Lettre de Prince Edmond de Polignac à la Princesse de Polignac n°80

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(6 juillet 1898 ?non daté) Samedi.

On étouffe ! 30 degrés à l'ombre ! J'ai néanmoins beaucoup à vous dire, non comme nouvelles ou faits divers, mais comme pensées en moi sur vous, vers vous, autour de vous. D'abord merci de la bonne lettre ! merci pour les nouvelles du dîner gai, sur l'eau, et qui vous a fourni l'occasion d'une jolie impression de paysage. Merci encore de penser à moi par ces effluves de chaleurs forestières qui me sont les plus funestes, et par ce bruit de canon vraiment trop matinal. Aujourd'hui Madeleine vous rejoint. Peut-être pourrez-vous travailler. Je vous sais plus vaillante que moi. Je ne me suis attelé à rien encore, car c'est pour moi un vrai joug que le travail.

Je suis atteint d'une indicible paresse dorsale. J'ai besoin du (illis) le dossier d'un fauteuil et c'est le contraire de l'écriture. Hier et aujourd'hui, je n'ai fait qu'un peu de copie, pour remise au propre.

Je n'ai rien reçu non plus de Melle (?) Il ne faut pas lui en vouloir, c'est sa manière de se souvenir, mais on sait bien que ce n'est pas de l'oubli !

Je serai bien heureux, bien ravi, de me retrouver avec ma chérie chérie Winn mardi. Rien ne vaut la confiance réciproque, la sécurité dans l'affection et l'indestructible certitude qu'on sera toujours l'un à l'autre, c'est la vraie bénédiction de la vie ; et puis mille points de ressemblances qui relient nos pensées chaque jour davantage et tous les sentiments de reconnaissance au détail de souvenirs rapprochés que j'ai pour toi. Dearest, je t'embrasse bien de tout mon coeur. Edmond

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