Pascal : L’esprit de discernement, l’amour de la vérité

Colloque international organisé sous le haut patronage de l’Académie française à l’occasion du quatrième centenaire de la naissance de Blaise Pascal par la Fondation Singer-Polignac, le Centre d’études cartésiennes et le Centro di Studi su Descartes e il Seicento – Ettore Lojacono

Comité d’honneur

  • Hélène Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuel de l’Académie française
  • Xavier Darcos, de l’Académie française, Chancelier de l’Institut
  • Michel Zink, de l’Académie française, Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
  • Michael Edwards, de l’Académie française
  • Jean-Luc Marion, de l’Académie française
  • François Sureau, de l’Académie française
  • Jean-Robert Armogathe, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
  • Nathalie Drach-Temam, Présidente de Sorbonne Université
  • Fabio Pollice, Président de l’Università del Salento
  • Giulia Belgioioso, Directrice émérite du Centro di Studi su Descartes et il Seicento — Ettore Lojacono

Programme

Lundi 19 juin 2023 

13h30 Accueil et inscription des participants

14h Accueil par Michel Zink, de l’Académie française, Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

14h15 Introduction du colloque par Vincent Carraud 

14h30 “Leur cuisine était en désordre et leur marmite renversée” : la difficile sortie de la France de la guerre espagnole (1653-1662) par Olivier Chaline 

SESSION 1 : 1647-1656

Président de séance : Michel Zink

15h10 Le contexte exégétique de la querelle sur le vide : Mersenne par Claudio Buccolini 

15h50 De l’esprit géométrique : échec et relance d’un art de persuader par Gilles Olivo 

16h30 Saint Prosper selon les Écrits sur la grâce par Pierre Lyraud

17h10 Pause café

17h30 Approches de l’Écrit sur la conversion du pécheur par Gérard Ferreyrolles

18h10 “Le cœur sent que les nombres sont infinis”. Le cœur et l’infini selon Pascal par Tamás Pavlovits

18h50 Fin de la première journée 


Mardi 20 juin 2023

9h30 Accueil et inscription des participants

SESSION 2 : 1656-1662 et après

Président de séance : Emmanuel Cattin

9h45 Pascal et le Pugio fidei par Dan Arbib

10h25 “Je suppose qu’on croit les miracles”. La fin des Provinciales par Alberto Frigo

11h05 Pause café

11h25 Antoine Arnauld et la signature du Formulaire par Jean-Robert Armogathe

12h05 Ressource apologétique ou venin janséniste ? Une édition des Pensées devant l’Index en 1896 par Jean-Louis Quantin 

12h45-13h Annonce de l’invention du plus vieil imprimé des Pensées par Thibaut Bagory 

13h-14h Pause déjeuner

SESSION 3 : Les Pensées, de Platon à Heidegger

Président de séance : Walter Schweidler

14h Correspondances. Platon pour disposer à Pascal par Rosaria Caldarone 

14h40 Réalité, vérité, persuasion. Ontoéthique pascalienne du dépassement d’une dissociation moderne par Alberto Peratoner 

15h20 “Quand tout se remue, rien ne se remue”. Pascal, Heidegger et la vie facticielle par Sylvain Josset 

16h Pause café

16h30 Logos, ordre du cœur, Befindlichkeit. Phänomenologische Annäherungen an Pascal par Paola-Ludovika Coriando

17h15 Table ronde : Traduire les Pensées

Présidente de séance : Giulia Belgioioso 

Avec la participation de Vlad Alexandrescu (roumain), Roger Ariew (anglais), Dongxing Chen (chinois), Tamás Pavlovits (hongrois), Tetsuya Shiokawa (japonais), Irène Thirouin (coréen).

18h30 Fin de la deuxième journée


Mercredi 21 juin 2023 

9h30 Accueil et inscription des participants

SESSION 4 : Vers une nouvelle apologétique 

Président de séance : Igor Agostini 

9h45 La Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d’aujourd’hui : perspectives intertextuelles par Michael Moriarty

10h25 “Ceux qui ont traité de la connaissance de soi-même”. Pascal et les lecteurs de Charron par Édouard Mehl

11h05 Pause café 

11h25 Le pari de Pascal à la lumière des apologétiques de son temps par Roger Ariew

12h05 Travailler pour l’incertain par Laurent Thirouin

13h-14h Pause déjeuner

SESSION 5 : Figure et présence

Président de séance : Jean-Luc Marion

14h “Les figures étaient de joie”. Paul Beauchamp lecteur de Blaise Pascal par David Rabourdin

14h40 Voir après Balthasar par Yoen Qian-Laurent

15h20 Une « christologie » de Pascal ? Le palimpseste pascalien par Vincent Holzer

16h Pause café

16h30 La question de l’être par Vincent Carraud 

17h10 Conclusion générale du colloque par Jean-Luc Marion


17h30 Clôture du colloque

Biographies

Igor Agostini

Igor Agostini est professeur à l’université du Salento. Il dirige le Centro Dipartimentale di Studi su Descartes e il Seicento – Ettore Lojacono. Coordinateur du Doctorat international en philosophie « Formes et histoire de la connaissance philosophique (Université du Salento/Sorbonne Université/Universität zu Köln) », il est aussi membre statutaire du Centre d’études cartésiennes, Sorbonne Université et membre permanent de l’École des enseignants de l’ED 433 « Concepts et langages », Sorbonne Université. Il a été Visiting Fellow en 2013 et 2014 au département de philosophie de l’université de Princeton, professeur invité à l’École normale supérieure de Paris en 2015, à l’université d’Uberlandia (Brésil) en 2014, 2018 et 2022, à l’université de Caen Basse-Normandie en 2019 et à Sorbonne Université en 2021-2022. Il est l’auteur de cinq livres et de plus de soixante-dix articles et essais, ainsi que de nombreuses éditions et traductions de textes philosophiques, dans le domaine de la pensée moderne de Descartes à Kant, notamment dans ses rapports avec la seconde scolastique.

Il a collaboré à la publication en trois volumes, sous la direction de Giulia Belgioioso, de l’ensemble des œuvres de Descartes chez Bompiani, Milan (2005-2009). Il a aussi participé à l’édition française des œuvres de Descartes par J.-M. Beyssade et D. Kambouchner, chez Gallimard.


Vlad Alexandrescu

Vlad Alexandrescu est docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, professeur à l’Université de Bucarest, et directeur du Centre de recherches « Fondements de la Modernité Européenne ». Il est aussi co-directeur de la revue Journal of Early Modern Studies. Il est auteur des livres suivants : Le paradoxe chez Blaise Pascal, Peter Lang, Berne, 1996 ; Croisées de la modernité. Hypostases de l’esprit et de l’individu au XVIIe siècle, Zeta Books, Bucarest, 2012 (prix « P. G. Castex » de l’Académie des Sciences Morales et Politiques). 


Dan Arbib

Dan Arbib, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé et docteur en philosophie, est professeur agrégé à l’Ecole normale supérieure. Secrétaire scientifique du Bulletin cartésien depuis 2010, il a publié La lucidité de l’éthique. Etudes sur Levinas (Hermann, 2014), Descartes, la métaphysique et l’infini (PUF, 2017, 2e éd. 2021) et dirigé le collectif consacré aux Méditations métaphysiques de Descartes, Objections et Réponses (Vrin, 2019).


Roger Ariew

Roger Ariew est Professeur émérite à l’Université de Floride du Sud. Il est l’auteur de Descartes among the Scholastics (Brill, 2011) et Descartes and the First Cartesians (Oxford, 2014), et travaille actuellement sur The Correspondence of René Descartes : New Critical Edition and Complete English Translation, avec Erik-Jan Bos et Theo Verbeek (Oxford, en cours).


Jean-Robert Armogathe

Jean-Robert Armogathe, membre de l’Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), directeur d’études honoraire à l’EPHE/PSL, président de la Société d’étude du XVIIe siècle.

Directeur de l’Histoire générale du christianisme (2 vol. PUF, 2009), il a publié (avec Daniel Blot) une édition comparative de l’édition de Port-Royal avec les copies et les versions modernes (Champion, 2011). Parmi de nombreux travaux sur le XVIIe siècle : Descartes, Correspondance (2 vol., Gallimard, TEL, 2013) et Descartes, Correspondance avec Élisabeth de Bohême et Christine de Suède (Gallimard, Folio Classique, 2018), Études sur Antoine Arnauld (Classiques Garnier, 2018).


Thibaut Bagory

Ancien élève de l’ENS Paris-Saclay, agrégé de Mathématiques, diplômé d’un master 2 recherche en Algèbre appliquée, ainsi que d’un master 2 recherche en Histoire des sciences et Philosophie des sciences, M. Thibaut Bagory est doctorant sur « L’être géomètre chez Pascal » sous la direction de M. Laurent Thirouin, professeur des universités en Littérature française.


Giulia Belgioioso

Giulia Belgioioso a enseigné l’histoire de la philosophie à l’Université du Salento à Lecce. Professeur invitée à l’Ecole pratique des hautes études, à Sorbonne Université et dans plusieurs Universités aux Etats Unis, au Japon et au Brésil, elle a fondé en 1998 le Centre d’études sur Descartes et le XVIIe siècle (Centro dipartimentale di Studi su Descartes « Ettore Lojacono »), dont elle est directrice honoraire. Parmi ses nombreuses publications, il convient de retenir, outre ses ouvrages personnels, la première traduction complète des Œuvres et des lettres de Descartes en italien, 3 volumes bilingues chez Bompiani à Milan ainsi que la correspondance croisée Descartes-Beeckman-Mersenne. Elle a organisé et publié plusieurs grands colloques internationaux (sur le Discours et les Essais, sur les Principia, sur les Passions de l’âme et sur la Correspondance) et dirigé plusieurs collections, dont actuellement The Age of Descartes chez Brepols. Un volume d’hommages Cartesius edoctus lui a été offert en 2022.


Claudio Buccolini

Claudio Buccolini, Docteur en philosophie (EPHE), chercheur au CNR (ILIESI) enseigne Histoire de la Philosophie Moderne à l’Université de Rome. Il a travaillé sur la pensée de Marin Mersenne et son rôle dans la diffusion et la réception du cartésianisme, sur le scepticisme des débuts de l’âge classique, sur l’histoire philosophique du rêve en relation avec les théories de la conscience.

Parmi ses publications récentes: Les songes de 1619: contexte et réception (Mirabilis scientiae fundamenta. Neuburg 1619 :Der Anfang Der Kartesischen Philosophie, Karl Alber, 2023); L’exégèse du dernier Mersenne et le cartésianisme (The Philosophers and the Bible, Brill, 2022); Superstitio, special section ed. by C. Buccolini and E. Pasini (Lexicon Philosophicum International Journal for the History of Texts and Ideas, 9 , 2021); Scepticisme et Dieu trompeur : les contextes mersenniens («Les Etudes Philosophiques», 2021); Somnia. Il sogno dall’antichità all’età moderna, éd. par C. Buccolini et P. Totaro, ILIESI, 2020.


Rosaria Caldarone

Rosaria Caldarone est professeur de Filosofia Teoretica au Département de Sciences humaines de l’Université de Palerme et Directrice de programme au Collège Internationale de Philosophie de Paris. Dans ses travaux, la question de l’éros s’impose comme le facteur décisif pour comprendre le statut de la philosophie et pour l’approche de la question du sujet.

 Parmi ces études figurent: Eros decostruttore. Metafisica e desiderio in Aristotele (il melangolo, 2001); Caecus amor. Jean-Luc Marion e la dismisura del fenomeno (ETS, 227); Impianti. Tecnica e scelta di vita (Mimesis, 2011) ; Lo scambio di figura. Tre saggi sulla somiglianza e sulla differenza (Inschibboleth, 2015); La filosofia in fiamme. Saggio su Pascal (Morcelliana, 2020).


 Vincent Carraud

Vincent Carraud est professeur d’histoire de la philosophie moderne en Sorbonne et directeur du Centre d’études cartésiennes. Il a reçu en 2010 le grand prix de philosophie de l’Académie française. Il est l’auteur de nombreux travaux sur Pascal, notamment Pascal et la philosophie (Puf, Épimethée, 2007 [1992], Quadrige, 2023), Pascal. Des connaissances naturelles à l’étude de l’homme (Vrin, 2007) et Pascal : de la certitude (Puf, 2023).


Olivier Chaline

Olivier CHALINE, ancien élève de l’ENS, professeur d’histoire moderne à Sorbonne Université. Thèmes de recherches : France XVIIe-XVIIIe siècles ; histoire de l’Europe centrale ; histoire de la guerre (terre et mer) ; histoire maritime. Directeur de la FED 4124 « Histoire et archéologie maritimes », directeur-adjoint de l’Institut de l’océan de l’Alliance Sorbonne Université.

Le Règne de Louis XIV, Paris, Flammarion, 3e éd., 2015 ; L’année des quatre Dauphins, Paris, Flammarion, 2e éd., 2015 ; « La vie militaire du jeune Descartes au début de la guerre de Trente Ans », dans Dan Arbib, Vincent Carraud, Edouard Mehl, Walter Schweidler Mirabilis scientiae fundamenta. Neuburg 1619 : les commencements de la philosophie cartésienne, Eichstätter Philosophische Beiträge, Karl Alber Verlag, 2023, p. 39-59.


Dongxing Chen

Dongxing Chen est diplômé de l’université du Shandong et de Pékin. Ses recherches doctorales à Sorbonne Université sous la direction de Vincent Carraud portent sur le rôle de la sensation dans la recherche de la vérité selon Descartes. Il a également publié plusieurs articles en études cartésiennes en chinois et en français, et s’intéresse de près aux problèmes liés à la traduction de la pensée cartésienne, et plus généralement de la métaphysique occidentale, en langue chinoise.


Paola-Ludovika Coriando

Paola-Ludovika Coriando est née à Gênes en 1969. Elle est Professeure de philosophie à l’Université d’Innsbruck depuis 2009. Les thèmes principaux de sa recherche sont l’ontologie, la métaphysique et sa critique, la phénoménologie et l’herméneutique Elle a écrit plusieurs livres, parmi lesquels Der letzte Gott als Anfang. Zur ab-gründigen Zeit-Räumlichkeit des Übergangs in Heideggers „Beiträgen zur Philosophie (Vom Ereignis)“ (München, Fink, 1998) et Affektenlehre und Phänomenologie der Stimmungen. Wege einer Ontologie und Ethik des Emotionalen (Frankfurt am Main, Vittorio Klostermann, 2002).


Xavier Darcos

DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

CHANCELIER DE L’INSTITUT DE FRANCE

Xavier Darcos est un latiniste, haut fonctionnaire, homme de lettres, diplomate, homme politique et académicien français.


Gérard Ferreyrolles

Gérard Ferreyrolles est Professeur émérite de littérature française à Sorbonne Université. Il a notamment publié Pascal et la raison du politique (PUF, 1984), Les Reines du monde. L’imagination et la coutume chez Pascal (Champion, 1995) et, en collaboration, Bossuet (PUPS, 2008). Il a ensuite dirigé chez Champion l’édition des principaux Traités sur l’histoire (1638-1677) du XVIIe siècle. Lauréat du Prix Pierre-Georges Castex (Académie des Sciences morales et politique) en 2012 et, pour De Pascal à Bossuet. La littérature entre théologie et anthropologie (Champion, 2020), du prix Émile Faguet 2021 (Académie française).


Alberto Frigo

Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Pise, agrégé et docteur en philosophie, Alberto Frigo est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université des études de Milan. Il est l’auteur de deux monographies consacrées à Pascal, L’évidence du Dieu caché. Introduction à lecture des Pensées de Pascal (PURH, 2015) et L’esprit du corps. La doctrine pascalienne de l’amour (Vrin, 2016). Il a également édité la correspondance de Montaigne (Le Monnier, 2010) et il vient d’achever l’édition de la Théologie naturelle de Raymond Sebond (original latin et traduction française de Montaigne, 2 vol., Garnier, 2022). Ses derniers essais sont consacrés à la philosophie de la peinture (L’expérience peinture. Le temps, l’intérêt et le plaisir, Fage, 2020) et à l’histoire des idées (Charité bien ordonnée, de saint Augustin à Goethe. Six études, Cerf, 2021).


Vincent Holzer

Vincent Holzer est docteur et Professeur en Théologie. Il enseigne la théologie systématique à la faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris, et est titulaire de la Chaire de théologie trinitaire. Il est directeur de l’UR-RCS de l’Institut Catholique de Paris et vice-recteur de l’Institut Catholique de Paris. Il est ancien titulaire de la Chaire de Philosophie et Théologie Dominique Dubarle, membre de l’Académie Pontificale de Théologie, lauréat de l’Académie Française. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Le Christ devant la raison. La christologie devenue philosophème (Paris, Cerf, 2017), Le Dieu Trinité dans l’histoire. Le différend théologique Balthasar – Rahner, (Paris, Cerf, 1995) et, avec Jérôme de Gramont, La Révélation. Lectures philosophiques & théologiques (Paris, Herrmann, 2020). Il a en outre réalisé une édition et présentation de deux volumes des Œuvres complètes de Karl Rahner : Dogmatique après le Concile. Fondement de la théologie, doctrine de Dieu et christologie (Paris, Cerf, Œuvres 22/1a (2021) et Œuvres 22/1b (2022)).


Sylvain Josset

Sylvain Josset est agrégé de philosophie et ingénieur d’études dans le cadre d’un projet ANR-DFG franco-allemand sur Max Scheler (Sorbonne Université, en partenariat avec l’Université européenne Viadrina de Francfort sur l’Oder). Il achève une thèse de doctorat intitulée La « logique du cœur » selon Pascal. Surmonter le cartésianisme.


Pierre Lyraud

Pierre Lyraud est un ancien élève de l’ENS de la rue d’Ulm (2012), agrégé de lettres classiques (2016), docteur en littérature française (2020), et professeur adjoint en littérature du XVIIe siècle à l’université de Montréal depuis 2022. Il a notamment publié Figures de la finitude chez Pascal, Honoré Champion, 2020 ; une introduction à l’œuvre de Pascal aux éditions du Cerf en 2023 (Pascal, coll. « Qui es tu ? »), ainsi qu’une édition des œuvres pascaliennes (Pascal, L’Œuvre, éd. Robert Laffont/Bouquins, 2023, en collaboration avec Laurence Plazenet). Il a récemment dirigé le volume « Pascal. Corneille. Regards croisés » paru au Courrier Blaise Pascal. Parmi ses derniers articles : « Itinéraire d’un moi gâté : Les Mots de Sartre et les Pensées de Pascal », Études Sartriennes, n° 26, 2022, p. 243-259 ; « Les fantômes de l’honneur. Pascal lecteur du Cid », Courrier Blaise Pascal, n° 44, 2022, p. 35-51 ; « Sous le regard de l’ami : Pascal et l’amitié », dans Delphine Calle et Astrid Van Assche (éd.), L’Amour et l’Amitié au Grand Siècle, Classiques Garnier, 2022, p. 141-147.


Jean-Luc Marion

DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

Professeur émérite à Sorbonne Université et à l’université of Chicago, il est actuellement titulaire de la chaire de philosophie Gadamer au Boston College. Il est membre de l’Académie française et de l’Accademia dei Lincei à Rome.

Les recherches de Jean-Luc Marion portent principalement sur la phénoménologie, la théologie et l’histoire de la philosophie moderne. Parmi ses 38 livres, on peut citer
– en phénoménologie : Réduction et donation, Étant donné. Essai d’une phénoménologie de la donation, Reprise du donné (PUF), Le Phénomène érotique (Grasset) ;
– en théologie : L’idole et la distance (Grasset), Dieu sans l’être, Au lieu de soi, l’approche de saint Augustin (PUF) ;
– sur Descartes : Sur l’ontologie grise de Descartes (Vrin), Sur la théologie blanche de Descartes, Sur le prisme métaphysique de Descartes, Sur la pensée passive de Descartes, Questions cartésiennes I, II et III (PUF) ;

Dernière publication : La métaphysique et après (Grasset).

Il a publié en 2020 D’ailleurs, la Révélation (Grasset), qui articule (et récapitule), à partir de la théologie contemporaine et de ses recherches phénoménologiques, une pensée permettant de penser la façon dont Dieu se montre ou se donne aux hommes. 


Édouard Mehl

Édouard Mehl est professeur de philosophie moderne à l’université de Strasbourg, et actuellement fellow USIAS (University of Strasbourg Institute for Advanced Studies). Il est également directeur du Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CRePhAC, UR2326). Ses travaux portent essentiellement sur l’histoire de la philosophie et des sciences de la période pré-moderne (xv-xvie siècles), sur les querelles cosmologiques de l’âge classique (Descartes, Galilée, Kepler), et sur la première réception française de la phénoménologie husserlienne (Husserl, Jean Héring).

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Michael Moriarty

Michael Moriarty est professeur de français à l’université de Cambridge depuis 2011.
Il a été professeur de français à Queen Mary, Université de Londres, entre 1995 et
2011. Il travaille surtout sur la pensée et la littérature françaises du XVIIe siècle (et a également traduit et édité Descartes). Il est Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques.

Parmi ses ouvrages, on peut citer :

– Pascal: Reasoning and Belief (Oxford: Oxford University Press, 2020)
– Disguised Vices: Theories of Virtue in Early Modern French Thought (Oxford: Oxford
University Press: 2011
– Fallen Nature, Fallen Selves: Early Modern French Thought II (Oxford: Oxford
University Press, 2006)
– Early Modern French Thought: The Age of Suspicion (Oxford: Oxford University
Press, 2003)


Gilles Olivo

Gilles Olivo est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université de Caen Basse-Normandie.

Principales publications :

  • Descartes et l’essence de la vérité, Paris, PUF, 2005
  • Descartes, Etude du bons sens, La recherche de la vérité et autres écrits de jeunesse (1616-1631), édition, traduction, présentation et notes, Paris, PUF, 2013 (avec V. Carraud)

Tamás Pavlovits

Tamás Pavlovits est docteur de la Sorbonne. Il a soutenu une thèse de doctorat intitulée « La force de la raison selon Pascal” sous la direction de Pierre Magnard en 2003. Actuellement il est professeur de philosophie à l’Université de Szeged en Hongrie où il dirige le Département de philosophie. Il est également docteur de l’Académie des Sciences en Hongrie. Il est spécialiste de la philosophie de l’âge classique et dirige, avec Dániel Schmal, le Groupe de recherche de l’histoire de la philosophie classique en Hongrie. Il est rédacteur en chef de la revue philosophique Különbség (Différence) et membre de la comité de rédaction de Journal of Early Modern Studies.


Alberto Peratoner

Professeur de métaphysique et théologie philosophique et d’anthropologie philosophique à la Faculté Théologique du Triveneto, au siège de Padoue ; professeur d’ontologie métaphysique et d’épistémologie au Séminaire patriarcal de Venise et de philosophie de la nature et des sciences à l’École de philosophie Benoît XVI de la Fraternité San Carlo (Rome). Depuis 2002, il est également assistant scientifique des activités culturelles de la Congrégation arménienne mekhitariste de Venise, pour laquelle il est chargé en particulier des collections anciennes de la bibliothèque et d’autres projets culturels.

Auteur d’essais dans le domaine philosophique, dont les monographies Blaise Pascal. Ragione, Rivelazione e fondazione dell’etica (Venezia, Cafoscarina, 2002, 2 voll.), Pascal (Rome, Carocci, 2011). Il est également l’auteur de la section « Altre vie della Modernità: Pascal e Vico », de l’ouvrage collectif en 3 vols. Anima, corpo, relazioni. Storia della filosofia da una prospettiva antropologica, Roma, Città Nuova, 2022-2023.


Yoen Qian-Laurent

Yoen Qian-Laurent est agrégé de philosophie et doctorant à Sorbonne Université, sous la direction de V. Carraud. Il est chercheur invité à l’université de Leipzig pour l’année 2022-2023. Sa thèse porte sur le rapport de Pascal à l’idée de vérité.


Jean-Louis Quantin

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (1986). Agrégé d’histoire (1989). Docteur (Université de Paris-Sorbonne 1994), habilité à diriger des recherches en histoire moderne (Université de Paris-Sorbonne 2003).

Depuis le 1er septembre 2002, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, Section des Sciences historiques et philologiques. Titulaire de la chaire « Érudition historique et philologique, de l’âge classique aux Lumières ».

Frances A. Yates Fellow (The Warburg Institute, 2001). Visiting Fellow, All Souls College, Oxford (2002). Visiting Fellow Commoner, Trinity College, Cambridge (2013).

Membre de l’Accademia Ambrosiana (Biblioteca Ambrosiana, Milan), classe di studi Borromaici, depuis 2001.


David Rabourdin

Docteur en philosophie (Institut Catholique de Paris / Sorbonne Université), licencié en théologie dogmatique, ancien élève de l’ENS-Lyon, David Rabourdin, prêtre du diocèse de Paris, est vicaire à la paroisse de la Trinité (Paris IX). Il enseigne à la Faculté Notre-Dame (Collège des Bernardins) ainsi qu’à l’Institut Catholique de Paris. Il a publié : Pascal, Foi et conversion (PUF, 2013), ainsi que Une puissance d’affirmation, essai sur la philosophie de Claude Bruaire (Hermann, à paraître en 2023).


 

Walter Schweidler

Le Prof. Dr. Walter Schweidler est titulaire de la chaire de philosophie de l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt depuis 2009. De 2000 à 2009 il fut professeur de philosophie pratique à l’Université de Bochum en Rhénanie. Ses centres d’intérêts et de recherches sont les conceptions modernes et contemporaines en éthique et en philosophie politique, la philosophie du droit et la théorie des droits de l’homme, la phénoménologie, la philosophie de Heidegger dans le contexte des courants principaux du XXème siècle, la métaphysique et sa critique, la philosophie interculturelle et la bioéthique. Ses dernières publications sont Wittgenstein, Philosopher of Cultures (éd. W. Carl Humphries, Sankt Augustin, 2017) ; Kleine Einführung in die Angewandte Ethik (Wiesbaden, 2017) ; Wiedergeburt (Freiburg, deux volumes, 2020 et 2022).


Tetsuya Shiokawa

Tetsuya Shiokawa est Professeur émérite à l’Université de Tokyo et membre de l’Académie du Japon. Ses principales publications pascaliennes sont : Pascal et les miracles (A.-G. Nizet, 1975), Entre foi et raison : l’autorité. Études pascaliennes (H. Champion, 2012), Lire les Pensées de Pascal (en japonais) (Tokyo, Éd. Iwanami, 2014), une traduction des Pensées dans la « Bibliothèque Iwanami » en 3 volumes (2015-2016) et une traduction des Opuscules et lettres dans la même bibliothèque (à paraître en août 2023).


Irène Thirouin

Ancienne élève de l’ENS de Paris et du Korean Literature Translation Institute de Séoul, Irène Thirouin-Jung est spécialiste de la traduction littéraire et des transferts culturels entre la France et la Corée.


Laurent Thirouin

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé, docteur HDR, Laurent Thirouin est Professeur émérite de littérature française du XVIIe siècle à l’Université Lumière Lyon 2. Il est l’auteur de divers travaux, qui portent sur l’œuvre de Pascal : Le Hasard et les règles. Le modèle du jeu dans la pensée de Pascal (Vrin, 1991, réédition 2011), Pensées sur la justice (La Découverte, 2011), Le Défaut de la méthode. Lecture des Pensées selon leur ordre (nouvelle édition augmentée, Champion Classiques, 2023), Lectures russes de Pascal (Classiques Garnier, 2020) ; et sur la vie intellectuelle dans le milieu de Port-Royal : l’œuvre morale de Pierre Nicole (Pierre Nicole, Essais de morale, réédition, revue et corrigée, Les Belles Lettres, 2016 ; Traité de la Comédie et autres pièces d’un procès du théâtre, Champion, 1998), la querelle du théâtre (L’Aveuglement salutaire. Le réquisitoire contre le théâtre dans la France classique, Honoré Champion, 1997, rééd. 2007), l’augustinisme au XVIIe siècle (Les Écoles de pensée religieuse à l’époque moderne, textes réunis par Y. Krumenacker et L. Thirouin, Lyon, RESEA, 2006).


Michel Zink

DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

Vice président du conseil d’administration de la fondation Singer-Polignac

Membre de l’American Academy of Arts and Sciences (1997), Vice-président de l’association Sauvegarde des enseignements littéraires, de l’assemblée des professeurs du Collège de France (depuis 2006), Président du conseil d’administration de l’ENS (2004-06), Administrateur de la Société des amis de la Romania, Codirecteur de la Romania, Membre de l’académie de Versailles et de nombreuses sociétés savantes.


Non

Blaise Pascal Lithographie de Gérard Edelinck (1640-1707) et François Quesnel le jeune (1637-699)

Rôle et bilan des sanctions internationales : un débat nécessaire

Avant-propos

L’utilisation des armes économiques et financières a une longue histoire. La SDN a voulu faire des sanctions l’instrument d’un nouvel ordre international. Son échec a conduit les Nations Unies à une nouvelle approche. Mais le monde a changé : internationalisation des échanges, financiarisation des relations, importance des transferts de technologies. Aujourd’hui et un an après l’agression de la Russie contre l’Ukraine, l’ampleur de la réaction occidentale relance le débat sur les sanctions : quels délais pour obtenir l’efficacité souhaitée ? Quels coûts? Quel rôle du secteur privé dans une mise en œuvre autrefois monopole étatique, y a-t-il place pour des pays « neutres » quand ils sont sommés de choisir leur camp ? 

L’opinion s’interroge : s’agit-il d’être en guerre sans faire la guerre sur le terrain ? D’affaiblir sur le long terme l’agresseur faute de l’avoir dissuadé, de marquer la solidarité occidentale contre l’agression, quitte à la voir ignorée par une partie du reste du monde, ou de faire respecter le droit international, même au prix de pratiques extraterritoriales ? Après la phase de globalisation, les sanctions vont-elles contribuer à accélérer l’évolution du système économique et monétaire international et avec quelles conséquences ? Autant de questions qui touchent au cœur du débat sur l’avenir de l’ordre mondial, la place et le rôle des démocraties occidentales et leurs moyens d’action.

Comité d’organisation

  • Benoît d’Aboville, Ancien ambassadeur représentant de la France à l’OTAN, ancien ambassadeur en République tchèque et en Pologne. Chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique
  • Véronique Bujon de l’Estang, Ancien ambassadeur en Macédoine du Nord et au Danemark, ancienne directrice adjointe des affaires politiques. Vice-présidente déléguée de la SHGHD
  • Jean Felix-Paganon, Ancien ambassadeur au Koweit, en Afrique du Sud, en Egypte et au Sénégal, ancien directeur des Nations Unies et d’Afrique du Nord-Moyen Orient au Quai d’Orsay
  • Edouard Guillaud, Amiral, ancien Chef d’état-major du président de la République, ancien Chef d’état-major des armées
  • Stanislas de Laboulaye, Ancien directeur des affaires politiques au Quai d’Orsay, ancien ambassadeur à Madagascar, en Russie et près le Saint-Siège. Vice-président de la SHGHD
  • Frédéric du Laurens, Ancien ambassadeur en Namibie, au Botswana et en Argentine. Ancien directeur adjoint des affaires politiques. Ancien directeur des archives diplomatiques. Secrétaire général de la SHGHD

Programme

Ouverture du colloque par Gabriel de Broglie, président de la Société d’histoire générale et d’histoire diplomatique

Introduction : Les sanctions : Légitimité internationale, souverainetés nationales et ordre mondial par Pierre Sellal, ambassadeur de France, président de la Fondation de France, associé du cabinet August et Debouzy

SESSION 1

Quel bilan jusqu’ici des sanctions internationales ?

Présidence : Frédéric du Laurens

Les leçons de l’échec de la SDN et les ambitions déçues des Nations Unies – De la Guerre froide à la crise ukrainienne : succès et limites par le Professeur Georges-Henri Soutou, membre de l’Institut

Les fondements juridiques des différents régimes de sanctions par Diego Colas, directeur des affaires juridiques (ministère de l’Europe et des affaires étrangères)

TABLE RONDE 

Ambitions et difficultés de la mise en œuvre par les gouvernements et rôle des entreprises : extraterritorialité, sanctions secondaires

Modératrice : Johanna Bouyé, Centre d’analyse et de prévision stratégique (CAPS) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères

Avec la participation de Philippe Varin, ancien président du directoire du groupe PSA Peugeot Citroën, 1er vice-président de la Chambre de commerce internationale, Olivier Attias, avocat à Paris et New York d’August & Debouzy et Aude Londero, avocate et professeure à HEC

SESSION 2

Quelle efficacité et quelles difficultés dans la mise en œuvre ? Les enjeux de la mise en œuvre des sanctions par les moyens nationaux et internationaux

L’exemple de la non-prolifération, Iran, Corée du Nord et PSI par l’Amiral Edouard Guillaud, ancien CEMP, ancien CEMA

TABLE RONDE 

Les sanctions sont-elles devenues par défaut l’arme privilégiée des Occidentaux ? Portée et limites de l’action européenne : des moyens affichés, des ambitions contrariées, des coûts. Les effets non désirés des sanctions internationales et les interrogations éthiques qui en découlent

Modérateur : Bernard Miyet, ancien ambassadeur, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies (DOMP), président de l’AFNU (Association française pour les Nations Unies)

Avec la participation de Patrick Allard, économiste, ancien expert de l’OCDE, consultant auprès du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (CAPS), Elvire Fabry, chercheur senior à la Fondation Jacques Delors, Jean Felix-Paganon, ancien ambassadeur (Koweit, Afrique du Sud, Egypte, Sénégal), ancien directeur des Nations Unies et des organisations internationales au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, Noëlle Lenoir, ancienne ministre des Affaires européennes, présidente du Cercle des Européens, Vice-Présidente de la Chambre de commerce internationale.

SESSION 3

Sanctions et ordre international : quelles conséquences de la crise ukrainienne ? 

Le jeu de Moscou vis-à-vis de la Chine, de la Turquie et des pays du Sud par Sylvie Bermann, ambassadeur de France, en poste successivement à Bruxelles (UE-COPS), Pékin, Londres et Moscou. 

L’ordre économique mondial (commerce, monnaies, circuits financier) par Philippe Trainar, économiste, professeur au CNAM, directeur de la Fondation SCOR, membre du conseil d’administration de la Toulouse School for Economics

Discussion


Conclusion du colloque par Nicole Gnesottovice-présidente de l’Institut Delors et Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères

Biographies

Gabriel de Broglie

Membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques.

Chancelier honoraire de l’Institut de France.

Président de la Société d’histoire générale et d’histoire diplomatique.


Pierre Sellal

Ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).

Directeur du cabinet d’Hubert Vedrine, ministre des affaires étrangères du gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002).

Secrétaire général du ministère des affaires étrangères (2009-2014).

Ambassadeur de France, il a été de 2002 à 2009 puis de 2014 à 2017 représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne.

Pierre Sellal est le président de la Fondation de France et le président du Siècle.

Senior Council du cabinet August Debouzy


Georges-Henri Soutou

Membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques).

Professeur des Universités, agrégé d’histoire, docteur d’Etat.

Professeur émérite d’histoire contemporaine à Sorbonne-Université.

Président de l’Institut de stratégie comparée (ISC).

Le Pr Soutou est membre du conseil d’administration de la Société d’histoire diplomatique


Diego Colas

Ancien élève de l’ENA.

Au ministère des affaires étrangères depuis 1999.

Sous-directeur en 2012 du droit de l’Union européenne et du droit international économique puis directeur-adjoint des affaires juridiques jusqu’en 2019.

Ambassadeur en Géorgie.

Directeur des affaires juridiques au ministère de l’Europe et des affaires étrangères depuis octobre 2022.


Johanna Bouyé

Chargée de mission au Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Diplomate depuis 2014 (monde russe, affaires stratégiques).

Diplômée de Sciences po Paris et de l’université Paris-Panthéon Sorbonne.


Philippe Varin

Philippe Varin, a passé 45 années dans l’industrie, dont 25 dans l’aluminium (Pechiney), 6 dans l’acier ( Ceo Corus), 6 dans l’automobile ( Présidence PSA) , 6 dans le nucléaire (Présidence Areva et Orano) et 2 à la Présidence de Suez. Il a présidé France Industrie de 2017 à 2021. Il préside depuis 8 ans le Forum Mondial des Matériaux et a remis un rapport à l’Etat sur les matériaux critiques pour la transition écologique en janvier 2021 . Il est actuellement t Vice President de ICC (International Chamber of Commerce) et Président de l’Association C’Possible pour la prévention du décrochage scolaire dans les lycées professionnels.


Olivier Attias

Avocat aux barreaux de Paris et de New York depuis 2007, diplômé de l’ESSEC, de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et de la New York University (LLM) Olivier Attias a rejoint August Debouzy en 2018, après avoir travaillé pendant dix ans au sein de l’équipe Contentieux et Arbitrage international du bureau parisien du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP.

Il exerce une activité essentiellement contentieuse. Il intervient en droit pénal des affaires. Il possède également une vaste expérience dans les domaines de la conformité, des enquêtes internationales, des sanctions économiques et de la règlementation sur le contrôle des exportations.


Aude Londero

Diplômée d’HEC Paris et d’un Master 2 en droit des affaires et fiscalité de l’université Paris I La Sorbonne en 2012.

Avocate inscrite au Barreau de Paris depuis 2014,

Au sein de l’équipe Contentieux Arbitrage Pénal des affaires du cabinet August Debouzy, elle conseille des clients français et étrangers en contentieux civil et commercial, en droit pénal des affaires, en compliance, et sur les questions liées à l’application des régulations européennes et américaines relatives à la levée des sanctions contre l’Iran.

Professeur à HEC Paris et à l’Université Panthéon Assas


Amiral Edouard Guillaud

Après avoir exercé divers commandements (dont celui du porte-avions Charles de Gaulle), Edouard Guillaud est nommé adjoint du chef d’état-major particulier du président de la République entre 2022 et 2004 puis Chef de l’état-major particulier du résident de la République (CEMP) de 2006 à 2010.

Chef d’état-major des armées (CEMA) de février 2010 à février 2014.

Membre du conseil d’administration de la Société d’histoire diplomatique.


Bernard Miyet

Consul général à Los Angeles (1986-1989), directeur de la communication au ministère des Affaires étrangères (1989-1991), ambassadeur représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations Unies à Genève puis responsable des négociations multilatérales relatives à « l’exception culturelle » dans le cadre des négociations du GATT.

Représentant permanent de la France auprès de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) à Vienne. De 1997 à 2000, Secrétaire général-adjoint chargé du département des opérations de maintien de la paix (DOMP) à New York.

Il préside l’Association française pour les Nations Unies (AFNU).

Bernard Miyet est membre de la Société d’histoire diplomatique.


Patrick Allard

Consultant permanent auprès du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS), au ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Patrick Allard a occupé le poste de Chef économiste/conseiller pour les questions économiques et financières internationales à la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères et européennes. Il a précédemment dirigé le service des prévisions macro-économiques internationales et celui des finances publiques au ministère de l’Économie et des Finances. Il a occupé une position d’économiste au département des affaires économiques à l’OCDE.


Elvire Fabry

Docteure en science politique (IEP – Paris) et diplômée de masters de philosophie et de relations internationales (Paris I – Panthéon Sorbonne).

Directrice du programme Europe – International de la Fondation pour l’innovation politique (2005–2009).

Ella a rejoint l’Institut Jacques-Delors en 2009 en tant que chercheuse senior. Ses principaux domaines d’expertise portent sur les négociations commerciales bilatérales, les relations UE-Etats-Unis, les relations UE-Chine, l’investissement, la gouvernance mondiale, la réforme de l’OMC, le Brexit et les perceptions de la mondialisation.


Jean Felix-Paganon

Jean Felix-Paganon est entré au Quai d’Orsay en 1979.

Conseiller diplomatique de M. Chevènement, ministre de la défense (1989-1991), il a été successivement ambassadeur à Koweït, directeur des Nations Unies et des organisations internationales, ambassadeur en Afrique du Sud, directeur d’Afrique du Nord-Moyen Orient, ambassadeur en Egypte, Représentant spécial pour le Sahel, ambassadeur au Sénégal.

Jean Felix-Paganon est membre de la Société d’histoire diplomatique.


Noëlle Lenoir

Juriste, magistrate et femme politique.

Ancienne membre du Conseil constitutionnel (1992-2001).

Membre honoraire du Conseil d’Etat. 

Présidente, de 1992 à 1999, du Comité international de la Bioéthique de l’UNESCO.

Ministre des affaires européennes de 2002 à 2004 (gouvernement de M. Raffarin).

Noëlle Lenoir est avocate au barreau de Paris.

Présidente du Cercle des Européens

Vice-présidente de la Chambre de commerce internationale.


Sylvie Bermann

Après avoir servi en Chine, à Moscou et à New York, Sylvie Bermann a dirigé le service de la Politique extérieure et de sécurité au ministère des affaires étrangères, puis été ambassadeur représentant de la France au Comité politique et de sécurité (COPS) de l’Union européenne de 2002 à 2005. Directeur des Nations unies et organisations internationales de 2005 à 2011, elle a été ambassadeur en Chine (2011-2014), au Royaume Uni (2014-2017) et en Russie (2017-2019).

Elle préside le conseil d’administration de l’IHEDN.

Mme Bermann est membre de la Société d’histoire diplomatique.


Philippe Trainar

Professeur titulaire de la chaire « Assurance » du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).

Membre du conseil d’administration et directeur de la Fondation d’entreprise SCOR pour la Science (recherche et diffusion de la connaissance sur les risques).

Membre du conseil d’administration de « Toulouse School of Economics ».
Membre du comité scientifique de l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation.

Membre du conseil scientifique de la Fondation Maurice Allais.
Président de la Commission des risques de l’APREF


Nicole Gnesotto

Vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.

Ancien chef adjoint du Centre d’analyse et de prévision (CAP) du ministère des affaires étrangères (1987 à 1990), elle a dirigé l’Institut d’études de sécurité de l’UEO de 1999 à 2001, avant d’être nommée en 2002 directrice de l’Institut d’études de sécurité de l’Union Européenne (EU-ISS) jusqu’en 2007.

Présidente de 2015 à 2019 du conseil d’administration de l’IHEDN.

En 2008 elle a été nommée professeur titulaire de la chaire sur l’Union européenne au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).


Hubert Védrine

Ancien ministre.

Président de l’Institut François Mitterrand depuis 2013.

Conseiller à la cellule diplomatique de l’Élysée dès 1981, porte-parole en 1988 puis secrétaire général de la présidence de la République de 1991 à 1995.

Ministre des affaires étrangères de 1997 à 2022.

Auteur notamment d’un rapport sur la France et la mondialisation (2007) et d’un rapport sur les conséquences d’un retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN (2012). 

En 2021, il publie un Dictionnaire amoureux de la géopolitique et en février 2022, Une vision du monde, qui rassemble ses textes majeurs.

Non

Devenirs de la mélancolie

  • Vilhelm Hammershoi, La danse de la poussière dans les rayons du soleil, 1900, Ordrupgaard Museum, Copenhagen

Le mot lui-même est monumental et fait, à son évocation, surgir une nébuleuse de mondes intérieurs, qui s’inscrivent néanmoins dans un univers de références et de représentations partagées. Dans le grand découpage des sentiments de la culture occidentale, on peut avancer que la mélancolie est un domaine au moins aussi important que celui de l’amour, mais là où ce dernier ouvre à l’altérité, la première se déploie suivant un mouvement introversif. De la bile noire d’Hippocrate au soleil noir de Nerval, de la Melancholia des gravures d’Albrecht Dürer à celle du cinéma de Lars Von Trier, les territoires de la mélancolie sont vastes et arpentés par de nombreux artistes, écrivains, religieux ou savants, qui donnent sens à cette expérience aux côtés de ceux qui l’éprouvent.

Esthétisée, spiritualisée ou médicalisée, la mélancolie en appelle à tous nos savoirs et nos faires pour ne pas rester à son contact pétrifié. Pourtant, dans les stupeurs et les douleurs qu’elle inflige, la mélancolie fascine, et peut-être même attire, par le type d’exploration de soi auquel elle invite, véritable forme d’heuristique de la condition humaine pour certains. 

Cette multiplicité de regards et de pratiques autour de la mélancolie a construit au fil des siècles une polysémie quelque peu nébuleuse ; démêler les appartenances de la mélancolie permet de lever le voile que ce mot-écran a jeté sur son référent, uniformisant des réalités diverses historiquement, des états psychiques et physiologiques différents, et des espaces sociaux variés. C’est au(x) devenir(s) de cette notion au XIXe et XXe siècle que ce colloque souhaite s’intéresser. Un premier partage essentiel peut être fait entre mélancolie normale et mélancolie pathologique. La mélancolie normale serait une expérience existentielle interprétée comme universelle car liée à une forme de lassitude face à la vanité de l’existence humaine. A cette aune, les chemins de consolation offerts par les arts sont nombreux, et la mélancolie, pourrait-on dire, est déjà la manifestation sublimée d’une forme de désengagement du monde. La mélancolie pathologique, comme déviance menaçant la vie humaine individuelle et collective, est en revanche prise en charge par une clinique de l’âme et du corps, supportée par la médecine et plus récemment la psychologie, mais aussi historiquement par la religion. 

Le discours sur la mélancolie semble, certes, largement quadrillé, il n’en est pour autant pas épuisé à nos yeux. Nous proposons d’en déplier les différentes réalités, les strates d’histoire récentes, les survivances et les métamorphoses les plus actuelles, y compris dans ses rapports avec le concept contemporain de dépression.

Programme

9h30 Accueil et inscription des participants 

9h45 Mot d’accueil par le Professeur Chantal Henry

10h Propos inauguraux par Astrid Chevance et Anaëlle Touboul 

Session 1 

Entre imaginaire romantique et appropriation médicale :

le territoire partagé de la mélancolie au XIXe siècle 

Modérateurs : Astrid Chevance et Didier Philippot 

11h15 Discussion 

11h30 Pause 

12h45 Discussion 

13h-14h Déjeuner 

Session 2 

Mélancolie au XXe siècle : survivances ou métamorphoses ? 

Modérateurs : Anaëlle Touboul et Chantal Henry

15h Discussion 

15h15 Pause 

16h30 Discussion 

16h45 Conclusion 

Biographies

Anaëlle Touboul

Agrégée de Lettres modernes et docteure en littérature française, Anaëlle Touboul est l’autrice d’une thèse de doctorat consacrée à la figure du fou dans le roman français du XXe siècle, lauréate du Prix Louis Forest en lettres de la Chancellerie des Universités de Paris et publiée aux Éditions Honoré Champion sous le titre Histoires de fous. La folie au cœur du roman (2020). Elle s’intéresse tout particulièrement aux humanités médicales et a consacré plusieurs articles aux échanges entre littérature et sciences de la psyché, ainsi qu’à la représentation du trouble mental chez divers auteurs des XXe et XXIe siècles (principalement André Baillon, Alexandre Vialatte, Henry de Montherlant, Albert Cohen, Emmanuel Carrère, Gwenaëlle Aubry, Delphine de Vigan).


Astrid Chevance

Astrid Chevance est psychiatre et cheffe de clinique en Santé Publique de la faculté de médecine de l’Université de Paris dans le service d’épidémiologie clinique de l’Hôtel Dieu (Paris). Ses travaux de recherche portent sur l’évaluation des thérapeutiques en santé mentale. Normalienne, agrégée d’histoire, ayant un master de sociologie, et un doctorat en Santé Publique, elle propose des approches croisées et des méthodologies mixtes entre sciences biomédicales, sciences sociales et sciences humaines dans le but de développer une épidémiologie clinique utile pour les patients. Elle est par ailleurs rattachée au Service Hospitalo-Universitaire de Sainte-Anne où elle exerce une activité clinique au Centre des Pathologies Résistantes (CENPARE).


Eva Yampolsky

Eva Yampolsky responsable de recherche à l’Institut des humanités en médecine (IHM, CHUV/Université de Lausanne), est docteure en littérature française (Emory University, USA, 2011) et docteure en histoire de la psychiatrie (Université de Lausanne, Suisse, 2019), avec une thèse sur l’histoire du suicide comme objet médical au 19e s. en France. Sa recherche actuelle en histoire de la médecine porte sur le mouvement des Convulsionnaires de Saint-Médard au début du 18e siècle en France et sur les liens entre médecine et religion dans les miracles de guérison. Elle a publié de nombreux articles en histoire de la psychiatrie et prépare actuellement un ouvrage sur l’histoire du suicide (BHMS, Lausanne, en préparation). Elle est co-directrice de la collection Asclepios aux Éditions Jérôme Millon (Grenoble), qui publie des éditions critiques d’ouvrages classiques sur les liens entre médecine et religion.


Elodie Boissard

Elodie Boissard est agrégée et doctorante en philosophie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle prépare une thèse sur la notion d’humeur dans la dépression, qui articule une perspective historique sur la mise en évidence de cet état affectif dans la clinique des états dépressifs, une clarification conceptuelle sur sa définition dans les sciences cliniques contemporaines, et une réflexion sur son rôle dans la dépression. Elle travaille sous la direction de Denis Forest (Paris 1) et Stéphane Lemaire (Rennes 1).


Anne-Cécile Petit

Le Dr Anne-Cécile Petit est ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan (département de Biochimie). Durant ses études de biologie, elle s’est spécialisée dans le développement des organismes et obtient un doctorat en Biologie du Développement en 2008 à Sorbonne Université suite à son travail au sein du laboratoire du Pr Nicolas à l’Institut Pasteur. Elle a ensuite poursuivi sa formation par des études médicales, avec une spécialisation en psychiatrie et un doctorat de médecine obtenu en 2016 à Sorbonne Université. Elle est actuellement Maître de Conférence des Universités – Praticien Hospitalier à l’Université de Paris, où elle enseigne l’embryologie et l’histologie et travaille à l’hôpital Sainte-Anne (GHU Paris), dans le Service Hospitalo-Universitaire en tant que psychiatre.


Audrey Vermetten

Audrey Vermetten, ancienne élève de l’Ecole Normale de la rue d’Ulm, agrégée de lettres modernes, est l’auteur d’une thèse sur les rapports entre le cinéma et la littérature romanesque de 1915 à 1947. Elle enseigne actuellement la littérature française en classe préparatoire littéraire (khâgne) au lycée La Bruyère de Versailles.


Laurent Demanze

Professeur des universités à l’Université Grenoble Alpes. Ses travaux portent pour l’essentiel sur la littérature contemporaine, de Pierre Michon à Jean Echenoz, de Maylis de Kérangal à Arno Bertina. Il dirige le Centre E.CRI.RE et la Série Écritures contemporaines, désormais publiée aux éditions Classiques Garnier. Il a organisé des numéros de Roman 20-50 sur Pierre Michon ou Emmanuel Carrère, et a dirigé avec Dominique Viart deux collectifs consacrés aux Fins de la littérature (Armand Colin, 2012 et 2013) ou avec Dominique Rabaté un volume sur Emmanuel Carrère : Emmanuel Carrère, faire effraction dans le réel chez P.O.L. Il publie dans Les Temps modernes, Critique, Etudes françaises…. Il est par ailleurs l’auteur de cinq essais chez Corti : Encres orphelines (José Corti, 2008), Gérard Macé, l’invention de la mémoire (José Corti, 2009), Les Fictions encyclopédiques, de Gustave Flaubert à Pierre Senges (José Corti, 2015), Un nouvel âge de l’enquête : portraits de l’écrivain contemporain en enquêteur (Corti, 2019) et Pierre Michon, l’envers de l’histoire (Corti, 2021).


Feriel Kaddour

Pianiste et musicologue, Fériel Kaddour est enseignante à l’École normale supérieure depuis 2006. Après avoir soutenu une thèse sur la question de l’interprétation musicale (2009), elle oriente ses recherches sur les relations entre musique et poésie dans le domaine du Lied (Schubert, Schumann, Wolf). Elle a également publié des articles sur Beethoven, et sur les écrits musicaux de Theodor W. Adorno. Elle a en outre enregistré deux disques, l’un consacré au compositeur Anatoly Alexandrov (2014), l’autre (à paraître), à Chopin.


Résumés de communication

Les écritures de la souffrance – L’observation de la mélancolie à l’époque des aliénistes

par Eva Yampolsky

Les premiers aliénistes, précurseurs de la psychiatrie moderne, redéfinissent la mélancolie en essayant de la détacher d’une certaine esthétique romantique ou passionnelle. On lui donne de de nouveaux noms – Esquirol parlent de lypémanie –, on tente de la circonscrire dans le cadre psychopathologique, de la faire enfin quitter le champ du normal, de la soumettre entièrement au regard médical. Dans cette entreprise, qui n’échoue pas complètement puisqu’elle amènera éventuellement au passage de la mélancolie à la dépression clinique, les aliénistes eux-mêmes continueront à réinscrire le littéraire dans leurs réflexions scientifiques sur la mélancolie. Il s’agira dans cette conférence d’examiner comment la littérature devient, pour les aliénistes eux-mêmes, un modèle important d’expression de la souffrance psychique des mélancoliques. J’analyserai ainsi comment ces médecins du 19e siècle font de ces références littéraires des observations médicales, au même titre que leurs propres observations cliniques.


De la mélancolie à la dépression via l’humeur

par Elodie Boissard

Au début du XIXe siècle la mélancolie est un trouble de l’humeur au sens de la médecine hippocratique : son étymologie évoque la bile noire, et elle désigne des troubles mentaux que l’on pense dus à un excès de cette humeur.

Deux siècles plus tard, la dépression est un trouble de l’humeur au sens de la psychologie et de la neurobiologie des états affectifs : cette catégorisation repose sur une définition de l’humeur comme un état affectif global, émergent, qui serait altéré dans les états dépressifs. 

On tient la dépression pour l’héritière de la mélancolie, l’une et l’autre étant caractérisées par des sentiments de tristesse et d’appréhension qui forment un tableau clinique d’une remarquable stabilité depuis l’Antiquité.

Pourtant la mélancolie était d’abord un délire, généralement centré sur un objet en particulier, et faisant intervenir secondairement des états dépressifs caractérisés sur le plan somatique et affectif.

La dépression au contraire n’est que rarement accompagnée de délire ou plus généralement de symptômes psychotiques, et se définit avant tout par une perturbation affective que s’efforce de capturer la notion d’humeur. 

Mais comment s’est opéré ce renversement ? Et comment rendre compte du rôle qu’a joué la notion d’humeur dans cette histoire ? 

Je propose de revenir sur cette histoire mêlée des concepts de mélancolie, d’humeur et de dépression, en m’intéressant à l’impensé philosophique des conceptions de l’humeur sous-jacentes à ces deux grandes périodes de la psychiatrie, celle où la mélancolie était une maladie mentale faisant intervenir des états dépressifs, et celle où la dépression est un trouble mental pouvant revêtir des caractéristiques mélancoliques.

En dégageant ces grandes conceptions philosophiques de l’humeur, je pense mettre en évidence l’importance de cette notion dans l’histoire qui a mené de la mélancolie à la dépression, et le rôle d’opérateur qu’elle a pu jouer pour passer de l’une à l’autre. 


Processus physiopathologiques associés à la mélancolie : l’apport des sciences naturelles contemporaines

par Anne-Cécile Petit

La mélancolie, au sens psychiatrique du terme, est une forme de dépression sévère, caractérisée soit par une anhédonie (absence de plaisir ressenti) soit par une absence de réactivité émotionnelle notamment aux stimuli agréables, associées à des symptômes tels qu’une humeur dépressive très marquée pouvant confiner à la douleur morale, un sentiment de culpabilité inapproprié et des symptômes physiques tels qu’un ralentissement moteur ou au contraire une agitation motrice, une prédominance matinale des symptômes, des réveils matinaux précoces et une perte de poids. Cette forme de dépression a longtemps été considérée comme étant le résultat de facteurs biologiques voire génétiques, et peu influencée par des facteurs environnementaux. Les données les plus récentes vont plutôt dans le sens d’une association des formes mélancoliques à une sévérité plus importante de la maladie dépressive, avec un risque suicidaire élevé. Les dépressions mélancoliques présentent également une meilleure réponse à certaines thérapeutiques (comme l’électroconvulsivothérapie ou des classes d’antidépresseurs ciblant particulièrement les symptômes d’anhédonie ou de ralentissement).


Représentations de la mélancolie au cinéma

par Audrey Vermetten

Le but de la présente communication est d’explorer les modes de représentation de la mélancolie au cinéma, moins comme pathologie décelable à un certain nombre de symptômes (aboulie, tristesse, anhédonisme) que comme expérience intérieure. Le cinéma se confronte depuis ses origines à la question de l’exploration des états mentaux : le gros plan, par exemple, est réputé capter sur le visage de l’acteur les émotions les plus fugitives, et très vite, on le crédite de la faculté de restituer à l’œuvre cinématographique une profondeur psychologique qui lui semblait interdite, du fait de l’extériorité constitutive des images. Comment, cependant, traduire un affect qui altère la texture même du réel, son relief, son goût, sa couleur, comme le fait la mélancolie ? Bien des moyens peuvent être utilisés, depuis la bande-son (la musique en tant que puissant inducteur émotionnel constitue un atout de choix, mais la voix off et le dialogue offrent également de riches ressources) jusqu’à la construction de l’intrigue, en passant par les effets de cadrage, l’iconographie, le jeu des couleurs, les filtres, etc. Bleu signalétique du blues de l’héroïne en deuil dans Bleu de Kieslowski, cadrages étouffants de The Hours, de Stephen Daldry, métaphore de l’apocalypse planétaire − du dés-astre − dans le Melancholia de Lars von Trier : on le verra, la mise en scène cinématographique de la mélancolie, non contente d’enrichir d’images nouvelles le vaste répertoire iconographique attaché à cette maladie de l’âme, en offre par là même une approche sensible et souvent singulière. Chez Daldry, par exemple, la mélancolie ne se sépare pas d’une expérience intense de la sensorialité, qui tout à la fois culmine et se nie dans le désir de mort comme fusion avec l’univers. C’est à travers un corpus cinématographique varié que nous tenterons d’explorer ces nuances cliniques et l’esthétique qu’elles imposent.


La maison mélancolie : panorama contemporain d’un malaise dans l’habiter

par Laurent Demanze

La littérature contemporaine est profondément marquée par la mélancolie : on ne compte plus les présences spectrales, les fantômes familiaux ou les signes d’une mélancolie politique, qui traversent l’ensemble de la production depuis trente ans. Sans doute est-ce là un effet d’une accélération de l’histoire et d’une crise de la transmission bien analysée ces dernières années. Au-delà de ces reconfigurations mémorielles et individuelles, il est important de souligner que cette mélancolie contemporaine se marque dans une saisie réactualisée des lieux en ruine et des vestiges, mais aussi dans une difficulté contemporaine à habiter : cette exigence de faire place nette, de vider les lieux au sein d’une société du temps court sera saisie notamment à travers les œuvres de Lydia Flem et d’Olivier Rolin.


La voix en « contre-sujet » : la mélancolie dans les Lieder de Schumann.

par Fériel Kaddour

La voix du Lied est toujours double : à celle du poète vient se mêler celle du musicien. Ce jeu de double, dans le cycle des Dichterliebe, se réplique par deux fois : car l’ironie du poète (Heine) et l’écriture polyphonique du compositeur (Schumann) sont elles aussi dualisées. C’est en observant l’imbrication de ces dualités que l’on tâchera de comprendre comment la mélancolie s’éprouve en musique – comment la voix du Lied fait entendre celle d’un sujet diffracté, si ce n’est dissocié.


Figures contemporaines de la mélancolie en clinique

par Astrid Chevance

La mélancolie a disparu du DSM-5 après avoir survécu comme sous-type de d’états dépressifs majeurs dans les version III et IV. Est-ce à dire que la mélancolie n’existe plus, ou plutôt que l’on ne soigne plus de mélancoliques en clinique ? Nous présenterons plusieurs cas cliniques de « dépression sévère » pour en interroger les différentes présentations cliniques (ou phénotypes). En mobilisant des outils phénoménologiques nous chercherons à caractériser des types de vécu et termes d’économies psychiques et interactionnelles définissant peut être un certain type de rapport au monde, de la douleur de vivre à l’anesthésie la plus profonde.


Non

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