. Korobov, qu’on a pu lui attribuer pour la première fois, et il démontre aussi l’influence de l’enseignement européen sur le style de ses œuvres créées en Russie de la seconde moitié des années 1720 au début des années 1740. Coïncidant avec une période architecturale complexe du point de vue du style, c’est justement cette activité des élèves pensionnaires qui doit être considérée comme un facteur important de la genèse de l’époque baroque en Russie.

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Ekaterina Boltounova

Chargée de cours à l’Université d’État russe en sciences humaines (RGGU, Moscou). Historienne, spécialiste de l’histoire militaire et sociale du XVIIIe siècle

 

Publications :

« Kolokol’nâ «Ivan Velikij» v koronacionnom ceremoniale XVIII v. », dans Batalov A.L., Vorotnikova I.A. (éd.), Moskovskij Kreml’ XV stoletiâ, t. 2 : Arhangel’skij sobor i kolokol’nâ «Ivan Velikij» Moskovskogo Kremlâ. 500 let, Moscou, Art-Volhonka, 2012, p. 344-349. [« Le clocher ‘Ivan le Grand’ dans le cérémoniel du couronnement au xviiie siècle », dans Le Kremlin de Moscou au xve siècle : La cathédrale d’Arkhangelsk et le clocher « Ivan le Grand » du Kremlin de Moscou. 500 Ans].

« Prostranstvo vlasti: carskij/imperatorskij diskurs v topografii Moskvy i Sankt-Peterburga konca XVII – XVIII vv. », dans Izobretenie imperii: âzyki i praktiki, Moscou, 2011, p. 49-91. [« L’espace du pouvoir : le discours tsariste/impérial dans la topographie de Moscou et Saint-Pétersbourg de la fin du xviie – xviiie siècle », dans L’Invention de l’empire : langages et pratiques].

« Tema vojny v dekore rossijskih imperatorskih dvorcov XVIII – pervoj poloviny XIX vv. », Voenno-istoričeskij žurnal, № 12, 2010, p. 44-49. [« La guerre dans le décor des palais impériaux russes du xviiie à la première moitié du xixe siècle »].

 

Résumé de la communication :

« Sien parmi les siens / sien parmi les étrangers » Pierre I à Paris en 1717 et la formation de la topographie du pouvoir en Russie

Le but de ce rapport est d’étudier l’influence du discours du pouvoir français (de l’époque de l’absolutisme) sur la topographie du pouvoir de l’Empire Russe au début du XVIIIe siècle.

On étudiera d’une part les impressions personnelles de Pierre le Grand lors de son voyage à Paris en 1717, et d’autre part, ses tentatives de présenter à l’Europe une « vraie » image du monarque russe.

Je porterai une attention particulière aux lieux où ont habité Pierre le Grand et ceux qui l’accompagnaient (l’Hôtel Lesdiguières dans la rue de Cerisaie, Le Grand Trianon à Versailles) et des endroits qu’il avait refusé (Les appartements au Louvre).

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Éric Soullard

Docteur en histoire

Thèse de doctorat : Les eaux de Versailles XVIIe-XVIIIe siècles, Grenoble II, 2011, sous la direction de Gérard Sabatier

Professeur histoire-géographie

Membre du comité de rédaction de la revue des amis du Musée-promenade de Marly-Louveciennes Marly Art et patrimoine

 

Publications :

« Les Eaux de Versailles sous Louis XIV », Hypothèses 1997-Travaux de l’École doctorale d’histoire de l’Université de Paris I, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, p. 103-114.

« L’utilisation massive du charbon de terre pour les travaux de Versailles sous Louis XIV : l’aqueduc de Maintenon et la machine de Marly », Proceedings of the XXth international congress of History of science, Liège, 20-26 juillet 1997, volume IV, Le charbon de terre en Europe occidentale avant l’usage industriel du coke, édité par Paul BENOIT et Catherine VERNA , Turnhout, Brepols, 1999, p. 109-123.

« Eaux, fontaines et salles de bains. Le propre et le sale à Versailles », L’Histoire, n° 240, février 2000, p. 62‑67.

« Les académiciens des sciences, Claude Perrault, l’abbé Picard, La Hire… et le chantier des eaux de Versailles sous Louis XIV », actes du colloque international Origines et histoire de l’hydrologie tenu à Dijon, 9‑11 mai 2001, Dijon, Université de Bourgogne, 2003, s.p.

Rennequin Sualem ingénieur et la diffusion du savoir-faire liégeois à travers l’Europe aux 17e et 18e siècles, Modave, 2007.

« Aux origines de la machine de Marly, le projet de Jacques de Manse (1673) », Marly Art et patrimoine, n°1, 2007, p. 19-26.

« Rennequin Sualem, ses parents et alliés, et la machine de Marly », actes du colloque Les Wallons à Versailles, tenu au Château de Versailles, 5 décembre 2007, Liège, 2007, p. 154-181.

Architecture et Beaux-Arts à l’apogée du règne de Louis XIV, édition critique de la correspondance du marquis de Louvois, Tome I-IV, 1685-1688 [sous la direction de Thierry Sarmant et Raphaël Masson] ; éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2007-2009 : collaboration à l’annotation.

« Rennequin Sualem et la machine de Marly. La maîtrise de l’eau par les ingénieurs wallons au Grand Siècle », Le savoir-faire wallon au fil du temps. Le bassin mosan, berceau de techniques de pointe, Namur, Institut du Patrimoine Wallon, 2010, p. 201-233.

Les eaux de Versailles XVIIe-XVIIIe s., thèse de doctorat d’Histoire, Université de Grenoble II, 2011, à paraître, Champs Vallon éditeur.

«  Eaux, fontaines et salles de bains », Versailles, sous la direction de Joël Cornette, Paris, Fayard, 2012, p. 238‑251.

« Le pavillon de la machine de Marly d’Arnold de Ville à Mme Du Barry (1ère partie) 1683-1722 : au temps d’Arnold de Ville », Marly Art et patrimoine, n°6, 2012, p. 25-32.

« Les Vitry : une dynastie de fontainiers du roi au service des Grandes Eaux de Marly (1685-1793) », actes du colloque Marly Architecture, usages et diffusion d'un modèle français, Musée national du château de Versailles, 31 mai - 2 juin 2012, Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], 2012.

Soullard Éric, Lechevallier Gauthier, Dillmann Philippe, «  Étude archéométallurgique d’une fonte du Hurtault », Signy l’Abbaye site cistercien enfoui, site de mémoire…, actes du colloque international d’études cisterciennes tenu aux Vieilles Forges, 9‑11 septembre 1998, Signy l’Abbaye, Association des amis de l’abbaye de Signy, 2000, p. 401‑406.

Bentz Bruno, Soullard Éric, « La machine de Marly », Château de Versailles, n°1, avril 2011, p. 72-77.

 

Résumé de la communication :

Girard Sualem, ingénieur machiniste de Pierre le Grand, de la machine de Marly aux Grandes Eaux de Petrodvorets

La machine de Marly est la plus grande mécanique hydraulique jamais construite par l’homme. Réalisée sur ordre du Roi-Soleil pour alimenter les fontaines de Marly et de Versailles, on la doit au génie d’un maître charpentier des mines de Liège : Rennequin Sualem. En juin 1717, lors de son second voyage en France, Pierre le Grand ne manque pas de visiter en détail la machine de Marly et reste impressionné par ce que l’on considère alors comme la huitième merveille du monde : « Il parut étonné de la machine, nous dit Jean Buvat dans la Gazette de la Régence, de sorte qu’à son retour à Paris, étant à table, on le vit faire des mouvements de corps et figurer cette machine avec une cuiller et une fourchette. » Juste un an auparavant, Pierre le Grand avait engagé à son service l’architecte Leblond et plusieurs dizaines d’artisans français, il en avait aussi profité pour recruter Girard Sualem « dont le père et l’oncle, selon les propres mots du consul de France à Saint-Pétersbourg, on fait la machine de Marly » ainsi que ses parents Jean Michel, Paul et René Sualem, qui tous travaillaient alors à la machine de Marly.

Quels sont les liens de parenté et de compagnonnage qui lient ses hommes recrutés par le tsar ? Quels sont précisément leurs différents métiers à la machine de Marly ? Pourquoi tentent-ils l’aventure russe ? À quoi le tsar va-t-il les employer en Russie ? À quels transferts de technologies participent-ils entre la France et la Russie ? Autant de questions qui dépassent en réalité les seuls sites de Marly et de Saint-Pétersbourg car les oncles maternels de Rennequin, Henri et Remacle Cox, recrutés par le roi de Suède Gustave Adolphe, ont déjà auparavant quitté le pays de Liège pour fonder et introduire en Suède la technologie des usines-fonderies à fusils afin de bâtir la terrible machine de guerre suédoise de la guerre de Trente ans. En France, entre autres travaux, Rennequin construit la machine de Marly pour Louis XIV mais aussi les moulins du château de Meudon pour le ministre Louvois et finalise la machine hydraulique de la maison royale de Saint-Cyr pour madame de Maintenon, épouse morganatique du Roi-Soleil. Donc Pierre le Grand est le troisième souverain que les Cox-Sualem servent de leur génie et de leur savoir-faire, en moins d’un siècle. Mais ce destin familial n’a rien d’exceptionnel, au contraire même, il est d’une banalité totale car, pour les Sualem comme pour bien des spécialistes, compositeurs ou artistes de cour, le voyage fait partie de leur gagne-pain et il faut donc replacer leur aventure russe dans le cadre européen de la société de cour et des grands transferts de technologie d’une cour royale à une autre.

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Tatjana Lapteva

Née en 1955 à Moscou. Diplômée de l’Université d’Etat de Moscou Lomonossov, chaire d’histoire de l’URSS à l’époque du capitalisme (1977). Candidat (équivalent au titre de docteur en France) en histoire, sujet de thèse : L’activité journalistique de V.S. Soloviev, sous la direction de V.A. Vdovine (1983). Chargée de recherche aux Archives russes des actes anciens (à partir de 1980). Chargée de cours d’histoire au lycée de chimie (1995 – 1999). Chargée de cours à la chaire des sciences socio-humaines à l’Académie de l’administration sociale (2006 – 2011). Actuellement spécialiste en chef au département des informations scientifiques et des publications. Participante de plusieurs colloques scientifiques, dont « Les portraits de l’époque pétrovienne » (Saint-Pétersbourg) et « Les étrangers en Russie aux XVe – XVIIe siècles. Ouest-Est. » (Le Kremlin de Moscou).

 

Auteur de la monographie Provincial’noe dvorânstvo Rossii v XVII veke [La noblesse provinciale russe au XVIIe siècle] (Moscou, 2010), ainsi que de plus de 50 articles, dont :

 

Dokumenty o svâzâh Rossii i Niderlandov v fondah RGADA, vol. 1., Moscou, 1999. (avec Solov’eva T.B., Volodihin D.M.).

Franc Lefort: Stranicy istorii, Moscou, 1999 (auteur de deux chapitres).

« Povsednevnye zapiski delam knâzâ Menšikova 1716 – 1720, 1726 – 1727 », Rossijskij arhiv, t. 10, Moscou, 2000 (avec Dolgova S.R.).

« “Dannaâ po čelobit’û Semenovskogo polku seržanta Aleksandra Menšikova”: Zapisi gramot v Pečatnom prikaze. 1695 g. », Istoričeskij arhiv, 2003, № 2, p. 4-6.

« Materialy k biografii D.P. Buturlina », Rossijskij arhiv.Novaâ seriâ, Moscou, 2003, p. 525-528.

« Pis’maA.D. MenšikovavKabinete.i.v. 1716 – 1724 » dans, Petrovskoevremâ vlicah, Saint-Pétersbourg, 2003, p. 68-72.

EkaterinaII: Annotirovannaâ bibliografiâ publikacij, Moscou, ROSSPÈN, 2004 (avecBabič I.V., Babič M.V.).

« PervyjdomA.D. Menšikova », dansPetrovskoevremâ vlicah, Saint-Pétersbourg, 2004, p. 157-159.

« Zemel’nyevladeniâ inozemcevvMoskovskomuezdevXVI – načaleXVIIIvekov », dansInozemcyvRossiivXVI  XVIIvekah. Sbornikmaterialovkonferencij2002  2004, Moscou, Drevlehraniliŝe, 2006, p. 284-291.

« Vladeniâ knâzâ MenšikovavMoskveiMoskovskomuezde » (avecNikolaeva M.V.), dansPetrovskoevremâ vlicah, Saint-Pétersbourg, 2005, p. 136-153.

F. Lefort: Sbornikmaterialovidokumentov, Moscou, Drevlehraniliŝe, 2006 (avecSolov’evaT.B.).

Inostrannye investicii v Rossii, Moscou, Dejč, 2006.

« K biografii A.D. Menšikova », dans Petrovskoe vremâ v licah, Saint-Pétersbourg, 2006, p. 169-171.

« Posol’skij ceremonial i provincial’noe dvorânstvo », dans Reprezentaciâ vlasti v posol’skom ceremoniale i diplomatičeskij dialog v XV – pervoj treti XVIII vv. Tret’â meždunarodnaâ naučnaâ konferenciâ cikla «Inozemcy v Moskovskom gosudarstve», posvâŝennaâ 200-letiû muzeev Moskovskogo Kremlâ. Tezisy dokladov., Moscou, 2006.

Rossiâ i Britaniâ: XVI – XIX veka. Sbornik dokumentov, Moscou, Drevlehraniliŝe, 2007 (avec Dolgova S.R.).

« “Po ukazu vašego veličestva z živopiscem dogovorilsâ pisat’ batalii” : Dokumenty RGADA ob ispolnenii parižskimi masterami zakaza Petra I.  1717-1727 gg. », Istoričeskij arhiv, 2011, № 1, p. 182-197.

« K biografii agenta Petra I v Rime Û.I. Kologrivova : 1719 – 1727 gg. », Istoričeskij arhiv, 2011, № 6, p. 179-187.

 

Résumé de la communication

Pierre 1er en tant que patron des sciences et des arts : deuxième voyage du tsar à l'étranger et une nouvelle étape dans le développement de l'art russe

Dans cet exposé, on examinera l’influence du deuxième voyage de Pierre à l’étranger, et notamment de sa visite en France, sur le développement de l’art et de la science en Russie. On dressera le bilan des sites visités par le tsar à Paris, ainsi que de ses contacts avec les scientifiques et les peintres. En outre, on étudiera l’influence des impressions françaises sur les projets du tsar, y compris sur celui concernant l’embellissement de Saint-Pétersbourg et de ses environs. On distinguera trois directions principales du travail de Pierre à la veille et après son voyage en France :

le recrutement des spécialistes français au service russe ;

l’augmentation du nombre d’agents russes à l’étranger et l’élargissement de leur sphère d’activités ;

la formation d’élèves russes en navigation maritime, artillerie, mécanique, gravure, sciences politiques, et philosophie.

Par ailleurs, on s’intéressera également à l’histoire de la création de quatre tableaux, consacrés aux victoires militaires et navales de la Russie et commandés par Pierre Ier chez le peintre français Martin le Jeune.

L’activité des agents du tsar en Italie fera l’objet d’une attention particulière. L’un des plus compétents d’entre-eux fut Iouri Kologrivov, l’ordonnance (denchtchik) de Pierre, qui étudia l’architecture et l’italien, négocia l’acquisition des sculptures, y compris des chefs-d’œuvre comme Venus de Tauride et L’Amour et Psyché. De nombreuses acquisitions de Kologrivov décorent aujourd’hui des parcs et des palais à Saint-Pétersbourg. Son autre tâche fut de veiller sur la formation de huit étudiants russes en peinture et architecture en Italie. Sa brusque disparition sur la route de retour en Russie en juillet 1719 put enfin être expliquée par l’une de ses lettres retrouvée au fonds « Le Cabinet de Pierre Ier ». En 1729, Kologrivov écrivit à l’ambassadeur russe à Paris B.I. Kourakine sur ses tribulations après la prise de son bateau par des pirates.

Toute l’information sur les spécialistes, les étudiants et agents russes mentionnés ci-dessus sera exposée dans les tables.

Le deuxième voyage de Pierre Ier à l’étranger et sa rencontre avec les sciences et l’art français et italiens marquèrent une étape importante sur la voie du développement de la culture russe, orientée désormais sur les meilleurs exemples occidentaux.

Notre but sera de faire le bilan des faits largement connus mais isolés jusqu’ici et de les analyser tenant compte de nouvelles sources.

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Andreï Zakharov

Candidat (équivalent au titre de docteur en France) en histoire (Université d’État de Tcheliabinsk), thèse sur l’histoire de la gestion de l’État sous Pierre Ier (1999). Coordination de plusieurs projets sur la publication en ligne des documents d’archives sur le service de la noblesse moscovite (depuis 2003), auteur d’une monographie (2009) et d’une série d’articles sur l’histoire de la Russie du xviie au xviiie siècle.

 

Gosudarev dvor Petra I: Publikaciâ i issledovanie massovyh istočnikov razrâdnogo deloproizvodstva, Tcheliabinsk, 2009. [La cour de Pierre Ier : publication et analyse des documents du Bureau de répartition des offices].

Système de recherche d’information plein texte « Les listes des boyards au xviiie siècle » URL: www.csu.ru/cgi-bin/bspisok.pl(site de l’Université d’État de Tcheliabinsk, 2005 – 2012). Base de données № 0220510249dans le Registre d’État russe des bases de données.

« Otkryvaâ novye stranicy o ûnosti V. N. Tatiŝeva (po dokumentam Razrâdnogo prikaza) », dans Trudy Gosudarstvennogo Èrmitaža, t. 58 :Petrovskoe vremâ v licah, 2008. [« Les nouvelles sources sur la jeunesse de V.N. Tatichtchev (d’après les documents du Bureau de répartition des offices) », dans Travaux de l’Ermitage d’État : Les portraits de l’époque de Pierre Ier].

Une série d’articles : « Konsiliâ ministrov », « Makarov Aleksej Vasil’evič », « Matveev Andrej Artamonovič », « Musin-Puškin Ivan Alekseevič », « Musin-Puškin Platon Ivanovič », « Musin-Puškin Apollos Èpafroditovič », « Naryškin Aleksandr L’vovič », Bol’šaâ rossijskaâ ènciklopediâ, t. 15-21, Moscou, 2010-2012. [« Conseille des ministres », « Makarov Alexey Vassilievitch », « Matveev Andrey Artamonovitch », « Moussine-Pouchkine Platon Pavlovitch », « Moussine-Pouchkine Apollos Epafroditovitch », « Narychkine Alexandre Lvovitch », La grande encyclopédie russe].

« Vysšie činy  gosudareva dvora pri Petre I (1697-1701) »,Cahiers du Monde russe,2009, № 50/2-3, p. 579-592.[« Les plus hauts grades de la cour de Russie sous Pierre le Grand (1697-1701) »].

« Boârskij spisok iz biblioteki G.A. Potemkina », Otečestvennye arhivy, 2011, № 2, p. 72-78. [« La liste des boyards dans la bibliothèque de G.A. Potemkine »].

« Gosudarstvennoe upravlenie Rossii načala XVIII veka v zapiskah inostrancev », Vestnik Čelâbinskogo universiteta. Seriâ 7, Gosudarstvennoe i municipal’noe upravlenie, 1998, № 1, p. 20-34. [« La gestion de l’État en Russie au début du xviiie siècle d’après les écrits des étrangers »].

« Proekt pokoreniâ zemel’ Ûžnoj Ameriki, predložennyj Petru I gollandcem », Voprosy istorii, 2012, № 10, sous presses. [« Projet de la conquête des terres de l’Amérique du Sud, proposé à Pierre Ier par un Hollandais »].

 

Résumé de la communication :

La connaissance du nouveau monde sous Pierre et la communication entre la Russie et l’Europe au début des années 1720

Le rôle du canal européen dans l’acquisition des connaissances sur les pays d’Amérique par la Russie pétrovienne a été peu étudié jusqu’ici. Pourtant, c’est un sujet d’actualité, car il pourrait montrer l’étendue des savoirs européens d’alors et éclairer le processus de leur transfert.

Soumis à Pierre, les projets de présentation de la « nouvelle Inde », ainsi que les arguments pour la médiation de l’Europe, étaient étroitement liés à l’activité des agents de l’État, diplomates et traducteurs russes aussi bien qu’européens.

L’un de ces projets, imaginé par un Hollandais autour de 1722, invitait Pierre Ier à conquérir les territoires de l’Amérique du Sud. Des documents d’archives inédits confirment le fait que le tsar a pris connaissance de ce projet (son original se trouve au Musée d’État historique, et ses notes d’accompagnement sont aux Archives d’État de Russie des actes anciens).

Un autre projet inédit datant de 1721 est connu grâce aux relations de l’agent commercial et traducteur russe P.I. Beklémichev, qui était en mission à Cadix. Il mettait en valeur les avantages d’établir des contacts avec le Nouveau Monde et de promouvoir l’extension des rapports marchands avec l’Europe, ce qui a abouti à l’ouverture d’un consulat russe dans cette ville.

Ces deux projets, ainsi que les papiers courants du Cabinet de Pierre Ier, montrent l’intérêt inattendu et en même temps logique du tsar et de son entourage pour accumuler des savoirs pratiques sur la géographie économique et le commerce international. Leurs auteurs font preuve d’une grande érudition, d’ouverture d’esprit, de bon sens, de la capacité de trouver des solutions originales, aussi bien que de leur engagement au service de l’État russe.

L’analyse de la participation des fonctionnaires et des intellectuels initiés à ces projets secrets, ainsi que le contenu de ceux-ci, montrent que vers la fin du règne de Pierre Ier, l’intérêt de la Russie pour l’expérience européenne de la conquête de nouveaux horizons était profondément pragmatique.

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Dmitri Redin

Docteur en histoire, directeur de la chaire d’histoire russe à l’Institut des sciences humaines et des arts (Université fédéral de l’Oural), chargé de recherche à l’Institut de l’histoire et de l’archéologie à la filière ouralienne de l’Académie des sciences de Russie.

Domaines de recherche : histoire sociopolitique et économique ; histoire du droit et de la gestion de l’État ; histoire sociale de l’administration de la Russie aux xviie – xviiie siècles ; analyse régionale historique ; méthodologie historique ; phénomène de la transition du Moyen Âge à l’époque moderne.

 

Auteur de plus de 150 publications, dont :

Administrativnye struktury i bûrokratiâ Urala v èpohu petrovskih reform (zapadnye uezdy Sibirskoj gubernii v 1711 – 1727 gg.), Ekaterinbourg, Volot, 2007, 608 p. [Les structures administratives et la bureaucratie de l’Oural à l’époque des réformes pétroviennes (les districts du gouvernorat de la Sibérie en 1711 – 1727)].

« Dolžnostnaâ prestupnost’ v petrovskoj Rossii: otnošenie sovremennikov », dans Sosloviâ, instituty i gosudarstvennaâ vlast’ v Rossii (Srednie veka i rannee Novoe vremâ): Sb. st. pamâti akad. L. V. Čerepnina, Moscou, Âzyki slavânskih kul’tur, 2010, pp. 837-847. [« La forfaiture à la Russie pétrovienne : l’attitude des contemporains », dans Ordres, institutions et le pouvoir étatique en Russie du Moyen Âge au début de l’époque moderne].

« Struktury potrebleniâ i dohoda kak priznak social’noj identifikacii mestnoj bûrokratii Rossii petrovskoj èpohi », Social’naâ istoriâ: ežegodnik. Saint-Pétersbourg, Aletejâ, 2011, p. 127-159. [« Les structures de consommation et de revenu comme marque de l’identification sociale de la bureaucratie locale dans la Russie pétrovienne » dans Histoire sociale. Annuaire].

Integraciâ činovničestva v provincial’nye gorodskie èlity: Rossiâ, pervaâ tret’ XVIII v., Cahiers du Monde russe, avril – septembre 2010, 51/2–3, Paris, 2011, p. 281-301. [« La place de la bureaucratie provinciale dans la composition des élites locales : Russie, premier tiers du xviiie siècle »].

« Bûrokratizaciâ lokal’nyh èlit Sibiri v 1700 – 1730-e gg.: prikazčiki i komissary », dans N.N. Petruhincev, L. Èrren (éd.), Pravâŝie èlity i dvorânstvo Rossii vo vremâ i posle petrovskih reform (1682 – 1750), Moscou, ROSSPÈN, 2012, p. 368-380. [« La bureaucratisation des élites locales en Sibérie dans les années 1700 – 1730 : intendants et commissaires », dans Les élites dirigeantes et la noblesse russe au cours et après les réformes pétroviennes].

 

Résumé de la communication :

L’« État intellectuel » de Pierre le Grand et la culture de gouvernance

J’ai pris le risque de construire la notion d’« État intellectuel » qui fait le titre de mon intervention par analogie avec la notion de « géographie intellectuelle ». En abordant l’histoire de la Russie de l’époque de Pierre le Grand, nous avons affaire à l’« État intellectuel », imaginaire au moins deux fois. Premièrement, quand nous découvrons cet État tel qu’il a été construit par le tsar-réformateur lui-même et présenté à ses contemporains à travers l’ensemble de ses oukaz censés créer non seulement des lois fondamentales pour ce modèle, mais aussi une organisation étatique nouvelle qui s’appuieraitsur les principes rationnels du caméralisme européen. Deuxièmement, quand nous diffusons ce mirage dans nos ouvrages de synthèse et nos cours universitaires.

Une étude systémique et concrète de la province russe de l’époque, surtout de sa culture de gouvernance, nous démontre que derrière cette image de l’« État intellectuel », se cachait un autre État, tout à fait différent. Cet État n’avait presque rien de ce que le monarque essayait de mettre en pratique, mais il évoluait à sa façon et acquérait des caractéristiques nouvelles. La Russie de Pierre I n’est pas devenue un pays du « caméralisme triomphant », mais ne s’est pas figée non plus dans les limites des fameuses « vieilles traditions moscovites ». Dans mon intervention je donne les principales caractéristiques du « modèle intellectuel » de l’État créé par Pierre I, et je cite les contradictions fondamentales entre ce modèle imaginaire et la pratique de gouvernance qui existait à l’époque. Je considère les événements des années 1726 – 1727 qui ont abouti à une réduction considérable du système administratif créé par Pierre, comme les mesures qui ont engendré un rapprochement de deux cultures de gouvernance différentes et qui ont rendu possible le développement ultérieur de la Russie vers la construction d’un État moderne.

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Fabio d'Angelo

Il a obtenu un diplôme universitaire en Histoire à l’Université Federico II de Naples le 16/07/2010, avec une note de 110/110 et les félicitations du jury (Tuteur Renata De Lorenzo).

Il est doctorant en Histoire des Sciencesà l’Université de Pise (Tuteurs Pier Daniele Napolitani et Carlo Maccagni).

Publications:

F. D’Angelo, Ingegneri e architetti meridionali in viaggio tra la fine del Settecento e la prima metà dell’Ottocento, Rassegna Storica del Risorgimento, XCVIII, fs. IV, octobre-décembre 2011, pp. 483-514.

Editoria e libri nel Decennio Francese, R. De Magistris, A. Borrelli, F. D’Angelo (dir.), Napoli, Biblioteca Universitaria dell’Università Federico II di Napoli, 2006.

Participation aux Colloques :

F. D’Angelo, L’organizzazione del VII Congresso degli Scienziati a Napoli, Congrès International “Histoire du Tourisme”, Sorrento (Napoli), 20-21 octobre 2011.

F. D’Angelo, Ingegneri napoletani a Parigi, 5ème Journée d’études “La circolazione dei saperi scientifici tra Napoli e l’Europa nel XVIII secolo”, Istituto per la Storia del Pensiero Filosofico e Scientifico moderno (CNR), Université de Naples Federico II, Napoli 11 juin 2012.

F. D’Angelo, La scienza a Napoli e il VII Congresso degli Scienziati a Napoli (1845), Scuola di Alta Formazione in Storia del Turismo, Capri (Napoli), 13-15 septembre 2012

F. D’Angelo, Ferdinandopoli: un’utopia per il progresso scientifico-economico del Regno di Napoli, IX Jornadas sobre pensamiento utópico “Las ciencias y la utopía”, 15-16 novembre 2012, Madrid, Centro Asociado UNED Escuelas Pías – Instituto de Estudios Clásicos Lucio Anneo Séneca.

F. D’Angelo, Les voyages scientifiques des ingénieurs et des savants napolitains en France entre le XVIIIe  et le XIXe siècle, Journée d’études “Expériences de recherches en Sciences humaines et sociales”, dir. A. S. Gallo, A. Lenoir, F. Mézin, Université Pierre-Mendes-France, Grenoble, 11-15 février 2013.

 

Résumé de la communication

Un moment de rencontre entre la France et la Russie: le débat historiographique sur l’astronome Joseph-Nicolas Delisle

Notablement influencé par ses conseillers occidentaux, Pierre le Grand entame un important et intense programme de reformes pour assurer à la Russie une place dans le nombre des puissances européennes.

À partir de 1697, Pierre voyage en Europe, avec une vaste suite de conseillers – la Grande Ambassade – pour obtenir de l’aide auprès des monarques européens pour s’opposer à l’Empire Ottoman. Les historiens s’accordent sur le fait que, bien que Pierre ait raté son objectif principal, c’est-à-dire créer une alliance contre les Ottomans, son voyage à travers l’Angleterre, le Saint-Empire Romain germanique et la France a offert au tsar la possibilité de connaître et d’admirer la culture de l’Occident.

Parmi les issues de ce voyage il convient de mentionner la fondation, par l’arrêt du 22 janvier 1724, de l’Académie Russe des Sciences à Saint-Pétersbourg. L’un des savants les plus importants qui ont travaillé dans l’Académie est l’astronome et géographe français Joseph-Nicolas Delisle. Appelé par Catherine de Russie, récemment veuve du tsar Pierre le Grand, Delisle a créé et dirigé à Saint-Pétersbourg l’école d’astronomie. En 1747, à son retour à Paris, tirant parti l’expérience acquise en Russie, il a construit un observatoire privé à l’Hôtel de Cluny qui, quelques années plus tard, sera rendu célèbre par Charles Messier.

Le contribution proposée, fondée sur une source d’archives, sur la bibliographie existante et sur le parcours biographique de Joseph-Nicolas Delisle, a le projet de reconstituer le débat historiographique des relations entre la France et la Russie en mettant en évidence et en explorant les issues scientifiques de la rencontre entre deux pays très différents.

La Russie a-t-elle réussi à s’ouvrir à la culture occidentale et à entamer un véritable processus de modernisation ? Quel a été le rôle et le poids des sciences, en tenant compte de l’ouvrage de Delisle, dans cet échange ?

 

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Olga Ageeva

Diplômée de l’Université d’État de Moscou Lomonossov. Docteur en histoire. Chargée de recherche à l’Institut de l’histoire russe (Académie des sciences de Russie). Spécialiste de l’histoire russe du xviiie siècle.

 

Parmi ses publications :

«Veličajšij i slavnejšij bolee vseh gradov v svete...»: Grad Svâtogo Petra,Saint-Pétersbourg, BLIC, 1999, 344 p. [« La plus majestueuse et la plus glorieuse de toutes les cités du monde » : la Cité de Saint-Pierre].

Imperatorskij dvor Rossii, 1700 – 1796 gody, Moscou, Nauka,2008,380 p. [La cour impériale russe, 1700 – 1796].

« Imperskij status Rossii: k istorii političeskogo mentaliteta russkogo obŝestva načala XVIII v. », dans Car’ i carstvo v russkom obŝestvennom soznanii, Moscou, IRI RAN, 1999, p.112-140.[« Le statut impérial de la Russie : pour une histoire de la mentalité politique de la société russe du début du xviiie siècle », dans Le tsar et le royaume dans la conscience collective russe].

« Svetskie ežegodnye prazdniki russkogo dvora ot Petra do Ekateriny Velikoj », Otečestvennaâ istoriâ,2006,№ 2, p. 11-26.[« Les fêtes mondaines annuelles à la cour russe, de Pierre Ier à Catherine la Grande »].

« Diplomatičeskij ceremonial rossijskogo dvora 1744 goda », dans Rossiâ i mir glazami drug druga: Iz istorii vzaimovospriâtiâ, № 5, Moscou, 2009, p. 45-66.[« Le cérémonial diplomatique de la cour russe en 1744 », dans La Russie et le monde : les regards croisés. Pour une histoire de la perception mutuelle].

Résumé de la communication :

L’européanisation des cérémonials de la Cour sous le règne de Pierre le Grand : les canaux d’informations sur les exemples européens de la vie cérémoniale

Sous le règne de Pierre le Grand, les connaissances de la culture d’étiquette, de l’héraldique et des cérémonials sont devenues une partie intégrante du flux d’informations qui venait de l’Europe. En Russie, elles étaient fort sollicitées pour la transformation des cérémonials principaux de l’État et de la Cour à la manière européenne. Les documents des archives russes démontrent la présence de plusieurs canaux d’informations.

Tout d’abord, la connaissance personnelle de Pierre le Grand et de son entourage du mode de vie des cours européennes. Ainsi, sitôt après la Grande Ambassade de 1697 – 1698 le tsar a résolument changé la forme des réceptions diplomatiques, en se positionnant comme un souverain européen, et non pas oriental (1698, l’audience de H.I. Gvarrient).

Ensuite, les étrangers qui étaient au service de la Cour russe ont beaucoup contribué au développement des cérémonials des audiences au Kremlin (1710, I.H. Ourbich, G.I Levenvolde), des funérailles et des couronnements (1717 – G.I. Mattarnovi ; 1723, 1724 – F. Santi).

Et puis, les relations des diplomates russes A.A. Matveev, L. Lantchinsky, et A.G. Golovkin, qui envoyaient les descriptions des couronnements (1690, Augsbourg ; 1690, Prague ; 1719, Uppsala), des mariages, des enterrements des membres des dynasties régnantes (1714, 1724), ainsi que les règles du deuil (1719 – 1724).

Enfin, les imprimés étrangers sur les couronnements, les enterrements, et les coutumes d’ambassade, qui pouvaient être traduits en tant qu’ouvrages sur le cérémonial d’ambassade (A.Wikfort, trad. 1713, F.L. Zinzendorf, trad. 1706).

 

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Yury Akimov

Professeur des Universités

– Docteur en histoire

– Specialiste de la politique extérieure et coloniale du xviie au xviiie s.

– Auteur de quatre monographies y compris L’Amérique du Nord et la Sibérie depuis la fin du xvie jusqu’au début du xviiie siècle : essai sur l’histoire comparée des colonisations, Prix Pierre Savard (ICCS-CIEC), 2011.

– Actuellement Professeur à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, Faculté des relations internationales

 

Résumé de la communication :

L’influence européenne et la politique de Pierre Ier à l’égard des aborigènes de Sibérie: De la perception du tribut des indigènes vers « l’instruction des sauvages »

 Sous Pierre le Grand, d’importants changements se produisent dans la politique des pouvoirs russes à l’égard des aborigènes. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, les pouvoirs moscovites exigeaient uniquement le paiement du yassak (tribut payé en peaux d’animaux), la prestation de serment (chert’) au tsar et, parfois, la détention d’otages (amanates). Avec cela, les pouvoirs ne se mêlaient pratiquement pas de la vie intérieure des « indigènes » sibériens et n’essayaient pas de la changer d’une manière ou d’une autre (par exemple, de les convertir à l’orthodoxie). Les Russes ne manifestaient pas non plus d’intérêt pour leur mode de vie, leurs croyances, leurs langues.
A partir du début du XVIIIe siècle, la politique de la métropole à l’égard des aborigènes sibériens change. À l’initiative personnelle de Pierre le Grand, on entreprend une campagne massive pour les convertir (au début elle était pacifique, puis on recourt à la force) et on commence à étudier la Sibérie, y compris sa population autochtone. Même si au début il s’agit plutôt de curiosités (comme en témoigne l’oukaz sur l’envoi à Moscou des chamans qui « savent parfaitement pratiquer leurs rites » et qui « parlent à leurs idoles »), le travail scientifique systématique ne tardera pas (l’expédition de Daniel Gottlieb Messerschmidt, en 1719, etc.).

Dans cette intervention, nous nous efforcerons de voir quels aspects de l’expérience européenne ont influencé la politique de Pierre le Grand et les changements qui ont eu lieu dans la perception de la population indigène par les Russes. Une attention particulière sera portée à l’analyse et la perception des trois éléments suivants :

– l’expérience des pays européens dans le domaine de la coopération avec les peuples « non civilisés » et « sauvages » (par exemple, la politique des Suédois à l’égard des Lapons, qui a été appréciée déjà par Vassili Tatichtchev) ;

– l’expérience des missionnaires européens (les jésuites), expérience connue des prêtres ukrainiens engagés par Pierre le Grand et envoyés entre autres en Sibérie.

– les idées scientifiques, en particulier, l’interprétation de l’histoire mondiale comme le mouvement des peuples de leur « enfance » vers « l’âge adulte », interprétation qui vient des savants allemands de cette époque (cela explique sans doute le fait que les Russes n’ont pas adopté l’idée française du « bon sauvage » mais considéraient les aborigènes comme « l’incarnation des mœurs barbares et de la brutalité »).

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Armelle Le Goff

Archiviste-paléographe

Conservateur général du patrimoine

Archives nationales, site de Pierrefitte

Département de l’Éducation, de la Culture et des Affaires sociales responsable du pôle Éducation

Distinctions

Chevalier des Arts et lettres (2002)

Visitante distinguido del Municipio de Puebla (2012)

Docteur honoris causa de l’Université de Moscou (RGGU) (2012)

Coopération avec l’Université de Moscou (RGGU)

Depuis novembre 2005, enseignement annuel sur la diplomatique des documents contemporains et sur l’archivistique française à l’Institut d’histoire et des archives de Moscou (RGGU) dans le cadre de la collaboration entre cet Institut, l’École nationale des Chartes et les Archives de France.

Organisation et tutorat des stages des étudiantes russes de l’Institut en France de 2007 à 2011.

Dans le cadre de l’année France-Russie, organisation pour les Archives nationales à Paris du colloque international La France et les Français en Russie (1789-1917): Quelles sources pour de nouvelles approches les 25-27 janvier 2010 en collaboration avec l’École nationale des Chartes, l’Université Paris-Sorbonne et l’Université des sciences humaines de Russie (RGGU).

 

Thèmes de recherche

Les missions scientifiques des Français au XIXe siècle

La prosopographie des enseignants et des scientifiques

 

Choix de publications (articles, ouvrages et directions d’ouvrages)

Les archives des associations, approche descriptive et conseils pratiques, Paris, Documentation française, 2001, 243 p. (direction de l’ouvrage et rédaction de la plus grande partie de cet ouvrage collectif).

Mémoires de lycées archives et patrimoine, Paris, DAF-INRP, 2003, 199 p. (co-direction de l’ouvrage avec Thérès Charmasson et rédaction p. 17-39 du chapitre « Le regard de l’administration centrale sur les lycées »).

Les archives des ONGs : une mémoire à partager, 32 p.Paris,Conseil International des archives, 2004 : auteur de ce guide pour le compte du Conseil international des archives (CIA). Guide traduit en anglais, espagnol, russe, portugais, arabe et croate.

« Les dossiers de carrière des professeurs de l’Université au XIXe siècle » dansLes dossiers nominatifs au XIXe siècle : regards croisés de l’administration sur les personnes, Paris,PUF, revue administrative, 2007 (article p.46-54).

« Les dossiers individuels de mission conservés aux Archives nationales et leur apport à l’histoire de l’Archéologie. L’exemple de la fouille d’Aphrodisias en 1905 »dansLes Nouvelles de l’Archéologie, n°10, novembre 2007 (article p. 40-47).

« Apprendre à soigner au XIXe siècle » dans « Accueillir ou soigner ? L’hôpital et ses alternatives du Moyen-Âge à nos jours, Rouen,publications des Universités de Rouen et du Havre, 2008 (chapitre dans ouvrage collectif p.221-237).

Les hommes et les femmes de l’Université, deux siècles d’archives, Paris,DAF-INRP, 2009, 204 p. (direction de cet ouvrage et rédaction p. 25-44 « Les hommes et les femmes de l’Université aux Archives nationales »).

« Érudits de terrains et chercheurs d’aventure » dans Voyages et voyageurs, sources pour l'histoire des voyages, Paris, CTHS, 2010 (ouvrage collectif, chapitre p. 51-68).

« À l’origine du musée du Trocadéro : les missions scientifiques du ministère de Instruction publique » dansExotiques expositions : les expositions universelles et les cultures extra-européennes en France, 1855-1937, Paris, Somogy, 2010 (ouvrage collectif, chapitre p.76-83).

« Images et fantômes d’images dans les dossiers individuels de missions aux Archives nationales » dansDes images et des mots : les documents figurés dans les archives, Paris, CTHS, 2010 (ouvrage collectif, chapitre p. 167-182).

« Les relations entre scientifiques russes et français au prisme des archives françaises : l’exemple des anthropologues » dansAcadémie des sciences de Russie, Institut d’histoire universelle, Centre Roland Mousnier (Paris-Sorbonne / CNRS) et Archives de l’Académie des sciences de Russie, Les Français dans la vie intellectuelle et scientifique en Russie (xviiie-xxsiècles), Moscou, OLMA Media Group, 2010, (articlep. 14-54).

Homme de guerre, homme de sciences : le colonel Doutrelaine au Mexique : édition critique de sa correspondance, Paris, CTHS, 2011, 500 p. (ouvrage en collaboration avec Nadia Prévost-Urkidi).

La France et les Français en Russie. Nouvelles sources et approches (1815-1917), études et rencontres de l’École des Chartes, n°34 (direction de cet ouvrage collectif et rédaction du chapitre « La France et les Français en Russie au XIXe siècle. Les ressources des Archives nationales ». p. 23-50).

Histoires individuelles, histoires collectives : sources et approches nouvelles (actes du 134e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Bordeaux 2009), Paris, CTHS, 2012 (direction de cet ouvrage collectif en collaboration avec Christiane Demeulenaere).

« Les parcours des professeurs de la faculté de Nancy », dans« Les Uns et les autres, l’approche prosopographique en histoire des sciences », Nancy, éditions universitaires de Lorraine, 2012, p. 483-508

« Por una historia de las relaciones intelectuales franco-mexicanas. Los archivos de la Comisión de Exploración Científica de México: 1864 – 1867 »,dansIstor. Revista de Historia Internacional, n°50, año XIII, Otoño de 2012, p. 313-340

 

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Roberto Barazzutti

Titulaire d’une maîtrise d’histoire sur les officiers de marine de 1643 à 1669 sous la direction de Michel Vergé-Franceschi et d’un DEA sur la guerre de course en Europe dans le deuxième tiers du XVIIe sous la direction de Patrick Villiers, je suis administrateur auprès de la Société Française d’Histoire maritime (SFHM) et membre de la société néerlandaise d’histoire maritime, depuis de nombreuses années.

Mes différentes recherches portent sur les officiers de marine dans un cadre comparatif entre la France, les Pays-Bas et l’Angleterre sous différents angles (social, culturel, formation) à l’époque de l’Ancien Régime, mais j’envisage d’étendre ces axes à d’autres marines européennes (Venise, Russie, Scandinavie, péninsule ibérique). Je m’intéresse aussi à la guerre de course en Europe, notamment zélandaise. Je suis ainsi l’auteur de plusieurs notices sur les corsaires et pirates néerlandais qui paraîtront dans un ouvrage en avril 2013 sous la direction de Philippe Hrodej et Gilbert Buti. J’ai écrit plusieurs articles sur des officiers de marine français ou néerlandais, sur la marine vénitienne au 17ème ainsi que sur la course française entre les années 1630 et 1678.

 

Résumé de la communication :

l'apport des puissances occidentales dans la formation des marins russes (1698-1721)

Lorsque le règlement de la marine russe est établi en 1720, le tsar Pierre Ier écrit : « Un souverain n’a deux mains que s’il possède une armée de terre et une flotte ». Très tôt, le tsar conscient de l’importance de la marine, va s’atteler à la développer sur le modèle occidental que cela soit dans la construction mais aussi la formation des officiers et sous officiers.

Quelques mois avant la Grande Ambassade de 1697-1698, plusieurs jeunes nobles russes partent se former auprès des alliés de la Russie que sont l’Angleterre, les Pays-Bas et Venise. Avec l’entrée en guerre avec la Suède en 1700, le nombre d’élèves russes partant à l’étranger devient plus important entre 1702 et 1716. Cette année-là, les difficultés diplomatiques avec la Grande-Bretagne amènent le tsar à se rapprocher de la France. Ainsi, une vingtaine de Russes sera admise parmi les gardes de la marine à Brest et Toulon.

Ces jeunes élèves vont suivre alors l’enseignement maritime propre à chaque pays : aux Pays-Bas et en Grande Bretagne auprès d’un enseignant qui donne des cours à terre ou en mer, en France parmi les gardes de la marine avec quelques adaptations. Ces enseignements mêlent des cours théoriques à la pratique. Cette instruction qui dure quelques années reste onéreuse plus pour les familles qui doivent prendre en charge les frais que pour l’état, d’où des épisodes d’indigence relative pour ces étudiants. Ceux-ci comme bien de jeunes de leur âge n’ont pas forcément un comportement irréprochable. Par ailleurs, tous ne retourneront pas dans leur pays soit par choix (service dans les marines étrangères) ou pour des raisons naturelles et beaucoup ne servent pas comme officier de marine à bord de navire. D’où le choix fait par ailleurs de favoriser un enseignement maritime local par l’instauration d’une école copiée sur le modèle de la Christ Church de Londres, en 1701 qui deviendra l’Académie Navale en 1715 ; ainsi que par le recrutement d’officiers, de sous-officiers et de spécialistes maritimes étrangers dès 1693-1694, mais surtout après 1698. Ceux-ci viennent transmettre leurs compétences et expérience acquises dans la marine de guerre ou marchande de leur pays. Certains de ces officiers trouvent en Russie une occasion d’emploi voir d’enrichissement temporaire. Ces étrangers sont majoritairement néerlandais ou anglais, scandinaves à partir de 1721. Français et Allemands sont rares, tandis que de nombreux Grecs et Italiens se trouvent parmi les galères. Néanmoins, la part des Russes parmi les officiers et sous-officiers deviendra plus importante au cours du règne, preuve s’il en est que l’apport étranger ne devait être que temporaire. Cette influence reste grande néanmoins dans la terminologie et l’organisation.

Pierre Ier a su faire preuve de pragmatisme dans l’établissement d’une marine de guerre, sa méthode étant unique par son ampleur et sa durée. Malheureusement, son œuvre ne sera pas poursuivie et la marine ne retrouvera un essor que sous Catherine II et Paul Ier avec le soutien de quelques étrangers célèbres comme John Paul Jones ou Greig.

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Alexandre Stroev

- Professeur de littérature comparée ;

Directeur de l’UFR de littérature générale et comparée à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Publications

Auteur de nombreux livres et d’éditions de textes, il se consacre notamment aux aventuriers à l’époque des Lumières.

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Wladimir Berelowitch

Né en 1946, en France.

Études à l’École Normale Supérieure et à la Sorbonne (1964-1969).

Doctorat d’histoire à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris) (1977)

Chercheur au CNRS (1979-1990).

Maître de conférences (1990-1998), puis directeur d’études en histoire à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (depuis 1998 à ce jour).

Professeur ordinaire en histoire depuis 2000, depuis 2011 professeur émérite à l'Université de Genève.

Directeur du Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC, EHESS), 1995-2005, directeur de la revue L'autre Europe  (l'Age d'Homme), 1984-1999, co-directeur de la collection « Mondes russes et est-européens » à CNRS-Editions, depuis 2001.

Publications sur la période de Pierre le Grand

Ouvrages

Histoire de Saint-Pétersbourg,en collaboration avec Olga Medvedkova, Fayard, Paris,  1996

Noblesse, Etat et société en Russie, (direction), Cahiers du Monde russe et soviétique janvier-juin 1993

Les Français à Saint-Pétersbourg, Catalogue de l’exposition au Musée russe, Palace Editions, Saint-Pétersbourg, 2003, en collaboration avec Galine Lisitsyna

 

Articles

"Aux sources d’un modèle à construire: la France de 1705 vue par un Russe " dans De  Russie et d’ailleurs, Mélanges Marc Ferro, Paris, Institut d’études slaves, 1995, pp. 389-403

 

"Empire et nation: la renaissance de l’identité russe sous Pierre le Grand ", La pensée  politique, 3, 1995, pp. 27-38

"L'ambassadeur de Pierre le Grand A.A.Matveev à Paris, 1705-1706 : nouveaux documents " (Poslanec Petra Velikogo A.A.Matveev v Parizhe), (en russe et en français) dans  Archives historiques, (Istoricheskij arhiv), numéro spécial Russie-France, 1996, n°1, pp. 203- 221

"Pierre le Grand et Louis XIV : une confrontation cachée dans la Russie du 18e siècle",  Pinakotheke, n° 13-14, 2001, pp.16-23 

"Europe ou Asie ? Saint-Pétersbourg dans les relations de voyages occidentaux ", in Le  mirage russe au 18e siècle, dir. S. Karp et L. Wolff, Centre international d’étude du 18e  siècle, Ferney-Voltaire, 2001, pp. 57-74 

Les origines de la Russie dans  l’historiographie russe du 18e siècle », Annales HSS, 58, 1 (janvier-février 2003), pp. 63-84

« Pierre le Grand », dans Personnages et caractères, XVe-XXe siècles, Emmanuel Leroy-Ladurie (dir.), Paris, Académie des Sciences morales et politiques/PUF, 2004, p. 141-148.

« L'Europe vue de Russie au XVIIIe siècle, Quelques éléments de réflexion », Transitions    vol. XLVI, n° 2,Genève, Bruxelles, 2007

 (en russe) : « Pis’mo studenta otcu v petrovskoe vremja » (Lettre d’un étudiant à son père à l’époque pétrovienne), in : Soslivija, instituty i gosudarstvennaja vlast’ v Rossii (Srednie veka i ranne novoe vremja, Sbornik statej pamjati akademika A. Cherepnina, V.L Janin i V.D. Nazarov (dir.), Moscou, Jazyki slvjanskih kul’tur, 2010, p. 438-462

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Mikhaïl Lepekhin

Né en 1958. Diplômé de la faculté de philologie de l’Université de Leningrad. Conservateur au département des manuscrits à l’Institut de la littérature russe (Maison Pouchkine) de l’Académie des Sciences de l’URSS (1981 – 1988). Chargé de recherche au département de l’histoire du livre à la Bibliothèque de l’Académie des sciences (depuis 1988). Auteur de plus de 150 publications. Éditeur du recueil intégral de la poésie de Lomonossov (1986), des œuvres complètes et de la correspondance de Tchaadaev (1990). En collaboration avec « Aspekt press », il a réédité 27 volumes du Dictionnaire biographique russe (1991 – 2000). En outre, il a préparé la réédition de 9 autres volumes suivants, dont 5 sont parus en 1997 – 2000. Auteur de plusieurs travaux sur l’histoire des sciences russes des XVIIIe – XXe siècles. Parmi ses travaux principaux : publication des matériaux sur l’« Affaire académique de 1929 – 1931 » et l’édition commentée de l’Histoire de la bibliographie russe de N.V. Zdobnov. Participant de plusieurs colloques à Paris : « La Noblesse russe » (1991), « Derjavine » (1994), et « Catherine la Grande » (1996).

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Andreï Prokopiev

Docteur en histoire, professeur de la chaire de l’histoire du Moyen Âge à la faculté d’histoire (Université d’État de Saint-Pétersbourg). Membre de la Société de l’histoire intellectuelle (filiale à Saint-Pétersbourg). Chargé de cours magistraux et spécialisés sur l’histoire du Moyen Âge, l’humanisme européen, la Réforme et la confessionnalisation aux XVIe – XVIIe siècles, la Guerre de Trente Ans, ainsi que l’histoire de l’Allemagne au début des temps modernes.

Intérêts scientifiques : histoire de l’Europe et de l’Allemagne au début des temps modernes, confessionnalisation, société d’ordres, structures du pouvoir. Auteur de nombreuses publications sur l’histoire de plusieurs régions allemandes, la noblesse allemande, les cours princières, la culture de la cour et la guerre de Trente Ans. Éditeur de l’annuaire « Questions de l’histoire sociale et de la culture du Moyen Âge et du début des temps modernes » et co-auteur de plusieurs travaux collectifs.

Les travaux principaux :

Iogann Georg I (1585 – 1656) kurfûrst Saksonii: vlast’ i èlita v konfessional’noj Germanii, Saint-Pétersbourg, 2011.[Johann Georg I (1585 – 1656) l’électeur de Saxe : le pouvoir et les élites dans l’Allemagne confessionnelle].

 

Résumé de la communication :

Pierre le Grand et l’univers spirituel de l’Europe du Nord

Les réformes du tsar-démiurge ne se produisaient pas exclusivement dans le contexte particulier propre à la conjoncture en Russie, témoignant de l’influence intellectuelle de l’Occident sur ce pays. Qui plus est, elles empruntaient pour beaucoup à plusieurs sources, qui définissaient le profil spirituel de la civilisation occidentale à la charnière des xviie et xviiie siècles.

Incontestablement, l’une de ces sources est le protestantisme nord-européen. Il serait impossible d’estimer les transformations de l’époque pétrovienne, ainsi que les modèles des relations intellectuelles entre la Russie et l’Occident, sans prendre en compte le contenu confessionnel des approches et des formes de l’organisation sociale empruntées à l’Europe. La culture protestante, ou « la société confessionnelle » de l’Europe du Nord selon les chercheurs allemands, n’y a pas été étrangère.

Le terrain d’interaction de Pierre avec le monde européen se limitait principalement aux états protestants. Ce furent pour la plupart des pays luthériens comme les principautés allemandes, et des pays calvinistes comme la Hollande. De surcroît, la Suède, l’ennemi même de la Russie dans la guerre du Nord, se rangeait dans le camp luthérien orthodoxe. Il en résultait qu’à quelques exceptions près (la France, les Habsbourg catholiques et la République des Deux Nations, alors alliée de la Russie) le pôle catholique a été relégué à la périphérie de l’espace vécu de Pierre.

Le processus d’« intégration » du monarque russe dans cet univers confessionnel nord-européen peut être différencié dans plusieurs lignes de force, qui se déployaient souvent de façon simultanée.

Les formes apparentes de la confessionnalisation protestante, c’est-à-dire les résultats de la démarcation du protestantisme envers les autres confessions, représentent ici le point de départ. Il s’agit notamment de l’éthique de travail spécifique que Pierre a appréhendée pour la première fois dans le faubourg des Étrangers à Moscou, et puis « assimilée » lors de la Grande Ambassade.

Ensuite, les relations avec les représentants intellectuels de la culture protestante constituent le deuxième axe du processus d’intégration. Les rencontres et la correspondance active du tsar russe avec Leibniz et ses disciples représentent le moment clé de cette interaction. Pour Pierre, le philosophe allemand est devenu non seulement l’étalon de l’activité scientifique pure, mais aussi une incarnation personnelle des idées luthériennes sur l’organisation de la société et le pouvoir. Dans le même temps, les relations avec Leibniz étaient l’apogée de la rencontre de Pierre avec le bagage intellectuel du luthéranisme allemand.

Enfin, la troisième direction est la façon dont Pierre percevait certains éléments de l’organisation sociale dans les pays protestants. Plus précisément, il est question des idées sur le pouvoir et la société, et les institutions du pouvoir des monarques protestants, avec lesquels Pierre entretenait des rapports. De fait, les Hohenzollern, les Welf de Brunswick et la maison royale de Danemark façonnaient laWeltanschauung du premier empereur russe. Outre cela, le contact direct avec le fonctionnement des institutions laïques et religieuses, qui correspondait justement à l’esprit du caméralisme, assurait les postulats généraux.

Les résultats de ces rapports se sont manifestés dans les transformations subies par la Russie. Par exemple, le modèle de l’organisation du pouvoir, qui s’est formé à l’époque de Pierre, s’était en partie inspiré de celui des pays protestants. En outre, ces contacts ont exercé une influence colossale sur la cour russe et ses structures inhérentes. Les principes de sa composition, sa hiérarchie, ainsi que son cérémonial étaient étroitement liés aux modèles du monde germanique luthérien. Dans certains aspects, comme lors de l’élaboration du cérémonial de deuil, l’influence de Berlin et de Dresde a été décisive.

Pour finir, il y avait une autre conséquence majeure de la réception de l’organisation sociale des pays germaniques par Pierre. En effet, la grande majorité des nouveaux sujets russes, qui arrivaient de l’Europe pendant son règne, représentaient également la diaspora protestante. D’un côté, ils constituaient le noyau dur du monde intellectuel russe. De l’autre, leurs traditions ont exercé une influence immense sur tous les aspects de la vie en Russie. De fait, la façon de gouverner et les institutions du pouvoir des Romanov après Pierre sont imprégnées des traditions religieuses et éthiques des représentants du protestantisme nord-européen. Paradoxalement, l’héritage de Luther est rentré dans le monde hermétique orthodoxe des souverains russes. Les sympathies personnelles de Pierre à l’égard du culte et de l’univers spirituel luthériens ont sans doute façonné l’un des plus importants canaux de réception. En attendant, leur apparition s’inscrivait naturellement dans le cours de la vie de Pierre et ses modèles d’appréhension du monde européen.

 

 

Germaniâ v èpohu religioznogo raskola 1555 – 1648 gg., Saint-Pétersbourg, Université d’État de Saint-Pétersbourg, 2008. [L’Allemagne à l’époque du schisme, 1555 – 1648].

« Imperiâ i imperskie dolžnosti v rannee Novoe vremâ », dans Gusarova T.P. (éd.), Vlastnye instituty i dolžnosti v Evrope v Srednie veka i rannee Novoe vremâ, Moscou, Nauka, 2011. [« L’Empire et les fonctions impériales au début des temps modernes », dans Les Institutions du pouvoir et les fonctions en Europe médiévale et au début des temps modernes].

« Vvedenie. Reformaciâ, Kontrreformaciâ, konfessionalizaciâ », dansProkopiev A. (éd.), Konfessionalizaciâ vZapadnojiVostočnojEvropevranneenovoevremâ, Saint-Pétersbourg, Aletejâ, 2004, p. 1 – 36. [« Introduction. Réforme, contre-réforme et confessionnalisation », dans Confessionnalisation en Europe occidentale et orientale au début des temps modernes].

 

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