La Françoise et l’Impériale – Ensemble Théodora

Programme

LA FRANÇOISE ET L’IMPÉRIALE 

I – Les Nations soumises à leur climat

Jean-Féry Rebel (1666-1747)

  • Les Caractères de la Danse (arrangement : Patrick Ayrton)

Martin Köler (c.1620-c.1703)

  • Cantate “Gott ist getreu”

Marin Marais (1656-1728)

  • Second livre de pièces de viole
    • Prélude en sol majeur
    • Chaconne en rondeau

Christian Geist (c.1650-1711)

  • Cantate “Es war aber an der Stätte”

II – Le Goût Mêlé

Georg Muffat (1653-1704)

  • Florilegium Secundum (Passau, 1698)
    • Ouverture de la suite Colligali Montes

Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

  • La Grotte de Versailles (1668)
    • Air “Dans ces déserts”

Georg Muffat 

  • Gavotte pour les amours (Colligati Montes)

Jean-Baptiste Lully 

  • La Grotte de Versailles (1668)
    • Air “Depuis que l’on soupire sous l’amoureux Empire”

Georg Muffat 

  • Menuet 1, pour l’Hymen – Menuet II (Colligati Montes)

Jean-Baptiste Lully 

  • Cadmus et Hermione (1673)
    • Air “Amours, voy quels maux tu nous fais”

Georg Böhm (1661-1733) & Nicolas Lebègue (1631-1702)

  • Suite en fa majeur pour le clavecin
    • Allemande
    • Courante
    • Courante
    • Sarabande et double
    • Gigue
    • Gavotte
  • Pièces extraites du Manuscrit Möller (entre 1705 et 1713)
  • André Campra (1660-1744)

    • Hésione, Tragédie mise en musique (Paris, 1700)
      • Air “Aimable Vainqueur”

    Anonyme

    • Sonata a 2 – Violino, Viol di Gamba & Continuus

    Jacques Boyvin (c. 1649-1706)

    • Second livre d’orgue (Paris, 1700)
      • Récit tendre

    André Campra

    • Motets, Livre 2 (Paris, 1699)
      • Ecce quam modum

    Interprètes

    • Ensemble Théodora
      • Mariamielle Lamagat soprano
      • Louise Ayrton violon
      • Alice Trocellier viole de gambe
      • Lucie Chabard clavecin et orgue

    Biographie

    THÉODORA est un ensemble de musique ancienne dont le travail explore les répertoires de la fin du XVIIème et du début du XVIIIème siècle, avec une attention particulière portée aux compositeurs expatriés.

    L’ensemble s’est formé en 2018 au travers de divers concours en Angleterre, en obtenant un deuxième prix au Nancy Nuttall Early Music Prize (Londres, 2018) et fit partie des finalistes du London Early Music Exhibition 2018. L’expériencede la scène des musiciennes s’est par ailleurs développée grâce à divers tremplins pour jeunes ensembles en Europe : Fabulous Fringe du Festival de Musique Ancienne d’Utrecht, Fringe du Festival Musica Antiqua de Bruges 2018, et la saison 2021 ainsi que le Festival 2022 Jeunes Talents à Paris.

    Si le premier amour de l’ensemble reste la musique française, le répertoire anglais du XVIIe – et particulièrement les collections des English Country Dances – lui a permis de développer un travail sur l’improvisation, notamment à l’occasion de sa participation au Brighton Early Music Festival.

    En 2021, l’ensemble a entamé une phase de création théâtrale autour de la figure de l’abbé de Choisy, mêlant ses écrits avec la musique de son temps, en collaboration avec le comédien Théophile Gasselin, associé à la Comédie de Saint-Etienne. La création de ce projet a eu lieu en novembre 2022 au Théâtre du Grand Orme, commune de Blois, et est en phase de diffusion.

    En parallèle de ses concerts programmés dans les circuits classiques, l’ensemble initie en 2022 un projet de médiation en collaboration avec l’Université Paris Cité. Cette programmation, appelée “Classique Sandwich”, permet à des étudiants non musiciens d’apprivoiser le répertoire baroque lors de concerts courts pendant leur pause-déjeuner. 

    Récemment, l’ensemble a créé son programme Genesis – récital autour de la chaconne de Bach – lors de l’édition 2023 du Festival La Folia à Rougemont (mai 2023). En septembre 2023, Vie(s) de Choisy est redonné à l’Université Paris Cité dans le cadre de leur collaboration. Pour sa saison 2024, l’ensemble sera invité pour une résidence lors de l’édition 2024 du Festival de La Chaise-Dieu, autour d’une carte blanche de création ainsi que des actions pédagogiques.

    L’ensemble Théodora est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2023.

    Photo : Manou Guillon

    La forêt européenne : entre passé et futur

    Avant-propos

    Les débats qui relevaient des forestiers sont sortis de ce cercle étroit : nombre de citoyens ont leur avis quant à la gestion, même s’ils ne vivent pas près d’un massif, même s’ils n’y entrent quasi jamais. Les sujets qui fâchent ? Les coupes rases. La futaie régulière. L’enrésinement. L’introduction des essences exotiques. L’appauvrissement des écosystèmes. Souvent, les citadins ignorent les contraintes du terrain et le besoin des essences ; ils désirent seulement que « leur » paysage forestier n’évolue plus. De leur point de vue, la forêt qui protégeait les hommes en deviendrait victime. Demain, quelles seront ses étendues ? ses essences ? ses usages ?

    Exemple des interrogations actuelles : l’aire du sapin et du hêtre régresse, essences qui ont beaucoup compté dans la production ligneuse et les mentalités anciennes. D’autres prendront la relève, mieux adaptées aux printemps précoces et aux chaleurs durables. Comment développer le Cèdre de l’Atlas ou le Sapin de Grèce s’ils ne sont pas intégrés aux circuits économiques, faute de pépinières, d’investisseurs et de débouchés dans la première et la seconde transformation, sans oublier l’acceptabilité sociale d’essences sans histoires ni légendes ? Aujourd’hui, il y a urgence. Comment accélérer les procédures quand l’ampleur et le rythme des changements climatiques demeurent inconnus ?

    C’est une première pour les forestiers. La Forêt est un tout, de la formation d’un massif à l’emploi de ses ressources. A nous de parier sur notre capacité à imiter la nature en l’améliorant… Sacré enjeu !

    Partenaires

    Comité d’organisation

    • André Corvol-Dessert
    • Sylvie Alexandre
    • Charles Dereix
    • Georges-Henri Florentin
    • Maître Marc Gizard
    • Andreas Kleinschmit von Lengefeld
    • Jean-Luc Peyron

    Programme

    Lundi 6 mai 2024

    Introduction du colloque par Andrée CORVOL-DESSERT

    Thème 1 – HERITAGES

    Présidence : Jean-Luc Peyron

    Les rapports sont anciens entre l’Homme et la Forêt. Ils demeurent en mémoire, nourrissant aspirations et contestations. Pourtant, les usages d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’autrefois, lesquels ont façonné les massifs boisés : ceux-ci en portent encore la marque. Rares sont donc les peuplements forestiers vierges de toute exploitation : incontestablement, la sylve européenne est très anthropisée. C’est même une de ses spécificités, conséquence du déplacement des peuples, de l’organisation des terroirs et de la définition des marges : certains massifs doivent leur maintien à la fixation d’une frontière. Ainsi, loin d’être immuables, les massifs boisés ont évolué avec les sociétés de chaque pays. En quoi les liens tissés entre l’Homme et la Forêt diffèrent-ils d’une zone à l’autre ? 

    • Margarida TOME : Europe du sud = Une forêt marquée par des siècles d’agro-pastoralisme
    • Bruno LAFON : Europe de l’ouest = Une forêt plantée après des siècles d’agro-pastoralisme

     Table ronde animée par Nathalie JAUPART-CHOURROUTMalgré un héritage disparate, observe-t-on des demandes semblables ? Si oui, comment les expliquer ?

    Thème 2 – TRANSFORMATIONS

    Présidence : Andrée CORVOL-DESSERT

    Depuis plus d’un siècle, les relations Homme-Forêt sont confrontées à divers changements, politiques, économiques, territoriaux, générationnels, etc.

    Deux facteurs dominent : 

    a/ L’urbanisation galopante fait que les massifs, naguère fréquentés par les ayants droit aux usages, le sont maintenant sans titre juridique ni visée sylvo-agropastorale. Ces nouveaux usagers sont particulièrement nombreux en fin de semaine. Les motivations ? Les trajets Lieu de résidence-Lieu d’activité. Les pratiques sportives et ludiques. Le besoin de se détendre, de se ressourcer. La conséquence ? En moins de 50 ans, maintes forêts ont vu leur gestion conditionnée par les milieux urbains : elles font donc partie des zones vertes qui ceinturent les villes et contribuent au bien-être des habitants.

    b/ La colonisation forestière comporte deux faces : l’une, dirigée ; l’autre, spontanée. Cette dernière, dominante, résulte de la conquête des espaces désertés : la terre ne rapportait plus assez ; les taillis ne ne rapportait plus rien. Le reboisement administratif, qu’imposait la protection civile, fit grandement progresser les techniques de plantation. Leur réussite a incité les États, qui avaient sacrifié la forêt, à les utiliser : pour maintenir les paysages ; pour modifier l’image des « pays noirs ».

     


    Mardi 7 mai 2024

    Thème 3 – VALORISATIONS

    Présidence : Sylvie Alexandre

    Il fut un temps où dans les bois, tout était bon, les fruits forestiers comme les plantes médicinales, l’écorce des arbres comme les champignons qui y poussaient, les feuilles mortes comme les rejets traînants qui servaient à lier les gerbes.

    Il fut un temps aussi où tous ces produits étaient classés sinon au chapitre des déchets, du moins à celui des ressources non valorisables : ne comptait que ce qui payait, c’est-à-dire la grume. 

    Le travail, tronçonnage ou charbonnage, allégeait les charges à transporter. Pourtant, il quitta la forêt car la mécanisation des procédés, complexes et dangereux, supposait des entreprises spécialisées et un périmètre sécurisé.

    Autre donnée : l’usage de containers. Le bois devint un produit comme les autres, circulant sur terre et sur mer. Dans ces conditions, comment concilier emplois locaux et marchés mondiaux ?

    Les récoltes ligneuses

     Les services forestiers 

    Table ronde animée par Nicole VALKYSER-BERGMANN et Benoît LEGUET : quelles solutions permettraient d’accompagner les transformations, tout en rémunérant mieux productions forestières et services environnementaux ?

    Thème 4 – ARBITRAGES

    Présidence : Charles Dereix

    La science-fiction présente deux images opposées de la forêt. D’un côté, une image paradisiaque : l’entente entre hommes, bêtes et plantes et l’absence d’exploitation sylvicole. De l’autre, une image cauchemardesque : le désert remplace la forêt dont il reste des troncs sans feuilles ni branches.

    Assistons-nous à une rupture entre les Gestionnaires, qui estiment les charges excessives par rapport à la rentabilité d’une forêt, et les Politiques, enclins à suivre ce qu’ils croient être l’opinion des citoyens ? Pourtant, les jugements sont souvent erronés : par ignorance ou par manipulation, cela reste à voir…

    La forêt de tous les dangers

    La forêt de tous les bonheurs

    Conclusions : scénarios et décisions 

     

    Biographies

    Andrée CORVOL-DESSERT 

    Prof. Dr., Directrice de recherche au CNRS, professeure honoraire à la Sorbonne, membre de l’AAF, présidente d’honneur du Groupe d’histoire des forêts françaises


    Andreas KLEINSCHMIT von LENGEFELD

    Dr., PDG de Homo Silvestris Europae (Paris), ancien directeur scientifique de l’Institut technologique FCBA, ancien directeur de la plateforme technologique européenne forêt-bois-papier


    Heinrich SPIECKER

    Prof. Dr., Institut Albert-Ludwigs, Université de Freiburg


    Margarida TOMÉ

    Prof. Dr., Centre d’études forestières, Institut supérieur d’agronomie, Université de Lisbonne


    Bruno LAFON

    Président de l’Union des Sylviculteurs du Sud de l’Europe (USSE)


    Nathalie JAUPART-CHOURROUT

    Ancienne rédactrice en chef de La Forêt privée, revue forestière européenne


    Cecil KONIJNENDIJK

    Prof. Dr., Institut Nature Based Solutions, Barcelone (Espagne) & Zeist (Pays-Bas)


    Jean ROSSET

    Inspecteur cantonal des forêts, ancien Président de la Société forestière suisse (Confédération helvétique)


    Francis MAUGARD 

    Adjoint au chef du service Développement littoral et Risques naturels (ONF Landes Nord-Aquitaine)


    Jean-Daniel BONTEMPS

    Dr, Laboratoire d’inventaire forestier (LIF), IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) & École nationale des sciences géographiques (ENSG)


    Patrick OLLIVIER

    Ancien président de RBM (Revalorisation Bois-Matière) ; ancien gérant de POE-Conseil (aux industries du bois et de l’énergie) ; membre de l’AAF


    Georges-Henri FLORENTIN

    Président de France-Bois 2024 ; secrétaire de la section Forêts et Filière-Bois de l’AAF ; ingénieur général honoraire des ponts, des eaux et des forêts ; ancien directeur général de l’Institut technologique FCBA


    Emmanuel GROUTEL

    Dr., Institut d’administration des entreprises (IAE) de Caen ; expert en bois ; rédacteur du chapitre bois du rapport annuel Cyclope


    Davide PETTENELLA

    Prof. Dr., Université de Padoue (Italie)


    Jean-Luc PEYRON

    Dr., ancien directeur du Groupement d’intérêt public (GIP) ECOFOR (sur les écosystèmes forestiers) ; membre de l’AAF ; ingénieur général honoraire des ponts, des eaux et des forêts 


    Nicole VALKYSER-BERGMANN

    Directrice de l’agence de presse spécialisée NVB-Com, membre de l’AAF


    Benoit LEGUET

    Directeur général de I4CE (Institut de l’économie pour le climat)


    Guy LANDMANN

    Ancien directeur adjoint du GIP ECOFOR


    Pierre MACÉ

    Directeur de la Défense des forêts contre l’incendie (DFCI-Aquitaine) ; directeur du GIP ATGERI (Aménagement du territoire et gestion des risques)


    Hervé JACTEL

    Directeur de recherche, INRAE Bordeaux-Pierroton (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement)


    Giuseppe SCARASCIA-MUGNOZZA

    Prof. Dr., Université de Tuscia ; directeur de Biocities Facility, Institut européen de la forêt, Rome (Italie)


    Sylvain DUCROUX

    Directeur territorial-adjoint ONF Seine-Nord


    Sylvie ALEXANDRE

    Ingénieur général honoraire des ponts, des eaux et des forêts ; spécialiste de l’action publique sur les forêts ; membre de l’AAF ; ancienne déléguée interministérielle à la forêt


    Pierre-Olivier DRÈGE

    Président de coopérative forestière, ancien président de European Landowners Organisation (ELO)


    Charles DEREIX

    Ingénieur général honoraire des ponts, des eaux et des forêts ; Membre de l’Académie d’agriculture de France ; Président de l’association Forêt méditerranéenne ; ancien directeur de la Fédération nationale des communes forestières de France


    Marc GIZARD

    Dr en droit de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, avocat, Professeur de droit et fiscalité forestière, Membre de l’Académie d’agriculture de France


     Christophe Orazio

    Directeur de l’Institut Européen de la forêt cultivée (IEFC)

    Non

    Trio Sypniewski

    Programme

    Ernő Dohnányi (1877-1960)

    Sérénade pour trio à cordes en ut majeur opus 10 

    • Marche 
    • Romance
    • Scherzo 
    • Tema con variazione
    • Finale: Rondo 

    Zoltan Kodály (1882-1967)

    Intermezzo 

    Ludwig van Beethoven (1770-1827)

    Trio à cordes nᵒ 3 en sol majeur opus 9 nᵒ 1 

    • Adagio – Allegro con brio
    • Adagio ma non tanto e cantabile
    • Scherzo: Allegro
    • Presto

    Interprètes

    • Trio Sypniewski
      • Magdalena Sypniewski violon
      • Anna Sypniewski alto
      • Caroline Sypniewski violoncelle

    Trio Sypniewski

    Originaires de Toulouse, les trois soeurs Anna, Magdalena et Caroline décident de former leur Trio une fois réunies au CNSM de Paris en 2016.

    Cette formation les a séduites par la spécificité de son écriture, alliant une recherche d’homogénéité entre les trois instruments à cordes, à une prise de parole parfois plus concertante. La richesse du répertoire leur permet d’aborder différents styles et époques, allant des Variations Goldberg de J.S. Bach jusqu’à des créations contemporaines, dont la Partita pour trio à cordes composée par Raphaël Sévère en 2021.

    En s’associant à d’autres musiciens, elles accèdent également à de plus larges répertoires comme celui du quatuor avec piano qu’elles ont eu l’occasion de défendre aux côtés d’Alexandre Kantorow, Adam Laloum et Clément Lefebvre.

    Le Trio Sypniewski a été invité à se produire dans de nombreux festivals comme les Jeudis Musicaux de Royan, l’Orangerie de Sceaux, le Ohrid Summer Festival, le Festival Idéal au Potager du Roi à Versailles, le Festival Jeunes Talents, le Festival d’Auvers-sur-Oise, les Ravéliades de Ciboure, les Soirées Musicales en Val-de-Seugne, le Festival Notes d’Ecume, Musique à la Source, Musiques à Versailles, Août Musical de Deauville…

    Durant leur parcours, les musiciennes ont eu la chance de bénéficier des conseils de François Salque, du Quatuor Modigliani, et ont participé à l’Académie Ravel à Saint-Jean-de-Luz où elles ont obtenu de nombreux prix. Leurs expériences personnelles dans de grandes écoles à l’étranger comme la Hans Eisler à Berlin (Magdalena), le Mozarteum à Salzbourg (Caroline) et à la Colburn Shool à Los Angeles (Anna), ont également façonné leur identité en tant que trio.

    Depuis septembre 2022, elles ont intégré la classe de Günter Pichler (Alban Berg Quartet) à la Escuela Superior de Música Reina Sofia à Madrid.

    Le Trio Sypniewski est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2023.

    Photo copyright Thomas Baltes

    Ce qu’on entend au XIXe siècle

    Xe Congrès de la Société des Études romantique et dix-neuviémistes

    Avant-propos

    Si les études consacrées à l’histoire des sens au XIXe siècle se sont particulièrement portées sur le domaine de la vue, elles ont plus rarement envisagé le terrain de l’ouïe et l’évolution de la perception du sonore qui caractérise l’époque. De nombreux facteurs transforment pourtant ce qu’historiens et anthropologues ont pu appeler le « paysage sonore » : révolutions industrielles et progrès technologiques jouent non seulement sur la production du son, mais aussi sur la capacité à l’appréhender.

    Une étude du monde sonore s’inscrit, bien sûr, dans celle de la vie quotidienne, des bruits et des sons entendus dans les villes et les campagnes au XIXe siècle : les contextes sont aussi divers que celui du travail, du religieux, du militaire ou encore du voyage. Le sonore est aussi un matériau artistique, celui de la musique et du théâtre : qu’en est-il de leur production et de leur écoute ? La « parole politique » et plus généralement publique soulève des interrogations semblables. Enfin la question du son croise celle des mutations de la littérature au XIXe siècle, ère du triomphe de l’imprimé : le passage de la « littérature discours » à la « littérature texte » invite à réfléchir à la place du son dans le texte.

    Comité d’organisation

    • Cécile Reynaud (École Pratique des Hautes Études, PSL)
    • Hélène Parent (Université de Lorraine)
    • Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne)
    • Béatrice Didier (École Normale Supérieure, PSL)

    Programme

    Mardi 30 janvier 2024

    Session 1 : Donner de la voix

    présidence : Hélène Parent

    • Eric Bordas : Voix expressives : timbres, accents, prononciations 
    • Corinne François-Denève : « Galatée parle ! » la voix des comédiennes dans les romans de l’actrice de la fin du XIXe siècle
    • Violaine François : L’écrivain et son auditeur. Ce qu’on entend des paroles d’écrivains au XIXe siècle

    Session 2 : Le spectacle des sons

    Présidence : Jean-Claude Yon

    • Marie Goupil-Lucas-Fontaine : ‘‘La honte de la mélodie et la parodie du chant’’. Retour sur la construction de la voix ‘‘réaliste’’ (1880-1940) 
    • Agnès Curel : Voix foraines : portraits sonores 
    • Laurène Haslé : Tonnerre d’applaudissements, bruits de coulisses et silence solennel de répétitions : ce qu’on entend dans un théâtre du XIXe siècle
    • Sylvie Douche : Le son des mélodrames dans la France théâtrale du XIXe siècle

    Session 3 : Son du corps

    Présidence : Marie-Ange Fougère

    • Jean-François Richer : Corpophonie de la souffrance : sonocritique du corps humain dans « La Comédie humaine » d’Honoré de Balzac 
    • Sophie Panziera : Bruit, berceuse ou silence ? Sommeil et sensibilités sonores au XIXe siècle

    Session 4 : Univers sonores

    Présidence : José-Luis Diaz

    • Michela Landi : ‘‘Pauvres reproches !’’ Le son de la cloche dans la poésie du XIXe siècle, entre sacrifice et réparation
    • Aimée Boutin : Stridences modernes : irruption du sifflet de locomotive dans la poésie post-baudelairienne 
    • Jean-Claude Caron : L’oreille de Vincent. Paysage sonore et culture musicale dans la correspondance de Van Gogh
    • Etienne Poirier : L’histoire continuée : faire entendre l’avenir dans « Les Rougon-Macquart » 

     


    Mercredi 31 janvier 2023

    Session 5 : Oreille musicale 

    Présidence : Cécile Reynaud

    • Alban Ramaut : Comment transcrire et recréer ce que le siècle donne à entendre ? Réflexions sur l’œuvre d’Hector Berlioz à partir de son article « De l’Imitation musicale », Revue et gazette musicale de Paris des 1er et 8 janvier 1837.
    • Anastasia Syreishchikova-Horn : Les paysages sonores de la Russie au XIXe siècle et leur influence sur la création musicale
    • Sarah Hassid : Entre bruits des villes et sons de la nature : les paysages sonores de Jean-Georges Kastner dans ses livres-partitions « Les Voix de Paris et La Harpe d’Éole »
    • Guillaume Avocat : Entre le bruit de l’extérieur et la musique de l’intérieur. Les célébrations napoléoniennes autour de Notre-Dame de Paris (1802-1814)
    • Clotilde Verwaerde : Un écho des tumultes révolutionnaires : la musique dans les romans de Regnault-Warin

    Session 6 : L’ouïe

    Présidence : Béatrice Didier

    • Anna Opiela-Mrozik : Entre assourdissement et surdité : les défaillances (musicales) de l’ouïe au XIXe siècle et leurs représentations littéraires
    • Isabelle Cavé : L’oreille au XIXe siècle, d’un point de vue hygiéniste

    Session 7 : Sons du politique

    Présidence : Jean-Claude Caron

    • Christophe Tropeau : Quand la musique coutumière rencontre la musique associative dans les campagnes
    • Adrien Quièvre : Musiques grévistes : le cas des chants d’ouvriers mineurs dans les grèves du XIXe siècle
    • Karl Zimmer : Les bruits de la révolte populaire. Entendre l’émeute au XIXe siècle

     Session 8 : Bruit du danger

    Présidence : Aimée Boutin

    18h30 Clôture du colloque

    Biographies et résumés

    Guillaume Avocat 

    Guillaume Avocat est docteur en musicologie et ingénieur de recherches au CESR. Il a consacré sa thèse aux pratiques musicales à Notre-Dame de Paris au début du XIXe siècle (à paraître chez Classiques Garnier). Ses travaux portent essentiellement sur Pierre Desvignes (1764-1827), ainsi que sur les liens entre musique et liturgie, la musique et la représentation du pouvoir et les débats autour de la musique religieuse en France aux XVIIe et XIXe siècles.

    « Entre le bruit de l’extérieur et la musique de l’intérieur. Les célébrations napoléoniennes autour de Notre-Dame de Paris (1802-1814) »

    Résumé : L’expérience des fêtes publiques repose sur l’articulation systématique du dehors et du dedans par le biais de stimulations sensorielles. À l’occasion des fêtes du Premier Empire, le bruit des feux d’artifices, des cloches, des coups de canons et des parades militaires dans les rues de Paris fait écho à la musique exécutée en sa cathédrale. Le bruit de l’extérieur et la musique de l’intérieur, avec d’autres sortes de stimuli visuels et gustatifs, participent alors de l’expression de la réjouissance publique. Au cours de cette communication, nous verrons comment la musique composée en ces occasions répond aux manifestations de l’extérieur. Plus que de simplement dresser un panorama sonore des fêtes napoléoniennes, nous chercherons surtout à identifier les interactions fondamentales entre création musicale et expérience festive autour de Notre-Dame de Paris.


    Éric Bordas

    Éric Bordas est professeur de stylistique à l’École Normale Supérieure de Lyon. Parmi ses publications récentes, Langages n° 228 (Paris, décembre 2022) : La Notion d’expressivité.

    « Voix expressives : timbres, accents, prononciations »

    Résumé : C’est au début du xixe siècle qu’apparaît en français le substantif expressivité sous la plume de commentateurs d’opéras pour décrire l’art d’un interprète à faire entendre l’émotion dans son chant. Le mot va beaucoup circuler, mais sa scénographie d’origine ne sera jamais bien loin, expliquant certaines métaphores. La voix humaine serait le premier niveau, le plus immédiatement perceptible, de manifestation de cette individuation sensible, singulière et personnelle, qui double, volontairement ou non, la signification littérale du discours pour tous d’un sens particulier, plus intime, plus sincère. Si le chant lyrique repose assurément sur cette capacité physique à exprimer des sentiments au-delà de mots négligeables, la voix parlée, en registre privé mais plus encore en manifestation publique (hommes célèbres, orateurs politiques), est, elle aussi, écoutée en tant que telle, dans sa concrétude phonique accentuelle, dans le phrasé de la prosodie qu’elle réalise, pour sa capacité à identifier la personnalité authentique du locuteur, du corps à l’âme.


    Aimée Boutin

    Aimée Boutin est professeure à Florida State University à Tallahassee, en Floride. Dans le cadre de ses recherches sur les études urbaines et les « sound studies » au xixe siècle, elle s’est penchée sur les rapports entre la flânerie et les cinq sens dans “The Flâneur and the Senses” (revue Dix-Neuf, 2012), et a publié le livre City of Noise : Sound and Nineteenth-Century Paris (University of Illinois Press, 2015) sur les bruits urbains. Auteure de Maternal Echoes : The Poetry of Marceline Desbordes-Valmore and Alphonse de Lamartine (University of Delaware Press, 2001). Elle a également contribué aux recherches sur les femmes poètes du XIXe siècle, notamment Marceline Desbordes-Valmore, Louisa Siefert et Amable Tastu. 

    « Stridences modernes : irruption du sifflet de locomotive dans la poésie post-baudelairienne »

    Résumé : Comment les poètes ont-ils réagi à la stridence moderne ? Cette communication se penchera sur l’attention nouvelle portée à la qualité des sons industriels aigus et dissonants, notamment à la stridence du sifflet de train, dans une sélection de poèmes post-baudelairiens où les références aux sifflets rompent avec le lyrisme traditionnel. Cette approche permet d’aborder différemment certaines questions conçues en relation avec la théorie du « choc » de Walter Benjamin ; si le sifflet peut en effet figurer le choc traumatique, son bruit peut également donner à entendre les transformations des pratiques d’écoute à l’ère industrielle. En outre il s’agira de montrer comment la rêverie poétique peut témoigner d’une acuité sensorielle moderne. 


    Jacques Bury

    Professeur agrégé d’histoire et docteur des Universités, Jacques Bury a soutenu en 2021 une thèse en histoire contemporaine consacrée à la lutte contre l’incendie dans les villes françaises du xixe siècle, sous la codirection de Jean-Noël Luc et Pierre Karila-Cohen. Il a publié plusieurs articles, dont « Paris brûle-t-il ? L’incendie urbain, une peur au prisme des pratiques policières (France, xixe siècle) » (dans Philippe Chassaigne, Adèle Delaporte et Caroline Le Mao, Peurs urbaines. xviexxie siècles, La Crèche, La Geste / Presses Universitaires de Nouvelle Aquitaine, 2022, p. 93-104). Il enseigne actuellement au lycée Frédéric et Irène Joliot-Curie de Romilly-sur- Seine.

    « Au feu ! Le danger d’incendie, un objet sonore identifié dans la France du XIXe siècle »

    Résumé : Appartenant à la gamme des « peurs urbaines », le danger d’incendie est un objet sonore bien identifié par les habitants et les acteurs de l’ordre urbain, ne serait-ce que par les sons qu’il engendre une fois déclaré. Cette exacerbation de l’ouïe se retrouve dans les cris d’alarme et d’effroi, autant que dans l’usage séculaire du tocsin. Le théâtre de l’incendie provoque en lui-même un véritable « concert », souvent dissonant. Si l’appel à l’aide spontané comme la rumeur de rue s’avèrent fréquents et, souvent, décisifs, dans la mobilisation des forces vives pour lutter contre le fléau, au cœur de l’affrontement les bruits multiples colorent la scène d’incendie, la rendant parfois inaudible. Mais, en amont, c’est précisément le danger d’incendie en tant que tel qui participe d’une évolution des sons du danger et de la mise en alerte, avec le perfectionnement des systèmes d’avertissement et les dispositifs sonores d’alerte, qui participent pleinement à l’évolution du « paysage sonore » de la ville française du xixe siècle.


    Jean-Claude Caron 

    Jean-Claude Caron est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Clermont Auvergne et membre honoraire de l’IUF. Spécialisé dans l’histoire de la jeunesse à l’époque romantique (Générations romantiques. Les étudiants de Paris de 1814 à 1851, A. Colin, 1991) et des violences socio-politiques au XIXe siècle, il a récemment publié Van Gogh en toutes lettres. Un homme dans son siècle (Champ Vallon, 2022).

    « L’oreille de Vincent. Paysage sonore et culture musicale dans la correspondance de Van Gogh »

    Résumé : Homme de pinceau et de couleurs, Van Gogh est aussi un homme de lettres dont la correspondance foisonnante permet de saisir l’exacerbation des sens. Parmi ceux-ci, l’ouïe occupe une place importante : car qu’il lise, peigne ou écrive, Vincent n’est pas que regard aigu, il est également oreille aux aguets. Ses lettres témoignent de sa forte réceptivité aux voix, comme lorsqu’il assiste à la représentation d’une pastourale en Provence. Cette réceptivité au chant renvoie à sa culture musicale et au lien synesthésique qu’il établit entre peinture et musique. S’il est difficile de cerner la culture musicale de Van Gogh, on note qu’il évoque des musiciens aussi divers que Beethoven, Gounod, Berlioz ou Wagner. L’objectif de cette communication est donc de donner à entendre ce qui constitue à la fois le paysage sonore – réel ou imaginaire – de Van Gogh et de mettre en évidence la place qu’occupent le chant et la musique dans sa vie.


    Isabelle Cavé 

    Isabelle Cavé est diplômée docteur en sciences humaines (sociologie et histoire) de l’EHESS de Paris en 2013. Spécialiste des archives du milieu industriel ou artisanal, de la condition de vie ouvrière et du patronat, elle porte la connaissance de la pensée hygiéniste née au xviiie siècle avec une sensibilité de compréhension médicale. Elle a publié aux éditions L’Harmattan, collection « Médecine à travers les siècles » de Paris, et fait plusieurs communications à la Société française d’histoire de la médecine. Elle est en outre engagée sur le terrain (AP-HP de Paris)

    « L’oreille au XIXe siècle, d’un point de vue hygiéniste »

    Résumé : La révolution industrielle du xixe siècle a bouleversé la société française sur tous les plans. Bruits et rythmes pressés scandent à présent les cavernités les plus obscures de la physiologie humaine. À l’aide de l’archivistique plurielle, nous essaierons de découvrir quelles sont ces nouvelles sources de bruit et comment les individus vont devoir s’y soumettre ou, au contraire, pouvoir s’en abstraire. Nous regarderons de plus près les sources hygiénistes et médicales qui fondent le socle d’une santé publique émergente dans la seconde moitié du xixe siècle. L’oreille est un organe biologique de veille obligatoire au travail, tout autant qu’il se déploie en gênes, maladies et sources de plaisirs à foison.


    Chloé Chatrian

    Chloé Chatrian est doctorante au Centre d’Histoire du xixe siècle (Université Paris I-Panthéon-Sorbonne). Elle consacre sa thèse de doctorat aux enfants combattants dans les armées françaises au xixe siècle sous la direction du professeur Anne-Emmanuelle Demartini.

    « Le bruit de la bataille au xixe siècle »

    Résumé : Cette communication a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance de l’environnement sonore de la bataille au xixe siècle : au-delà de la détonation et de la chanson militaire, c’est bien à un paysage auditif singulier que les combattants sont confrontés. Celui-ci, vécu pendant l’affrontement, est aussi mis en discours a posteriori et fait l’objet d’une réappropriation particulière par les combattants qui cherchent à saisir et à rendre compte de leur expérience personnelle du feu. Après avoir reconstitué l’univers sonore de la bataille, nous présenterons la façon dont les combattants ont utilisé les bruits entendus pour exprimer la façon dont ils l’ont personnellement vécue, tantôt pour évoquer la confusion sensorielle propre au combat, tantôt pour dire ce qu’ils ont vécu d’indicible, en particulier la mort.


    Agnès Curel

    Agnès Curel est maîtresse de conférences en Littérature et théâtre à l’Université Jean Moulin (Lyon 3, UR MARGE). Ses recherches sont à la croisée des études littéraires et théâtrales, de l’histoire culturelle et des sound studies. Une version remaniée de sa thèse de doctorat sur les bonimenteurs au xixe siècle et sur l’imaginaire forain va paraître aux Presses Universitaires de Lyon. 

    « Voix foraines : portraits sonores »

    Résumé : Si la fête foraine est le lieu d’une grande cacophonie – dont on s’amusera à rappeler la richesse au cours de cette communication – l’objet de cette étude sera au contraire de chercher à isoler certaines voix, à les « désanonymiser » pour en faire entendre la pluralité. Cocherie, Clam, Rossignol-Rollin (qui, disait-on, avait été avocat avant de s’engager sur dans une baraque de lutteurs), Madame Constance, etc., autant de noms et de voix que je m’emploierai à exhumer pour faire entendre, au-delà du vacarme forain – qui relève d’une construction sociale –, leur singularité. L’éloquence foraine, la place des voix féminines et les effets de choralité seront autant de pistes d’analyse pour mieux saisir cette partition foraine.


    Sylvie Douche

    Pianiste, agrégée, diplômée du CNSMDP et Professeure en Musicologie à Sorbonne Université, Sylvie Douche publie essentiellement sur la musique française des XIXe-XXe siècle. Auteur (ou coordinatrice) d’une dizaine d’ouvrages et de nombreux articles, ses recherches concernent plus particulièrement les relations entre la musique et les autres arts (notamment musique/texte ou musique/théâtre) :

    Musiques de scène sous la IIIe République, Lyon, éditions Microsillon, 2018

    Barthes et la musique, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2018, en collaboration avec C. Coste.

    – Amphitryon de Maurice Emmanuel, musique de scène d’après Plaute, Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2012

    Correspondances inédites à des musiciens français, 1914-1918, Paris, L’Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siècle », 2012

    – Charles Koechlin, compositeur et humaniste, Paris, Vrin, 2010, en collaboration avec P. Cathé et M. Duchesneau

    Le mélodrame français Belle Époque. Résurgences, métamorphoses et enjeux. Le cas de l’adaptation musicale, Antipode, Éditions du Puis de Roulle, 2016

    – « Pelléas et Mélisande » cent ans après. Études et documents, Lyon, Éditions Symétrie, 2012, en collaboration avec J-C Branger et D. Herlin

    L’Enseignement de Maurice Emmanuel. Musique, histoire, éducation, Sampzon, Delatour France, 2020, en collaboration avec C. Corbier

    – Étudier, enseigner & composer à la Schola Cantorum (1896-1960), Sampzon, Aedam Musicae, 2022, en collaboration avec C. Segond-Genovesi


    Corinne François-Denève

    Corinne François-Denève est Professeure en littérature générale et comparée à l’Université de Haute-Alsace. Elle travaille sur les liens entre littérature et théâtre (figure de l’actrice) et le « matrimoine » du XIXe siècle, singulièrement scandinave. Elle a à ce titre traduit Anne Charlotte Leffler, Alfhild Agrell, Victoria Benedictsson, Frida Stéenhoff et Bjørnstjerne Bjørnson. Une partie de son travail est également dédiée aux études actorales – Vivien Leigh, Greta Garbo, Jacqueline Maillan, Sophie Daumier… Elle est par ailleurs dramaturge, critique, et directrice de la Compagnie Benoit Lepecq et de la Compagnie Freya et ses chattes. 

    « Galatée parle ! La voix des comédiennes dans les romans de l’actrice de la fin du xixe siècle »

    Résumé : La fin du xixe siècle voit l’apparition de ce que nous avons pu appeler le « roman de l’actrice », indice de la faveur médiatique dont jouit alors la comédienne. Corps « plastique » et adulé, l’actrice se prête à des représentations diverses. Mais qu’en est-il de l’évocation de sa voix ? Nombre d’ouvrages semblent se moquer de ces jolies femmes sans coffre ou souffle. L’anecdote, comme souvent dans le roman de théâtre, prend plaisir à raconter les accidents qui couvrent les voix des actrices. Simple « ventriloque » d’un texte qu’elle me maîtrise pas, la comédienne semble destinée à ne pas ouvrir trop grand sa bouche. La critique féministe a toutefois voulu voir dans ces romans la possibilité pour les comédiennes d’affirmer leur « voix », ou de « verbaliser », justement, un devenir-artiste – parfois en dehors de la scène. Muettes, fluettes, tonitruantes, ces comédiennes « romanesques » sont aussi à (ré)entendre. 


    Violaine François

    Violaine François a soutenu en juillet 2023 sa thèse intitulée « Paroles d’écrivains au xixe siècle. Des pratiques de circonstance à la performance ». Ses travaux visent à analyser les pratiques de l’oralité littéraire au xixe siècle et s’inscrivent dans le vaste mouvement de reconsidération des sociabilités et des formes médiatiques dans les études littéraires. Les notions de sociabilités littéraires, d’oralité, de culture médiatique et d’art du spectacle sont au cœur de sa réflexion. Violaine François est par ailleurs PRAG à l’Université Paris-Est Créteil. 

    « L’écrivain et son auditeur. Ce qu’on entend des paroles d’écrivains au XIXe siècle »

    Résumé : Loin d’être des phénomènes marginaux et anecdotiques, les lectures à voix haute, récitations, improvisations, discours et conférences sont autant de pratiques littéraires qui rythment le quotidien de l’homme de lettres au xixe siècle. L’auditeur colporte ces paroles entendues et contribue à les enregistrer et à les fixer dans les imaginaires médiatiques. À partir d’une séance de lecture théâtrale de Delphine de Girardin dans son salon, nous souhaitons faire entendre les voix du xixe siècle en mettant en évidence la relation entre l’écrivain en performance et son auditeur. La voix de l’auditeur, qui cherche à se tailler sa part dans la rumeur médiatique, est-elle nécessairement en sourdine ? La mise en évidence, à partir de cet exemple, des enjeux à la fois poétiques, sociologiques et médiatiques de ce drôle de couple a pour objectif de revaloriser le poids des paroles dites dans le système littéraire du xixe siècle. 


    Marie Goupil-Lucas-Fontaine

    Agrégée d’histoire et docteure de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Marie Goupil-Lucas-Fontaine a consacré sa thèse à l’histoire de la chanson « réaliste » entre 1850 et 1990. Elle est actuellement enseignante-chercheuse contractuelle à l’université du Mans, membre du laboratoire TEMOS. Elle est également chercheuse associée au Centre d’Histoire du xixe siècle, ainsi qu’à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), où elle poursuit ses travaux sur la patrimonialisation de la mémoire chansonnière au xixe et au xxe siècles.

    « La honte de la mélodie et la parodie du chant. Retour sur la construction de la voix ‘‘réaliste’’ » (1880-1940) »

    Résumé : Le propos de cette communication est de comprendre comment se sont fixé les codes d’identification et de définition des voix « réalistes » au cours de la période 1880-1940, qui voit éclore et triompher le genre réaliste sur scène, au café-concert puis au music-hall, indépendamment de la teneur des textes chantés. Y seront examinés la manière dont les voix masculines furent peu à peu écartées de l’interprétation de ce répertoire ainsi que le rôle les supports sonores dans la fixation de ces codes, à mesure que leur technologie se perfectionna.


    Laurène Haslé

    Laurène Haslé est docteure en histoire des spectacles du xixe siècle. En 2020, elle soutient une thèse sur « La Direction d’Adolphe Lemoine-Montigny au Théâtre du Gymnase de 1844 à 1880 ». Ses recherches portent sur le métier de directeur de théâtre et sur l’histoire de la mise en scène. Ses principales publications sont : « Les Mariages parisiens ou l’histoire du Théâtre du Gymnase dans une lettre de 1861 » dans Documents d’histoire parisienne dirigée par Guy-Michel Leproux, n° 23, 2021, p. 87-96 ; « Le cabinet du directeur de théâtre : la formation de l’auteur dramatique. L’exemple d’Adolphe Lemoine-Montigny » dans La Revue d’histoire littéraire de France dirigée par Alain Génétiot, 120e année, n° 3, 2020, p. 663-673. 

    « Tonnerre d’applaudissements, bruits de coulisses et silence solennel de répétitions : ce qu’on entend dans un théâtre du xixe siècle »

    Résumé : Tout au long du xixe siècle, le théâtre fut l’un des divertissements majeurs des Français et notamment des Parisiens – ils s’y rendaient très régulièrement pour y découvrir les nombreuses nouveautés, revoir les classiques dramatiques, mais aussi pour retrouver leurs comédiennes et comédiens favoris. Mais qu’entendaient-ils – ou non – au sein de ces lieux de spectacle ? En nous concentrant sur un théâtre précis, nous en découvrirons les nombreux aspects auditifs, qu’ils soient accessibles à toutes les spectatrices ou spectateurs (la voix des artistes en scène, la musique, le bruitage, les applaudissements, le brouhaha d’un entracte, etc.) ou, au contraire, tout à fait confidentiels (la répétition d’une pièce tant attendue, les échanges entre les auteurs dramatiques, les « bruits de coulisses », etc.). 


    Sarah Hassid

    Maître de conférences à l’université Paris 1, Sarah Hassid est diplômée de l’École du Louvre et du CNSMDP en musicologie. Elle est l’auteur d’une thèse sur l’imaginaire musical et la peinture en France entre 1791 et 1863, d’un ouvrage sur le salon littéraire, artistique et musical de Berthe de Rayssac, ainsi que de plusieurs articles sur les liens entre les arts visuels et la musique. Elle mène depuis 2020 un projet de recherche sur George Kastner, à partir de la reconstitution du fonds Kastner-Boursault. 

    « Entre bruits des villes et sons de la nature : les paysages sonores de Jean-Georges Kastner dans ses livres-partitions Les Voix de Paris et La Harpe d’Éole »

    Résumé : Parmi les « livres-partitions » publiés par Jean-Georges Kastner dans les années 1850, La Harpe d’Éole et Les Voix de Paris proposent deux paysages sonores opposés qui invitent respectivement à une exploration des sonorités mystérieuses de la nature et à une immersion dans les rues de Paris. Ces deux ouvrages se composent chacun d’un essai historique érudit et d’une partition musicale originale de l’auteur que nous analyserons à l’aune de l’élargissement qui s’opère en France durant la période, dans le sillage de Reicha, de Kastner et de Berlioz, de la notion même de « musique ». Véritables supports à la fois sémiotiques, didactiques et créatifs d’un imaginaire musical revivifié, ils proposent une vitrine contrastée de ce que l’on peut entendre, voire écouter au xixe siècle, mais également de ce que l’on pourrait ne plus entendre – des métiers des villes aux sonorités dites « cosmiques » de la nature – au siècle de la vitesse et de l’industrialisation.


    Michela Landi

    Michela Landi enseigne la littérature française à Florence. Dans le domaine des relations musico-littéraires elle a publié quelques volumes dont trois sont consacrés à l’imaginaire des instruments de musique dans la poésie du xixe siècle (L’arco e la lira, avec un essai d’Yves Bonnefoy, 2006 ; Per un’organologia poetica, 2008 ; Il castello della Speranza, 2011). 

    « Pauvres reproches ! Le son de la cloche dans la poésie du XIXe siècle, entre sacrifice et réparation »

    Résumé : Alors que le siècle postrévolutionnaire est en passe d’abolir les signes religieux de la vie sociale, ces signes réapparaissent en poésie avec une insistance inédite. Notamment, la cloche se fait l’expression non plus d’un appel euphorique au rassemblement des fidèles, voire d’un rappel dysphorique, où priment des traits sonores secondaires transmis par ses harmoniques discordants. Ces signes remémoratifs, s’ils sont douloureux, ne sont pas moins, dans certains cas, salvifiques. Notre communication se penche sur l’analyse des variantes et des invariants représentatifs de la cloche de Lamartine à Mallarmé, en passant par Hugo, Baudelaire, Laforgue.


    Anna Opiela-Mrozik

    Anna Opiela-Mrozik, maîtresse de conférences à l’Institut d’Études romanes de l’Université de Varsovie. Ses recherches portent sur les relations entre la littérature et les autres arts, avec une place particulière accordée à la musique et à la musicalité. Autrice de l’étude La Musique dans la pensée et dans l’œuvre de Stendhal et de Nerval (Honoré Champion, 2015) et de plusieurs articles portant sur le comparatisme interdisciplinaire, le romantisme et le symbolisme français.

    « Entre assourdissement et surdité : les défaillances (musicales) de l’ouïe au XIXe siècle et leurs représentations littéraires »

    Résumé : L’objectif de notre communication, qui portera sur des textes littéraires, critiques et (pseudo)scientifiques, est de réfléchir sur les déficiences auditives dont serait responsable l’écoute de la musique, ainsi que sur la surdité, son appréhension et ses représentations littéraires. L’assourdissement des auditeurs par les musiciens peut venir de leur surdité sélective qui débouche sur des exécutions cacophoniques ou interprétations erronées de l’indication forte. Faisant appel aux méthodes fondées sur l’oralité, le traitement de la surdité relève d’une incompréhension frôlant la violence, ce dont témoignent les personnages littéraires de sourds.


    Sophie Panziera

    Sophie Panziera est docteure en histoire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheuse associée au Centre d’Histoire du xixe siècle (UR 3550). Sa thèse, effectuée sous la direction de Dominique Kalifa puis Laurence Guignard et soutenue en janvier 2023 porte sur les normes et les imaginaires du sommeil au xixe siècle (années 1770-1914).

    « Bruit, berceuse ou silence ? Sommeil et sensibilités sonores au XIXe siècle »

    Résumé : La communication propose d’interroger la nature du silence liée à la revendication d’un « droit au sommeil » qui émerge au cours du xixe siècle. Il s’agira de se demander si la diminution des seuils de tolérance au bruit nocturne induit une proscription de tous les sons de la même manière ou pour le dire autrement, si l’univers sonore du sommeil se doit d’être totalement silencieux. Si toute une gamme de bruit empêche de dormir ou perturbe le sommeil et nécessite une demande de silence, on trouve dans le même temps la promotion de certaines sonorités, réputées favoriser l’endormissement et vantées par la littérature médicale et les manuels d’instructions aux jeunes-filles et aux jeunes mères. Plus qu’une insonorisation de l’univers sonore du sommeil, on assiste ainsi au xixe siècle à une recherche, une classification et une hiérarchisation des ambiances sonores – anciennes ou nouvelles – du sommeil.


    Étienne Poirier

    Étienne Poirier est doctorant en littérature française à l’Université McGill (Montréal, Canada) et pensionnaire étranger à l’École normale supérieure – PSL pour l’année 2023-2024. Il s’intéresse aux liens entre histoire et temporalité au sein du roman réaliste-naturaliste du xixe siècle, particulièrement chez Émile Zola. Ses deux premiers articles, portant sur Les Soirées de Médan et La Fortune des Rougon respectivement, devraient être publiés en 2024.

    « L’histoire continuée : Faire entendre l’avenir dans Les Rougon-Macquart »

    Résumé : Je propose d’étudier l’irruption de sons lointains dans les scènes finales des romans du cycle des Rougon-Macquart. En m’appuyant sur un échantillon de ces dénouements, je chercherai d’abord à démontrer que ces bruits renvoient systématiquement à la crise sociale qui demeure irrésolue à l’issue des œuvres, puis j’évaluerai dans quelle mesure ils provoquent un déplacement du moment de la résolution du conflit à l’extérieur du cadre du récit. En cela, les sons confirment l’impossibilité de tirer des conclusions durables à l’issue des romans. De cette manière, il me sera possible de montrer sous quelles conditions les sons peuvent être considérés comme partie intégrante de la structure narrative des dénouements à l’étude.


    Adrien Quièvre

    Adrien Quièvre est docteur en histoire et ATER à l’Université de Lille. Ses recherches, situées au croisement de l’histoire sociale et de la musicologie, portent sur les pratiques sonores et musicales en situation de contestation (grève, révolte, manifestation) et, plus largement, sur les rapports entre corps et pouvoirs. 

    « Musiques grévistes : le cas des chants d’ouvriers mineurs dans les grèves du XIXe siècle »

    Résumé : La musique et le chant semblent avoir joué un rôle important durant les grèves des ouvriers mineurs du Nord de la France au xixe siècle. Des archives policières et journalistiques mentionnent en effet les nombreux hymnes, les chants et les bruits qui ponctuent les défilés des groupes de grévistes dans les villages ou lorsque ces derniers marchent plusieurs kilomètres par jour afin de relier les puits de mine et faire cesser le travail. Cette communication propose d’étudier ces pratiques musicales et ces chants en interrogeant tout particulièrement leur dimension corporelle ainsi que leur rapport à l’espace. Qu’est-ce que chanter et jouer de la musique dans les circonstances de la grève et au sein des territoires miniers, immenses et accidentés ? Que permettent la musique et le chant que la voix parlée ou criée ne suffirait pas à exprimer ? La récurrence de ces pratiques fait-elle de la musique un instrument privilégié de la lutte des grévistes ? 


    Alban Ramaut

    Ancien élève du CNSMD Paris, Alban Ramaut est professeur émérite de l’Université Jean Monnet (Saint-Étienne). Membre titulaire de l’IHRIM (UMR 5317). Sa recherche concerne le domaine musical romantique et plus particulièrement la personnalité créatrice d’Hector Berlioz. Il a consacré de nombreux articles à ce compositeur et avec Emmanuel Reibel a été récemment dans le cadre du cent-cinquantenaire de la mort d’Hector Berlioz célébré notamment au Festival Berlioz de la Côte-Saint-André, l’éditeur du collectif, Hector Berlioz 1869-2019. 150 ans de passions, Aedam Musicae 2019. 

    « Comment transcrire et recréer ce que le siècle donne à entendre ? Réflexions sur l’œuvre d’Hector Berlioz à partir de son article ‘De l’Imitation musicale’, Revue et gazette musicale de Paris des 1er et 8 janvier 1837. »

    Résumé : Hector Berlioz s’est intéressé toute sa vie aux environnements sonores qu’il a pu connaître, de la cloche de Saint-Pierre de Rome au bruissement de la nuit du duo nocturne de Béatrice et Bénédict, du saltarello de Benvenuto Cellini au Dies irae de la Symphonie fantastique, des pulsations du cœur de la « scène d’amour » de Roméo et Juliette à l’harmonie du ciel de « l’apothéose de Margueritte ». Ces premiers éléments fondent son art et nourrissent sa conscience de créateur. Le don de recomposer l’ordre des choses données, pour en révéler la charge expressive place la création chez Berlioz sous le signe complexe et paradoxal de « l’imitation ». Dans le double article pour la Revue et gazette musicale de Paris paru les 1er et 8 janvier 1837 et intitulé « De l’Imitation musicale », le compositeur s’efforce de définir un art qui évite les facilités comme les abus d’un sens littéral, soucieux de mesurer les dimensions du sonore à l’aune d’une puissance persuasive d’idéalisation. 


    Jean-François Richer

    Diplômé des universités de Montréal et de Paris 8, Jean-François Richer est professeur agrégé de langue et de littérature françaises à l’Université de Calgary (Canada). Ses travaux portent sur l’œuvre de Balzac à qui il a consacré deux monographies et plusieurs articles publiés au Canada, en France, en Angleterre et en Allemagne. Il est également le président de l’Association canadienne des études francophones du xixe siècle (ACEF-XIX). 

    « Corpophonie de la souffrance : sonocritique du corps humain dans La Comédie humaine d’Honoré de Balzac »

    Résumé : Dans toute La Comédie humaine d’Honoré de Balzac résonne une longue phonographie du corps humain – une incessante corpophonie –, dont le répertoire thématique dominant est celui de la souffrance et de la défaillance. Le corps sain ne dit rien. Il est. À l’inverse, le corps bruit lorsqu’il souffre, lorsqu’il cède, casse ou saigne, lorsque le récit, aidé par son arme la plus impitoyable, le temps, le travaille en laissant sur lui les traces de son passage. Le corps de l’être balzacien fait donc partout, et à chaque instant, entendre les douleurs du drame qui le traverse. Nous voudrions montrer que trois pôles de résonance organisent sa dynamique sonore : la poitrine, le pied et la main. Écoutons.


    Anastasiia Syreishchikova-Horn

    Ancienne élève de l’Académie russe de musique Gnessine, Anastasiia Syreishchikova-Horn est docteure en musicologie et actuellement A.T.E.R à l’Université de Lorraine. Elle a soutenu une thèse en cotutelle franco-russe sur les voyages d’Hector Berlioz en Russie. Chercheure associée à l’IReMus et au SAPRAT, elle est auteure de travaux en langue russe et française sur Hector Berlioz, l’histoire de la musique russe et française, les transferts culturels, l’opéra, etc. Elle a contribué à différents ouvrages collectifs, notamment Berlioz, Flaubert et l’Orient (Le Passage, 2022), Histoire de l’opéra français (Fayard, 2020), et Hector Berlioz 1869-2019 : 150 ans de passions (Aedam Musicae, 2019). 

    « Les paysages sonores de la Russie au xixe siècle et leur influence sur la création musicale »

    Résumé : La Russie du XIXe siècle offre un environnement sonore singulier, différent de celui de l’Europe. La particularité de la vie sociale, marquée par une grande distance entre l’aristocratie et le peuple, les rites et la culture musicale populaire, la forte présence de l’église orthodoxe, les foires et les fêtes païennes, le climat rigoureux et les vastes paysages, crée un contexte sonore spécifique. La plupart des compositeurs du XIXe siècle s’inspirent largement des sons et bruits entendus à la campagne. De nombreuses œuvres intègrent des références musicales à cet univers sonore (cloches, chants de l’église orthodoxe, chants populaires, instruments traditionnels, langage populaire). Dans cette perspective, nous souhaitons proposer une étude portant sur la représentation des paysages sonores de la Russie au xixe siècle. 


    Marie-Agathe Tilliette

    Marie-Agathe Tilliette est Maîtresse de conférences en Littérature générale et comparée à l’Université du Littoral Côte d’Opale, au sein de l’UR 4030 HLLI – Unité de Recherche sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel. Sa thèse, soutenue à l’Université Paris Nanterre, est en cours de publication aux éditions Classiques Garnier, sous le titre Figures de marginaux dans le roman historique européen (1814-1836).

    « Les bruits des prisons : silence et fracas »

    Résumé : L’espace de la prison est caractérisé par des bruits spécifiques, souvent répétitifs et révélateurs de différentes formes de coercition (grincements de portes, cliquetis de chaînes, cloche du réveil ou du coucher, etc.). Ils constituent pour les détenus, qui apprennent à en épier les moindres variations, un monde sonore familier et sont un motif récurrent des témoignages de prison. En examinant ces notations sonores au sein de romans qui confèrent une place importante à l’espace carcéral, Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo, Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, Les Mystères de Paris d’Eugène Sue et La Fille Élisa d’Edmond de Goncourt, l’on verra que l’univers sonore carcéral est toujours une mise à l’épreuve de la norme, en particulier dans le passage radical du silence au tumulte.


    Christophe Tropeau

    Christophe Tropeau est membre associé du laboratoire Temps-Monde-Sociétés (Temos), CNRS-UMR 9016. Sa thèse, soutenue en 2020 à l’université Bretagne Sud, sous la direction de François Ploux et est parue sous le titre Le plaisir du lien. La sociabilité associative rurale en Mayenne, des années 1830 aux années 1930 (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2023).

    « Quand la musique coutumière rencontre la musique associative dans les campagnes »

    Résumé : Jusqu’au milieu du xixe siècle, la musique coutumière, celle qui accompagne les rondes et les danses collectives lors des veillées et des fêtes de village, prédomine dans les campagnes françaises. Mais, à partir des années 1870-1880, de nouvelles pratiques, un nouveau répertoire, mais aussi une nouvelle écoute sont créés par les associations musicales qui se multiplient dans le monde rural. La musique associative apparaît alors comme un complément à la musique coutumière, pour laquelle elle est source de renouvellement.


    Clotilde Verwaerde 

    Clotilde Verwaerde est maître de conférences au département de musique de l’Université Paris 8 et membre du laboratoire Musidanse. Ses recherches se concentrent sur la théorie harmonique et la pratique de l’accompagnement dans la musique de chambre entre 1700 et 1850, ainsi que sur la romance française autour de 1800. Elle étudie particulièrement l’interprétation historiquement informée des romances et la place de ces dernières dans la littérature entre 1780 et 1830.

    « Un écho des tumultes révolutionnaires : la musique dans les romans de Regnault-Warin »

    Résumé : Contemporain de François-René de Chateaubriand, Jean-Joseph Regnault-Warin nourrit ses écrits de son expérience des troubles des années 1790. Plusieurs de ses romans présentent un récit ancré dans cette période et revêtent un caractère politique, souvent associé à l’univers carcéral, tels les trois ouvrages centrés sur la détention de Louis xvi et de sa famille : Le Cimetière de la Madeleine (1800), Les Prisonniers du Temple (1800) et l’Ange des Prisons (1817). L’œuvre romanesque de Regnault-Warin constitue un véritable jalon dans les premières décennies du xixe siècle. Elle s’inscrit dans la lignée de l’héritage littéraire des Lumières et plus particulièrement du genre du roman en romances dont l’auteur reprend les codes par le rôle conféré à la musique dans l’intrigue et la narration, et l’inclusion de romances inédites mises en musique par un certain d’Ennery. 


    Karl Zimmer

    Karl Zimmer enseigne à Le Mans Université. Il prépare une thèse d’histoire contemporaine sous la direction d’Hervé Guillemain et de Mathilde Larrère, au sein du laboratoire TEMOS (Temps, Mondes, Sociétés) – UMR CNRS 9016. Ses recherches portent principalement sur l’histoire des révoltes populaires et des gauches radicales dans la première partie du xixe siècle (https://cv.hal.science/karl-zimmer).

    « Les bruits de la révolte populaire. Entendre l’émeute au XIXe siècle »

    Résumé : En septembre 1839, trois jours durant a lieu une émeute frumentaire au Mans (Sarthe). Gendarmes et commissaires signalent depuis plusieurs semaines déjà des « bruits alarmants ». Ils s’inquiètent des rumeurs au long cours et des commentaires chuchotés au cabaret. Le bouche à oreille est à la source de l’émotion populaire. Quand advient le tumulte, les révolté.e.s déploient une partition contestatrice. L’univers sonore produit par la foule ne serait-il pas une porte d’entrée originale pour saisir un mouvement populaire ? Que nous apprend le tambour employé pour battre la générale ? Quels sont les cris révélés par les témoins ? Quels sons les sources passent-elles sous silence ? De l’autre côté des barricades, les autorités produisent également une myriade de bruits en écho à un maintien de l’ordre polyphonique. Parlementer et menacer pour apaiser, avertir de l’imminence des sommations légales à l’aide d’un trompette ou encore réprimer au son du boute-selle, sont autant de stratégies entendues.

    Non

    Honoré Daumier (1808-1879) Musique Pyrotechnique, Charivarique et Diabolique, 1838, lithographie colorée, Bibliothèque municipale de Lyon

    Quatuor Elmire

    Programme

    Ludwig van Beethoven (1770-1827)

    Quatuor à cordes n° 9 en do majeur opus 59 n° 3

    • Andante con moto — Allegro vivace
    • Andante con moto quasi allegretto
    • Menuetto Grazioso
    • Allegro molto

    Anton Webern (1883-1945)

    Langsamer Satz (1905) 

    Six bagatelles pour quatuor à cordes opus 9 

    • Mässig
    • Leicht bewegt
    • Ziemlich fliessend
    • Sehr langsam
    • Äusserst langsam
    • Fliessend 

    Ludwig van Beethoven (1770-1827)

     Quatuor à cordes n°16 en fa majeur opus 135 

    • Allegretto
    • Vivace
    • Lento assai, cantante e tranquillo
    • Grave ma non troppo tratto – allegro

    Interprètes

    • Quatuor Elmire
      • David Petrlik, Yoan Brakha violon
      • Hortense Fourrier alto
      • Rémi Carlon violoncelle

    Le Quatuor Elmire, fondé en 2017, a su en quelques années d’existence, faire sa place sur la scène française et internationale en se produisant aussi bien France, qu’en Italie, Allemagne, Espagne, Belgique ou Hongrie.
    Composé de quatre musiciens basés à Paris – David Petrlik et Yoan Brakha aux violons, Hortense Fourrier à l’alto et Rémi Carlon au violoncelle – le quatuor a reçu les conseils des plus grands quartettistes tels que les membres des quatuors Hagen, Ysaÿe, Berg, Modigliani, Belcea et Ébène.
    Après avoir remporté le 3ème Prix ainsi que le Prix Spécial pour la meilleure interprétation de l’oeuvre contemporaine imposée au Concours international Carl Nielsen à Copenhague en 2019, le Quatuor Elmire reçoit le deuxième prix ex-aequo ainsi que le prix spécial « Fondation Etrillard » au Concours de Genève 2023.
    Remarqué par ses apparitions dans des festivals tels que la Folles Journées de Nantes, le Festival des Arcs, ou encore les Rencontres Musicales d’Évian, le quatuor fera ses débuts au Alt Oper de Francfort en janvier 2024.
    Le quatuor est artiste résident à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth, « grand résident » à l’association ProQuartet, artiste génération Spedidam ainsi que lauréat de la Fondation Banque Populaire.

    Le Quatuor Elmire est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2019.

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    David Petrlik joue un violon Jean Baptiste Vuillaume de 1842 
    Yoan Brakha joue un Nicolas Desrousseaux de 1747 
    Hortense Fourrier joue un alto Joël Klépal de 2017
    Rémi Carlon joue un violoncelle Gioffredo Cappa de 1714

    Photo : Amaury Viduvier

    L’âge d’or de l’octuor à vent

    Programme

    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

    • Sérénade K.375 en Mib majeur
      • Allegro maestoso
      • Adagio
      • Allegro

    Franz Krommer (1759-1831)

    • Partita opus 57 en fa majeur
      • Allegro vivace
      • Minuetto
      • Andante cantabile
      • Alla Polacca

    Wolfgang Amadeus Mozart

    • Rondo alla turca (arr. Goepfert)

    Ludwig van Beethoven (1770-1827)

    • Parthia opus103
      • Allegro
      • Andante
      • Menuetto
      • Presto

    Interprètes

    • Gabriel Pidoux, Neven Lesage hautbois
    • Alejandro Pérez Marin, Florian Gazagne basson
    • Roberta Cristini, Hirona Isobe clarinette
    • Félix Roth, Alessandro Orlando cor
    • Lilas Réglat contrebasse

    Sarbacanes

    Sarbacanes est un ensemble dédié à la musique des XVIIIe et XIXe siècles mettant à l’honneur les instruments à vent. Fondé en 2016 à partir d’un effectif de deux hautbois, basson et clavecin, il comprend à présent différentes formations permettant d’interpréter des répertoires allant de la sonate en trio baroque aux sérénades à grand effectif de l’époque classique et romantique.
    Le premier opus discographique de Sarbacanes (2019, label INITIALE) est consacré à des « Ouvertures » de Telemann pour vents. Le second opus de l’ensemble sortira à l’été 2024 sur le label Oktav Records.
    La formation d’octuor à vent de l’ensemble a intégré en 2020 pour une durée de 3 ans, le programme EEEMERGING+ (Ensembles Européens Emergents) piloté par le Centre Culturel d’Ambronay et 15 partenaires européens.
    Sarbacanes s’est par ailleurs produit au Festival de Royaumont, à la Folle Journée de Nantes, au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, à la Philharmonie de Cologne, aux Flâneries de Reims, au Festival de Saint-Céré, aux Musicales de Normandie, au Collegio Ghislieri de Pavie, à La Courroie, au Festival Européen Jeunes Talents, à la Guildhall de Riga…
    Sarbacanes est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2021.

    Quartetto Eos

    Programme

    Felix Mendelssohn (1809-1847)

    Quatuor à cordes n°6 opus 80 

    • Allegro vivace assai
    • Allegro assai
    • Adagio
    • Finale Allegro molto

    Franz Schubert (1797-1828)

    Quatuor à cordes n°14 La jeune fille et la mort D.810

    • Allegro 
    • Andante con moto
    • Scherzo. Allegro molto — Trio
    • Presto 

    Interprètes

      • Elia Chiesa, Giacomo Del Papa violon
      • Alessandro Acqui alto
      • Silvia Ancaranivioloncelle


    Biographie

    Formé en 2016 au sein du Conservatoire S. Cecilia de Rome, le Quatuor Eos a immédiatement attiré l’attention du monde musical par la fraîcheur et la profondeur de ses interprétations, en remportant en 2018 le Prix Farulli attribué par la Critique musicale italienne.

    Le quatuor est actuellement en master de musique de chambre à l’école de musique et de théâtre de Munich au sein de l’académie du Quatuor Ebène et étudie régulièrement auprès d’Alfred Brendel, Corina Belcea (Belcea Quartet), Eckart Runge, Patrick Jüdt (ECMA), Lawrence Dutton (Emerson Quartet), Isabel Charisius (Alban Berg Quartet), Günter Pichler (Alban Berg Quartet) et le Jerusalem Quartet.

    Les musiciens ont également bénéficié des cours intensifs pour quatuor à cordes à l’Académie Stauffer de Cremona, dans la salle du Quatuor Cremona.

    Le Quatuor Eos est lauréat de plusieurs concours nationaux et internationaux, comme le Concours international Anton Rubinstein de Düsseldorf, le Concours Sergio Dragoni à Milan et a remporté le premier prix du Concours Orpheus en Suisse en 2020.

    Le quatuor s’est déjà produit dans de nombreuses salles et festivals italiens (la Società del Quartetto à Milan, à l’Istituzione Universitaria dei Concerti et l’Accademia Filarmonica Romana à Rome…), mais également en Suisse (Festival Musikdorf Ernen et Davos Festival) ainsi qu’à la Philarmonie de Paris.

    Les musiciens ont déjà collaboré avec Calogero Palermo (Royal Concertgebouw Orchestra), Gustavo Nuñez (Royal Concertgebouw Orchestra), Jerusalem Quartet, Cremona Quartet, Enrico Pace, Aron Chiesa (Teatro alla Scala) et Enrico Dindo. Ils se produisent régulièrement sur les ondes et la télévision italiennes (Rai Radio3, “SRF 2 Kultur”, Rai 5, Rai 1).

    Le premier disque du quatuor Eternal Beauty est paru au printemps 2023 (Da Vinci Records) et se consacre à Janáček, Mendelssohn et Webern.

    Le quatuor est membre du Dimore del Quartetto et vient d’être sélectionné pour participer au Concours de Genève 2023.

    Les musiciens jouent sur un quatuor d’instruments de Peter Greiner généreusement prêté par Valentin Erben (Alban Berg Quartet).

    Le Quatuor Eos est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2022.


    Non
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    Raphaël Sévère et Nathanaël Gouin

    Programme

    Robert Schumann (1810-1856)

    • Cinq pièces sur un ton populaire opus 102
      • 1. Vanitas Vanitatum. Mit humor (Avec humour)
      • 2. Langsam (Lentement)
      • 3. Nicht schnell, mit viel Ton su spielen (Pas vite, à jouer avec beaucoup de sonorité)
      • 4. Nicht zu rasch (Pas trop vite)
      • 5. Stark und markirt (Fort et marqué)
    • Lieder (transcription pour clarinette et piano de R. Sévère)
      • Widmung (Myrthen opus 25)
      • Die Lotosblume (Myrthen opus 25)
      • Stille Thränen (Douze poèmes de Kerner opus 35)
      • Und wüssten’s die Blumen (Dichterliebe opus 48)
      • Setze mir nicht (Myrthen opus 25)
      • Mein schöner Stern! (Minnespiel opus 101)
      • Intermezzo (Liederkreis opus 39)
    • Sonate n°1 pour violon et piano en la mineur opus 105 (transcription pour clarinette et piano de R. Sévère)
      • Mit leidenschaftlichem Ausdruck
      • Allegretto
      • Lebhaft

    Interprètes

    • Raphaël Sévère clarinette
    • Nathanaël Gouin piano


    Biographies

    © Sylvain Picart

    Raphaël Sévère clarinette

    Vainqueur du concours de Tokyo à l’âge de 12 ans, nommé aux Victoires de la Musique « Révélation soliste instrumental » à 15 ans, Raphaël Sévère remporte en novembre 2013 le prestigieux concours des Young Concerts Artists de New York qui lui décerne le 1er Prix ainsi que huit des dix Prix spéciaux. 

    Raphaël s’est produit en soliste avec le Deutsche Sinfonieorchester à la Philharmonie de Berlin, l’Orchestra of St. Luke au Alice Tully Hall de New York, l’Orchestre de chambre de Paris au festival de Saint-Denis, l’Orchestre National de Russie au festival de Colmar, le London Philharmonic Orchestra, le Konzerthausorchester de Berlin, les Orchestres Nationaux du Capitole de Toulouse, de Bordeaux-Aquitaine, des Pays de la Loire, de Lille, de Strasbourg, de l’Ile de France. 

    En récital, il est présent au Théâtre des Champs Elysées, Kennedy Center de Washington et Merkin Concert Hall de New York, Gardner Museum de Boston et de Vancouver, Auditorium du Louvre, KKL de Lucerne, Rheingau Musik Festival, Mecklenburg-Vorpommern Festspiele, Fondazione La Società dei Concerti di Milano, French May de Hong-Kong, Festival de la Grange de Meslay, Salle Molière à Lyon, Grand Théâtre d’Aix en Provence, Festival de Radio France Montpellier, Folles Journées de Nantes, de Varsovie, de Tokyo. 

    En musique de chambre, il a pour partenaires les quatuors Ebène, Modigliani, Prazák, Van Kuijk, les trios Wanderer, les Esprits et Messiaen, également Martha Argerich, Boris Berezovsky, Adam Laloum, Jean-Frédéric Neuburger, Gidon Kremer, David Grimal, Gérard Caussé, Antoine Tamestit, Gary Hoffman, Xavier Philips, Victor Julien-Laferrière, François Salque… 

    Attiré depuis toujours par la création et lui-même compositeur, il crée en 2016 sa première pièce Obscurs pour clarinette et guitare à la salle Cortot avec Antoine Morinière, éditée par L’empreinte mélodique. En 2019, il compose Sept Miniatures pour piano seul (création en février 2019) et Entre chien et Loup pour guitare seule (création à Vienne en été 2019). En 2020, il créera son premier concerto pour clarinette et orchestre, commande de l’Orchestre de Bretagne.

    Ses disques ont été distingués entre autres par Diapason (Diapason d’Or), Classica (Choc), Télérama (évènement FFFF).

    En 2017 parait un album consacré au 1er Concerto pour clarinette de Carl Maria von Weber enregistré à la Philharmonie de Berlin avec le Deutsches Sinfonieorchester sous la direction d’Aziz Shokhakimov, couplé à deux œuvres du même compositeur avec le pianiste Jean-Frédéric Neuburger (Mirare).

    Complice de toujours avec le Trio Messiaen, ils font paraître en 2018 un album consacré au Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen ainsi qu’aux Court Studies from the Tempest de Thomas Adès (Mirare).

    Raphaël Sévère est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2020.


    Nathanaël Gouin piano

    Paru chez Mirare en septembre 2017, le premier disque récital de Nathanaël Gouin, Liszt Macabre, n’a pas manqué de susciter des réactions enthousiastes des critiques. Pour Diapason, « Liszt Macabre se signale autant par la pertinence du programme que la perfection de la réalisation » alors que, selon Classica (qui lui décerne un Choc), « loin d’effrayer Nathanaël Gouin, ce funèbre registre lui permet d’exprimer tout son talent, lumineux ! ». Un deuxième album solo consacré à Georges Bizet paraît en septembre 2020 chez Mirare Records. Incontestablement, Nathanaël Gouin figure comme l’une des voix les plus originales ayant émergé sur la scène musicale de ces dernières années. Déjà, le magazine Classica le classe parmi les pianistes à suivre de la jeune génération. 

    Lors de sa résidence à la Chapelle Musicale Reine Elizabeth de Belgique, il reçoit le soutien de Maria João Pires, qui le présente au public dans le cadre du projet Partitura, concept réunissant différentes générations de musiciens dans le partage de la scène, donnant lieu à d’importantes tournées en Europe et au Japon.

    Nathanaël Gouin est devenu un soliste et musicien chambriste recherché, se produisant en Europe, en Asie, ou encore aux États-Unis. Il est invité dans des salles prestigieuses telles que la grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris et la Cité de la musique, La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, la Salle Rameau à Lyon, Bozar et la Salle Flagey à Bruxelles, sans oublier des festivals tels que ceux de La Roque d’Anthéron, de Radio France et Montpellier, ou encore Les Flâneries musicales de Reims, Piano aux Jacobins à Toulouse, Les Folles Journées de Nantes Tokyo Varsovie ou Ekaterinbourg, la Salle Bourgie à Montréal et la nouvelle Scala de Paris. 

    Dans le domaine du concerto, Nathanaël Gouin cultive un répertoire large et curieux, ce qui lui vaut des collaborations stimulantes avec de nombreuses formations : le Philharmonique de Liège, l’ensemble Les Siècles, Le New Japan Philharmonic, l’Orchestre National d’Île-de-France, le Brussels Philharmonic, le Sinfonia Varsovia, ou encore le Chœur de Radio France. C’est en 2016 que paraît l’enregistrement du Concerto pour piano et orchestre d’Edouard Lalo avec le Philharmonique de Liège placé sous la direction de Jean-Jacques Kantorow (Label Outhere), disque qui reçoit les meilleures critiques.

    La musique de chambre est évidemment très présente dans sa vie artistique et il est le partenaire de grands interprètes tels que Augustin Dumay, Jean-Claude Pennetier, Michel Dalberto, José Van Dam ou Jerome Pernoo.Il a par ailleurs fondé un duo piano-violon avec Guillaume Chilemme, dont les enregistrements Ravel Canal, et Schubert ont été remarqués. 

    Il est fréquemment invité des émissions radiophoniques sur France Musique et Radio Classique mais aussi des Victoires de la musique Classique sur France 3. 

    Nathanaël Gouin commence l’étude du piano et du violon à l’âge de 3 ans. Formé au Conservatoire de Toulouse et de Paris, à la Juilliard School de New York, mais également aux Hochschulen für Musik de Fribourg-en-Brisgau et de Munich, l’Académie Musicale de Villecroze, ainsi que quatres années de résidence à la prestigieuse Chapelle Reine Elisabeth. Il a également reçu les conseils de grands musiciens tels que Maria-Joao Pires, Louis Lortie, Jean-Claude Pennetier, Michel Beroff, Avedis Kouyoumdian, Denis Pascal, Rena Shereshevskaya ou encore Dimitri Bashkirov.

    Lauréat de nombreux concours internationaux, tel que le Concours Johannes Brahms à Pörtschach en Autriche (Premier Prix), le Concours de duos de Suède (Premier Prix), ou encore le Concours de Musique de chambre de Lyon, il est de plus lauréat de la Fondation d’entreprise Banque Populaire et de la Fondation Meyer. 

    Nathanaël Gouin est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2020.


    Non
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    La Néréide

    en résidence depuis 2023

    • Julie Roset soprano
    • Camille Allérat soprano
    • Ana Vieira Leite soprano

    La Néréide

    Julie, Ana et Camille se rencontrent lors de leurs études de chant à la HEM de Genève. Toutes trois passionnées de musique ancienne et plus particulièrement baroque, elles construisent ensemble plusieurs programmes à voix égales leur permettant d’allier leurs trois voix de soprano, assumant tour à tour les différentes tessitures en solo, duo ou trio. Dans une volonté de découverte artistique et de transversalité, elles collaborent avec différents musiciens ou ensembles déjà constitués selon les programmes joués.

    Pour son premier enregistrement paru en 2023 sous le label Ricercar, l’ensemble se consacre au répertoire dédié aux dames de Ferrare, un trio de voix féminines placé sous la responsabilité de Luzzasco Luzzaschi, maître de musique de la cour de Ferrare à la fin du XVIe siècle. Le prochain disque de l’ensemble Le Coeur et la Raison paraîtra fin 2025 sur le label Alpha Classics.

    Julie Roset soprano

    Lauréate des concours Operalia (2023) et Laffont du Metropolitan Opera (2022), Julie Roset s’est illustrée dans des rôles tels que Valletto et Amour (Le Couronnement de Poppée) au Festival d’Aix-en-Provence, Eurydice et La Musica (L’Orfeo) au Teatro Real de Madrid, ou encore Papagena (La Flûte enchantée) à l’Opéra de Toulon.

    En concert, elle a brillé dans Il re pastore (Tamiri) au Festival de Salzbourg, La Création au Festival de Saint-Denis, et Acis et Galatea avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, parmi d’autres.

    En 2023-2024, elle interprète Zémire (Zémire et Azor) à l’Opéra-Comique, participe à une tournée européenne d’Elijah avec l’Ensemble Pygmalion et se produit au Carnegie Hall avec Elemental (Twelfth Night). Côté discographie, citons l’enregistrement Salve Regina aux côtés du Millenium Orchestra, Lamenti e Sospiri de d’India sous la direction de Leonardo García Alarcón et plus récemment Le Quatro Stagioni avec Théotime Langlois de Swarte et l’orchestre Le Consort (harmonia mundi, 2025).

    Julie Roset est nommée dans la catégorie Révélation Artiste Lyrique aux Victoires de la Musique Classique 2025.

    Ana Vieira Leite soprano

    Ana Vieira Leite est diplômée de la Haute école de musique de Genève et lauréate de l’Académie Le Jardin des Voix des Arts Florissants. Au Portugal, elle a remporté le premier prix du Concurso internacional Cidade de Almada, le premier prix du Prémio Helena Sá e Costa et le premier prix du Concurso da Fundação Rotária Portuguesa. Elle obtient également le premier prix du Concours international de chant baroque de Froville.

    Ana s’est notamment produite au Grand Théâtre de Genève, à l’Opéra-Comique, au Festival de Lucerne, au Festival de Ludwigsburg, au Palais des Arts Reina-Sofía de Valence, au Teatro Real de Madrid, au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, à l’Opéra Royal de Versailles et à la Philharmonie de Paris.

    Elle travaille en étroite collaboration avec William Christie et les Arts Florissants et est aussi fréquemment invitée par les ensembles Cappella Mediterranea, Concerto 1700, Divino Sospiro et Los Elementos. Ana Vieira Leite est soutenue par la Fondation Gulbenkian (Portugal), la Fondation Mosetti (Suisse) et la Fondation GDA (Portugal).

    Camille Allérat soprano

    Camille découvre la musique par le violon et les chœurs d’enfants avec lesquels elle se produit à l’international depuis son plus jeune âge. Elle étudie ensuite le chant à Lyon, puis à Genève, où elle sera lauréate de plusieurs distinctions pour son parcours. 

    Sa passion pour la musique d’ensemble l’amène à collaborer avec Pygmalion, Holland Baroque et les chœurs de l’Opéra de Lyon et du Grand Théâtre de Genève, mais aussi à participer à la création de jeunes ensembles comme Les Argonautes. 

    En soliste, elle incarne Gretel (Hansel et Gretel), Donna Anna (Don Giovanni) et la Comtesse (Les Noces de Figaro), et s’illustre dans le répertoire sacré (Dixit Dominus de Handel, Stabat Mater de Pergolese, Requiem de Verdi et Petite Messe Solennelle de Rossini…).

    Avec Les Argonautes, on peut l’entendre au disque dans le rôle titre de Didon & Enée (Aparté, 2022) et dans le Dixit Dominus de Handel & Lotti (Aparté, 2024).

    Par ailleurs, Camille est diplômée d’une licence de philosophie et d’un master en management. 

    Photo : Jean-Baptiste Millot


    Lucas Fagin

    en résidence depuis 2023

    Lucas Fagin est né en 1980 en Argentine. Il étudie la composition avec Daniel Montes et Ricardo Martinez à Buenos Aires.
    En 2003, il s’installe en France afin d’élargir ses horizons et étudie la composition au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris avec Marco Stroppa, Stefano Gervasoni et Luis Naon. Actuellement, il vit et travaille à Paris et à Buenos Aires.
    Les axes de recherches de Lucas sont : les moyens électroniques et instrumentaux, l’architecture spatiale ou spatialisation, le bruit, le traitement du son comme une matière plastique, les contrastes et les articulations radicales, les longs processus croisés, la polytemporalité, le temps pulsé, l’intégration des instruments acoustiques et électroniques, la psychédélie, les mondes hallucinatoires, le sci-fi. Ils tendent à créer un monde sonore abstrait, méta-instrumental et vital, ouvrant une expérience du son différente, identitaire et attachée au présent.
    Il a exploré le champ des relations entre le théâtre, la littérature, l’opéra et la vidéo dans son œuvre La Liberté totale en travaillant avec l’écrivain Pablo Katchadjian.
    Lucas a travaillé avec les chefs Guillaume Bourgogne, Matthias Pintscher, Zsolt Nagy, Frank Ollu, Jordi Francés, Rut Schreiner, Tetsuji Honna ou Maxime Pascale ainsi qu’avec les ensembles Cairn, L’instant donné, Ensemble InterContemporain, le Quatuor Danel, Irvine Arditti, Nicolas Crosse, Tropi Ensemble, Camerata Aberta, Tokyo Philarmonique Orchestra, Multilaterale, Vortex, Reinhold Friederich-Robyn Julkowsky, Squillante, l’Orchestre de Lauréats du Conservatoire de Paris, Le Balcon, Kenichi Nakagawa, Orchestre du Conservatoire de Paris, L’Itinéraire, Quatuor Tana, Nuntempe, McGill Contemporary Music Ensemble, NFM Leopoldinum Orchestra, Orchestr Berg…
    Au cours des dernières années, il a reçu notamment les commandes de l’Ensemble Intercontemporain (en 2011 et 2021), du Festival Ars Musica, Festival Nouveaux Horizons/Renaud Capuçon),Teatro Colón (en 2003 et 2018), de l’Etat Français (en 2012 et 2018), du Théâtre Argentino de La Plata, du Trio KDM, de Radio France (en 2015 et 2019), de la SACEM-Ensemble Multilatérale, de Rte Lyric FM (Irlande), du Teatro San Martín (Argentine), de la Casa de Velázquez, d’Atmusica et du Groupe de Recherches Musicales (GRM, INA Paris).

    Lucas Fagin et l’artiste visuel Boris Labbé viennent de créer le spectacle Glass-House en collaboration avec l’Ensemble Cairn.
    Il a reçu une vingtaine de prix nationaux et internationaux.

    © OLG/CLP - 2025