Lettre de Maurice Paléologue à la Princesse de Polignac n°87

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1 rue de la Baume (VIIIe)

1er juin 1927

Princesse,

Je suis encore tout pénétré de l’oeuvre magnifique dont vous nous avez offert l’audition. Un critique allemand - je ne sais plus lequel, - a professé jadis que les tragédies d’Eschyle étaient en quelque sorte des cantates.

Le drame de Sophocle, interprété par Strawinsky, m’a semblé ainsi remonter aux formes simples et grandioses, puissantes et condensées, du lyrisme eschylien.

Et maintenant que va faire votre illustre ami ? A quel sujet va-t'il se consacrer ?... Pourquoi ne puiserait-il pas son inspiration dans un de ces beaux mythes, où l’humanité grecque a inclus, sous des formes si poétiques, tant de symboles et de rêves, tant d’espérances et d’effrois, tant de spiritualisme et de sensualité, par exemple : le mythe d’Adonis ?

J’ai été heureux d’apprendre par vous, l’autre jour, que vous inclinez à réaliser la combinaison dont nous avons parlé, il y a quelques mois. Ce serait une si belle oeuvre, à la fois si intelligente, si noble, et d’une si longue portée !

Soyez toujours persuadée, Princesse, de mon respectueux dévouement.

Paléologue

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